28 Fév 2011
Jean-Luc Deuffic

Det Kongelige Bibliotek NKS 165, 4° : « Les obfuscations du monde ». Une œuvre ignorée de l’organiste Jehan Daniel dédiée à la reine Claude de France († 1524)

Il faut parler de madame Claude de France, qui fut très-bonne et très-charitable, et fort douce à tout le monde, et ne fit jamais desplaisir ny mal à aucun de sa cour ny de son royaume. Elle fut aussy fort aymée du roy Louys et de la reyne Anne, ses pere et mere, et estoit leur bonne fille et la bien aymée, comme ils luy monstrerent bien ; car, après que le roy fut paisible duc de Milan, ils la firent declarer et proclamer en la cour de parlement de Paris, à huys ouverts, duchesse des deux plus belles duchés de la chrestienté, qui estoient Milan et Bretaigne, l’une venant du pere, et l’autre de la mere. Quelle heritiere ! s’il vous plaist. Ces deux duchés joinctes ensemble eussent bien faict un beau royaume… Oeuvres Complètes de Pierre de Bourdeille


Portrait de Claude de France. Anonyme. XVIIe s. © Chantilly, musée Condé.

Det Kongelige Bibliotek conserve sous la cote NKS 165, 4° un manuscrit qui semble avoir été complètement ignoré des spécialistes de Claude de France. Nous travaillons à son édition prochaine… quelques éléments de cette étude:

Exécuté sur vélin, le NKS 165, in-quarto de 72 feuillets orné d’initiales en or sur cadres de couleur bleue et rouge, et de 6 miniatures pleine page, contient Les obfuscations du monde, une œuvre inédite de JEHAN DANIEL, organiste poète bien connu pour avoir produit entre autres plusieurs Noëls et chansons publiés vers 1525.

L’ŒUVRE : « LES OBFUSCATIONS DU MONDE »

Au f. 2 sont peintes les armes de France et de Bretagne, avec au-dessus un bandeau rouge où se lit en lettres d’or Claudia Francie Regina Vivat. Au-dessous, une hermine attachée à l’écu par un lacs d’amour, et ces vers :

Dune honneste chaînette amour tient en delis
Lermyne blanche et nette auec la fleur de lys

Au verso est une miniature où est représenté l’auteur offrant son livre à la reine Claude de France.
Plus après, la dédicace à la reine :

A lestoille matutinalle des dames, au mirouer et exemplaire de noblesse. A la prime fleur lilialle dextraction tout le lys enrichissant. A la souueraine ermine armoricalle, …

Au f. 43v :

Plus sont mordans que la dent dun lepurier
Auxi ilz ont vng excellent oupurier
Qui les enlace
Sainct yues est tout seul aduenturier
Dieu na que luy de proces cousturier
Il tient la place.

L’ouvrage se termine par un rondeau :
 
Du bon du coeur a vostre relieuee
Prendrez en gre tresillustre princesse
Cemien labeur au quel ie nay prins cesse
Tant que sentence y est oultre lieuee
Lœupure nest pas haultement enlieuee
Mais sil vous plaist prenez en la pocesse
       Du bon du cueur
Si la chose est des flateurs reprouuee
Cest leur scauoir qui partout les precesse
Il me suffit qui vous plaise et accesse
Car ie lay faict descripture approuuee
       Du bon cueur
Sil est faict en bretaigne et bretons ne sont hays
Tres iuste et noble reigne auouez vostre pays.
Si le sens nest touché en equitable affaire
Assez sont courocez quil ne scauent mieux faire.
Finis grace et Amour

Ce \ »grace et amour\ » se rencontre fréquemment in fine des oeuvres de Jehan Daniel…
Biblio : N.C.L. Abrahams, Description des manuscrits français du moyen âge de la Bibliothèque Royale de Copenhague (1844)
Det Kongelige Bibliotek

L’AUTEUR : JEHAN DANIEL

Les mises faites à la joyeuse venue et entrée du Roi et de la Reine (François 1er et Claude de France), à Nantes, en 1518, relatent que « Jehan Danyel, prebstre organiste de Notre-Dame de Nantes », reçut « pour avoir vacqué a faire partie des devys et ordonnances, pour les faintes des carrefours de ladite ville à ladite entrée, la somme de six escuz d’or, reduicte à monnoye de Bretaigne, vallant 10 livres ». C’est la plus ancienne mention de notre compositeur. Etait-il originaire de Bretagne ? Rien ne permet de l’affirmer pour lors.
Par la suite nous le trouvons à Angers où il fait imprimer plusieurs Noëls :
<> S’ensuyvent plusieurs Noëls nouveaulx / Chansons nouvelles de Nouel, composées tout de nouvel, exquelles verrez les pratiques de confondre les hérétiques. Jo. Daniellus, organista. S.L.N.D. [Angers, ca 1523] [ Lien ]
<> Chantzons sainctes pour vous esbattre / Elegantement exposées / Par ung prisonnier composées / C’est un mil cinq cens vingt et quatre. Jo. Daniellus, organista.
S.L. [Angers], 1524.
<> Chansons joyeuses de noel / Tres doulces et recreatives / Singuliers, suppellatives / Et sont faictes d’assez nouvel. Jo. Daniellus, organista.
S.L.N.D. [Angers, ca 1525]
<> Noëls joyeulx plain de plaisir / A chanter sans nul déplaisir / Johannis Danielis org.
S.L.N.D. [ca 1526]

Dès les années 1520 Jehan Daniel se trouvait à Angers (en 1525 il demeurait rue Baudrière, tout près de la cathédrale, ligne 11 de l’acte en ligne (Me Jehan Danyel dit my tou desservant en l’église sainct Pierre Dangiers ). Source : Odile Halbert.
Le 3 juillet 1521, il est conclu quod Johannes Daniel psaltor et organista dicte ecclesie (Sancti Petri) pro tactu organorum consequetur unam vestem competentem annuatim [centum soldos], et de cetero celebret duas missas qualibet ebdomada. Puis d’autres documents attestent de sa présence dans la capitale angevine entre 1525 et 1540 :
« Vénérable et discret maistre Jehan Daniel, presbtre, organiste et chappelain en l’église collégial de Monsieur sainct Pierre d’Angers et Jehan Provost organifacteur à présent demourant en ladicte ville d’Angers, dient et rapportent par leurs sermens sur ce faicts et prestés par devant vous Monsieur le lieutenant général, advocat et procureur d’Anjou, qu’ils ont congnoissance de l’église d’Angers dès le temps de seze ans ou environ, et en icelle ils ont hanté et fréquenté, mêmement ledict Daniel y a joué des orgues dès et depuis le temps de huit ans ordinairement. » (28 décembre 1533)

Cette déposition, malgré son laconisme, est bien précieuse ; c’est le renseignement biographique le plus étendu que nous ayons sur Jean Daniel. Elle nous révèle sa qualité de prêtre et de chapelain, l’église où if exerçait la profession d’organiste qu’il annonce dans tous ses ouvrages et tout naturellement dans ses Noëls, son séjour à Angers pendant huit ans, du commencement de 1526 à 1533, séjour remontant assurément même à une date plus ancienne, puisque les deux déposants disent qu’ils ont connaissance de l’église cathédrale « dès le temps de seize ans ».

En mai 1531, Jehan Daniel assiste aux funérailles grandioses de Guy XVI de Laval, sur lesquelles il nous a laissé une relation détaillée, publiée chez Jehan Baudouyn, imprimeur à Angers (mais venu de Nantes et Rennes), et dédiée à Gilles de Laval :

L’ordre funeste (funèbre ?), triumphante en pompe pitoyable tenue à l’enterraige de feu de bonne mémoire, très hault, très puissant, magnanime seigneur Monseigneur le comte de Laval, de Montfort, Quintin, sire de Victry, vicomte de Rennes, sire de la Roche Bernard, grand gouverneur et admiral de Bretaigne, ensemble lieutenant du roy, le très plainct et regraicté père de justice, le très-grant zélateur de paix, l’excellent ministre de charité, vroy port du peuple. Le tout contenu en une espitre envoyée à très hault et magnificque seigneur Gilles de Laval, seigneur de Louë, de la Haye en Tourayne, etc. (Exemplaire incomplet à la BM du Mans, 30927)

Cette relation nous fait connaître les liens qu’il avait entretenu avec Guy de Laval, dont il fut peut-être le confesseur …

En 1540 il est encore en charge de l’orgue d’Angers : Solvit magistro Johanni Daniel, organiste, pro gagiis suis pro anno presentis compoti XL l. (Angers, BM 667, compte de fabrique de 1540)

Dans le compte des cens, rentes et devoirs dus au prieuré, maison Dieu et aumônerie de Saint-Jean, de la Saint-Jean-Baptiste 1541 à la Saint-Jean 1544, on lit, au chapitre de la recepte, payable aux termes de Saint-Jean-Baptiste et de Noël par moitié, pour la rue Saint-Nicolas, la mention suivante :
« Maistre Jehan Loyseau, pour maistre Jehan Daniel organiste, pour feu maistre Alman Papot, pour une maison et jardrin sis en ladicte rue Sainct Nycollas, auxdictz termes par moytié de rente, X sous (3). »
A partir de cette date nous perdons la trace de notre organiste poète ….

Lien : Exemple d’un noël de Jehan Daniel : Tous les bourgeois de Châtre : Extrait par les Quatre Barbus.
Biblio : Henri Chardon, « Noëls de Jean Daniel dit Maître Mitou organiste de Saint-Maurice et chapelain de Saint-Pierre d’Angers 1520-1530 précédés d’une étude sur sa vie et ses poésies », dans Bulletin de la Société d’Agriculture, sciences et arts de la Sarthe, tome XXII, 1873-1874, p. 335-400.

« A LA SOUVERAINE ERMINE ARMORICALLE » …. CLAUDE DE FRANCE


Portrait présumé de Claude de France. Anonyme. XVIe s. ©Versailles, château de Versailles

En 1517, on construisit, à Paris, pour l’entrée de Claude, reine de France, un grand arbre généalogique dressé devant le Châtelet (voir les représentations, ci-dessous). Au sommet, se tenaient les représentations de la reine et de son époux, revêtus des insignes royaux. Dessous, se tenaient les deux précédents couples régnants : d’un côté, le père de Claude, Louis XII, et son épouse, la reine Anne de Bretagne, ainsi que le premier époux de cette dernière, Charles VIII, de l’autre, Louis XI et son épouse, Charlotte de Savoie, plus bas encore, Charles VI et sa femme, ancêtres de Claude, et Louis d’Orléans et Valentine Visconti, ancêtres de François Ier. (BnF) :

Puis vint ladicte dame devant Chastellet de Paris, ou elle trouva sur ung grant eschaufault ung arbre ayant plusieurs branches, comme ung arbre de Jessé. Sur le hault estoient ung roy et une royne couronnez, representant le roy et la royne, et de chascun costé d’icelles branches estoient plusieurs princes et princesses, roys et ducz de Bretaigne, remonstrant la lignee et genealogie dont estoit venue ladicte dame. Au bas duquel eschauffault y a voit quatre dames nommees Severité, Mansuetude, Loy et Coustume, car le Chastellet est le lieu de la justice ordinaire du roy. (Sacre, éd. Cynthia J. Brown, p. 305)

<> Le Sacre de Claude de France, London, British Library Stowe 582. ca 1517. Manuscrit ayant appartenu à Philippe, Comte de Béthune (+ 1649). 51 f. 220 x 150 mm. 10 grandes miniatures. Enluminure : Jean Coene IV ? Description.


© London, British Library, Stowe 582, f. 39


© Paris, BnF, Fr. 5750 f. 45. Le Sacre, couronnement, triomphe et entrée de la reine et duchesse, Madame Claude de France, 1517, Paris. Parchemin. 58 f.

Autres manuscrits du Sacre de Claude de France : Paris, BnF. Fr. 14116 ; Paris, Beaux-Arts 491 ; London, British Library Cottonian Titus A XVII …
Biblio : Voir essentiellement Cynthia J. BROWN, Pierre Gringore Les entrées royales à Paris de Marie d’Angleterre (1514) et Claude de France (1517), Droz, 2005 ; et récemment : The Queen’s Library : Image-Making at the Court of Anne of Brittany, 1477-1514, University of Pennsylvania Press, 2011.

Parmi les manuscrits liés à Claude de France :

<> Livre d’Heures de Claude de France, atelier du Maître de Claude de France entre 1515 et 1517
Ancienne collection Paul-Louis Weiller – Vente IV Livres, Autographes et Manuscrits. Vente à venir du 8 avril 2011 (adjugé 2 000 000 €).
Voir le Catalogue Gros & Delettrez en ligne

Les travaux de l’atelier du Maître de Claude de France sont reconnaissables à plus d’un titre. Tout d’abord ses formats minuscules et la précision de ses peintures sont remarquables. Ensuite, la conception architecturale de ses peintures est particulière, elles sont toujours exécutées sur le même principe, la colonne située sur la partie externe du feuillet est mieux finalisée que celle de la marge interne. Enfin l’utilisation des « cordelières », propres à Claude de France et François Ier, est très fréquente dans son ornementation. Il est d’ailleurs aujourd’hui incontestable que le Maître de Claude de France a été un certain temps attaché à la famille royale. On connaît aujourd’hui deux manuscrits exécutés pour Claude de France par l’atelier du maître enlumineur. Un Livre de Prières, malheureusement fort endommagé, recueilli par la Morgan Library and Museum de New-York, qui est plutôt une relation de la vie du Christ, de Marie et de nombreux saints, et ce Livre d’Heures contenant essentiellement l’Office Divin précédé du traditionnel calendrier illustré des miniatures commémorant les grands moments de la vie et du travail. La liturgie des Heures et le calendrier du présent manuscrit n’existent pas dans le Livre de Prières. Le précieux manuscrit minuscule (84 x 55 mm), en parfait état de conservation, est de 121 feuillets rédigés sur vélin, à 22 lignes à la page, calligraphiés en latin, d’une écriture romane, en noir, bleu, rouge et or avec des lettrines bleues, rouges et dorées. Les grandes lettrines sont blanches, sur fond doré encadré d’un large filet bleu. Les Heures de Claude de France à l’usage de Paris sont illustrées de 15 miniatures à pleine page et de 12 miniatures accompagnant le calendrier (Catalogue en ligne).

<> Livre d’heures [Tours, vers 1520]. New York, Pierpont Morgan Library, M.1171.
Album composé de onze miniatures découpées dans le calendrier d’un Livre d’heures et insérées dans des feuilles de vélin, chaque miniature illustrant l’un des travaux des mois surmonté d’une lunette contenant le signe du zodiaque correspondant, chacune d’une dimension totale de 70 x 70 mm, un encadrement doré dissimulant la jointure entre la miniature et le support, chaque page mesurant 130 x 170 mm, le verso des miniatures présentant les fêtes du 10e au 19e jour du mois, dont celles des évêques et archevêques de Tours, notamment les fêtes majeures de saint Lidorius (13 septembre) et saint Martin (11 novembre), la scène de la découpe du cochon en décembre est une miniature du XIXe siècle peinte à même le feuillet de vélin (petit éclat de peinture sur le visage de la femme et bavure sur le visage de l’homme dans la miniature de janvier). Maroquin vert du XIXe siècle à contreplats du vélin ivoire doré de Trautz-Bauzonnet. Provenance : probablement vente du comte de Lignerolles, janvier-février 1894. Ces exquises miniatures sont l’œuvre d’un enlumineur actif à Tours dans le premier quart du XVIe siècle et connu sous le nom de Maître de Claude de France en raison des deux manuscrits réalisés pour Claude, fille d’Anne de Bretagne et de Louis XII, épouse de François Ier et reine de France : un Livre de prière (New York, Morgan Library M.1166  et un Livre d’Heures (collection particulière). Les scènes de cet album présentent des ressemblances frappantes avec les miniatures calendaires des Heures de Claude de France. Dans les Heures de Claude, les miniatures sont également d’une demi-page de haut, placées au-dessus de chaque fête pour le premier tiers du mois. Les sujets sont semblables et les compositions similaires sans être identiques. La fluidité des mouvements et l’intégration plus convaincante des personnages dans le décor laissent penser que les scènes de ce calendrier pourraient être légèrement postérieures aux Heures de Claude. Parfois, la scène se focalise sur un seul personnage en un effet délicieux, comme dans la miniature de mai où la jeune femme assise avec son amant dans le manuscrit de Claude devient une jeune fille dans une roseraie confectionnant une guirlande de mai. L’enlumineur était manifestement attaché d’une façon ou d’une autre au service de la famille royale ; on connaît d’autres manuscrits de sa main, dont un Livre d’heures pour la sœur cadette de Claude de France. Son style se caractérise par la délicatesse et le raffinement de sa technique – les formes et les couleurs sont données par des coups de pinceau brefs et des touches presque pointillistes – et par la création de scènes aux atmosphères évocatrices. Dans ces miniatures calendaires, il atteint l’apogée de son élégance et de son accomplissement. Leur qualité égale celle des chefs-d’œuvre que le Maître de Claude de France produisit pour sa royale mécène. Ces miniatures constituent un ajout significatif à son œuvre.
Calendrier, provenant d’un Livre d’Heures, en latin, enluminé par le Maître de Claude de France. Acquisition à la  Vente Christie’s du 25 juin 2009. Provenance : Bibliothèque royale de Claude de France. Fonds Edwards. Manuscrit référencé en 1817 par Thomas Frognall Dibdin dans le tome I de son « Decameron bibliographique » (p. 180) – Bibliothèque Evans Fonds Pickering, libraire à Piccadilly (1845) – Bibliothèque George Daniel à Canonbury.
Je remercie Roger S. Wieck, Curator, Medieval and Renaissance Manuscripts, à la Morgan, qui m’apprend l’acquisition récente de ce manuscrit par la célèbre bibliothèque de New York.

<> New York, The Pierpont Morgan Library, ms M.1166 : The Prayer Book of Claude de France – Provenance : gift of Mrs. Alexandre P. Rosenberg in memory of her husband Alexandre Paul Rosenberg, 2008 © The Morgan Library & Museum

Facsimilé
Le livre de prières de Claude de France – joyau personnel de la jeune reine : New York, The Pierpont Morgan Library, MS M.1166
http://www.quaternio.ch/fr/le-livre-de-prieres-de-claude-de-france

Quelques oeuvres attribuées au Maître de Claude de France :
<> Ecouen, Musée de la Renaissance : saint Augustin et saint Cyrille travaillant à des pupitres. Miniature France, début du XVIe siècle. ECL 11764.
<> Paris, Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts. Feuillets d’un Livre d’heures : Saint Antoine de Padoue, Sainte Geneviève (8° 547 F 74 (n°53 et 54)
<> Paris, Arsenal, 291. Heures à l’usage de Rome.
<> Lyon, Bibliothèque municipale, ms 1558. Miniature ajoutée : saint Jérôme devant le Christ en Croix.
<> Angers, Bibliothèque municipale, ms 2111 : Livre d’heures à l’’usage d’Angers (vers 1510-1520) 23 enluminures de l’’atelier du Maître de Claude de France. Galerie Les Enluminures (Paris, Louvre des antiquaires), avril 2007. Cf. Archives d’Anjou, t. 11, 2007, p. 196-202.
<> Il Codice Valois, il Vangelo del Delfino di Francia, ms 2020 della Biblioteca Casanatense.
<> Biblioteca Estense Universitaria di Modena, Lat. 614 :  Les petites prières della duchessa di Ferrara.
<> London, British Library, Add. 35315. Heures à l’usage de Rome.

Bibliographie
C. J. STERLING, The Master of Claude, Queen of France, a Newly Defined Miniaturist, New York, H.P. Kraus, 1975.
J. BACKHOUSE, The Master of Claude, Queen of France, dans The Burlington Magazine, CXVIII, 1976, p. 524-526.
F. O. BÜTTNER,  Zur französischen Buchmalerei um 1500. Bemerkungen anläßlich zweier Publikationen, dans Scriptorium, 32, 1978, p. 290-303.
F. AVRIL & N. REYNAUD, Les manuscrits à peintures en France 1440-1520, 1993, p. 319-323.
Valérie AUCLAIR, François AVRIL, Philippe BRAUNSTEIN, L’art du manuscrit de la Renaissance en France. Paris, Samogy éditions d’art ; Chantilly, Musée Condé, Château de Chantilly, 2001.
R. S. WIECK, “The Primer of Claude de France and the Education of the Renaissance Child” in The Cambridge Illuminations. The Conference Papers, ed. by S. Panayotova, London, Harvey Miller, 2007, p. 267-277; Das Gebetbuch der Claude de France. MS M.1166. The Pierpont Morgan Library, Commentary to the Facsmile Edition, New York, Luzern, 2010 ; The Prayer Book of Claude de France, in The Medieval Book : Glosses from Friends & Colleagues of Christopher De Hamel, James H. Marrow, Richard A. Linenthal, and William Noel, ed., ‘t Goy-Houton, 2010, p. 183-95.

<> Chantilly, Musée Condé, ms 515. Histoire de Palamon et Archita (poème, par Anne de Graville). In-4°, 96 f., mar. vert, coins à petits fers, tr. dor., armes. (Bauzonnet.)
Précieux manuscrit sur vélin, portant sur le deuxième feuillet les armes de Claude de France, première femme de François 1er. L’écu, entouré d’une cordelière, est placé au milieu d’un grand G formé par quatre hermines héraldiques et posé lui-même sur un champ lilas semé de G et d’hermines. Toute la page est encadrée d’une riche cordelière.
En regard, et au verso du premier feuillet, est une dédicace de 18 vers, à la reine, commençant ainsi :
Si J’ay emprins, ma souveraine dame…
Au bas, sur un listel, est écrit :
J’en garde un leal, anagramme bien connu d’Anne de Graville. Anne de Graville, fille du célèbre amiral de Graville, dame d’honneur de Claude de France, aimait beaucoup les livres. 

<> Paris, Arsenal 5116. Même texte. Quelques images sur la base photos de Paris BnF. Sur ce manuscrit lire l’Histoire de Marcoussis … Il porte des armes jusqu’ici non identifiées : de gueules à trois têtes de lapin arrachées, deux en chef et une en pointe. Nous proposons d’y voir celles de la famille normande Dumont de Bosquatet, dont la généalogie est en ligne.
Biblio : Myra D. ORTH, « Dedicating women : manuscript culture in the French Renaissance. The cases of Catherine d’Amboise and Anne de Graville », in Journal of the early book society, 1997, t. I, p. 17-47.
Je remercie Guillaume Berthon pour m’avoir signalé ce manuscrit.
Sur Anne de Graville lire par exemples :
Mawy Bouchard, « Le roman \ »épique\ » : l’exemple d’Anne de Graville » dans Études françaises, vol. 32, n° 1, 1996, p. 99-107, en ligne http://id.erudit.org/iderudit/036014ar
Encyclopedia of women in the Renaissance [en ligne]

LA MORT DE CLAUDE DE FRANCE

Les Croniques de François Ier, publiées pour la première fois en 1859, relatent que : « Le 26e jour du moys de juillet 1524, environ heure de midy, de ce siècle décéda la perle des dames et cler mirouer de bonté, sans aulcune tache, madame Claude, reyne de France,  fille du feu roy Louis XII de ce nom, laquelle fut moult regretée, et fut son corps mis en un sercueil, en la chapelle du château de Blois, où il fut longtemps sans être inhumé. Et pour la grant estime de saincteté que l’on avoit d’elle, plusieurs luy portoient  offrandes et chandelles, et atestoyent aulcuns avoir été guéris et salvez de quelques maladies par ses mérites et intercessions ; et mesmement une notable dame qui affermoit avoir receu par ses mérites guarison d’une fiebvre qui jà par longtemps l’avoit tourmentée. »
Les funérailles de Claude de France donnèrent lieu à l’impression d’une plaquette :
L’ordre qui fut tenu à l’obseque et funerailles de feu magnanime et tres excellente princesse Claude, par la grace de Dieu royne de France et duchesse de Bretaigne (1524). Petit in-8 gothique de 8 feuillets. Exemplaire : Bibliothèque de Nantes, 48408R.
De même, voir : La doloreuse querimonie de bles soy disant jadis reale ville pour la transportation delle a Sainct Denys en France. Du corps de feuee tresillustre reyne de France duchesse de Bretaigne maistresse des vertus. Madame Claude. [S.l.] : [s.n.] [ca 1524] [4] f. : ill. gr. s. b. ; 8°. Exemplaire : Bibliothèque de Versailles, Goujet in 8 164
Et un recyclage d’André de La Vigne:
Les epitaphes et // rondeaulx. Composez sur le tres // pas de feue, Tresexcellete et tres // debōnaire princesse Claude par // la grace de Dieu Royne de france // et duchesse de Bretaigne. — Finis.
S. l n. d. [Paris ?. 1524], pet. in-8° goth. de 4 f., impr. en lettres de forme. Au titre, un bois des armes de France supportées par deux anges. Paris BnF, Réserve Y. 4481 dans un recueil, qui porte l’ex-libris de Félibien et qui provient en dernier lieu de Louis XVI (Inventaire de L. Capet, n° 17 10). Bibliothèque de Versailles, Goujet in 8 164.
Traité des pompes funèbres, de Lemaire de Belges, dédié à Claude de France, dans Paris, BnF, Fr. 22326, f. 81-107.
Testament de Claude de France du 28 juillet 1524 (copie dans Paris, Bibliothèque de l’Institut, manuscrit Godefroy 307, f. 104-105) [ Lien ] [ lien ] [ lien ]

Je remercie Anders Toftgaard du département des manuscrits et des livres rares de la Kongelige Bibliotek pour sa collaboration.

CREDIT ICONOGRAPHIQUE
London, British Library
New York, Pierpont Morgan Library
Paris, Bibliothèque nationale de France
Chantilly, Musée Condé
Versailles, château de Versailles

25 Fév 2011
Jean-Luc Deuffic

La Bible historiale d’Hervé de Léon (ms Sainte-Geneviève 22) et la \ »librairie\ » d’un seigneur (breton ?)

Le manuscrit 22 de la Bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris,  »Bible historiale » de Guyart des Moulins, exécutée vers 1330, apporte une information généalogique précise sur  l’illustre famille bretonne des seigneurs de Léon dont les exploits de certains membres ont été contés par le chroniqueur Froissart. On y trouve en effet au recto du dernier feuillet cette note très détaillée de la naissance en 1341, à la Roche-Maurice (Finistère), le dimanche après la translation de saint Martin, à deux heures environ avant le lever du soleil, d’Hervé VIII de Léon, fils d’Hervé VII et de Marguerite d’Avaugour, sa seconde femme  :
« Anno Domini M° CCC° XLI°, die Jovis post translacionem beati Martini, de nocte, quasi per duas leucas ante diem, aput Rocham seu Rupem Mauricii , fuit natus HERVEUS DE LEONIA, ex nobilissimis parentibus procreatus, patre scilicet domino HERVEO DE LEONIA, matre autem domina Margareta de Alvalgoria ; et hoc, tempore guerre super ducatu Britannie inter Karolum Blesensem, dominum de Penthevreia, ex una parte, et comitem de Monte Forti ex alia ; et fuit conceptus in reditu guerre dominorum regum Francie scilicet et Anglie. Sit longevus ut Matusale, sapiens ut Salomon, robustus ut Samson, salvatus ut Petrus Symon ! Amen ». Ainsi, cette Bible appartint à Hervé VII de Léon, chevalier, seigneur de Noyon-sur-Andelle.

Pour l’histoire même du manuscrit, notons la présence au verso du dernier feuillet d’un inventaire très précieux :
« Ensuit les noms et nombres des livres que a Monsr. » Qui est donc ce « Monseigneur » ?
Tout d’abord il importe de savoir que notre Bible passa par l’officine du libraire parisien Geoffroy de Saint-Léger, connu pour avoir exercé comme libraire-juré de l’Université de Paris en 1316. Au bas du f. 37v, il signe « C’est Geufroi de S. Ligier ». L’initiale « G » placée au f. 56 et accompagnant plusieurs illustrations ont conduit François Avril à voir aussi en lui l’enlumineur. Dans tous les cas il doit être celui qui vendit le manuscrit au seigneur de Léon.
Nous savons qu’Hervé de Léon possédait à Paris la « Maison d’Ardoise … assise … en la grant rue S. Denis », laquelle fut du reste vendue par sa femme Marguerite d’Avaugour à la confrérie Saint-Jacques aux Pélerins en 1343-1344 pour la « délivrance » de son mari alors prisonnier en Angleterre (1). Au début de l’année 1341, Hervé de Léon testa à Paris, en présence notamment du canoniste breton Henri Bohic, dans la demeure de Guy de la Roche, in vico alterius divitis, en la rue de l’autre Riche (sic = il s’agit en fait de la rue d’Autriche), près du Louvre (voir en ligne), non loin du quartier de la Petite Bretagne..


La Maison d’Ardoise était située rue Saint-Denis, entre la rue du Cygne et la rue Mauconseil : voir le plan in extenso.

On peut donc supposer qu’Hervé de Léon acquit cette bible de Geoffroy de Saint-Léger. Pour ce qui est du « Monseigneur » de l’inventaire, conjecturons que le manuscrit passa aux héritiers des seigneurs de Léon que furent les vicomtes de Rohan. Jean I du nom épousa en 1349 Jeanne de Léon ( + 1372). Et l’on connaît assez l’attrait de certains Rohan envers les livres et les manuscrits pour envisager que ce « Monseigneur » est issu de cette famille et que l’inventaire en question a pu être celui de la « librairie » d’un seigneur de Rohan : Pierre (+ 1518), Jean II (+ 1516), Alain IX (+ 1462) … ?. Mais le doute subsiste …
La mention du Testament de maître François Villon dans cet inventaire ne permet toutefois pas d’en placer la rédaction avant 1460. D’autre part il est souvent difficile de savoir s’il s’agit d’imprimés ou de manuscrits.


(c) Manuscrit Sainte-Geneviève 22, f. 175. Salomon et la reine de Saba

Parchemin. 545 f. 455 x 320 mm. 2 colonnes de 50/52 lignes. Maître du Roman de Fauvel. 125 miniatures « représentatives d’une certaine production commerciale qui envahit le marché parisien autour des années 1320-1335 » (F. Avril). Se trouvait à Sainte-Geneviève dès 1698 d’après la note inscrite au haut du premier feuillet : « Ex libris S. Genovefae Paris., 1698, 20 livres ».

Le style de cet artiste (le Maître du Roman de Fauvel) se repère facilement par le traitement des carnations en blanc, les compositions souvent un peu maladroites, les visages aux bouches, nez et yeux rapprochés, les chevelures bouclées, les drapés fluides aux plis cassés qui ne dévoilent aucune anatomie. Il favorise l’aspect narratif et expressif des personnages. Comme il a beaucoup produit d’enluminures, il se répète souvent et commet des erreurs iconographiques (Éléonore Fournié)

Au verso du dernier feuillet, 545v :

« Ensuit les noms et nombres des livres que a Monsr
1 Lancelot du Lac
(= peut-être le manuscrit ayant appartenu à Francis Douce : Printed books and manuscripts bequeathed by Francis Douce, Oxford, 1840, lot 189. Fiche ARLIMA– Voir le manuscrit numérisé de RENNES).
2 Giron le courtoys
(= un exemplaire de « Gyron Le Courtoys », daté ca 1430, ayant appartenu à un Rohan, est signalé à la vente Quaritch de novembre 1880, catalogue 332, lot 50. Voir  : Gyron le Courtois , avec la devise des Armes de tous les Chevaliers de la Table Ronde ; translaté et compilé par Rusticien de Puise. Paris, Verard, gothique, in-fol – Fiche ARLIMA).
3 Le sainct Greal
(= L’Histoire, ou Roman du Sainct Greal, qui est le fondement de la Table Ronde, que on dit de Lancelot du Lac et du Roy Artus et des autres Chevaliers de la Table Ronde, translaté en Romance par Messire Rob. de Borron. Voir l’édition de Galliot du Pré, de 1516 – Le ms numérisé Paris, BnF, Fr. 113).
4 Merlin et ses prophecies
(= manuscrit ou imprimé ? : L’Histoire de Merlin, et ses Prophéties. Paris, Verard, 1498, gothique – Merlin de Robert de Boron, Fiche ARLIMA).
5 Godeffroy de Billon
(= Li Roman de Godefroy de Bouillon – Voir sur Persée l’analyse du roman par Le Roux de Lincy, dans BEC, 1841).
6 Le Regime des princes
(= Le De regimine principum fut composé vers 1280 par Gilles de Rome, précepteur de Philippe Le Bel (BnF). Gilles de Rome sur ARLIMA. Ce fut un grand succès de la littérature politique médiévale (près de 200 manuscrits latins conservés), traduit en français dès 1282. Charles V en possèdait une dizaine d’exemplaires dans sa « librairie »). 
7 Un aultre petit livre du sang Greal
(= Cf.  Conqueste de la très doulce mercy au coeur d’amour espris ; ensuivant les termes du parler du livre de la Conquête du Sang Greal : Ouvrage mêlé de prose et de vers, composé par René (d’Anjou Roy de Sicile, oncle et cousin de Jean II, Duc de Bourbon et d’Auvergne, à qui il est dédié ) M.S. in-fol – Voir le manuscrit numérisé Paris, BnF, Fr. 343)
8 Le Livre des Anges
( = Le Livre des saints anges, premier ouvrage imprimé à Genève, et achevé le 23 Mars 1478; pour les manuscrits, par ex. « Le Livre des Anges, compilé par Frère Françoys Eximinez de l’Ordre des Frères Mineurs, à la requeste de Messire Pierre d’Artes, Chevalier-Gouverneur jadis du Roy d’Arragon ». in-fol. Manuscrit sur vélin, du 15e siècle, enrichi de deux belles miniatures, avec les Sommaires en rouge & ses lettres tourneures peintes en or & en couleurs. Vendu 39 liv. chez M. le Duc de la Vallière.
9 Regnaud de Montauban
(= Renaut de Montauban. Paris, BnF, Fr. 764, XVe s., Flandre). Sur ARLIMA.
10 Le Champion des dames
(= Le Champion des Dames, contenant la deffense des Dames contre Mallebouche et ses consorts ; (ou critique du Romant de la Rose 🙂 composé en vers par Martin franc Secretaire du Pape Felix V. avec figures. Paris, Galliot du Pré, 1530. Martin Le Franc ;  Incunable sur Gallica.
11 Le Romant de la Rose
(= voir ici)
12 Alixandre en prose
(= Vasquez de Lucène, littérateur portugais, dans la traduction française qu’il fit de Q. Curce en 1468, dit que l’ Histoire d’Alexandre se trouvait de son temps « en francois en rime et en prose en six ou sept manières, mais corrompues, changées, fausses et pleines de évidens mensonges. » Sur le Roman d’Alexandre. Voir la numérisation en ligne sur le site de la BnF du manuscrit Paris, BnF, Fr. 9342, XVe s., pour Philippe Le Bon, duc de Bourgogne.
13 Alixandre en ryme
(= Le roman d’Alexandre en vers, sur ARLIMA)
14 Le Romant de Regnart
(= Le roman de renart, sur ARLIMA. Dossier pédagogique sur la BnF et le manuscrit numérisé Paris, BnF, Fr. 12584).
15 Deon (sic) de Meances
(= Doon de Mayence. Voir fiche sur ARLIMA. Edition en ligne, Guessard, 1859).
16 Le livre de Ysopet
(= Ysopet, de Marie de France ?. ARLIMA – Mohan Halgrain, Autour du stemma de l’Isopet de Marie de France).
17 Le Livre de Mandeville
(= Jean de Mandeville, Le Livre des Merveilles du Monde. Fiche ARLIMA. Paris, BnF, Fr. 22971,
18 Aubri le Bourgoignon
(= Auberi Le Bourguignon. Fiche ARLIMA. Edition Tarbé en ligne. Passage de Codex and Context. Un exemplaire manuscrit de la bibliothèque de La Vallière).
19 Le Testament M. F. Vouillon
(= Le Testament de François Villon. Fiche ARLIMA – Le Grand testament, sur Wikisource – Illustrations sur GallicaSociété François Villon).
20 Plusieurs aultres l
21 Beuffves d’Antonne
(= Beuve d’Hantone. Fiche ARLIMA.
22 Un livre de sermons
23 Un livre des Sept Sages de Romme
(= Les sept sages de Rome. Voir dans Brunet. Etude dans le Bibliophile français. Fiche ARLIMA.
24 La Guillemine
(= ?)
25 Les Croniques du roy d’Angleterre
(= Recueil des croniques et anciennes istoires de la Grant Bretaigne, de Jean de Wavrin. Fiche ARLIMA – Voir le manuscrit de la Bibliothèque de La Haye, KB, 133 A 7 I-III – Le manuscrit numérisé sur Gallica : Paris, BnF, Fr. 79.
26 Un livre ecclesiastique
27 Le Rebours de Matheolus
(= de Jehan Le Fevre, Voir édition de 1864 en ligne.
28 La vie sainct Jehan Baptiste
(= Vie de saint Jean, plusieurs éditions dans Brunet.
29 La vie sainct Balan et Josaphat
(= Barlaam et Josaphat. Fiche ARLIMA – Jean Sonet, Le roman de Barlaam et Josaphat, dans Revue belge de philologie et d’histoire, 23, 1944, p. 25-37, en ligne sur PERSEE .
30 Troille
(= Giovanni Boccaccio : Roman de Troyle et Criséïde)
31 La Légende dorée
(= de Jacques de Voragine. Voir ici – Fiche ARLIMA).
32 Un petit livre de la table ronde, Greal
(= Voir expo sur le site Paris, BnF)
33 Paris et Vianne
(= Paris et Vienne. Voir dans Brunet pour diverses éditions.
34 Vita Christi
(= de Louis de Saxe. Paris, BnF, Fr. 177, 178. Manuscrit Hunter 36-39 de la Bibliothèque de GLASGOW. Sur Gallica :  Le grand \ »Vita Christi\ » en françoys, par Ludolphe le Chartreux, traduit par Guillaume Lemenand, 1493/1494).
35 Bouciquault
(= Le Livre des faicts du bon messire Jean le Maingre, dit Boucicaut. – Fiche ARLIMA – Edition Lalande).
36 Theseus roy de Grece
(= Peut-être la Vie de Theseus, par Plutarque. Voir le manuscrit Paris, BnF. Fr. 1396 – ou La Théséide de Boccace, traduction anonyme en prose française. Fiche ARLIMA. Imprimé : Ferrare, Augustinus Carnerius, 1474).
37 La Bible
(= sans doute la Bible historiale, manuscrit Sainte-Geneviève 22)


(c) Manuscrit Sainte-Geneviève 22, f. 3. Dieu sépare la lumière des ténèbres. A noter l’indication manuscrite « blanc » donnée à l’enlumineur. Comparer avec le ms Paris, BnF, Fr. 8, f. 3, ci-dessous, où la même technique a été utilisée, de même pour le ms Montpellier BU H49. Voir à ce sujet S. Berger – P. Durrieu, « Les notes pour l’enlumineur dans les manuscrits du Moyen Age », dans Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France, t. 53, 1892, p. 1-30. P. Stirnemann & M. T. Gousset, « Marques, mots, pratiques : leur signification, et leurs liens dans le travail des enlumineurs », dans O. Weijers (éd.), Vocabulaire du livre et de l’écriture au Moyen Âge. Actes de la table ronde, Paris, 24 septembre 1987, Turnhout, Brepols, 1989, p. 34-55 :


(c) Manuscrit Paris, BnF, Fr. 8, f. 3. Bible historiale. ca 1320/1330. Maître du roman de Fauvel. Illustration base Mandragore
Description E. Fournié.


Manuscrit Montpellier, Bibliothèque de Médecine, H49, f. 3v. Bible historiale. vers 1312-1317.
(c) IRHT/Montpellier BIU. Images en ligne. Notice du manuscrit par E. Fournié.


(c) Manuscrit Sainte-Geneviève 22, f. 13; Naissance de Seth. Autre indication sur la tenture blanche : « ouvre » pour « orner ». Cf. M. T. Gousset, Libraires, p. 173

BIBLIOGRAPHIE ET LIENS

Voir le manuscrit numérisé sur la base Liber Floridus.
Description du manuscrit sur CALAMES
Éléonore Fournié, « Catalogue des manuscrits de la Bible historiale (3/3) », L’Atelier du Centre de recherches historiques , 03.2 | 2009 , [En ligne], mis en ligne le 30 septembre 2009. URL : http://acrh.revues.org/index1469.html. Consulté le 28 février 2011.
Bibliothèque Sainte-Geneviève, Paris.
Guyart des Moulins sur le site ARLIMA
La Bible historiale de la National Library of Russia
La Bible historiale de la Médiathèque de Troyes, enluminée en partie par le Maître de Fauvel.
Paris, BnF, Fr. 761. La légende du roi Arthur, Maitre de Fauvel
Aden Kumler, “Faire translater, faire historier: Charles V’s Bible historiale (Houghton Library, fMS Typ. 555) and the Visual Rhetoric of Vernacular Sapience,” Studies in Iconography, 29, 2008, p. 90-135 [ en ligne ].

Kohler, Catalogue des manuscrits de Sainte-Geneviève, t.1, p. 24-25.
Paul Meyer, « Inventaire d’une bibliothèque française », dans Bulletin de la Société des anciens textes français, 1883, p. 70-72.
S. Berger, La Bible française au Moyen-Age, Paris, 1884, p. 213, 288, 304, 376-377.
A. Ramé, « La Bible des sires de Léon », dans Mélanges d’histoire et d’archéologie bretonne, t. 1, 1855, p. 241-246.
A. Boinet, Bulletin de la Société française de reproduction de manuscrits à peintures, 5, 1921, p. 73-75.
François Duine, Inventaire , n° 309.
Frédéric Lyna, « Les miniatures d’un manuscrit du li nous dit », dans Scriptorium, 1, 1946, p. 117.
François Avril, Les Fastes du gothique, le siècle de Charles V. Paris, exposition du Grand Palais, 1981-1982, catalogue, p. 298 et pl. 244.
A. M. Genevois, J.-F. Genest et Anne Chalandon, Bibliothèque des manuscrits médiévaux en France, relevé des inventaires du VIIIe au XVIIIe siècle, Paris, 1987, no 1925.
R. H. & M. A. Rouse,The commercial production of manuscript books in late-thirteenth-century and early-fourteenth-century Paris, dans Linda L. Brown-Rigg (éd.), Medieval book production assessing the evidence. Proceedings of the second conference of the Seminar in the history of the book to 1500, Oxford, July 1988, Los Altos Hills, 1990, p. 103-115.
Lionel Le Corre, Présence et pratique de la couleur dans une Bible historiale parisienne des années 1330 : le manuscrit 22 de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, (s. l.), (1991), 106 p. (Mémoire de maîtrise en histoire de l’art, Paris IV Sorbonne, 1990-1991).
Dieu en son royaume, la Bible dans la France d’autrefois, XIIIe-XVIIIe siècle, Paris, 1991, n° 47 p. 63.
Marie-Thérèse Gousset, « Libraires d’origine normande à Paris au XIVe siècle », dans (P. Bouet & M. Dosdat), Manuscrits et enluminures dans le monde normand (Xe-XVe siècles), Caen, 1999, p. 169-180 (sur Geoffroy de Saint-Léger, p. 170-173).
Patrick Kernevez & Frédéric Morvan, « Généalogie des Hervé de Léon (vers 1180-1363) », dans BSAF, 131, 2002, p. 309, transcription et fac-similé du f. 545 (voir texte sur Tudchentil).
R. H. & M. A. Rouse, Manuscripts and Their Makers : Commercial Book Producers in Medieval Paris, 1200-1500. London : Harvey Miller, 2000, I, p. 206-208 et notes p. 378-379, II, Appendix 8C.
K. Busby, Codex and Context, 2002, p. 699-701.
Jean-Luc Deuffic, « La Bible historiale d’Hervé de Léon : manuscrit Bibliothèque Sainte-Geneviève 22 », dans Pecia, 4, 2004, p. 110-113.
Diane Booton, Manuscripts, Market and the Transition to Print in Late Medieval Brittany, Ashgate, 2010, p. 196, 198, 200, 290, 305.

(1) Acte concernant la « Maison d’ardoise » d’Hervé de Léon :
Par devant le prevost de Paris, en jugement, est produit l’acte suivant : « Charles, duc de Bretagne, en nostre court, à Jugon, personnellement establie noble dame Marguerite d’Avaugor, dame de Noion, femme de noble homme et puissant mons. Hervé de Léon chevalier, sire de Noion, recognut et confessa que le dit mons. Hervé son mari estoit absent hors du royaume de France, detenu prisonnier par les Anglois anemis du roy, et pour ce ne povoit bonnement requerre ne avoir auctorité de son dit mari a faire les choses ci en après escriptes ; pour quoi, elle voulant parvenir à la necessité de bonne delivrance de son dit seigneur et mari et pour l’evident besoing et prouffit d’icelui a establi . . . ses procureurs generaulx et especiaulx ses iraez, mons. Philippe de la Roche sire de Vaulx, mons. Riou de Rosmadouc et mons. Jehan de Léon sire de Montagu, chevaliers ; mons. Daniel le Neiret mons. Alain l’Escaf (A), prestres ; Hervé Raymond et Jehan Lemoine, et chascun d’euls pour le tout especialement pour obligier la dite dame ses biens, ses hoirs, par foy, par serement et par peines et par toutes les meilleures obligacions que l’on saura deviser 1 . . (23 mars 1343). — Sur quoi, par devant le prevost de Paris, « les quiex procureurs affermerent en vérité que pour la delivrance de la personne du dit mons. Hervieu de Léon qui, si comme ils disoient, estoit prisonnier du roy d’Angleterre en la ville de Londres, il avoient exposé et mis en vente entre les autres choses un hostel si comme il se comporte, qui est appelé la Meson d’Ardoise, lequel hostel o toutes ses appartenances led. mons. Hervé tenoit et poussédoit comme son propre heritage avecques touz les droiz, entrées, issues, court, jardin et la granche, assis à Paris en la grant rue S. Denis et aboutissant à la rue au Cygne, tenant d’une part tout au lonc à l’ospital de S. Jacques aux Pelerins, de Paris, et d’autre part devers la grant rue à la meson que l’en dit aus Trois Filles Dan Symon, et par devers la rue au Cygne la meson sur la porte, derrieres tenant à la meson Jehan Beaupignié et d’autre a la meson Hebert d’Ivry. Et est le dit hostel par devers la grant rue en la censive et seignorie du roy N. S., et par devers la rue au Cygne en la terre et censive que l’en dit de Jooigny, Iaquele est à present Jehan de Pacy, bourgeois de Paris ; chargié tout le dit hostel … en 20 1. 2 s. p. tant de fons de terre comme de crois de cens ou rente chascun an, deues aus censiers ci apres devisez . . (au curé de l’eglise de S. Pere des Arsiz 4 1. p.; à l’eglise de S. Magloire 48 s. p.; aus freres de la Trinité 8 s. p. ; à sire Pierre des Essars 40 s. p. ; aus hoirs de maistre Pierre le Breton 25 s. p. ; à Garnier Marcel 2 3 s. p. ; etc.) et les maistres et gouverneurs et aulcuns confreres dud. hosp. S. Jacques, pour ce que le dit hostel ou meson d’Ardoise leur estoit moult convenable pour le dit hospital, s’estoient trait par devers euls et leur en avoient offert bon et raisonnable pris, montant à la somme de six cent vingt livres parisis, lequel prix a eté payé en deniers d’or à l’escu pour treize soulz quatre deniers parisis la pièce »… Le 22 avril 1344 (Cote 178, dans Henri Bordier, Léon Brièle, Les archives hospitalières de Paris, Paris, Champion, 1877,p. 59-60).
(A) Alain Le Scanff chapelain d’Hervé VII de Léon, puis d’Hervé VIII, aux testaments desquels il assista, respectivement en 1341 et 1363, fit en 1338 une fondation de deux messes à l’abbaye Notre-Dame de Daoulas. A cet effet, Hervé de Léon l’autorisa à acheter 12 livres de rentes en ses fiefs de Léon ou de Cornouaille. En 1349, Alain gratifia le monastère augustinien des prévôtés de Sizun et de Ploudiry qui lui valut d’être inscrit en son nécrologe (J.-L. Deuffic, « Les documents nécrologiques de l’abbaye Notre-Dame de Daoulas », dans Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 107, 1979, p. 127).

CREDIT ICONOGRAPHIQUE
Bibliothèque Sainte-Geneviève
Bibliothèque nationale de France
Bibliothèque Interuniversitaire de Montpellier

24 Fév 2011
Jean-Luc Deuffic

Prochaine séance du Séminaire \ »Histoire des bibliothèques anciennes\ »

La prochaine séance du séminaire \ »Histoire des bibliothèques anciennes\ » de l’Institut de recherche et d’histoire des textes, qui est dédié cette année à la bibliothèque du collège de Sorbonne (voir pour rappel le programme en pièce jointe) aura lieu comme prévu vendredi 4 mars de 9h30 à 12 h30 en salle Jeanne Vielliard (1er étage). Le thème retenu pour cette séance est \ »Les maîtres, les œuvres et la bibliothèque commune du collège\ » et nous aurons le plaisir d’écouter une communication de Gilbert Fournier (CNRS-IRHT) : Vue oblique sur la bibliothèque commune du collège de Sorbonne au tournant des XIVe et XVe siècles

24 Fév 2011
Jean-Luc Deuffic

Histoires d’images …

cepam.jpg
CEPAM – UMR 6130 (Université de Nice – CNRS)
HISTOIRES D’IMAGES…

Vendredi 11 mars 2011 9h30-13h/14h30-16h
Campus Saint-Jean d’Angély 3
Salle plate, amphi, 1e étage
24, avenue des Diables Bleus
06357 Nice Cedex 4

Rosa Maria DESSI (Cépam UMR 6130 Université de Nice-CNRS) – Introduction
Maria Alessandra BILOTTA (Université Lille III – Universitade Nova de Lisboa) – À propos de quelques influences italiennes dans les manuscrits enluminés en Provence entre XIe et XIIe siècles : l’exemple du Lectionnaire de Montmajour.
Alessia TRIVELLONE (ArtéHis-UMR 5594, Université de Dijon-CNRS) – Les manuscrits enluminés dans le scriptorium de Cîteaux et l’histoire des origines cisterciennes.
Véronique ROUCHON-MOUILLERON (Université Lyon II Lumière) – Une cognée pour un ermite : la migration d’un motif et son actualisation figurative entre XIIe et XVe siècles.

Contacts : caby@unice.fr

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