19 Jan 2015
Jean-Luc Deuffic

Les « Coutumes de Bretagne » des Toulbodou

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On trouvera dans La très ancienne coutume de Bretagne de Marcel Planiol, la description de 26 manuscrits complets (XIV-XVe siècles) de la Coutume de Bretagne, auquel on peut ajouter trois autres présentés par P. Fournier, dans l’Histoire littéraire de la France, XXXVI, 1927, p. 577-584. Cf. Alain Raison du Cleuziou, « Un manuscrit inconnu de la Très ancienne Coutume de Bretagne et son premier possesseur François de Ploesquellec », dans Bulletins de la Société d’Émulation des Côtes-du-Nord, LV, 1923, p. 63-77.
Parmi les manuscrits de la Coutume il y aurait lieu de signaler les deux exemplaires ayant appartenu aux seigneurs de Toulbodou (d’or, semé de feuilles de houx de sinople), famille possessionée à Plougasnou (anc. diocèse de Tréguier) et à Guéméné (anc. diocèse de Vannes), qui tire son nom d’une seigneurie en Locmalo (Morbihan).
Sur le dernier feuillet du manuscrit Paris, BnF, Fr. 14398, on peut lire cette note :

« Cestes coustumes, constitutions, statuz, editz, establissementz et deffanses sont et appartiennent à Pierres de Toulbadou, à qui Dieu doint joye et lyesce. Amen. Et sont escriptes par Yves le Borngne ou moys de septembre l’an mil cccc cinquante quatre. Et pour ce tu autem miserere nostri. Deo gracias. Amen. – Cestes coustumes furent achatées de Mador Dilland, bideau et biblioteque de la universe cité de Nantes, par Jehan Robin, demorant à la Fousse dudit lieu, le sebmadi onzième jour de mars l’an mil iiijc seixante ouict ». Plus bas, « Gacien Robin » ; après la Coutume, « Cestes coustumes sont a Pierre de Toulbadou // A qui Dieu doint // Ce qu’il n’a point ! ».

Le manuscrit Paris, Arsenal, 2570 a, quant à lui, appartenu à Guillaume de Toulbodou. Au f. 1 : « Consuetudines Britanniœ per Guillielmum de Toulbadou » ; au f. 118v : « In mense junii anno doi millesimo quat. cento XXX° vii° », puis au f. 139v : « Pour servir à mon maistre le sieur de Querduel, seneschal de Guemenee ».

Guillaume de Toulbodou avait épousé Catherine de Kerampuil. Il recevra en 1494, « le manoir de Castel Govello pour toute prétention es successions du dit Pierre » de Kerampuil et de Marguerite de Renquier père et mère des dits Pierre second et de la dite Catherine » Revue Historique de l’Ouest, 1896, p. 100. Un des membres de la famille de Toulbodou, Jean, « lequel seigneur, par la singulière dévocion que celui (ci) disoit avoir de faire et édiffier une chapelle en l’honneur de Dieu et de Madame saintte Barbe, en ung lieu et place de la terre domaine dudit seigneur, sis en une montaigne nômée Rohau-maréh-bran, en la paroësse du Faouët », reste dévotement associé à la construction de cette très pittoresque chapelle, actée le 6 juillet 1489, suite au vœu qu’il fit après un terrible orage auquel il échappa « miraculeusement ».

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