France 1500, l’art pictural à l’aube de la Renaissance
La galerie Les Enluminures présente :
France 1500, l’art pictural à l’aube de la Renaissance
Au Louvre des antiquaires
Du 9 septembre au 28 novembre 2010
L’exposition proposée par la galerie Les Enluminures se situe dans le sillon de l’événement culturel majeur de la rentrée 2010, “ France 1500, Entre Moyen Age et Renaissance ”, organisé par la Réunion des musées nationaux (Paris), l’Art Institute de Chicago et le concours exceptionnel de la Bibliothèque nationale de France. L’exposition muséale se tiendra tout d’abord à Paris (Grand Palais, du 6 octobre 2010 au 10 Janvier 2011), puis à Chicago (à l’Art Institute du 26 février 2011 au 30 Mai 2011). L’exposition présentée par la galerie Les Enluminures rassemble approximativement 45 oeuvres d’art diverses parmi lesquelles des manuscrits, des livres d’heures, des miniatures, des coffrets ornementés de gravures ainsi que des vitraux. Les nombreux thèmes abordés tout au long de l’exposition – les humanistes français, le mécénat royal, la prédominance de Paris en tant que foyer artistique, l’influence de l’Italie et du Nord, les différents centres artistiques actifs, etc. – incitent à une redécouverte d’un art en plein épanouissement à l’aube de la Renaissance.
Cette exposition ne veut pas s’attaquer à l’épineuse question : il y a –t-il eu ou non une « Renaissance » française ? Elle ne soulève pas l’interrogation suivante « La période autour de 1500 signifie-t-elle la fin de la civilisation médiévale et l’aube d’un Age Moderne, d’une ère nouvelle » ? L’astucieux visiteur notera toutefois de nombreux témoins d’une modernité nouvelle : l’importance de l’impression, un abandon de certaines conventions artistiques, l’affirmation de l’individu, l’expansion de la communication au-delà des murs de la citée et des frontières, ainsi que la production de textes classiques et humanistes, etc. Les objets variés de l’exposition, leur richesse stylistique et esthétique, parlent pour eux-mêmes et encouragent le visiteur à les apprécier à leur juste valeur. Médiéval ou moderne – voir les deux – la Renaissance Française apparait comme un épisode extraordinaire de l’histoire européenne, un de ceux remarquablement complexes et glorieusement créatifs (dossier de presse /pdf/).
LES ENLUMINURES
Le Louvre des Antiquaires, 2 Place du Palais-Royal, 75001 Paris (France)
Tel: +33 1 42 60 15 58
info@lesenluminures.com
www.lesenluminures.com
(virtual exhibit www.lesenluminures-france1500.com)
Présentation de France 1500, Entre Moyen Age et Renaissance
sur sur le Site des RMN | Lien |
L’annonciation, 1490/1495, Jean Hey,
Collection Mr & Mde Martin A. Ryerson,
The Art Institute of Chicago
© photography The Art Institute of Chicago 2010
Programme culturel associé :
Mercredi 13 octobre 2010
« France 1500. Entre Moyen Âge et Renaissance »
Par Elisabeth Taburet-Delahaye, directeur du musée de Cluny-musée national du Moyen Âge, Geneviève Bresc-Bautier, directeur du département des Sculptures du musée du Louvre, Thierry Crépin-Leblond, directeur du musée national de la Renaissance, Château d’Écouen. Les commissaires détaillent ensemble les enjeux de cette exposition : réévaluer une période mal connue mais cruciale pour l’art français et en dévoiler les chefs-d’oeuvre au grand public ; souligner l’attraction exercée par la France sur de nombreux artistes de l’époque ; explorer les diverses modalités d’une création foisonnante, en interrogeant les notions de continuité et de rupture entre Moyen Âge et Renaissance.
Mercredi 24 novembre 2010
« Anne de Bretagne, une reine « parfaite » ? »
Par Didier Le Fur, historien, spécialiste du XVIe siècle
Anne de Bretagne est l’une des rares reines de France dont on conserve encore le nom en mémoire. Pourtant le souvenir de celle qui eut le privilège unique d’avoir épousé deux rois de France est bien loin de l’image que cette femme voulut donner de son vivant. C’est à la redécouverte de cette image, celle d’une reine idéale telle qu’on la concevait à la fin du XVe siècle et aujourd’hui totalement oubliée des historiens, que Didier Le Fur consacrera sa conférence. A l’issue de cette conférence, une séance de dédicace sera organisée à la librairie.
Mercredi 1er décembre
« Les couleurs à l’aube des temps modernes »
Par Michel Pastoureau, historien, archiviste paléographe et directeur d’études à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes En Europe, le tournant des XVe et XVIe siècles constitue pour les couleurs une période de profondes mutations. Différents pigments et colorants jusque-là inconnus proviennent maintenant du Nouveau Monde. De nouvelles morales sociales et religieuses conduisent désormais à distinguer des couleurs vertueuses et d’autres qui le sont moins.
Surtout, la diffusion du livre imprimé et de l’image gravée contribue à la naissance d’un nouvel univers chromatique : le « noir et blanc ». En tous domaines, de nouveaux classements, de nouvelles pratiques, de nouvelles sensibilités modifient ainsi les rapports qu’hommes et femmes entretiennent avec les couleurs.
Kerhoent de Kergournadec’h : livre et objet d’art
La British Library conserve un magnifique exemplaire des Coutumes de Bretagne, dans une reliure exceptionnelle timbrée aux armes échiquetées d’or et de gueules. Nous avons présentement ici un ouvrage ayant appartenu très probablement à Olivier de Kerhoent, seigneur de Kergournadec’h († après 1594), qui épousa Marie de Ploeuc, dame de Coëtanfao († 1573) : « noble et puissant Olivier, sire de Kergournadech, Trohéon, Coatquelfen, en qualité de fils aisné héritier principal et noble » (B. Yeurc’h). Il abandonne les armes des Kerhoent pour celles des Kergournadec’h.
London, BL, Davis 511. Edition de 1584. (c) London, BL.
Les armes sont entourées du collier de l’ordre de Saint-Michel reçu en 1559 par Olivier de Kerhoent.
Anthony Hobson, French and Italian collectors and their bindings : illustrated from examples in the library of J. R. Abbey, Printed for presentation to the members of The Roxburghe Club, 1953, p. 54-55, n. 25, reproduit une reliure semblable, sans doute exécutée à Rennes vers 1581, pour Nicolas Le Prevost du Parc (1588-1630), conseiller-maître à la Chambre des Comptes de Paris, sur un exemplaire des Coustumes generales des Pays et Duché de Bretagne, Rennes, Julien du Clos, 1581. Deux autres reliures de cet atelier sont connues : J. Baer & Co., Frankfurter Bücherfreund, 12, taf. 49 ; l’autre à la vente Gramont, Paris, 18 décembre 1933, lot 22, sur des Coustumes generalles de Bretagne, Paris, Jacques Dupuis, 1584 (site de la British Library).
Sur les différentes éditions de la Coutume de Bretagne voir notre page.
Olivier de Kerhoent était le fils d’ Alain de Kerhoent, seigneur de Troheon (†/ 1576) et de Jeanne, dame héritière de Kergournadec’h. Il épousa le 7 octobre 1559 Marie de Ploeuc, ( morte en 1573) fille de Pierre de Ploeuc et de Jeanne du Quélennec, dame héritière de l’Estang.
Un arrêt de maintenue des Kerchoent cite une enquête menée en 1584 à la requête « d’Olivier de Querhoent, sieur de Kergournadec’h, Trohéon, Coatquelfen … » par laquelle « plusieurs anciens prestres, gentilshommes et habitants de la paroisse de Cléder déposèrent que ses ancêtres étaient bien d’ancienne chevalerie et portoient leurs écussons en carré et en bannières comme les anciens parements de la province et que messires les officiers de leurs juridictions étoient touz gentizhommes ». Olivier mourut en 1594 et fut inhumé en l’église de Cléder. Dans le chœur, on montrera longtemps le portrait d’Olivier, « peinture de son long, armé de toutes pièces, avec sa cotte d’armes de velours rouge cramoisy, son casque, son espée et esperons dorés, sa lance et sa cornette ». Ce seigneur Olivier a immortalisé sa mémoire dans les « bastiments superbes qu’il a entrepris, du faict du chasteau « de Kergournadech qui mérite d’estre mis au rang des « belles maisons de France. » (Extrait d’une ancienne genéal. de la Maison de Kerhoent. Bibl. Nation.) ( Source : Gaston de Carné, Les chevaliers bretons de Saint-Michel, Nantes, 1884, p. 193-194)
Le marquis de Rochambeau (Epigraphie et iconographie, II, p. 45) fait référence à une « Généalogie manuscrite de la maison de Kerhoent ou Querhoent, appartenant à Mme la comtesse de Gouyon de Beaufort, née de Querhoent, au château de Beaufort, par Plerguer (Ille-et-Vilaine) ».
Signature d’Olivier de Kerhoent sur un aveu du 9 mars 1569 rédigé après le décès de Jehanne de K/gournadec’h, sa mère, par deux notaires de la cour de Lesneven (Kersauson et Audren) :
Nantes, ADLA B 1677.
Voir sur le site des Généalogistes du Finistère quelques extraits de ce mynu par Anne-Françoise Grall-Pérès et des clichés de Françoise Simon.
Le château de kergournadec’h (Cléder, en Pays du Léon), au XVIIe s. :
Croquis tiré de La Colombière (1644) qui y avait séjourné …
Ruines du château de Kergournadec’h
Des armoiries écartelées Kergounadec’h / Botigneau se retrouvent sur la coupe couverte de Molac. Cette superbe coupe \ »constitue un témoignage unique de l’orfèvrerie civile d’apparat commandée par la noblesse bretonne à la Renaissance. Vraisemblablement réalisée par un orfèvre de basse Bretagne aux environs de 1600, (peut-être Pierre Lafleur de Morlaix), cette rarissime coupe couverte destinée à recevoir des dragées, évoque magnifiquement les pièces disparues qui ont pu être réalisées en haute Bretagne. L’objet frappe par la densité du décor qui le recouvre en totalité : scènes de chasse ciselées sur le couvercle, au gros et petit gibier, au gibier terrestre et au gibier d’eau, à pied et à cheval, ainsi que la représentation de monstres marins sur le pied. Le dindon figuré sur la coupe parmi d’autres oiseaux, témoigne de l’arrivée récente en Europe de ce volatile, venu du Nouveau monde au cours du XVIe siècle. A l’intérieur sont gravées sur le fond de la coupe, les armoiries de François de Kerhoent de Kergournadéc’ch et de son épouse Jeanne de Botigneau, mariés en 1583. Personnage de premier plan dans le Léon à la fin du XVIe siècle, François de Kerhoent, constructeur de l’extraordinaire château de Kergournadec’h à Cléder, actuellement dans le Finistère, reçut en 1599 du roi Henri IV le collier de saint Michel en récompense de sa loyauté. Suite au mariage en 1616 de l’héritière de Kergournadec’h avec Sébastien de Rosmadec, seigneur de Molac (en haute Bretagne), l’objet offert à l’église de cette paroisse, fut transformé en ciboire par l’ajout d’une croix au sommet du couvercle ». Jeanne de Botigneau était fille unique d’Alain Droniou.
Patrimoine de Bretagne : images et description
Coupe de Molac. Armes de François de Kerhouent et de Jeanne de Botigneau
Coupe de Molac. Scène de chasse
« On cite une enquête de 1434 dans laquelle les gentilshommes du pays déposaient avoir entendu dire et tenir par longue tradition que, depuis le VIe s. jusqu’au tems de l’enquête, tous les seigneurs de cette maison avaient été chevaliers, et qu’un ancien proverbe disait qu’avant qu’il y eût monsieur ou seigneur en aucune maison, il y avait un chevalier à Kergournadech. A-raok ma voa aotrou è nep leac’h // E voa eut marc’hek è Kergournadeac’h.
Les seigneurs de cette maison ont figuré dans nos annales. Le premier dont il y soit fait mention, après celui des légendes , est Olivier de Guergournadegh, qui vivait en 1288. Guyomar, son fils, se signala dans les guerres de Montfort et de Charles de Blois. Fait prisonnier dans une rencontre, il déclara qu’il aimait mieux mourir que de vendre un petit coin de sa terre pour payer sa rançon, tant il aimait son vieux château ! En quoi ses descendans l’ont imité ; car on les voit sans cesse mettre leur vieux château sous la protection spéciale des ducs, et non-seulement le vieux château avec les officiers, serviteurs, damoiseaux, mais les pigeons et les lapins du dit château.
La terre de Kergournadec’h passa, vers 1504, dans la famille de Kerhoënt, par le mariage d’Alain de Kerhoënt avec Jeanne de Kergournadec’h, héritière de sa maison. Leur petit-fils François épousa Jeanne de Botignau, dont il n’eut que deux filles, Renée et Claude de Kerhoënt, « et le bonhomme a dit depuis que s’il avait eu des garçons, comme il n’avait que des filles, il leur eût fait prendre le beau nom de Kergournadeac’h, comme déjà lui et feu son père Olivier en avaient pris les armes plaines èchiquetèes d’or et de gueules, et laissé celles de Kerhoent, qui sont lozangées d’argent et de sable. »
Renée de Kerhoënt, sa fille aînée, épousa , le 1er mai 1616, à l’âge de quinze ans, Sébastien, marquis de Rosmadec, baron de Molac… » (Lycée Armoricain, p. 368-369).
Devise de Kergournadec’h : En Dieu est.
Je remercie François du Fou pour son aide précieuse … Guy Ducellier pour la signature d’Olivier de Kerhoent
« … Je me remembre Maistre Jean Binel … »
Le dix-huitième de novembre,
L’an mil quatre cent soixante-cinq,
Fut fait docteur, je me remembre (1)
Maistre Jean Binel, et y vint
Grande abondance de seigneurs
Moult nobles et de grandes valeurs.
L’Université assemblée
Bien festoya cette journée
Et si honorablement que s’en taire
Mieux cy vault que dire du contraire.
C’est ainsi que messire Guillaume Oudin, contemporain, prêtre sacriste de l’abbaye Notre-Dame de Ronceray, relate l’accession au doctorat universitaire de Jean Binel (2).
Un acte du 15 Octobre 1433 fait déjà mention de Jean Binel, seigneur de Lessé, en qualité de trésorier d’Anjou. Né à Saumur, il fut professeur de droit à Angers. « Il fut aussi docteur ès lois, juge ordinaire d’Anjou, et chancelier d’Alençon », ambassadeur à Venise (où il est traité de « famosus doctor »). Dans un compte qu’il rendit en 1486, on trouve la note d’une dépense à laquelle l’Anjou fut taxée pour la représentation du fameux mystère de la passion, composé par Jean Michel, d’Angers. M. de Caignat et le père Montfaucon ont donné le dessin du tombeau (aux Jacobins d’Angers) de Jean Binel, mais se sont trompés en plaçant sa mort en 1464, advenue en réalité à Tours le 18 mai 1491.
Les armes de Binel étaient d’argent à l’aigle éployée de gueules.
René d’Anjou, connaissant les mérites de Jean Binel, le nomma chancelier de Provence, après la mort du vénérable Jean des Martins. Binel lui répondit la lettre suivante :
Sire, je me recommande à vostre bonne grâce, tant et si très humblement comme je puis. Et vous plaise sçavoir, sire, que par Loys porteur de ces présentes, ay receu les lettres qu’il vous a pleu m’escrire, contenant que vostre vouloir est de me commettre en vostre office de chancelier, de présent vacant, par le décès de feu vostre chancelier, à qui Dieu pardoint. Sire, en ce et aultres chouses despiéça (depuis longtemps), ay cogueu et cognoys que de vostre bonté et bénignité vous avez eu et avez vouloir et affection à moy ; car me offrez le plus grant honneur et estat que jamais pourrois avoir, dont je vous remercie, si très humblement comme je puis.
Sire, l’honneur et estat qu’il vous plaist m’offrir je n’ouseraye accepter, pour ce que je sçay et cognois que de moy n’y seriez servi, comme il appartient, et que par adventure vous entendez le devoir estre. Car jamais je ne fus au pays, je ne cognois ne entends la manière de faire et coustumes de par de là, et mesmement n’en n’entends le langage ; et ainsi bonnement ne vous y sauroye servir, au moins comme l’estat et office, qui est en justice le plus grant et le plus honorable de vos pays, le requiert.
Sire, s’il vous plaist que ne croyez pas que le regret de la ville et du pays dont je suis natif, de la maison, de ce petit héritaige que je puis avoir, ne de mes parents et amys de par deçà, ne aussi la crainte de l’air de par delà, qui est peut-être plus gras et plus fort qu’il n’est icy, me le feront faire ; car il n’est chouse que ne voulsisse de bon cueur abandonner et repousser pour vostre service, non seulement mon vaillant, mais aussi bien ma personne et ma vie. Et bien mal me seroit que de vostre grâce me vouldriez avancer en si grant honneur et estat, il vous tournast par mon défault à desplaisir ou domaige.
Pourquoy, sire, vous supplie très humblement, qu’il vous plaise m’avoir pour excusé, et me tenant à vostre grâce, tousjours me mander et commander vos bons plaisirs, et je les accomplirai à mon pouvoir au bon plaisir (de) Nostre Seigneur, auquel je prye qu’il vous doint très bonne vie et longue, et accomplis, sement de vos très nobles désirs.
Escript en vostre ville de Saulmur, le samedi 23e jour d’avril 1475.
Vostre très humble et très obéissant serviteur,
Jean Binel
(Source : Théodore de Quatrebarbes, Oeuvres choisies du roi René, avec une biographie et des notices, I, Angers, 1848, p. cxxx-cxxxi
Notes
(1) \ »Fait de (se) remettre en mémoire, de (se) rappeler qqc., souvenir\ »
(2) Revue de l’Anjou et du Maine, I, 1857, p. 2-3.
Le nom de Jean Binel se retrouve sur plusieurs manuscrits :
Au f. 367 du ms Rouen BM 10 (ancien A32), une Bible du XIIIe s., est un acte de vente aux encheres (1462) de ce manuscrit, adjugé pour la somme de vingt-trois 6cus d’or par « Jean Lemercier, garde de la librairie de l’université d’Angers », à « Maistre Jehan Binel, licencie en loys, seigneur de Lesse » . Il avait appartenu auparavant à Jean de Cherbeye (ou d’Escherbaye), qui 1’avait acheté 40 francs. Une liste de livres de droit, avec les prix auxquels ils avaient été payés, probablement en 1291, couvre le f. 371v.
(C) London, British Library, Burney 209, détail. Marque des Jésuites de Paris.
Un exemplaire incomplet des Institutes de Justinien, Angers BM 334, du XVe s. porte également la marque de Jean Binel : \ »Pro me Johanne Binel, legum minimo doctore\ ». (Catalogue généra, \ »Angers\ », Paris, 1898, p. 312-313)
Angers BM 334. Détail, f. 10. © Institut de recherche et d’histoire des textes – CNRS. Base Enluminures
Enfin, citons à la British Library, sous la cote Burney 209, un Valerius Maximus, Facta et dicta memorabilia, copié en 1463 par Jean Davarant. On peut y lire :
Arietis diuo fauente num(in)e luce tercia Anno incarnac(i)o(n)is do(mini)ce mille(si)mo quadringente(si)mo sexagesimo tercio. Est hic Valerii maximi historiographi complete graficatus liber pro […lignes grattées …] D(omi)no meo colendissi(m)o mag(ist)ro Johanne binel arciu(m) mag(ist)ro ac in legibus licenciato. Me Johanne dauarant et si fas de seip(s)o talia fari foret, arciu(m) mag(ist)ro legu(m) baccalario et tu(n)c t(em)p(o)ris in fructuu(m) universitate amplissi(m)a pro norma(n)nor(um) natione procuratore. Manib(us) protrahente ; Dei genitrici laudes. Amen. (f. 179v) ;
Signature (identique à celle du manuscrit d’Angers) :
Pro Iohanne binel legum minime doctore Binel (f. 181).
Le manuscrit a fait, par la suite, partie des collections de Gilles Ménage (1613-1692), le philologue bien connu. Voir description et bibliographie de ce manuscrit sur le site de la British Library [ Lien ]
Gilles Ménage (1613-1692)
Les Oratoriens de Nantes : épaves d’une riche bibliothèque … (suite)
Nous avions dans une précédente note fait état de quelques épaves de l’ancienne bibliothèque des Oratoriens de Nantes. Aux quelques manuscrits relevés nous aimerions en ajouter deux autres. En premier lieu, celui qui se trouve actuellement conservé à la Bibliothèque universitaire d’Austin, USA (Harry Ransom Humanities Research Center HRC 040), un recueil de textes et de chroniques du XVe s. aux armes du célèbre Guillaume Budé (sur le personnage =>).
Guillaume Budé par J. Clouet. ca 1536. MMA.
Armes des Budé : d’argent, au chevron de gueules accompagné de trois grappes de raisin pourpre, pamprées de sinople. Ces armes sont celles de Guillaume Budé, l’arrière-grand oncle de l’Humaniste, anobli en 1397 pour la charge de « maistre des garnisons de vins du Roy et de la Royne » qu’il occupat auprès de Charles VI.
http://www.digital-scriptorium.org
Nous y avons reconnu au f.1 l’ex-libris (XVII/XVIIe s.) des Oratoriens de Nantes :
http://www.digital-scriptorium.org
De même nous avons remarqué sur le premier folio le cachet très caractéristique du Comte de Kergariou (+1849) (1) avec sa devise « Là ou ailleurs » :
http://www.digital-scriptorium.org
Ce manuscrit, par la suite, entra dans les collections de la comtesse Le Gualès de Mezaubran (issue d’une très ancienne famille du Tregor) qui fit vendre à Londres, en 1951, par la maison Sotheby’s, 8 manuscrits médiévaux, celui-ci lot 25.
Description et images sur le site Digital Scriptorium.
Austin, USA : Harry Ransom Humanities Research Center [ Lien ]
Medieval and Early Modern Manuscripts Collection : Database and Digital Images [ Lien ]
Note
(1) Sur ce bibliophile breton voir Jean-Luc Deuffic, « Le comte de Kergariou. A propos d’un Livre d’heures… et de saint Fiacre », dans Notes de Bibliologie. Livres d’heures et manuscrits du Moyen Âge identifiés (Pecia, Le livre et l’écrit, 7), Brepols, Turnhout, 2010, p. 171-175. [ Lien ]
Un psautier (ca 1460), peut-être d’origine ligérienne, dont la décoration est attribuée au Maître de Coetivy, présentement conservé à la Walters Art Gallery de Baltimore (W 297), porte l’ex-libris des Oratoriens de Nantes : Oratorii nanne[tensis] / Ddd. 51.
Biblio : L. M. C. Randall, Medieval and Renaissance Manuscripts in the Walters Art Gallery, Vol. II, France 1420-1540, 1992, p. 166-170, pl. XIIIc, fig. 239, 240.
(c) Walters Art Gallery W 297, f. 202.
Parmi les ouvrages imprimés issus de la bibliothèque nantaise des Oratoriens citons un exemplaire de Giovanni Battista dell Porta, Magiae naturalis, sive de miraculis rerum naturalium libri IIII, Naples, Mathiam Cancer, 1558, actuellement en vente :
LE MARCHANT (Jacques) /MARCHANTIUS/. – De Rebus Flandriae Memorabilibus liber singularis, ad eodem Flandriae Principes carmine descripti. Ad Lamorallum Principem Gauerae, Comitem Egmondae, etc. Antverpiae, Ex officina Christophori Plantini, 1567, in-12, 86-[2] p., page de titre ornée d’un bois avec la marque de Plantin, demi-basane blonde, dos à 4 nerfs orné de filets, roulettes et fleurons dorés, pièces de titre en veau rouge, ex-libris ms. au titre « oratorii Nannetensis » et imprimé au contreplat de V. Meganck de Wolf = Vente Ferraton.
Walters Art Gallery of Baltimore [ Lien ]
Vidéo : Restauration de la chapelle de l’Oratoire de Nantes | Lien |
Ouvrage de référence : A. Bachelier, Essai sur l’Oratoire à Nantes au XVIIe et au XVIIIe siècles. Librairie Nizet & Bastard, Paris, 1934.
Sur les manuscrits des Budé, voir :
H. Omont, « Georges Hermonyme de Sparte, maître de grec à Paris et copiste de manuscrits, suivi d’une notice sur les collections de manuscrits de Jean et Guillaume Budé », et de notes sur leur famille, dans Mémoires et Bulletin de la Société de l’histoire de Paris et de l’Ile-de-France, t. XII, 1885, p. 5-57.