28 Nov 2008
Jean-Luc Deuffic

Bréviaire à l’usage de Paris

Manuscrits et livres rares Pas loin de 3 M€ frais compris – 2 933 283 € très exactement – étaient totalisés par cette vente où brillaient plus particulièrement les manuscrits. Le bréviaire du début du XIVe siècle dont une page est reproduite pulvérisait littéralement, à 1 470 000 €, son estimation. Il intègre une collection européenne. À résultat exceptionnel, manuscrit exceptionnel, notre bréviaire se caractérisant par une iconographie aussi riche en nombre qu’en qualité. Pour les chiffres : une grande miniature figurant en sept tableautins Dieu-le-Père et les six jours de la Création, 114 grandes lettrines historiées qui constituent de véritables miniatures, 3 500 autres lettrines non-historiées, plus de 1 500 rinceaux, certains agrémentés d’animaux réels ou fantastiques, et de nombreuses toutes petites miniatures à l’or qui ponctuent principalement les 65 premiers feuillets. Pour la qualité, l’ensemble de ce travail est indubitablement l’oeuvre d’un grand maître, non-authentifié, qui a pris la liberté de ne pas circonscrire ses scènes dans la stricte limite des lettrines, mais a permis à ses personnages de sortir, ici une main, là un pied, la plus spectaculaire étant une scène d’écartèlement où un des chevaux émerge franchement de la lettre. Les tableaux sont décrits de manière vivante, avec des visages caractérisés. Côté iconographie, on remarque, entre autres, une rare représentation de la Couronne d’épines tenue par deux anges, et un Saint Louis, canonisé en 1297, donc très peu de temps avant l’exécution du bréviaire. Le premier numéro de la vente donnait le ton, puisqu’il fusait à 450 000 € sur une estimation haute de 50 000. Il s’agit d’un manuscrit de la fin du XIe siècle, un lectionnaire temporal et sanctoral à l’usage d’une église saxonne ou anglo-saxonne. Ce Liber epistolarum compte 134 feuillets de parchemin calligraphiés ornés de 350 lettrines dorées, argentées ou peintes à l’encre rouge ou bleue sur fond bichrome, et 16 très grandes lettrines, certaines étant continuées par un titre sur fond argent. La première partie est constituée par un lectionnaire commençant par la Nativité et se poursuivant tout au long de l’année liturgique. La seconde partie est un bréviaire des saints où la présence de saints anglo-saxons permet de donner l’origine de ce manuscrit. L’écriture gothique primitive de petit module est également typique des ateliers anglo-saxons. La reliure du XVe siècle en veau sur ais estampé à froid est allemande. Mardi 18 novembre, salle 9 – Drouot-Richelieu. Thierry de Maigret SVV. M. de Broglie.  Sources : Gazette de l’Hôtel Drouot

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