Signature d’Isabeau d’Ecosse
Isabelle Stuart ou Isabeau d’Écosse (1425 /1427 – 1494 à Vannes), fille de Jacques Ier d’Écosse et de Jeanne Beaufort, fut duchesse consort de Bretagne entre 1442 et 1450 par son mariage avec François Ier de Bretagne.
Source : Paris, BnF, Lat. 1369, f. 56. Heures d’Isabelle Stuart, duchesse de Bretagne.
Numérisé sur Gallica
Source : Isabelle Stuart présentée par saint François dans ses Heures : Paris, BnF, Nal 588.
Numérisé sur Gallica
Guillaume de Lescouet, notaire et libraire breton à Paris au XIVe siècle
Signature de Guillaume de Lescouet
Préparant un petit catalogue prosopographique des libraires bretons au Moyen Âge, ces quelques lignes pour présenter un de ceux qui ont exercé à Paris.
En fait, sur le nom même j’ai quelque peu hésité. LESCONET ou LESCOUET ? Mon choix s’est toutefois porté sur le second dans la mesure où Guillaume de Lescouet se dit clerc du diocèse de Léon (clericus Leonensis diocesis, publicus apostolica et imperiali auctoritate notarius), région où ce patronyme est attesté anciennement. Ainsi un Guillaume de Lescouet figure comme gouverneur de Lesneven en 1357.
Le premier acte retrouvé portant le paraphe de Guillaume de Lescouet, comme notaire public (= tabellion), est la prestation de serment de son compatriote Henri GUILLOU comme libraire-juré de l’Université de Paris en septembre 1351. Du reste, ce même Guillou est connu aussi comme copiste d’un manuscrit de la Bibliothèque Cathédrale de Valence (ms. 10), exécuté pour le pape Clément VI : Nicolas de Gorran, Postilles. « Expliciunt postille fratris ni // cholai de Gorran super psalte // rium. // Hic liber est scriptus per henricum Guilloti pro Sanctissimo patre // ac domino domino clemente papa sexto // cuius anima requiescat in pace // Amen. Anno domini millesimo trecentesimo // quinquagesimo secundo die iovis // ante ramos Palmarum ».
En 1355 le nom de Guillaume de Lescouet se retrouve, comme libraire cette fois, mêlé à une transaction avec Gui Bodier, recteur de la paroisse de Saint-Malo de Pontoise, au sujet d’un exemplaire de la Légende dorée de Jacques de Voragine, aujourd’hui conservé à la Bibliothèque Carnégie de Reims (ms. 1386) : \ »Dominus Guido Boderii rector parrochialis ecclesie Sancti Macuti de Pontisara, Rothomagensis diocesis, uendidit magistro Guillelmo de Lescouet, notario publico, librario, etc. istam legendam, pro precio VIII scutorum, … anno LVto, die iouis post festum Prurificationis\ ».
Le 23 janvier 1359, Jean de Joy, chapelain de Sainte-Agnes fait une donation, cet acte sera établi dans la maison même de Guillaume de Lescouet, rue Neuve Notre Dame, proche de la cathédrale, là où sont installés généralement libraires et copistes de Paris : \ »acta fuerunt hec in domo habitacionis mei Guillelmi de Lescouet notarii publici infrascripti sita in vico novo beate marie paris.\ »
Un document de mars 1363, où Guillaume de Lescouet est qualifié de \ »tabellion du pape\ », nous fait connaître le nom de sa femme : Peronelle Boucher. Ensemble, ils achètent plusieurs rentes sur des maisons dont une appartient aux héritiers de Guillaume Jacques (autre notaire breton) et à Jean Le Boucher (père de Peronelle).
Enfin, dans les lettres patentes de Charles V portant exemption du guet et de la garde des porte de Paris, datées du 5 novembre 1368, figure le nom de Guillaume de Lescouet parmi les 14 libraires listés qui échappaient à cette corvée.
Voici donc quelques éléments biographiques de notre notaire-libraire breton maitre Guillaume de Lescouet qui décéda après 1386, date à laquelle il est encore mentionné dans le Registre des causes civiles de l’officialité épiscopale de Paris.
SOURCES : Paris, Archives nationales, L 715, n° 5 ; M 68, n° 39, 45, 54, 55 ; S 92 ; S* 1647
Guillaume Lesconnet (Lescouvet, de Lescouet) cité dans:
Paul Delalain, Étude sur le libraire Parisien du XIIIe au XVe siècle, Paris, 1891, p. 44.
Richard H. Rouse et Mary A. Rouse, Manuscripts and their Makers. Commercial Book Producers in Medieval Paris, 1200- 1500, Londres, Harvey Miller, 2000, vol. II, p.
Les origines bretonnes du « graveur et tailleur de lectres a imprimer » Claude GARAMONT
Le nom de « Garamond » reste familier à ceux qui fréquentent les livres et s’intéressent à leur histoire. Ce « caractère » témoigne encore aujourd’hui de la renommée de son concepteur et il n’est donc pas étonnant qu’un site institutionnel soit dédié au célèbre graveur et tailleur de lettres, sur lequel on trouvera quantité d’informations précieuses, archives et bibliographie :
http://www.garamond.culture.fr/fr
Cette présente note ne s’attardera pas sur l’oeuvre du « maître », mais tout simplement sur ses origines bretonnes. En fait GARAMONT n’est pas son véritable patronyme. Son père s’appelait Yvon GARAMOUR, et exerçait comme imprimeur à Paris à la fin du XVe siècle. Ce nom de GARAMOUR reste essentiellement usité au pays de MORLAIX / LANMEUR, dans le nord du département actuel du Finistère, à l’extrémité de la Bretagne. L’imprimeur breton suivit l’exemple d’autres compatriotes venus s’installer dans la capitale comme le productif Guillaume ANABAT (originaire de Morlaix, spécialiste du Livre d’heures) ou encore Yvon QUILLEVÉRÉ, libraire-imprimeur établi depuis 1498 à Paris, installé en 1530 rue de la Bûcherie, à l’enseigne de la Croix Noire.
Yvon GARAMOUR épousa Françoise Barbier, issue peut-être du même milieu, parente probable de Symphorien Barbier, ou de Jean Barbier, imprimeurs de livres et bourgeois de Paris. Un acte du 13 juin 1547 fait mention d’une donation faite par « par Yves GARAMOUR, natif de Bretagne, frère de l’hôtel hôpital des Quinze-Vingts aveugles, audit hôpital de son corps et ses biens », montrant qu’à cette date il devait être sur la fin de sa vie. (Paris, AN, MC/ET/CXXII/159).
Claude devenu GARAMONT fit son testament le 23 septembre 1561 (il demeurait alors rue des Carmes), dans lequel il cite encore sa mère Françoise Barbier, toujours vivante, mais âgée et aveugle, et qui n’a pas « le moyen et discretion de se conduyre ». Claude avait épousé Guillemette Gaultier en premières noces, et s’était remarié, avant 1551, à Ysabeau Le Fèvre.
Glanes bretonnes : métiers du livre et étudiants à Paris au XVIe siècle
Nous avons relevé ci-dessous quelques documents des Archives Nationales (Paris) relatifs aux livres ou aux étudiants bretons de Paris :
Mise en serviteur et apprenti, pour deux ans, par Yves Maguet, prêtre, principal du collège de Kerambert, d’Alain Moalic, originaire de Landerneau en Bretagne, âgé de vingt-deux ans, chez Rolin de Breuille, libraire et relieur de livres, rue des Carmes, qui lui fournira le gîte et le couvert et recevra dix écus d’or soleil, dont deux écus comptant, deux à Pâques, deux à la Saint-Remi et le reste à Noël 1550.
17 octobre 1549 – MC/ET/XXXIII/34 , fol. XIIIxxXVI, fol. 276.
Bail viager, à la vie des deux époux, par le collège de Tréguier, à Hervé Bolsec, libraire et bourgeois de Paris, marié à Marie Bénard, de deux étables contiguës, ‘une vifz entre deulz’, dépendant du collège, sises rue Saint-Jean-de-Latran, dites la Grande et la Petite étable, mesurant trente-quatre pieds de long, que les preneurs convertiront en deux ouvroirs ; loyer annuel : 6 l. t. 29 juillet 1522 – MC/ET/XXXIII/7, fol. 152.
Olivier Dargant, natif de Thogonenens (??), diocèse de Tréguier, se baille comme serviteur et apprenti pour 2 ans de ce jour à Georges Sauberon, marchand libraire et relieur de livres à Paris. 14 juin 1565 – MC/ET/XXXIII/50.
Assemblée en la salle du Collège de Tréguier des bretons bretonnants natifs du pays de la Basse Bretagne qui constitue procureur maître Louis Utin, secrétaire de monseigneur de Martigues, pour solliciter du prévôt de Paris la nomination d’un nouveau chapelain et garde perpétuel de la chapelle et confrérie Saint-Yves à Paris en remplacement de défunt Jean Le Bastard, prêtre. 11 novembre 1568. MC/ET/XXXIII/188.
Reçu par Guy Leclerc, Yves Cosic, prêtres, et Geoffroy Legal, agissant comme procureurs de Jean Guefferus et Yves Sayte, héritiers d’Alain Guefferus, docteur régent en la Faculté de théologie en l’Université de Paris, à Louis Lasserre, prêtre, proviseur du collège royal de Champagne, dit de Navarre, exécuteur testamentaire d’Alain Guefferus : 1° de 31 l. 3 s. 6 d. t., excédant de la recette sur la dépense occasionnée par la pension et l’écolage audit collège de François \ »Karoulas\ », fils de Tanneguy \ »Karoulas\ », seigneur de \ »Karoulas en Bretagne\ » ; 2° d’un écu soleil, dû au défunt par Georges Mulot, docteur en théologie ; 3° de l’Anti-Lutherus Jodoci Clichtovei ( 1 ) et du Propugnaculum ecclesie ( 2 ), jadis prêtés par le défunt aux Chartreux près Paris.- 19 (fol. XLIII) 19 décembre 1539.
Procuration par Jean Le Roy, prêtre du diocèse de Cornouaille en Basse-Bretagne, étudiant à Paris, demeurant en la maison de Bene Natus, (Bienné ?) imprimeur ès langues grecques et latines, aux fermiers de l’abbaye de Langonnet pour recevoir 10 écus d’or qu’il a prêtés à Yves Benoist, maître ès arts, natif de la paroisse de Plusquellec, audit diocèse. 9 décembre 1579. MC/ET/XXXIII/195.
Ratification par Guillaume Littré, marchand et imprimeur de livres, rue Saint-Christophe, de la vente faite par son procureur, Jean Moysan, à Alain Littré, fils de Pierre Littré, le 6 juillet 1544, du quart des ‘ediffices et droictz’ appartenant à Guillaume Littré, sis à ‘Restourmen‘ ( 3 ), paroisse de Édern, moyennant treize écus soleil, somme que Guillaume Littré reconnaît avoir reçue des mains de Guillaume Pochet, messager de Jean Moysan. 3 octobre 1544 – MC/ET/XXXIII/19 , fol. 136 Vo.
( 1 ) Simon de Colines, 1524, in-f°. ( 2 ) Ibid, 1526. ( 3 ) Aujourd’hui Roc’htourment