Les Heures de Philippotte Ruffier
Vente du 27 mai 2024 : Ketterer Kunst GmbH & Co. KG, Munich. Catalogue en ligne.
Livre d’heures. vers 1380, nord-ouest de la France (Rennes ?). 195 x 155 mm, vélin, 90 feuillets, incomplet, manque au moins 15 feuillets et probablement un calendrier, 17 lignes, 115 x 75 mm, 6 grandes peintures, pour la plupart avec bordures, initiales enluminées.
fol. 35-36 déchirées; section coupée dans la marge du fol. 70.
Reliure veau doré français du XVIe siècle sur des ais en carton, chaque plat avec un ovale central représentant la Crucifixion, la devise LOYAL DESIR, des armes héraldiques à un ou deux chevrons, et une semée de fleurs de lys dorées, le plat inférieur également avec le date « 1[5]90 ».
Le dos est doublé d’un fragment de manuscrit musical du XIIIe siècle avec portées rouges de quatre lignes.
LEAL DESIR est bien la devise des Monbrison (d’argent, au chevron d’azur, accompagné de merlettes de sable), mais point de merlettes ….
Exécuté pour une femme, sans doute représentée dans l’une des miniatures, identifiée comme étant « PHELIPES RUFFIER ».
Suffrages aux saints Pierre, Paul et Anne (fol. 1, illustration ci-dessus) (note 1) : De sancta Anna. Ant. De mutua visi/one et promissa sibi prole Domum (suam?) sunt regressi facti leti / et jocundi
Heures de la Vierge (fol. 3), Laudes suivies d’un suffrage à sainte Catherine (fol. 16v°) ; Psaumes pénitentiels (fol. 32); un bifolium mal placé de l’Office des Morts (fol. 35) ; Heures de la Croix (fol. 37) et du Saint-Esprit (fol. 38) ; les Quinze Joies (fol. 40) et les Sept requêtes (fol. 43) ; prières, etc. (fol. 45); Office des morts (fol. 47) ; prière, en vers français : Glorieuse virge raine / En qui, par la virtu divine… (Sonet-Sinclair n° 695) (fol. 70v°) ; Psaumes progressifs, dans un format inhabituel : en trois groupes de cinq, chacun suivi de versets, de réponses et d’un recueil (fol. 78) ; le récit de la Passion selon saint Jean (fol. 85) ; La Vie et légende de sainte Marguerite, en vers français (fol. 87), avec des notes marginales du XVe siècle indiquant que des feuillets manquaient déjà à cette date. Tous les textes sont plus ou moins imparfaits à l’exception des suffrages, des Psaumes graduels et du récit de la Passion.
Provenance : plusieurs remplissages de ligne porte le nom de « PHELIPES RUFFIER » ou une forme abrégée de celui-ci (fol. 15, 63v°, 78v°, 81v°, etc.).
Décor : miniatures : fol. 1, saints Pierre et Paul ; fol. 2, sainte Anne ; fol. 23, Présentation au Temple ; fol. 28v°, Massacre des Innocents ; fol. 70v°, la commanditaire agenouillée devant la Vierge à l’Enfant ; fol. 89v°, sainte Marguerite, presque nue, les mains liées et suspendue à une barre par les cheveux, battue par deux hommes.
Olivier du Guesclin, seigneur de la Ville-Anne, auquel son frère donna cette terre en partage, située dans la paroisse de Saint-Servan. Il eut pour femme Amice, nommée dans un acte du mois de novembre 1340, dont vint Saveline, dame de la Ville-Anne qui fut émancipée par son père au mois d’octobre 1340 et mariée à Jean Ruffier, seigneur du Bois Ruffier. Elle est enterrée en la chapelle de Sainte-Catherine au bout du Chapitre des Frères Prêcheurs de Dinan. Elle ne laissa qu’une fille nommée Philippotte Ruffier, dame du Bois Ruffier et de la Ville-Anne, qui s’est mariée à Raoul, seigneur de Coëtquen, duquel étant veuve, elle fit une donation en l’église des Jacobins de Dinan, le 20 octobre 1431.
Armoiries des Ruffier : D’azur billetté d’argent, au lambel de gueules à quatre pendants.
De La Chesnaye-Desbois et Badier, Dictionnaire de la noblesse, tom. 10, Paris, 1866, col. 44.
Philippotte Ruffier fonda plusieurs messes en la chapelle du Vau-Ruffier, le 17 octobre 1427 (René Couffon). D’après Saint-Brieuc, Archives départementales des Côtes d’Armor, E 2933
Dame Philippotte, pour le repos de l’âme de son époux, Raoul IV de Coëtquen, maréchal de Bretagne, ainsi que pour celles de ses père et mère et pour elle-même, fonda cinq messes à dire par semaine, à savoir deux à l’église de Plouasné et trois à la chapelle du Vau-Ruffier, et présenta pour assurer ces messes Dom Jehan « Heriezon »* à Mgr l’Evêque de St-Malo, lequel approuva la fondation, qui fut en 1434 définitivement fixée à 25 livres de rente annuelle. (Page Joseph Denoual)
Le manoir de Vau-Ruffier, d’après un dessin de Henri Frotier de La Messelière (1876-1965)
Une autre Philippotte Ruffier, de la maison du Vau-Ruffier, est donnée par l’historien Du Paz comme épouse de messire Bertrand Herisson, seigneur de La Ville-Hélouin (Médréac, ancien évêché de Saint-Malo), chevalier, en 1427.
Armoiries: D’argent, à trois hérissons de sable.
Notes
(1) Voir le culte de sainte Anne à Plouasne (département des Côtes-d’Armor). Paul-Victor Charland, Le culte de sainte Anne en Occident, Québec, 1921, p. 19. Cantus index 201115. Medieval Music Manuscripts Online Database
Sceau de Guillaume Ruffier (Nantes, ADLA, E 142/23, 1379) Base Sigilla
Bibliographie
Vente aux enchères Christie’s du 7 juin 2006, lot 42
Sotheby’s : Medieval And Renaissance Manuscripts, 5 juillet 2016, lot 59 (Mara Hofmann)
Autour d’un Pontifical de Robert Guibé, évêque de Rennes (†1513) : un nouveau feuillet !
Notre ami Peter Kidd a déjà retracé (avec sa rigueur érudite coutumière) les mouvements de quelques feuillets d’un Pontifical de l’évêque de Rennes Michel Guibé (mais plutôt de Robert) sur son blog Medieval Manuscripts Provenance : première partie – seconde partie.
Un nouveau feuillet est arrivé sur le marché ces derniers jours, sur le site de vente en ligne de la Potomack Company (Alexandria). Il concerne le début de la consécration d’un autel sans dédicace d’église :DE ALTARIS CONSECRATIONE, QUE FIT SINE ECCLESIE DEDICATIONE. Quando altare solum , et non ecclesia , consecratur …
Photo Potomack Company
En fait, tous ces feuillets proviennent d’un Pontifical de Robert Guibé (353 x 250 mm) différent (et plus petit), que celui qui se trouve dans les collections de l’évêché de Rennes (432 x 302 mm), ayant appartenu à Michel Guibé, lequel avait fait l’objet d’une magnifique étude en 2001 :
Missel pontifical – XVe siècle : Cérémonial du couronnement des Ducs de Bretagne, Collectif (Françoise FERY-HUE, Sophie CASSAGNES-BROUQUET, Xavier FERRIEU, Loïc de COURVILLE, André CHEDEVILLE). Ouest-France & Association des Amis des Archives Historiques du Diocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo, 2001. 24 x 32 cm, 110 pages (nombreuses illustrations couleurs). Sommaire : Préface de François Saint Macary. I. Du Duché à la Province, le contexte historique. II. Les Landais-Guibé, un bel exemple de népotisme. III. Un Manuscrit pour la Bretagne. IV. Contenu du Manuscrit. V. Le Plain-Chant, les heures musicales d’un évêque entre deux sièges. VI. Le Cérémonial du Couronnement des ducs de Bretagne au XVe siècle. VII. Pour Lire le Cérémonial. VIII. Fac Similé – Transcription – Traduction par F. Féry-Hue. IX. Le Centaure et la Centaurée, le décor du Pontifical. X. Des Pigments et des Encres, étude scientifique. XI. L’Armorial des évêques de Rennes.
Compte-rendu Florian Mazel [en ligne ]
Empreinte de sceau. Michel Guibé. 1482. Nantes, ADLA, E 58/4
Récapitulatif des feuillets dispersés provenant du Pontifical de Robert Guibé
Harvard, Houghton Library, ms Lat. 470 (1 feuillet) (Ordo pour la tenue d’un synode et litanies des saints) : http://id.lib.harvard.edu/alma/99153726407303941/catalog
Sur ce feuillet voir la contribution de mon amie Diane Booton [en ligne]
Seattle Art Museum (WA) (2 feuillets) : Inv. 54.118. (consécration et ordination d’un évêque) et Inv. Inv. 47.15. (messe de consécration) https://art.seattleartmuseum.org/collections
Princeton, Gilded Lion (2 feuillets) (Ordo pour la consécration d’une église et d’un cimetière)
Phillip J. Pirages, Catalogue 54, 2007, no. 9 (1 feuillet) (Consécration d’un autel portatif)
Royaume Uni, collection privée (Messe pour la dédicace d’une église et pour la réconciliation d’un cimetière profané).
Collection privée, vente Potomack Company du 25 avril 2024 (consécration d’un autel sans dédicace d’église) (lien)
Sotheby’s, vente du 13 décembre 1965, lot 173 (4 feuillets, dont probablement celui de Houghton)
Les feuillets dispersés, listés par Peter Kidd, sont à 30 lignes par colonne alors que le Pontifical étudié en 2001 est à 25 lignes.
(Source : Peter Kidd = https://mssprovenance.blogspot.com/)
Notice
Voici la notice que je consacre au Pontifical de Robert Guibé, frère et successeur de Michel Guibé à l’évêché de Rennes, dans mon Inventaire des livres liturgiques de Bretagne (2014): Diocèse de Rennes, n° 75.
Pontifical de Robert Guibé (ca 1460-1513), évêque de Tréguier (1483-1502), de Rennes à la mort de son frère Michel († 1502), et de Nantes (1507-1511). Il reçoit le chapeau cardinalice de Jules II lors du consistoire du 1er décembre 1505, au titre de Sainte-Anastasie. Archiprêtre de la basilique Sainte-Marie Majeure à Rome en 1511, il meurt dans cette même ville en 1513, enterré dans l’église Saint-Yves-des-Bretons.
Le manuscrit fut exposé à Rennes (1872), puis à Vitré, lors d’une séance du Congrès de l’Association Bretonne, en septembre 1876. Il appartenait alors au comte Olivier Le Gonidec de Traissan, au château de la Baratière (Vitré) :
« Voici ce que M. Ropartz, dans son compte-rendu de l’Exposition de Rennes de 1872, a dit de ce livre précieux qui, relié en veau gaufré sur ais en bois, fait partie de la belle bibliothèque de M. le comte O. Le Gonidec de Traissan :
Ce manuscrit, du commencement du XVIe siècle, contient, comme tout pontifical, les prescriptions des fonctions épiscopales, de même que le rituel règle les fonctions curiales. On y voit, en tête de chaque chapitre, une admirable vignette en miniature, représentant un évêque officiant ou remplissant les devoirs de son ministère, revêtu des ornements pontificaux propres à la cérémonie décrite dans le texte. Les armes de Robert Guibé, qui s’y trouvent, sont : d’argent à trois jumelles de gueules, avec 8 coquilles d’azur placées 3, 2 et 3.
C’est avec raison que le savant M. Ropartz a qualifié d’admirables les nombreuses vignettes que renferme ce Pontifical, car, outre que la composition en est presque toujours heureuse, leur coloris, quoique vieux de près de quatre siècles, a gardé une fraîcheur telle qu’elle pourrait être enviée par bien des œuvres modernes ».
Le pontifical en question est encore cité en 1906 par François Duine, dans ses Bréviaires et missels, p. 8-9. On ignore où se trouve actuellement ce manuscrit.
Association Bretonne, Session de Vitré en 1876 (1877), p. 303-304.
Signature de Robert Guibé dans une lettre « Escript à Rome, le XVIIIe jour d’aoust » (Paris, BnF, Français 2985, fol. 41
[Un grand merci à Peter Kidd, à Mme Françoise Féry-Hue (IRHT) et à Diane Booton]
Le livre d’heures et de raison de Marie Le Poigneur (vers 1500)
Le dernier catalogue de Adam Weinberger / Rare Books/ et Konstantinopel / R. A. Van Den Graven, n° 15 /2024, nous offre un parfait éventail de ce que l’on peut trouver de pièces de qualité chez des libraires désireux de proposer de « l’extraordinaire ». C’est à ce point de vue une réussite.
Parmi les ouvrages manuscrits se détachent deux livres d’heures dont un m’a tout de suite intéressé, dans la mesure où il a servi de « livre de raison ». Passé en vente chez Sotheby’s en 1990, puis chez Christie’s en 2022, il n’a pas échappé, de par son originalité, aux spécialistes de ce genre d’ouvrages, si recherchés.
Nous sommes ici en présence d’un livre d’heures, des années 1490/1500, à l’usage d’Amiens, usage liturgique confirmé par le calendrier avec des entrées particulières comme celles des saints Firmin (8 janvier et 1er et 25 septembre), Honoré (16 mai) et Fuscien et Gentien (7 décembre).
Question décoration, elle est pour l’essentiel attribuée à un enlumineur proche du Maître de la Chronique Scandaleuse, nommé d’après BnF ms. Clairambault 486, peut-être influencé par le Maître de Martainville 183, nommé d’après un livre d’heures de la Bibliothèque municipale de Rouen, tous deux actifs à Paris. Les enluminures des ff. 7 v° et 13 v° pourraient être reliées à un peintre formé à Rouen. Aussi, ce lien avec la Normandie nous ramène à la provenance de ce riche livre d’heures.
Les sujets des miniatures à pleine page sont : l’Annonciation f. 7, la Visitation f. 13v, la Nativité f. 19v, l’Annonce aux bergers f. 22v, l’Adoration des Mages f. 25v, la Présentation au Temple f. 28v, la Fuite en Egypte f. 31v, le Couronnement de la Vierge f. 35v, Job sur le fumier f. 49v, la Messe de saint Grégoire f. 70v, Lamentation f. 72v, le martyre de st André f. 76v, le martyre de sainte Barbe f. 78v. Les grandes miniatures de la section ajoutée : saint Christophe avec un homme agenouillé f. 86, saint Jacques avec un homme agenouillé f. 87v, saint Antoine abbé f. 88v, sainte Marguerite 89v. Les sujets petites miniatures : saint Nicolas f. 74, saint Sébastien f. 75, Notre-Dame de Boulogne : la Vierge et l’Enfant dans une barque f.79, les âmes dans les flammes du purgatoire f. 81.
Provenance
Parmi les inscriptions portées par ce manuscrit, la plus ancienne, en tête du volume, nous apprend que Jeanne de Con… née et native de Vallen… dauphine a donné ce livre à sa petite-fille, Marie le Poigneur ; vraisemblablement, la même Marie le Poigneur qui précise que le manuscrit lui appartient en 1583, f. 38v° ; au f. 90v° sont enregistrées les naissances d’Angélique en 1616 et de Marie en 1617, petites-filles de Marie le Poigneur et de Robert Malet, seigneur de St-Ouen, par leur fille Yolande Malet et Adrien de Bailleul, seigneur de Blangues. D’autres inscriptions se rapportent à la famille Le Poigneur de Goustimesnil, ff. 38v°-39 : Louis le Poigneur, seigneur de Limésy, épousa Anne de Goustimesnil (décédée en 1589. Au verso de la garde, une inscription de la « petite de Cresteville », Louise Catherine Françoise Chardon de Filières (1716-1801), fille d’Olivier Chardon de Filières et épouse de Jacques Marie François Eudes de Catteville, seigneur de Mirville (1709-1759).
A noter les initiales à profusion: « JG » « BL » « GY » « GM » « BJ » « GR » et la devise : « JE ME PLAINS« , inconnue à ce jour.
Contenu
Calendrier, ff. 1-6v° ; Heures de la Vierge, usage d’Amiens, ff. 8-37v° ; Psaumes et litanies pénitentielles, ff. 40-48v° ; court office des Morts, usage d’Amiens, ff. 50-62 ; la Passion selon Jean, suivie de prières, ff. 63-70 ; prières sur le Sacrement, ff. 71-72 ; Salve Regina et mémoires des saints Jean-Baptiste, Antoine de Padoue, Nicolas, Sauve, Adrien, Sébastien, Michel, André, Marie-Madeleine, Catherine, Geneviève et Barbe, prières à la Vierge, pour les morts et l’Ave Maria (manque la fin), ff. 73-85v° ; ajout: mémoires des saints Christophe, Jacques, Antoine, abbé et Marguerite, ff. 86-90.
Quelques informations sur les différents possesseurs de ce livre d’heures:
Sur la famille Goustimesnil, D’or à trois marteaux de gueules
voir http://yport.web.free.fr/goustimesnil.php
Sur Louise-Catherine-Françoise Chardon de Finières :
« Le 5me jour de juillet 1716 est née de légitime mariage Louise Françoise Catherine fille de messire Jacques Joseph Olivier Chardon de Filieres, seigneur et patron de Pierrefiques, de St Jean Duthaney et de Gonneville en partie et de noble dame Françoise Catherine Dumont, baptisée le 9eme de juillet au dit an, nommée sur les fonts baptismaux par Alexandre Robert Louys Mallet de Graville seigneur et patron de Crasmesnil et de Oudalle et damoiselle Catherine Le Rous des trois Pierres ».
Mariée le 21 avril 1732, Gommerville,
Époux : « messire Jacques François Marie Eudes, chevalier, seigneur et patron de Mirville, Catteville, Sotteville, Gauliers, Bordeaux et autres lieux
fils de feu messire Jacques Eudes chevalier, seigneur de Sotteville, Catteville, Ransonville et autres lieux, et de noble dame Françoise Demare de Bellefosse »
Sur Monsieur de Catteville, Jacques-François Eudes:
Ce dimanche vingt deuzieme avril mil sept cent cinquante neuf, le corps de Jacques François Eude escuyer et puissant seigneur & patron de cette paroisse de Milleville (Mirville) chevalier de l’ordre de Saint Loüis décédé de vendredy 20eme à filières hameau de Gommerville d’une mort subite agé de viron cinquante ans a esté inhumé dans le choeur de cette église par monsieur l’abbé de Romé curé de Bernière soussigné & présence des parens & amis soussignés.
Signatures : Le Marinier de Durdan, De Romé curé de Bernière, Duval pretre curé de Mirville, Jacqueray curé de Beuzeville, Grenet curé de Maclou (?), Barbarey pretre
Famille de Mirville et familles alliées (Paris, Archives nationales)
https://francearchives.gouv.fr/facomponent/07ae4df240bc5c570621bdfd282c603009e45183
Arrêt du conseil remettant en possession de ses biens Louise Catherine Françoise Chardon de Filières, épouse séparée de Jacques-François-Marie Eudes de Catteville. 19 avril 1749.
Inventaire après décès de Jacques-François-Marie Eudes de Catteville. 21 mai 1759.
Vente par Marie-Louise-Catherine Françoise Chardon de Fillières, et par les dames de Catteville et de La Chapelle, héritières de Marie-Madeleine Chardon, leur tante, à Ignace Le Darroys, curé de Salmonville (Seine-Maritime), de 90 livres de rente. 14 mai 1755.
Vente par Louise-Catherine-Françoise Chardon de Fillières de bois à Mirville (Seine-Maritime). 9 octobre 1769.
Robert A. van den Graven
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Catalogue n° 15/ 2024
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Adam Weinberger / Rare Books
https://www.adamweinbergerrarebooks.com/
Le livre d’heures et de raison de Maximilien Turpin, conseiller à la Gouvernance de Lille ( † 1704)
La maison de vente SCHWAB, de Mannheim (Allemagne) met aux enchères un livre d’heures un peu particulier puisqu’il fut également utilisé comme de « livre de raison » par un personnage important, Maximilien Turpin. Aussi, le manuscrit, assez modeste il est vrai, porte plusieurs annotations, essentiellement au cours du calendrier.
Maximilien Turpin, seigneur de Gruson et de Pérenchicourt, fils de Jean Turpin et de Marie Noullet, fut baptisé à Lille, en la paroisse Saint-Étienne, le 22 janvier 1634. Avocat, puis conseiller à la Gouvernance de Lille, bourgeois de cette ville par relief du 24 juillet 1663, il décède dans la paroisse Saint-Maurice, à Lille, le 29 janvier 1704. Il épouse, dans cette dernière église : 1°, le 1er février 1663, Marie-Barbe de Francqueville, fille de Anselme de Francqueville et de Barbe de Coninck ; 2°, vers 1681, Marie Aulent, fille de Wallerand Aulent et de Brigitte Cambier.
Il fut reçu en 1670 comme chevalier servant des Ordres royaux et militaires de Notre-Dame du Mont-Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem.
Voici les quelques notes transcrites par Maximilien Turpin sur son livre d’heures.
Je soussigné Maximilien Turpin doyen conseiller du Roy à la gouvernance de Lille ay fait les annotations cy devant afin que mes enfans prient Dieu pour les âmes de leurs bons parents et chers trespassez et s’il se peut que l’on dise à perpétuité dans la chapelle de Le Cour de Perenchies le De Profondis a chacque anniversaire de mes parens et chers susnommez et de moy quand je seray mort, je prie que l’on dépose mon corps dans le cemetiere de Perenchies devant le portail sans pompe et sans apparail
Turpin de Grisons
au 29 janvier : (d’une écriture différente des autres annotation, sans doute celle de sa fille Marie-Antoinette) mort de Mr Maximilien Turpin mon père r. i. p. 1704
8 février 1691 Mort de Mr Pierre Aulent mon beaufrère R.I.P.
9 mars Mort de Mlle Anne Marie Aulent ma mère 1715 r. i. p.
Le 23 juillet 1681 mourut Mr Charles de Francqueville mon beaufrère quy a ordonné l’office de deux messes par sepmaine en ceste sienne maison de la Cour de Perenchies R.I.P.
J’en suis chargé et ordonne a ma fille Marie Barbe et a ses heritiers de manquer jamais. Turpin de Gruisons
Le 27 septembre 1687 mourut de … mon frère R.I.P.
Le 23e aoust 1678 mourut dame Marie de Francqueville ma chère épouse R.I.P.
Le 15 septembre 1672 mourut dalle Barbe de Coninck ma belle mère fille et héritiere de Jean sr des Tombes et de la Cour de Perenchies. R.I.P.
Le 12 juillet 1637 mourut Mr Jan de Coninck sr des Tombes et de la Cour de Perenchies R.I.P.
Le 17 octobre mourut Me J L? Turpin mon frère f? du bailli de Lille
Le 3 décembre mourut Monsieur Anselme de Francqueville mon beau père R.I.P.
Le 19 décembre 1691 mort da(moise)lle Fra(nçoise?) de Francqueville ma belle (?) R.I.P.
Une note quelque peu énigmatique … : Je dois a Monsieur de ?arcomy deux milles sept cens florins, a Mr Elletin? Jacobs quatre cens florins a Mr de Lozquiche? cens cinquante florins quy font 3550 florins que mes trois enfans …ont par egale portion et pour des raisons connues a toute la famille. Je conseille a ma femme de se … le 19 septembre 1695
Quant au livre d’heures (XVe s.), il comporte 13 miniatures à pleine page, et comme c’était l’usage en Flandre, sur des feuillets intercalaires, pour la plupart vierges au verso. Elles sont attribuées à des proches de l’atelier du maître Willem Vrelant, et suivent un programme pictural habituel à Bruges : Crucifixion, Pentecôte, Marie intronisée avec l’Enfant Jésus, Annonciation, Visitation, Nativité, Annonce aux bergers, Adoration des mages, Présentation au Temple, Fuite en Égypte, Infanticide de Bethléem, le Roi David en prière, Résurrection de Lazare. Une petite miniature de la Piéta illustre l’Obsecro te (forme masculine), et 5 autres petites miniatures se rapporte aux suffrages des saint(e)s : Jean-Baptiste, Sébastien, Antoine, Marie-Madeleine, Catherine d’Alexandrie, Barbe.
Contenu : Calendrier, heures de la sainte Croix, heures du Saint-Esprit, office de la Vierge Marie, psaumes et Litanies de la pénitence, office des morts, Obsecro te et O intemerata, suffrages. Format : 17,6 x 12 cm (10 x 6cm). Provenance : Maximilien Turpin, jusqu’à sa mort en 1704, puis propriété de sa fille Marie-Antoinette (1682-1751), mariée le 3 avril 1736, Lille, Saint-Maurice, avec Philippe Joseph Joachim Walrave ; Anvers, au 19e siècle (reliure); collection privée allemande.
Vente SCHWAB
Sources:
http://paroisse.emmanuel.free.fr/Archives_hist/Gruson/Arch_Gruson04.htm