Le Ci nous dit. L’image médiévale et la culture des laïcs au XIVe siecle
Le Ci nous dit est un texte essentiel pour la spiritualité de la fin du Moyen Âge. C’est un recueil d’instruction chrétienne, anonyme, écrit en français vers 1320. Il est constitué de nombreux très courts chapitres, qui vont de la Genèse au Jugement Dernier, et incluent des éléments de la Bible, des vies des saints, des bestiaires, des fables, de la vie liturgique, d’exempla (courtes histoires à sens moral). Chaque chapitre commence par la formule « Ci nous dit » (Ici on nous dit que…). Le manuscrit du Musée Condé à Chantilly est à la fois le plus ancien, et le seul à être magnifiquement illustré, avec près de huit cents enluminures, et donc le seul à avoir conservé la formule originelle. La reproduction et le commentaire de la totalité de cette iconographie exceptionnelle révèlent ainsi l’existence d’un véritable cycle enluminé de la culture et de la morale chrétiennes, et qui se trouvait à disposition d’un laïc, pour sa dévotion personnelle.
Christian Heck, Le Ci nous dit. L’image médiévale et la culture des laïcs au XIVe siecle: les enluminures du manuscrit Condé de Chantilly
358 p., 824 colour ill., 230 x 315 mm, 2012 ISBN: 978-2-503-54220-1
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(c) Chantilly, musée Condé, f. 69v.
La modernité du livre médiéval
Paris, BnF : jeudi 29 mars 2012 9h30-18h00
La modernité du livre médiéval
Nouveaux outils, nouvelles approches et perspectives renouvelées: ainsi peut-on caractériser les recherches actuelles sur le livre au Moyen Âge.
En ouvrant la voie à des formes d’étude et de collaboration originales, les technologies modernes ont rendu le livre médiéval proche de nous et accessible à tous. Fac-similés et éditions électroniques, bases de données paléographiques, innombrables comparaisons de texte, de mises en page, d’iconographie, tels sont les outils prometteurs qui permettent aujourd’hui de comprendre l’écriture de Christine de Pizan, la mise en contexte des fabliaux ou la réception européenne de la Légende dorée.
Les problématiques privilégiées par la recherche des dix dernières années ouvrent des champs nouveaux. Elles interrogent la production des manuscrits hors de Paris, particulièrement dans le Sud de la France, à Toulouse et Avignon. Elles examinent sous un angle différent les œuvres littéraires, en considérant les cycles iconographiques qui, en les commentant, les réécrivent. Elles reprennent la question de la « mise en livre » du manuscrit. Ensemble, elles disent la vitalité des études sur le livre médiéval.
9h30 Ouverture
Par Isabelle le Masne de Chermont, direction des Collections, directrice du département des Manuscrits par intérim, BnF
Matin
Apport des nouvelles technologies
Présidence de séance : Thierry Claerr, Service du livre et de la lecture, DGMIC, Ministère de la Culture et de la Communication
9h45 Informatiser Christine de Pizan, le manuscrit de la reine Isabeau de Bavière (Londres, British Library, Harley 4431)
Par James Laidlaw, professeur émérite à l’Université d’Edimbourg
10h20 Le projet MANNO (manuscrits notés en neumes en Occident) : bilan et perspectives
Par Catherine Massip, directeur d’études émérite, EPHE et Marie-Noël Colette, directeur d’études émérite, EPHE
Pause
11h05 OPVS (“Œuvres Pieuses Vernaculaires à Succès”, programme de recherche européen). Décrypter la diffusion européenne de quelques best-sellers religieux en langues vernaculaires (XIVe-XVe siècles)
Par Géraldine Vesseyre, IRHT-CNRS, maître de conférences à l’Université Paris IV-Sorbonne
11h40 Programme international «Les manuscrits de fabliaux : des livres obscènes ? »
Par Richard Trachsler, professeur de littérature médiévale à l’Université de Zürich Questions
Après-midi
Etat de la recherche : perspectives actuelles
Présidence de séance : Jacques Berlioz, directeur de recherche au CNRS (Centre de recherches historiques, EHESS-CNRS)
14h30 Le livre médiéval dans le Midi de la France et la culture méditerranéenne
Par Maria Alessandra Bilotta, chercheur (Université de Lille III – Universidade Nova de Lisboa)
15h05 Le Moyen Âge ou l’image interactive, nouvelles perspectives de recherche sur le lien texte-image
Par Maud Pérez-Simon, maître de conférences à l’Université Paris III-Sorbonne-Nouvelle
Pause
15h50 La typographie en caractères mobiles : une innovation ?
Par Frédéric Barbier, directeur de recherche au CNRS (IHMC/ENS Ulm), directeur d’études à l’EPHE
16h25 Le marché de l’art : de l’Evangéliaire d’Henri le Lion à Picasso
Par Sandra Hindman, directrice de la galerie Les Enluminures
17h Conclusion
Les nouvelles technologies appliquées au livre médiéval : bilan et perspectives
Par Jean-Philippe Genet, professeur, CNRS / Laboratoire de Médiévistique Occidentale de Paris (LAMOP)
Doulce dame de misericorde, mère de pitié, fontaine de tous biens…
La maison Petrus Plancius propose actuellement à la vente le feuillet d’un Livre d’heures où l’on reconnait une miniature de la Lamentation, associée ici aux XV joies de Notre Dame, une prière très populaire au Moyen Âge. Voir Jean Sonnet, Incipit des prières en ancien français, n° 358 [ en ligne ] Ici :
Doulce dame de mi//sericorde mere de // pitie fontaine de // tous biens qui portastes Ihesu//crist .ix. mois en vos precieux // flans et la leitastes (= lalaitastes) de vos // doulces mamelles. Belle tres // [verso : ]
doulce dame ie vous crie mercy // et vous pri que vous vulle (=vueille) // prier vostre chier filz quil ait // pitie et mercy de moy et me // doint en telle maniere uiure // en se siecle que ie puisse uenir // a sa misericorde et a la fin // vraye confession et vraye repe[n]//tence de tous les pechez que ie // fis oncques et me doint so[n] // benoit corps receuoir au // proufit de mon ame. Belle // très doulce dame et ie me age//nouilleray .xv. fois devant // vostre ymaige en lonneur // et en la remenbra[n]ce des .xv. [ioies]
Je laisse le soin aux spécialistes de déterminer de quel atelier sort ce Livre d’heures (Paris ? Rouen ?), du dernier quart du XVe s.
Dimensions du feuillet : 180 x 130 mm
Manuscrits médiévaux et marques de provenance
Quelques nouvelles références sur notre site :