17 Oct 2007
Jean-Luc Deuffic
Saisissez votre mot de passe pour accéder aux commentaires.

Protégé : Les Heures de Gilles de Tournemine, seigneur breton (+ 1474) : London British Library Harley 5781

Cette publication est protégée par un mot de passe. Pour la voir, veuillez saisir votre mot de passe ci-dessous :

14 Oct 2007
Jean-Luc Deuffic

Le livre, le texte, le temps : la mise en recueils au XIIIe siècle

16-17 novembre 2007
Cette rencontre intervient dans la continuité de travaux à la fois théoriques, descriptifs et philologiques qu’une équipe de chercheurs de l’Université de Genève poursuit depuis plusieurs années sur l’organisation de la documentation écrite du moyen âge et sur l’une de ses particularités à la fois les plus remarquables et les moins étudiées en général pour la diffusion de nombreux types d’écrits : la mise en recueils. Elle devrait permettre à des spécialistes d’horizons d’attente divers, connus pour leur intérêt et pour la valeur de leur contribution à de telles questions, de confronter leurs opinions et leurs préoccupations au sujet d’un problème qui est loin de se restreindre à la seule littérature narrative, mais concerne la plupart des catégories qui contribuent à ce que l’on peut définir comme la « culture livresque » du Moyen Âge et au savoir de cette période.
Programme
Richard Trachsler (Universités de Paris IV-Sorbonne et de Zurich; Institut universitaire de France) : Observations sur les ‘recueils de fabliaux’
Keith Busby (University of Wisconsin) : Le Songe d’Enfer de Raoul de Houdenc dans son contexte manuscrit 
Francis Gingras (Université de Montréal) : Mise en recueil et typologie des genres aux XIIIe et XIVe siècles : romans atypiques et recueils polygénériques (Biausdous, Cristal et Clarie, Durmart le Gallois et Mériadeuc)
Milena Mikhaïlova (Université de Limoges) : Jointures à distance : le cas du manuscrit BNF f. fr. 2430
Christopher Lucken (Universités de Paris-VIII et de Genève) : Ouvrage didactique ou lettre d’amour ? Le Bestiaire d’Amours de Richard de Fournival à la lumière de son environnement textuel
Brigitte Roux (Université de Genève) : Le Livre du Trésor de Brunetto Latin et la représentation de l’auteur
Les projets \ »Hypercodex\ » et \ »Christine de Pizan, the Making of the Queen’s Manuscript (London, British Library Harley Ms 4431)\ » : démonstration et commentaires (Olivier Collet, Amy Heneveld, Darko Jovanovic; Tania van Hemelryck (Université catholique de Louvain-la-Neuve et GRMF)
Gilbert Fournier : Un, cent, cent mille ou les collections dans la tradition manuscrite des sermons allemands de Maître Eckhart
Alison Stones (Université de Pittsbugh, Département d’Histoire de l’Art) : Le rôle des prières dans les recueils : les Miracles de Nostre Dame de Gautier de Coinci
Anne-Françoise Leurquin (IRHT) : Structuration et mise en recueil dans quelques légendiers français
Marie-Laure Savoye (IRHT) : Semis, transplantation et greffe : les techniques de la compilation dans le Rosarius 
Chantal Connochie-Bourgne (Université de Provence-Aix-Marseille I) : Diversité et homogénéité des recueils de textes didactiques (“ livres de clergie ” et “ roman ”) 
Joëlle Ducos (Université de Bordeau) : Compilation astronomique et mise en recueil : Li compilations de la science des estoiles de Léopold d’Autriche
Giulano di Bacco (Université de Cambridge) : Books and readers of medieval treatises about music 
Contact: olivier [point] collet (at) lettres.unige [point] ch
Université de Genève. Département MELA
5, rue de Candolle – 1211 Genève 4

14 Oct 2007
Jean-Luc Deuffic

Les Heures de Pierre II, duc de Bretagne

Le Livre d’Heures de Pierre II, duc de Bretagne (1450-1457), conservé aujourd’hui dans le fonds latin de la Bibliothèque nationale de France sous la cote 1159, est l’un des plus précieux manuscrits qui nous soient restés de l’entourage ducal breton au Moyen Age. C’est un volume de 197 feuillets, écrits à 16 lignes sur vélin, et mesurant 188 sur 130 mm, avec une justification de 78 x 57 mm.
Au verso du f. 197, on peut lire ces lignes: Cestes heures sont au duc, qui les trouuera si les range. Et il aura bonnes trouuuailles …
Le calendrier (f. 1) atteste de l’usage de Nantes, et mentionne les fêtes de plusieurs saints bretons: Felix (év. de Nantes), et Gildas (janvier); Yves, Paterne, Donatien et Rogatien (mai); Tugdual, Similien, Hervé, Méen (juin); Turiaw, Samson (juillet); Paterne (septembre); Clair (év. de Nantes) (octobre); Paterne, Maudez (novembre); Corentin (décembre)


(c) Cliché Paris Bibliothèque nationale de France
 
Composition et décoration:
f. 13 (extraits des quatre évangiles et de la Passion selon saint Jean ), représentation de saint Jean l’évangéliste; f. 15, saint Luc; f. 18, saint Marc; f. 19v, Portement de Croix. f. 21, prières en français et en latin. f. 23, le duc de Bretagne à genoux devant la Vierge tenant l’enfant Jésus; f. 27, le duc à genoux, implorant Dieu le Père f. 32 (matines et laudes de la Vierge), l’Annonciation; f. 41, la Visitation; f. 50 (matines de la Croix et du Saint-Esprit) , le crucifiement, la flagellation, comparution de Notre-Seigneur devant Hérode f. 52 (vêpres et complies de la Vierge, de la Croix et du Saint-Esprit), la Nativité de N. S.; f. 57v, es bergers, le Gloria in excelsis. f. 61v, l’adoration des mages; f. 65v, la Présentation ; dans la bordure, un couple d’amoureux, un chasseur de sanglier; f. 69v, La fuite en Egypte. f. 74v, le couronnement de la Vierge, avec un ange portant l’écusson de Bretagne; f. 80, le jugement dernier; dans la bordure, l’écusson de Bretagne tenu par un ange. f. 80. Psaumes de la Pénitence. f. 90, 98 (litanies, office des morts, à l’usage de Nantes), un enterrement. Dans la bordure, la Mort frappant un jeune homme; un fossoyeur creusant une fosse; à côté, étendu sur le gazon, un corps de femme, de la tête duquel se détache une couronne. f. 125v (suffrages, prières en français et en latin), martyre de S. Eutrope; f. 126v, S. Fiacre; f. 127v, S. Bernardin; f. 128v, S. Vincent Ferrier; f. 129v, S. Jean l’évangéliste. f. 138, N. S. avec les cinq plaies; f. 141, La mesure de la plaie du côté de N. S., portée par quatre anges; f. 146v, S. Germain d’Auxerre; f. 147v, S. Dominique; dans la bordure, S. Dominique prêchant, très joli et très curieux; f. 148v, S. Pierre Martyr, frère Prêcheur; f. 149v, S. Thomas d’Aquin; f. 150v, S. Antoine; f. 151v, Martyre de sainte Apollonie; f. 152v, Ste MagdeIeine; f. 153v, Ste Catherine; f. 154v, Ste Marguerite; f.155v, S Julien; f. 156v, S. Christophe; f.157. S. Sébastien; f. 158v. S. Maudet; écusson de Bretagne et très jolie bordure; f. 159v, martyre de S. Adrien; f. 160v, S. Michel; dans la bordure, une vue du Mont Saint-Michel; f. 161v, S. Jean-Baptiste; f. 162v, S. François d’Assise; f. 163, S. Gilles; f. 164v, Ste Anne, la Vierge et l’enfant Jésus; écusson de Bretagne; f. 165, S. Etienne; f. 166v, Ste Barbe; f. 167v, S. Donatien et S. Rogatien, vêtus d’hermines; f. 168v, Ste Ursule, écusson de Bretagne; f.169v, les Onze mille vierges; f. 170, tous les Saints. f. 172, prières à la Croix, Stabat, suffrages. 

Portraits du duc de Bretagne
Au f. 23, le duc est couvert de ses armes, mais tête nue, vêtu d’une cotte d’armes de drap d’argent semé d’hermines, à genoux et mains jointes devant la Vierge qui tient l’enfant Jésus. Le prie-Dieu ducal est couvert d’un velours bleu semé de fleurons dorés; sur ce prie-Dieu, un livre d’heures à fermoirs. La Vierge vêtue d’une longue draperie blanche, a une tête charmante d’ingénuité et de jeunesse. Du duc à la Vierge se déroule et s’étend un cartouche portant ces, mots: 0 mater Dei, memento mei. Derrière, le duc pend une tapisserie de drap rouge à grands feuillages dorés. Au fond, on aperçoit les voûtes, les arcades, les fenêtres d’une haute église ou chapelle du XVe siècle. Dans la peinture du f. 27, le duc implore Dieu par cette oraison:
« Concede michi, misericors Deus, que tibi placita sunt ardenter concupiscere, prudenter investigare, veraciter agnoscere et perfecte adimplere »
Le duc est revêtu de ses habits ducaux, couronne en tête, manteau de pourpre doublé d’hermines avec camail de même; sa robe, que l’on aperçoit par la fente latérale du manteau, est bleue, et bleue la manche de cette robe couvrant le bras qui sort du manteau. Le prince est sous un dais à pentes, de drap (ou peut-être de velours) vert à ramages dorés; à genoux sur un prie-Dieu cou vert de drap d’or portant un coussin herminé, sur lequel est posé un livre d’heures fermé à tranches dorées. Le fond du tableau, ou si l’on veut, la muraille de l’appartement où se trouve le duc est tendu de drap vert et or; mais de chaque côté du dais descend jusqu’en bas un rideau bleu. Ce portrait, comme le précédent, est délicatement peint. Malheureusement, le Père éternel, auquel le duc adresse sa prière, est beaucoup moins bien traité que la Vierge du f. 23. Il se montre, en haut de la peinture. comme par une lucarne, entouré de langues de feu, tenant en main le globe du monde, barbe blanche, cheveux blancs, et coiffé d’un grand bonnet blanc pointu qui ne lui donne aucune majesté. 
Dans les bordures qui encadrent ce portrait se détachent quatre écussons de Bretagne, diversement soutenus ou accompagnés.
Au f. 192r/v: « Memoire que Monseigneur le Duc a fait veu de jamès ne manger char le jour de Monsr saint Estienne, qui est le lendemain de Nouuel. Et fut fait celui veu durant le siege de Foulgieres. (Fougères, 1449) Le VIIe jour de juillet, l’an mil ccccxviii, nasquit Monseigneur Pierre, à present duc de Bretaigne. Le jour saint Nicolas, ixe jour de may, l’an mil ccccxxvii, nasquit Madame Franczoise d’Amboise, àprésent duchesse de Bretaigne. »
Ce manuscrit passa ensuite dans les collections de Jacques de Foissy X Marguerite de Grenaisie (1).
Sur le premier feuillet de garde, cette inscription:
« Cestes presentes heures apartiennent à Marguerite de grenaysie, ettens veneus de son chieff de ces pere et mere, à present fame de Jacques de Foissy ». A côté de cette note un monogramme unissant les lettres « I F » et « MDG » que l’on retrouve en or sur les plats de la reliure en maroquin rouge à petits fers. Au verso du premier plat et aux f. IIv-III, prières en français et en latin (XVI-XVIIe s.). Anciennes cotes: Colbert 4791; Regius 4661/3. Notes: (1) Marguerite de Grenaisie, veuve du seigneur de Moreines en 1593, est sans doute la petite-fille de Jehan Grenaisie, licencié en lois, conseiller du roi, et maître des comptes au comté blésois qui, avec Nicollas Dreux (ou Dux), dressa l’inventaire de la bibliothèque du château de Blois en 1544. Cf. manuscrit Paris BnF Fr. 5660; A. Franklin, Précis de l’histoire de la bibliothèque du roi, 1875, p. 70-72. Jacques de Foissy, sr de Cresné, de Motheus était écuyer de la petite écurie du roi (Paris BnF, pièces originales, vol. 1171, Foissy, f. 79).

Sources et bibliographie
Arthur de La Borderie, Le livre d’heures et les oraisons d’un duc de Bretagne (1450), dans Bulletin de la Société des bibliophiles bretons, 9e année, 1885-1886, p. 57-71. Léopold Delisle, Cabinet des manuscrits, II, 344. Ph. Lauer, Catalogue général, I, p. 424-425. Victor Leroquais, Les Livres d’Heures, I, p. 75 et II, p. 331 (éd. f. 21v). Christian de Merindol, Le livre peint à la fin du Moyen Age, support privilégié d’une politique dynastique, familiale ou personnelle. Les Miracles de Notre-Dame (B. N., n. a. fr. 24541) et le Livre d’heures de Pierre II de Bretagne (B. N., lat. 1159), dans Pratiques de la culture écrite en France au XVe siècle. Actes du Colloque international du CNRS, Paris, 16–18 mai 1992, organisé en l’honneur de Gilbert Ouy par l’unité de recherche « Culture écrite du Moyen Age tardif », éd. par Monique Ornato et Nicole Pons (Textes et études du Moyen Age 2) Louvain-la-Neuve 1995, Fédération Internationale des Instituts d’Etudes Médiévales, p. 499–514.
Sur le site Paris BnF: Saint Michel combattant le dragon [Lien]

10 Oct 2007
Jean-Luc Deuffic

La représentation de l’invisible ~ Representing the invisible ~ Valenciennes : 15 octobre – 31 décembre 2007

The Library of Valenciennes presents for the first time in the region, forty illuminated manuscripts which formal quality and inventiveness bring to light the vitality of the Romanesque Art in the North of France. The significance of the Carolingian Art legacy, the Reform and the flowering of the monasteries, the combined influences of the English and Ottonian artistic centers, the links with the Byzantine and Muslim world in this important period of crusade, everything concurs to an outstanding artistic blossom ing in the XIth and XIIth centuries.
The exhibition is the opportunity to revive the context in which the manuscripts were replicated and the great principles of Medieval illustration (ornamented alphabet, portraits of authors, narrative scenes…). It underlines the fundamental unrealism of the art of the illuminators who, throughout extremely varied art forms, strive to glorify the Word and depict the invisible world of the Hereafter. Some of the most famous manuscripts can thus be admired, or even leafed through by touch screen. Among them one will find the lavish Saint-Vaast Bible of Arras or the dazzling Lives of Saint-Amand.


© Institut de recherche et d’histoire des textes – CNRS.
Bibliothèque de Valenciennes, ms 500. Vie de saint Amand. XIIe s. détail f. 55.

La Bibliothèque de Valenciennes présente, pour la première fois dans la région, quarante manuscrits enluminés dont la qualité formelle et l’inventivité mettent en lumière la vigueur de l’art roman dans la France du Nord. L’importance de l’héritage carolingien, la réforme et l’expansion des monastères, les influences conjuguées des centres artistiques anglais et ottoniens, les contacts avec les mondes byzantin et musulman en cette grande période de croisade, tout contribue à un extraordinaire essor artistique aux XIe et XIIe siècles. L’exposition rappelle le contexte dans lequel les manuscrits étaient copiés et les grands principes de l’illustration médiévale (lettres ornées, portraits d’auteurs, scènes narratives…). Elle souligne l’irréalisme foncier de l’art des enlumineurs qui, à travers des formes artistiques d’une extrême diversité, s’efforcent de magnifier le Verbe et de représenter le monde invisible de l’Au-delà. Elle permet d’admirer les manuscrits les plus célèbres, voire de les feuilleter par écran tactile interposé comme la somptueuse Bible de Saint-Vaast d’Arras ou les éblouissantes Vies de saint Amand.
Cette exposition (15 octobre – 31 décembre 2007) est réalisée avec le concours de l’ Institut de recherche et d’histoire des textes (C.N.R.S.), de la Bibliothèque nationale de France, des bibliothèques de la région, de la Direction régionale des affaires culturelles du Nord– Pas-de-Calais, et de l’Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis, et le soutien de BNP Paribas.

Conférences prévues:
• samedi 20 octobre, à 16 h. Vers une recherche de la lisibilité : la calligraphie romane par Chantal Facchinetti
• les samedis 3 et 17 novembre, à 17 h. Les techniques du livre médiéval, par Sylvie Margossian
• vendredi 30 novembre, à 17 h. Les musiques de l’invisible, par Jean-François Goudesenne
• les samedis 1er et 15 décembre, à 17 h. Le sens de l’image médiévale, par Sylvie Margossian
• samedi 15 décembre, à 15 h. La vie des saints dans la musique, par Olivier Bouet

Catalogue de l’exposition: Ouvrage collectif, dirigé par Marie-Pierre Dion-Turkovics, commissaire de l’exposition, et rédigé par Marianne Besseyre, François Boespflug, Denis Escudier, Jean-François Goudesenne, Christian Heck, Pierre-Jacques Lamblin, Priscillia Pelletier-Gazeilles, Françoise Simeray, Yolanta Zaluska. 100 p., 50 ill.

15 octobre au 31 décembre 2007
Bibliothèque multimédia, Valenciennes, 2 rue Ferrand
59 300 Valenciennes
Site Web [Lien]
Dossier de presse de l’exposition [Format pdf]
Les Vies de saint Amand numérisées (ms Valenciennes BM 500, 501 & 502) [En ligne]
Catalogue général des manuscrits de la bibliothèque de Valenciennes [En ligne]
Microfilms des manuscrits [En ligne]
Manuscrits de Valenciennes sur la base Enluminures [En ligne]