Le livre d’heures enluminé en Bretagne
Lorsqu’un projet personnel de deux dizaines d’années voit enfin le jour, c’est bien une nouvelle page de votre vie qui s’ouvre … comme la naissance d’un nouveau né tant attendu. Même si tout ne fut pas facile sur cet énorme “chantier”, les satisfactions ont été grandes à découvrir et à admirer tant de richesses. Cet ouvrage, fruit d’une insatiable recherche, représente l’aboutissement d’un lointain projet, construit autour d’une passion pour les livres d’heures. Mais au-delà de la solitude d’un travail, parfois ingrat, s’établit aussi un réseau de contacts, aides indispensables à l’aboutissement d’une si grande entreprise. La persévérance a eu raison de mes compétences limitées, qui maintes fois se sont érigées en barricades … J’ai ainsi bénéficié des échanges constructifs et des notes érudites de mon amie d’Outre Atlantique Diane Booton dont les travaux de bibliologie bretonne m’ont bien servi. Mais cet ouvrage n’aurait pu voir le jour sans l’accueil bienveillant d’Alison Stones, qui a bien voulu l’inclure dans la série “Manuscripta Illuminata“, qu’elle dirige avec Adelaide Bennett sous la supervision du Publishing Manager Johan Van der Beke des éditions BREPOLS. Dans cette grande et historique maison je dois aussi remercier Eleni Souslou qui a supervisé, avec patience je présume, toute la matière de ce livre.
Contempler, toucher, palper un livre d’heures c’est comme pénétrer l’âme de ses anciens possesseurs, c’est en quelque sorte revivre sa minutieuse élaboration, suivre les mains expertes des enlumineurs et des ornemanistes, les manies d’un copiste singulier. Comprendre le manuscrit reste l’objectif principal du chercheur. Né du désir d’un commanditaire, modeste ou prestigieux, le livre d’heures, livre de piété privée par excellence, s’illumine comme le miroir du pécheur en prière. Aussi, s’est-il souvent représenté en imploration devant son saint patron, unique intermédiaire avec Dieu. C’est du moins une grande caractéristique des manuscrits bretons. Un autre élément révélateur de ces livres d’heures, dont l’origine n’est pas toujours établie, reste la présence des saints locaux dans les calendriers ou (et) les litanies. Pour la Bretagne, les diocèses de Saint-Pol-de-Léon et de Vannes nous ont fourni des listes hagiologiques précieuses. Enfin, soulignons l’intérêt des livres de raison, ces livres d’heures portant naissances ou décès des membres d’une même famille, parfois sur plusieurs générations. Documentation inédite de première main, ces ouvrages de piété attestent indéniablement de la diversité de la production manuscrite bretonne et de sa décoration parfois étonnante, dans un contexte plus étendu, celui de la mobilité des hommes et des influences acquises. Du plus modeste au plus luxueux, le livre d’heures offre aux chercheurs une palette suffisamment étendue pour y déceler l’âme bretonne dans toute son infinie complexité.
When a personal project of some two decades finally sees the light, it is indeed a new page of your life that opens … like the birth of an infant so eagerly awaited. Even if all was not easy on this enormous ‘construction site’, there was great satisfaction to discover and admire so many riches. This work, the fruit of insatiable research, represents the completion of a faraway project, built around a passion for books of hours. But beyond the solitude of work, sometimes unappreciated, is the creation of a network of contacts, vital assistance for the completion of such a substantial undertaking. Persistence conquered my limited skills, which many times had set up barricades … I have thus benefited from helpful exchanges and scholarly notes of my friend on the other side of the Atlantic, Diane Booton, whose research on Breton bibliology has assisted me considerably. But this work would not have seen the day without the generous welcome of Alison Stones, who kindly wished to include it in the series ‘Manuscripta Illuminata’, which she manages with Adelaide Bennett under the supervision of Publishing Manager Johan Van der Beke of Brepols Publishers. In this great and historical company, I must also thank Eleni Souslou who supervised, with patience I presume, everything concerning this book.
To gaze, touch, feel a book of hours is to enter the soul of their former owners, to relive its meticulous creation in a way, to follow the skilled hands of illuminators and decorators, the obsessions of a remarkable scribe. To understand a manuscript remains the primary aim of the researcher. Born of a patron’s wishes, modest or prestigious, the book of hours, the ultimate book of private devotion, lights up like the mirror of a sinner in prayer. In addition, he is often represented imploring his patron saint, sole intermediary with God. It is at least a important characteristic of Breton manuscripts. Another revealing aspect of these books of hours, whose origins are not always identified, remains the presence of local saints in the calendars and/or the litanies. With regard to Brittany, the dioceses of Saint-Pol-de-Léon and Vannes provide us with invaluable hagiologic lists. Finally, let us underscore the interest in ‘livres de raison’, these books of hours bearing mentions of births or deaths of members of the same family, sometimes over several generations. Unpublished first-hand documentation, these works of piety attest undeniably to the variety of Breton manuscript production and its sometime astonishing decoration, and in a larger context, to the mobility of men and vested influences. From the most modest to the most luxurious, the book of hours offers researchers a sufficiently extensive palette to detect the Breton soul in all its infinite complexity.
J.-L. Deuffic
Le livre d’heures enluminé en Bretagne
Car sans heures ne puys Dieu prier
Manuscripta Illuminata (MI 5)
742 p., 22 b/w ill. + 125 colour ill., 216 x 280 mm, 2019
ISBN: 978-2-503-58475-1
Hardback // Relié
Gric a Molac ! Silence a Molac !
Fils de Sébastien, baron de Molac et de Françoise de Montmorency, Sébastien II de Rosmadec (†1653) épousa le 1er mai 1616 Renée de Kergournardec’h (1601-1643) et de Kerhoent, alors âgée de 15 ans, dont il aura dix enfants. Député aux États de Bretagne en 1626, il fut nommé gouverneur de la ville de Quimper en 1634 et de Dinan en 1643. Personnage érudit, c’est à lui que font référence les Mauristes dom Lobineau et dom Morice, comme ayant réuni un grand nombre de documents relatifs à l’histoire de la Bretagne. Au reste, il fournit au généalogiste d’Hozier le manuscrit de Pierre Le Baud que celui-ci fera imprimer en 1638 à Paris, chez Gervais Alliot : HISTOIRE / DE / BRETAGNE, / AVEC LES CHRONIQVES / DES MAISONS DE VITRE, / ET DE LAVAL / PAR PIERRE LE BAUD, CHANTRE ET CHANOINE / de l’Eglise Collegiale de Nostre-Dame de Laual, Tresorier de la / Magdelene de Vitré, Conseiller & Aumosnier d’Anne / de Bretagne Reine de France. / ENSEMBLE QVELQVES AVTRES TRAICTEZ / servans à la mesme Histoire. Et un Recueil Armorial contenant / par ordre Alphabétique les Armes & Blazons de plusieurs Anciennes / Maisons de Bretagne. Comme aussi le nombre des Duchez, / Principautez, Marquisats, & Comtez de cette Prouince. / LE TOVT NOVVELLEMENT MIS EN LVMIERE, / tiré de la Bibliotheque de Monseignevr le Marqvis de Molac, / & à luy dedié :
Le soin que vous avez, Monseigneur, de joindre à la gloire des armes les connoissances honnestes vous rend plus capable qu’aucun de ceux de vostre condition, de donner ceste assistance à ceux qui ont la mesme curiosité que moy ; et comme c’est un bien que vous n’estimez que pour en estre liberal, vous m’avez fait l’honneur de me communiquer abondamment les grandes recherches que vous avez faittes particulièrement pour l’Histoire de Bretagne.
Vulson de La Colombière lui dédie sa Science héroïque (1), et loue en lui « un des plus sages et des plus doctes seigneurs de France ». Il fut en relation avec plusieurs érudits de l’époque (André Du Chesne, Autret de Missirien, etc.), avec le dominicain breton Albert Le Grand.
Nicolas Dadier († 1628) « a mis son livre (Parthenice Mariane) sous la protection d’un des plus grands seigneurs, d’un des hommes les plus remarquables de son temps et de son pays : c’est au très noble et vertueux seigneur, marquis de Rosmadec, baron de Molac, de la Hunaudaye et Montafillant, seigneur de Penhouet, gouverneur des ville et château de Dinan, qu’il a dédié sa Parthenice Mariane. Ce Sébastien de Rosmadec est le même qui fut aussi gouverneur de Quimper et qui — au rapport de Lobineau — « avoit conçu de vastes desseins pour une nouvelle histoire de Bretagne » ; son portrait et la généalogie succincte de sa maison se trouvent dans la Science Héroïque de Vulson, publiée à Paris, en 1644, et d’Hozier, lui faisant hommage de son édition de l’Histoire de Bretagne, de Pierre le Baud, parlait de « l’estime extraordinaire qu’il faisoit de ses vertus et de ses talents. » Dadier avait donc bien choisi le protecteur à qui il dédiait son livre ; elles n’étaient pas vaines, sans doute, les louanges par lesquelles il remerciait le marquis de Rosmadec de témoigner une bienveillance éclairée aux couvents de son ordre ; et sa reconnaissance s’appuyait ingénieusement sur des souvenirs historiques, quand il ajoutait : « Un chacun a aussi cognoissance du regret qui pénétra vostre âme, après avoir veu les lamentables ruines de vostre maison et monastère des Carmes, jadis l’honneur de la ville de Ploërmel, temple fondé, basti et dédié, il y a plus de trois cents ans, par les anciens ducs et princes souverains de ce pays. » (2).
La bibliothèque du marquis de Molac était « très belle et abondante en livres rares et singuliers » . L’ex-libris de Rosmadec (I. Picart fecit) avec la devise Gric a Molac est connu par plusieurs exemplaires, dont un conservé à la Bibliothèque de Wolfenbüttel (Graph. A1 : 2068)
Ex-libris de Rosmadec- © Herzog August Bibliothek Wolfenbüttel
L’explication des blasons de cet ex-libris a été donnée par d’Hozier : « Blason du grand escu, ou penon d’alliances paternelles & maternelles de M. le marquis de Molac, dans l’Histoire de Bretagne, avec les Chroniques des maisons de Vitré et de Laval … de Pierre Le Baud », Paris, 1638 :
Contre écartelé :
1er : Rosmadec (de) : palé d’argent et d’azur de six pièces
2e : Chapelle (de La) : de gueules à la fasce d’hermines
3e : Rohan (de) : de gueules à neuf macles d’or, trois, trois et trois
4e : Beaumanoir du Besso (de) : d’azur à onze billettes d’argent, quatre, trois et quatre
et
1er : Montmorency-Fosseux (de) : d’or à la croix de gueules cantonnée de seize alérions d’azur, quatre, quatre, quatre et quatre (sa mère)
2e : Aumont (d’) : d’argent au chevron de gueules, accompagné de sept merlettes de même, quatre en chef et trois en pointe
3e : Saint-Amadour (de) : de gueules à trois têtes de loup arrachées d’argent
4e : Ferrières (de) : d’hermines à la bordure de gueules, chargée de fers de cheval d’or
sur le tout :
Bourbon – La Marche : de France à la bande de gueules chargée de trois lionceaux d’argent
Parmi les quelques manuscrits ayant appartenu au marquis de Molac, citons le Paris, BnF, Lat. 9888, une copie de la Chronique de Saint-Brieuc , in-folio de papier de la fin du XVe s., relié en veau, à ses armes. Une note du XVIIe s. (sans doute de la main de Du Paz) précise :
ce livre commence au feuillet IIII en chiffres. Au XVIIe siècle il y en a 2 perduz, et finist à la page chiffrée CLVII. – Envoyé à Monsieur André du Chesne par Messire Sébastien, marquis de Rosmadec, comte de la Chapelle, baron de Molac, Rostrenen et Penhoët, 1633.
Effectivement, dans l’état des papiers de Dom Lobineau, dressé en 1727, ce manuscrit est ainsi désigné :
Un autre volume in quarto, relié en veau de couleur noire passée, étiqueté au dos Chronicum Britanniae et marqué sur les deux côtés de la couverture aux armes de Molac-Rosmadec. Ce manuscrit, très ancien, contient 167 feuillets écrits à deux colonnes .
Le regretté Hubert Guillotel signalait également la présence dans les collections de Rosmadec d’un exemplaire du cartulaire de l’abbaye de la Vieuxville communiqué à André Duchesne . Le marquis de Molac chérissait entre toutes les sciences celle qui apprend la connaissance des armes, qui déchiffre leurs blazons et traite de leur origine. L’Oratorien Jacques Lelong, dans sa Bibliothèque historique fait état de ses Mémoires servans à l’Histoire de Bretagne, manuscrit autographe, paraphé de la main du fameux d’Argentré. « Il étoit entre les mains de M. Gérard Mellier, Conseiller du roi …, maire et colonnel de la Milice bourgeoise de Nantes » .
Une généalogie historique du monde, depuis Adam jusqu’au roi Charles V (1364-1380), figure dans les collections Lawrence J. Schoenberg de l’Université de Pennsylvania (USA), acquise chez Sotheby’s, à la vente du 23 juin 1998, lot 53. Le manuscrit Ljs266 [numérisé], daté de 1404/1406, commence : Cy ensuit la generation de adam qui comprent jusques au deluge, et finit : En lan mil CCC hexadecimus le jour de pasques fu sacre pape urban en la ville de rome et en chanta on en leglise de paris Te deum laudamus. Une note en page de garde indique une provenance : A lonsiesme feuillet ste Anne et autres choses notables / Ce livre est a / present de la / Bibliotheque du / Marquis de Molac :
Note de provenance. © University of Pennsylvania
Puis au f. 1rv : Achepte a Rouen le 26 avril 1632 par le marquis de Molac de Bretagne. Une marque plus ancienne (XVe s.), lue seulement à l’ultra-violet, donne le nom d’un premier possesseur : Cest livre est a Johan Austin. Sans doute doit on y voir un membre de la famille Austin (Aoustin) de laquelle est issu Guillaume, conseiller clerc de Rouen à la fin du XVe siècle, lignage qui portait d’azur à la fasce eschiquetée d’argent et de gueulles de 3 traicts ; accompagnée d’un léopard d’or en chef et 3 coquilles d’or en poincte posées en orle. Ce Guillaume fut conseiller en la grande séneschaussée de Normendie, et par le registre de l’Eschiquier (1497, p. 63), on voit qu’il y eut lettres du Roy adressées au dict Eschiquier pour informer de la vie, mœurs et suffisance tant du dict Austin que de plusieurs autres qui avoient esté conseillers en la dicte séneschaussée, les quels furent tous ensuite pourveus d’offices de conseillers en Leschiquier comme il sera remarqué cy après. Le dict Aoustin fut pourveu de la dite charge par les lettres d’érection du dict Eschiquier, du mois d’avril 1499 et en fit le serment le 1 d’octobre 1409. M. Le Febvre dict que sa seule vertu l’a eslevé à cette charge. Il estoit curé de Moyaux (arrest de Leschiquier du 28 janvier 1502). Les armes cy employées sont en la maison de M. de Tilly, parroisse de Saint-Amand, laquelle a appartenu à ceux de cette famille (3) .
Les armes de Guillaume Austin ont été reconnues sur un livre d’heures à l’usage de Rouen de la bibliothèque de Cheltenham, n° 3977 . De même, sur le ms Paris, BnF, Fr. 2195, un exemplaire contenant des fragments du Roman de la Rose, du Roman de Fauvel et le Testament de J. de Coen, on peut lire au f. 147v : Cest livre est à Massiot Austin de Rouen qui l’acheta le mois de juing l’an mil IIIIc LXX de ung libratier de Rouen nommé Gautier Néron. Qui le trouvera si le raporte et on luy donnera ung bon pot de vin. Le nom du copiste, Johan Mulot est donné par une énigme à partir des initiales des mots de trois vers .
Autres manuscrits du baron de Molac
■ Nantes, BM, 1199 : « Parlement général de Bretaigne, assigné par Pierre, par la grâce de Dieu duc de Bretaigne, comte de Monfort et de Richemont, à tenir à Vannes, à ce lundy vingt-quatriesme jour de may l’an mil quatre cens cinquante ung ». XVe s. 286 × 185 mm, papier, 160 f. Reliure basane aux armes de Molac.
■ Paris, BnF, Fr. 16620 (ancien Saint-Germain 1137). Inventaire des titres de la Chambre des Comptes de Nantes, dressé par les commissaires députés à cet effet, en 1574. XVIe s. Papier. 1034 pages. 360 × 250 mm. Reliure veau rac., aux armes de Sébastien de Rosmadec.
Vulson de la Colombière précise, d’autre part, qu’il a vu dans la bibliothèque du marquis de Molac « un manuscrit dans lequel l’entrée & couronnement du Duc de Bretagne, François troisième du nom, Dauphin de France, dans la ville de Rennes, capitale du Duché, est amplement écrite » .
Quelques livres imprimés de la bibliothèque de Molac
■ Les œuvres de maistre Alain Chartier, Paris, Samuel Thiboust, 1617. Ouvrage relié dans un plein veau brun aux armes or du marquis de Molac avec la devise : « Gric a Molac » dans un encadrement à double filets, actuellement présenté par la Librairie Guimard (Nantes). Il porte à l’encre brune sur la page de garde : « Ce livre est de la bibliothèque du Marquis de Molac 1630 ».
■ Livre d’architecture contenant plusieurs portiques de differentes inventions, sur les cinq ordres de colomnes / par Alexandre Francine Florentin, ingenieur ordinaire du Roy. – À Paris : Planches signées : A. Francini inventor ; Tavernier ex. : chez Melchior Tavernier, graveur et imprimeur du Roy pour les tailles douces…, 1631. Mention manuscrite sur la page de titre : « Gric a Molac » ; de dédicace : « Le Marquis de Molac ». Exemplaire : Paris, BENSBA Réserve, LES. 1250.
■ La Hiérusalem délivrée, poëme héroïque de Torquato Tasso trad. en vers françois, par M. (Michel) Le Clerc, Paris : Cl. Barbin, 1667 (Nantes, BM, 27626)
Ouvrages à la Bibliothèque municipale de Vannes (4) :
■ Lodovico Melzo, Regole militari sopra il governo e servitio particolare della cavalleria, … In Anversa, appresso G. Trognoesio, 1611. In-fol. Ex-libris de Keroset, reliure aux armes de Rosmadec-Molac (Études R.100).
■ Histoire de Bretagne, avec les chroniques des maisons de Vitré et de Laval, par Pierre Le Baud,… ensemble quelques autres traictez servans à la mesme histoire, et un recueil armorial… Le tout nouvellement mis en lumière… par le sieur d’Hozier Pierre Le Baud. Paris, G. Alliot, 1638. Reliure veau aux armes de Sébastien II de Rosmadec et la devise Gric à Molac. La page de garde porte : Ce livre est de la bibliothèque du Marquis de Molac 1640. La page de titre porte également la devise « Gric à Molac » (Études, R 74).
Notes
(1) La Science héroïque traitant de la noblesse, de l’origine des armes, de leurs blasons et symboles… avec la généalogie de Rosmadec en Bretagne, le tout embelly d’un grand nombre de figures en taille douce…, par Marc de Vulson, sieur de la Colombière, Paris, chez S. Cramoisy et G. Cramoisy, 1644.
(2) Olivier Gourcuff, Anthologie des poètes bretons, Nantes, 1884, p. 2.
(3) Recueil des présidents, conseillers et autres officiers de l’Échiquier, Paris, Picard, 1905, p. 55
(4) Plusieurs ouvrages de la Bibliothèque de Vannes proviennent de Sébastien de Rosmadec (†19 juillet 1646), évêque de Vannes.
Extrait de Jean-Luc Deuffic, “Gric a Molac ! Silence a Molac !”, dans Miscellanées bretonnes. La page dans tous ses états. Pecia. Le livre et l’écrit, 16 (Brepols, 2013), p. 193-199.
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Marc FAUJOUR, que je remercie, m’indique qu’on peut identifier le marquis de Molac comme auteur d’autres manuscrits :
BnF ms. fr. 11 551 : généalogie et recherches concernant la seigneurie
de Kergournadec’h dont le marquis de Molac est seigneur du chef de sa
femme, et la Léon. Mention Molac sur le premier plat intérieur, et
renseignements très personnels concernant le marquis, son épouse et
beau-père (f° 6).
BnF ms. fr. 22361 en grosse partie de la main de Molac, notamment les
512 quartiers de Sébastien de Rosmadec (f° 79), le reste du manuscrit en
grande partie de la même main, notamment le début. La majorité des
thèmes concerne le marquis : forte connotation héraldique, famille
proche du marquis (ex : f° 75 la famille de la Chapelle) ou concernant
le Léon. La montre armoriée de 1467 (f° 314) est un travail du marquis,
repris et blasonné par Longchamps dans le BnF ms. fr. 5506.
Voir son livre sur les Kergournadec’h : L’héraldique des seigneurs de Kergournadec’h et des familles alliées dans le Haut-Léon 1275-1721
Les 150 ans du « Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale »
Journée d’étude (lundi 17 décembre 2018)
Fruit d’une collaboration entre l’École nationale des chartes, la Bibliothèque nationale de France et l’Institut de recherche et d’histoire des textes, cette journée étudie chacune des sections du «Cabinet des manuscrits» (1868-1881) de Léopold Delisle et met en lumière ce que cette publication a apporté à notre connaissance de l’histoire des manuscrits et les travaux ou recherches ultérieurs qu’elle a suscités.
Programme:
Mot d’accueil, par Michelle Bubenicek, directrice de l’École nationale des chartes
Introduction, par les organisateurs
Françoise Vielliard (ENC), « “Je les aimais passionnément”. La place du Cabinet des manuscrits dans la carrière de Léopold Delisle »
Véronique de Becdelièvre (BNF) et Monique Peyrafort-Huin (IRHT), « La librairie royale sous Charles V et Charles VI et le “prince des bibliothécaires” : apports et limites des recherches de Léopold Delisle. 1) L’édition des inventaires : un catalogue méthodique. 2) L’identification des personnages cités dans les inventaires »
Marie-Pierre Laffitte (BNF), « La librairie de Blois au travers des sources de Léopold Delisle »
Thomas Falmagne (Bibliothèque nationale du Luxembourg), « Une troisième version du catalogue des manuscrits de Jacques-Auguste de Thou retrouvée à New York »
Jérémy Delmulle (IRHT), « Delisle à l’école des mauristes ? Les archives personnelles des érudits bénédictins dans Le cabinet des manuscrits »
Marie Galvez (BNF), « Présentation du Comité d’histoire de la BnF. Portrait de la Bibliothèque impériale en 1868 »
Charlotte Denoël (BNF — ENC), « Delisle catalographe »
Conclusions, par les organisateurs
Pages
Auteur du blog : Jean-Luc DEUFFIC

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