25 Mar 2016
Jean-Luc Deuffic

Heures à l’usage de Paris : copiste breton ?

La maison ADER propose à sa vente du 7 avril 2016 (lot 33) un livre d’heures à l’usage de Paris, exécuté vers 1410/1420. La présence \”remarquable\” de saint Conogan, fêté au 15 octobre dans le calendrier, laisse à penser qu’une main bretonne a confectionné ce manuscrit…


(c) Ader

Description détaillée du manuscrit dans la Gazette Drouot


Bateau de pierre de saint Conogan à Beuzec-Cap-Sizun (source : topic topos)
La vie de saint Conogan, dans Dom Alexis Lobineau (1725) [lien]
CONOGAN : donné tardivement comme évêque de Quimper, attesté dès le Xe siècle.

Ce livre d’heures a servi de livre de raison à plusieurs membres de la famille de Reméru (Lorraine puis Chalon). 

Voir sur un autre livre d’heures et de raison de Philibert de Reméru : Le livre d’heures de Philibert de Reméru. [Notes généalogiques sur la famille de Reméru inscrites sur un livre d’heures du XVIe siècle.] Mém. Soc. d’hist. et d’arch. de Chalon-sur-Saône, xxi (1925), 89-101. Numérisé sur Gallica http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5722175x
19 Fév 2016
Jean-Luc Deuffic

CFP : Outils et pratiques des artisans du livre au Moyen Âge = Prolongation jusqu’au 30 mai 2016

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Outils et pratiques des artisans du livre au Moyen Âge

Au Moyen Âge, le livre manuscrit rassemble autour de lui nombre d’artisans : parcheminiers, copistes, peintres et enlumineurs, relieurs, libraires, etc. Et chaque artisan utilise ses propres outils. Le double volume 19/20 de « Pecia, le livre et l’écrit », à paraître en 2017, fait appel à contributions pour des études pertinentes sur ces thèmes. Résumé de quelques lignes à faire parvenir avant le 30 avril 2016 30 mai 2016 à :

In the Middle Ages, the manuscript book brought together a number of \”artisans\”: parchment-makers, scribes, painters and illuminators, binders, booksellers, etc. Each of these required unique tools. This double issue of Pecia. Le livre et l’écrit (volumes 19 and 20), to be published in 2017, seeks articles relating to these themes. Please send short abstracts before the 30th April 30th May to:

Jean-Luc Deuffic
pecia29@orange.fr
http://www.pecia.fr/

Illustration :
Charles le Téméraire rend visite à David Aubert dans son scriptorium
David Aubert, Histoire de Charles Martel
Loyset Liédet, enlumineur.
Bruxelles, KBR, ms. 8, f. 7
© Bibliothèque royale de Belgique

19 Fév 2016
Jean-Luc Deuffic

Expo : Le Droit en mouvement dans l’Europe Médiévale

Nous avons le plaisir de vous annoncer l’Exposition internationale « Le Droit en mouvement dans l’Europe Médiévale: les manuscrits juridiques européens conservés dans les Bibliothèques Portugaises » (Lisbonne, Bibliothèque National du Portugal, 26 Février – 31 Mai 2016), organisée par l’IEM (Institut d’Etudes Médiévales) de l’Université Nouvelle de Lisbonne et la Bibliothèque Nationale du Portugal en partenariat avec la Bibliothèque Publique de Evora, la Bibliothèque Générale de l’Université de Coimbra, la Bibliothèque Municipale d’Elvas, la Bibliothèque Municipale d’Avignon, la Biblioteca Comunale degli Intronati de Sienne, la Bibliothèque Municipale de Toulouse et les Archives Municipales de Toulouse, offre, pour la première fois sur le territoire national portugais, un choix de plus beaux livres juridiques enluminés conservés dans les bibliothèques portugaises. Le parcours met l’accent justement sur les liens du Portugal avec le reste d’Europe, avec une attention particulière pour les contrées méridionales (péninsule Ibérique, France du Midi et Italie).
Edmondo Danti

Lien de l’expo

Cette exposition illustre le colloque : Medieval Europe in Motion 3 – Circulations juridiques et pratiques artistiques, intellectuelles et culturelles en Europe au Moyen Âge (XIIIe – XVe siècle), qui se tiendra les 25-27 février 2016, FCSH/NOVA et Bibloteca Nacional de Portugal.
Programme

10 Fév 2016
Jean-Luc Deuffic

Rennes, BM, ms. 1557 : sur les origines d’un livre d’heures à l’usage de Saint-Malo


(c) Bibliothèque Rennes Métropole. Ms. 1557, f. 82

Dans la belle collection des livres d’heures de la Bibliothèque de Rennes Métropole, précieusement gardée par Sarah Toulouse, heureuse conservatrice, figure un manuscrit particulier, objet en 1998 d’un mémoire universitaire de Violaine Godin, dont le titre m’avait surpris : \”Etude du livre d’heures à l’usage de Tréguier, manuscrit 1557 : Bibliothèque municipale de Rennes\”.
En effet, en ne se basant que sur les travaux de Madan, elle s’est engagée dans une mauvaise direction.
La présence, au calendrier, des fêtes de saint Jean de la Grille (Johannis de craticula, au 1er février), et de la dédicace de l’église cathédrale de Saint-Malo au 30 octobre, ne laisse aucun doute sur le caractère malouin de ce livre d’heures. On pourrait bien entendu y ajouter les fêtes de saint Servais, en mai (également honoré d’un suffrage), de saint Aaron en juin, et de la translation de saint Malo en juillet, saints repris dans le litanies.


(c) Bibliothèque Rennes Métropole. Ms. 1557, f. 9

Une main ancienne, d’une date proche de la composition de ce manuscrit, a ajouté en rouge, au 11 août, la fête de sainte Suzanne, et en même temps, avant la calendrier, un feuillet contenant une prière à la sainte, de toute rareté :

Vierge douce, vierge bénigne,
Vierge saincte, vierge très digne,
Vierge franche de Rome née,
Vierge puissante et vertueuse
De Dieu espouse gracieuse
O saincte Susanne ma dame
Par ta pitié mon corps et mon âme
Veuilles de tout peine défendre
Et en ta saincte garde prendre.

Toutefois, il ne faut pas confondre les deux Suzanne, la chaste Suzanne de Babylone, dont la légende se lit dans Daniel, fêtée le 18 février, et la Suzanne romaine, le 11 août. 

L’importance donnée à sainte Suzanne dans ce manuscrit nous a mené bien évidemment à en rechercher l’origine. Cela n’a pas été très difficile… Dans l’ancien diocèse de Saint-Malo, et tout près de la célèbre cité corsaire, se trouvait à Saint-Coulomb une chapelle frairienne dédiée à sainte Suzanne, aujourd’hui disparue que rappellent encore une croix de chemin, et un étang qui en a pris le nom.
Au XVIIIe siècle, se voyait encore dans l’église de Saint-Coulomb, au haut de la nef, du côté de l’épître, un grand vitrail orné des armes d’Olivier du Chastellier et de Suzanne Uguet, sa femme, seigneur et dame du Lupin en 1611 ; au-dessous étaient deux pierres tombales portant les armes des Uguet : d’argent à deux croissants rangés et adossés de gueules. Ainsi le prénom de Suzanne était-il en honneur au XVIe s. dans cette région. Déjà en 1469, dans son testament, parmi les saintes nommées pour la protéger, la duchesse Marguerite de Bretagne, implorait elle-même sainte Suzanne, dont le culte en Bretagne ne resta pas ignoré (Mûr-de-Bretagne (22), Questembert et Sérent (56), Les Iffs (35), etc…).
Pour connaître un des premiers possesseurs du manuscrit 1557 de la Bibliothèque de Rennes Métropole peut-être faudrait-il chercher dans les familles nobles de la région de Saint-Coulomb une dame prénommée Suzanne vivant vers la fin du XVe siècle …

Manuscrit numérisé sur les Tablettes Rennaises et sur le site BVMM (IRHT)

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