23 Nov 2007
Jean-Luc Deuffic

Sotheby’s London: sale 4th December 2007

Sotheby’s winter sale traditionally includes a batch of precious manuscripts, and this year there it includes a masterpiece: the sublime and famous Ottheinrich Bible, in German, of which 3 (out of 8) volumes are in the Staatsbibliothek in Munich (published in facsimile in 2002).
The group of manuscripts making up this bible were almost certainly commissioned for Louis VII the bearded (1368-1447), duke of Bavaria from 1413-1443. The decoration of the first volume (which is in Munich) carries the arms of France and Bavaria, with the device \ »De bon ceur vray sans repentir a tout iour\ » (\ »A good and true heart which never turns back\ »). During the years 1390-1415 Louis was at the court of France thanks to his sister Queen Isabeau (1371-1435), and it was here that he was surrounded by gothic art and the book-loving royal family. \ »Louis the bearded was about the same age as his sister, and he came to France to make his fortune. He found in Isabelle a indulgence which knew no bounds. From 1402-1405 he held the post of the grand maître de l’hôtel du roi (grand master of the king’s household), one of the highest possible. He only left this post in order to become a member of the council.\ » In addition, he was a nephew (by marriage) of the Duke of Berry.
In 1402 he married Anne of Bourbon (+ 1408), then on 1st October 1413 at the hôtel Saint-Pol (Paris) he married Catherine d’Alençon, widow of Pierre de Navarre, count of Mortain. \ »It could be said that for twenty-five years his life consisted of a series of swoops on France and Bavaria. His progress was marked by numerous violent or scandalous depredations to the shame and misfortune of the two countries. In France he was, along with his sister, by the side of the duke of Orléans, like a bad fairy. Think of the convoy of six horses laden with French gold which crossed the Metz in 1405 in order to get to Germany. On the 5th February of the same year, Louis the bearded, together with the queen and the duke of Orléans, made Charles VI sign letters patent for a royal gift of twenty thousand francs for his first marriage. As security, Louis took delivery from the guard of the king’s jewels some of the crown’s most precious items. The authentic record of this gift remains in the royal archives of Munich. From this and from many other jewels taken from the same source, he amassed enormous riches in precious metals, sacred vases, jewels and precious stones. This wealth was divided into three parts: the first became the bounty of one of Louis’s relatives, a high-ranking officer in the Bavarian Rhineland, who somehow managed to get hold of it; the second consisted of the treasures of Ingoldstadt; and the third the treasures of Notre-Dame d’Œttingen. The last two were shown in public in 1710.\ » (1)
On his return to Germany, Louis naturally occupied himself with the decoration of his castle in Ingoldstadt where he brought together a sumptuous collection of manuscripts. After the prince’s tragic death, and following the division of Bavaria into three distinct districts, the collection was dispersed.

ottheinrich.jpg 

Ottheinrich, elector Palatine (1502-1559), who was also a booklover, had the manuscript in his possession in 1530. It was a treasure of his library at Heidelberg, and he commissioned Mathis Gerung to complete the miniatures. The five volumes available at Sotheby’s (Lot 40 of the sale) have a total of 189 folios of 533 x 374mm, and are described in a their own catalogue with numerous illustrations.

La vente d’hiver de Sotheby’s nous apporte traditionnellement son lot de précieux manuscrits, cette année avec une pièce maitresse : la sublime et célèbre Bible d’Ottheinrich, en allemand, dont 3 volumes (sur 8) sont déjà conservés à la Staatsbibliothek de Munich (publication fac-similé en 2002)


(c) Sotheby’s

L’ensemble des manuscrits composant cette Bible fut sans doute commissionné par Louis VII (1368-1447), duc de Bavière de 1413 à 1443, dit \ »le Barbu\ ». La décoration du premier volume (à Munich) portent les armes de France et de Bavière, avec la devise De bon ceur vray sans repentir a tout iour. Dans les années 1390/1415 Louis fréquenta la cour de France, près de sa soeur, la reine Isabeau, (1371-1435) s’imprégnant ainsi d’art gothique et des pratiques bibliophiles de l’entourage royal. \ »Louis le Barbu était à peu près du même âge que sa sœur; il vint en France pour y chercher fortune. Louis trouva auprès d’Isabelle une complaisance sans bornes. De 1402 à 1405, il remplit à la cour l’office de grand maître de l’hôtel du roi, l’une des hautes charges de la couronne. Il ne quitta cette place que pour entrer au conseil\ ». Au reste, il était neveu, par mariage, du duc de Berry. En 1402 il prit pour femme Anne de Bourbon (+ 1408), puis Catherine d’Alençon, veuve de Pierre de Navarre, comte de Mortain, qu’il épousa à l’hôtel Saint-Pol, le 1er octobre 1413.
\ »Durant vingt-cinq années, sa vie forme, on peut le dire, une suite de descentes opérées alternativement en France et en Bavière. Ses pas furent marqués par autant de déprédations violentes ou scandaleuses, pour la honte et le malheur de ces deux pays. En France, il fut, aux côtés de sa sœur, avec le duc d’Orléans, comme un mauvais génie. L’on se rappelle ce convoi de six chevaux chargés d’or de France qui traversa Metz en 1405, faisant route pour l’Allemagne. Le 5 février de la même année, Louis le Barbu, de concert avec la reine et le duc d’Orléans, avait fait signer à Charles VI des lettres patentes : ces lettres reconnaissaient en sa faveur un don royal de cent vingt mille francs à l’occasion de son premier mariage. Pour nantissement de ladite somme, Louis se fit délivrer par le garde des joyaux du roi une partie du mobilier le plus précieux de la couronne. Le titre authentique de cette donation subsiste aux archives royales de Munich. De ce fonds mobilier et de beaucoup d’autres joyaux tirés de la même source, il composa un amas énorme de richesses en métaux précieux, vases sacrés, bijoux et pierreries. Cet amas fut divisé en trois parts : la première devint le lot d’un parent de Louis, haut officier de la Bavière rhénane, qui s’en saisit on ne sait à quel titre; la seconde composa le trésor d’Ingoldstadt, et la troisième le trésor de Notre-Dame d’Œttingen. Ces deux derniers se montraient publiquement en 1710\ » (1).
A son retour en Allemagne, Louis influa naturellement sur la décoration de son château d’Ingolstadt où il installa une somptueuse collection de manuscrits. A la fin tragique du prince, et à la suite de la division de la Bavière en trois duchés distincts, celle-ci fut dispersée.
Ottheinrich, prince électeur du Palatinat (1502-1559), bibliophile, était en possession du manuscrit en 1530. Fleuron de sa bibliothèque d’Heidelberg, il engagea Mathis Gerung pour exécuter les enluminures restées inachevées.
Les cinq volumes présentés par Sotheby’s (lot 40 de la vente) forment un total de 189 f. de 533 x 374 mm, et sont décrits dans un fascicule à part avec de nombreuses illustrations.

Also included in the sale on the 4th December are the following items / A cette vente du 4 décembre 2007, nous avons noté :
§ Lot 1. 107 fragments provenant de reliures dont un extrait de sacramentaire en écriture carolingienne (France, IXe s.), autre fragment du Libellus de Exordiis de Walahfrid Strabo (Xe s.); de l’Université de Paris …
§ Lot 7. Miniature de la Crucifixion attribuée au Maître de Dunois, Paris ca 1430.
§ Lot 16. Un feuillet tiré d’un exemplaire des Grandes Chroniques de France.
§ Lot 27. 5 f. d’un Livre d’heures du XVe s., décoration attribuée au Maître de Marguerite d’Orléans. Bretagne ou Vallée de la Loire, 1430-1450.
§ Lot 30. Découpée d’un Livre d’heures, une Pieta attribuée au Maître d’Adélaïde de Savoie. Nantes ou Poitiers, ca 1460.
§ Lot 44. Bifolium du Sacramentaire de saint Boniface. Fragments de calendrier (fin juillet/début novembre). Scriptorium anglais. Première moitié du VIIIe s.
§ Lot 45. Vita Christi. Vie illustrée du Christ et de la Vierge. Latin et moyen-anglais. Angleterre du nord (York?), ca 1190-1200. 106 f. 170 x 120 mm.
§ Lot 48. Les Heures d’Ashbourne. Angleterre, ca 1430.
§ Lot 51. Pierre Lombard. Libri quatuaor Sententiarum. Latin. France (Paris?), second quart du XIIIe s. 140 f. 302 x 204.215 mm.
§ Lot 52. Antiphonaire. Sud de la France, XIIIe s. 218 f. 415 x 300 mm. Communauté franciscaine. Provenance : Julien Chapée (Le Mans)
§ Lot 55. Saint Bonaventure. Commentaria in quatuor libros sententiarum. France, 1300. 81 f. 320 x 216 mm.
§ Lot 56. Bréviaire/ Antiphonaire dominicain. Arles? XIVe s.
§ Lot 57. Magnifique bréviaire de Jean de Roussay (+ avant 1418), chambellan de Louis d’Orléans. 2 volumes. Paris ca 1400. 693 f. 205 x 136 mm. 47 miniatures. Au f. 336v du vol. I: \ »Istud breviarium pertinet nobilissimo domino domino J. de roucoyo camibellario illustrissimi principi domini nostri regis francie et domini aurelianensis fratris sui\ ».
Armes : de gueules à trois merlettes d’argent posées en orle ; au franc-quartier d’hermine. Jean de Roussay s’unit à Jeanne de Chepoy en 1390, et demeura en la rue Saint-Pol à Paris , dans un hôtel particulier acquis en 1418 par Charles VI pour l’agrandissement du logis royal. Voir entre autres Humbert Jacomet, Saint Jacques : une image à la française, dans Saint Jacques et la France, Paris, Cerf, 2003, p. 202sq.
Par la suite le bréviaire fut en possession de Jean d’Armagnac, évêque de Castres (1440-1493), fils de Bernard d’Armagnac et de Eléonore de Bourbon, comtesse de Castres. Il était le frère de Jacques, duc de Nemours, bibliophile distingué. Cf. Ch.Samaran, De quelques manuscrits ayant appartenu à Jean d’Armagnac – L. Delisle, Note complémentaire sur les manuscrits de Jacques d’Armagnac, dans Bibliothèque de l’école des chartes, 66, 1905, p. 246sq.
§ Lot 48. Livre d’heures de Jean du Chastelet d’Amiens. 127 f. 157 x 102 mm. Au f. 1: \ »Ces p(re)sentes heures sont a Jeha(n) du chastelet qui les treuve se lui es rende et il donna le vin Lesquelles furent par achevees a amiens le VIe io(ur) de Juing Lan mil cccc iiiixx et xiii de sa main\ ».
Jean du Chastelet, écuyer, seigneur du dit lieu (près d’Aire, en Artois), de Fuffoy et de Coulomby, épousa Jeanne de Fleschin, de la maison de Flandres, fille de Raoul de Fleschin, chevalier, seigneur de Journy, du Hamel et Serny. Jean était le fils de Jacques du Chastelet, écuyer, seigneur dudit lieu et de Coulomby, capitaine d’Oisy en 1460, et de Jeanne de Conty. Jacques avait épousé 1°) le 25 juin 1459, Jeanne de Sains; 2°) le 14 mars 1460, Jeanne de Conty. Cette famille fut maintenue sur preuves par l’intendant Bignon, le 11 janvier 1706. Alliances : Belleforière, Caumesnil, Conty, Fléchin, La Chaussée, Moyencourt, Presteval, Proissy, etc. Armes: De gueules, à la fasce d’argent, accompagnée de trois tours d’or (supports : deux lions d’or couronnés). . Elles se trouvent sur la reliure de ces heures. Sources: Armorial d’Artois et de Picardie, généralité d’Amiens, par M. Borel d’Hauterive, archiviste paléographe, Paris, 1866, in-4°, p. 434; Extraits des archives de Malte, ouvrages généalogiques, manuscrits …, Gand, 1855, p. 14.
§ Lot 60. Livre d’heures à l’usage d’Angers. Angers, Rouen, ca 1455-1465. Enluminé pour Jean de Hangest (+ 1490) et Marie d’Amboise, sa femme, soeur du cardinal Georges d’Amboise. Maître de Jeanne de Laval, exerçant à Angers.


(c) Sotheby’s

Note: (1) Vallet de Viriville, Isabeau de Bavière, reine de France. Etude historique, Paris, 1859, p. 20sq.

SOTHEBY’S
34-35 New Bond Street
London W1A 2AA
Tel: 44 20 7293 5000
Fax: 44 20 7293 5989
Site web [Lien]

16 Nov 2007
Jean-Luc Deuffic

Music Sources in Private and Civic Contexts (c. 1480-1550)

International Conference Music Sources in Private and Civic Contexts (c. 1480-1550)
29-31 July 2008, Bruges (Belgium)
Organised by the Katholieke Universiteit Leuven, Research Unit of Musicology and Alamire Foundation
Conference Theme
This conference will discuss music sources which were created c. 1480 – 1550 and commissioned, owned and/or used by private individuals or civic organisations such as guilds and confraternities. The main focus is on manuscript sources, though printed sources (especially anthologies) might be introduced as well. Contributions concerning sources of both polyphony and monodic song are welcomed.
Papers may examine matters of
– Codicology and palaeography; scribal aspects; history of origin, creation and survival
– Repertoire of the source(s) and its connection to specific contexts (e.g. civic/religious culture; incentive for the creation of the manuscript; etc.)
– Musical/performance practice as revealed in the sources
– Patronage; function and use of the sources
– Ownership and musical libraries of private individuals or civic institutions
We invite proposals for panel sessions as well as for individual papers of twenty-five minutes in the form of an abstract not exceeding 300 words to be sent as an e-mail attachment to Nele Gabriëls (nele.gabriels[at]arts.kuleuven.be) by 18 January 2008. Notification of acceptance will be given by 29 February. The preferred conference language is English, though exceptions can be made for contributions in French or German.
Programme Committee: Ignace Bossuyt (Katholieke Universiteit Leuven, B); David Burn (Katholieke Universiteit Leuven, B); David Fallows (University of Manchester, UK); Kristine Forney (California State University, US) ; Nele Gabriëls (Katholieke Universiteit Leuven, B); Eric Jas (Universiteit Utrecht, NL); Eugeen Schreurs (Katholieke Universiteit Leuven, B); Henri Vanhulst (Université Libre de Bruxelles, B)
Organisation Committee : Sofie Taes (Katholieke Universiteit Leuven, B); Nele Gabriëls (Katholieke Universiteit Leuven, B)

For further information, please contact : Nele Gabriëls
Research Unit of Musicology & Alamire Foundation
Blijde-Inkomsstraat 21 – bus 3313
3000 Leuven. Belgium
Tel.: +32 16 324903. E-mail: nele.gabriels[at]arts.kuleuven.be
Websites : Alamire Fondation [Link] – Katholieke Universiteit Leuven [Link]

14 Nov 2007
Jean-Luc Deuffic

Bibliothèque nationale de France : le nouveau Gallica est arrivé …

Gallica 2 est la nouvelle version de la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France.
Le projet Gallica 2 doit faire évoluer la bibliothèque numérique vers le web.2.0. La consultation des documents en mode image se fait au format PNG, la consultation en mode texte en HTML, et le téléchargement et l’impression au format PDF (image et texte). Les documents sont décrits selon le format de métadonnées Dublin Core simple.
La création d’un espace personnel permet de se constituer une bibliothèque, d’enregistrer les références des documents afin de les retrouver ultérieurement. Projet évolutif, Gallica 2 va s’enrichir au niveau du contenu et des fonctionnalités et remplacera l’actuel Gallica au cours de l’année 2008.
Sources : le projet Gallica 2 [En ligne]

13 Nov 2007
Jean-Luc Deuffic

The Très riches heures de Champagne… an exhibition catalogue ~ … A propos d’un catalogue d’exposition …

Interbibly, the service which co-ordinates libraries, archives and information centres in the Champagne-Ardenne region, has set up a touring exhibition entitled Très riches heures de Champagne, whose aim is to trace the history of manuscript illumination in Champagne in the 15th century by bringing together manuscripts which are now dispersed.
In this era the production of both manuscripts and monuments flourished. Bourgeois patrons in Troyes, in the aftermath of the Hundred Years War, brought about a boom in the manuscript industry. They were called Le Peley, Molé, Le Boucherat, Mauroy. They commissioned books of hours or stained-glass windows, they allowed « the construction of an original art workshop, where important painters blossomed (the master of the Troyes Missal, the master of the Pierre Michault de Guyot Le Peley) and spread outside of Troyes … and called out to artists from elsewhere, most notably Jean Colombe ».
The luxurious catalogue for the exhibition Très riches heures de Champagne, published by Hazan, with a preface by Matthieu Gerbault (curator of the Bibliothèque Municipale of Reims), has many illuminations, and carries the names of experts: François Avril (honorary curator-general at the Bibliothèque nationale de France), Maxence Hermant (curator at the BnF), and Françoise Bibolet (honorary curator at the BM in Troyes). This superb work depicts in detail 52 manuscripts, all representative of Champenois manuscript illumination.
In the introduction, Françoise Bibolet‘s study of the Troyes patron at the end of the 15th century allows us to get to know those bourgeois families whose love of books manifested itself in the commissioning of manuscripts, notably the Le Peley-Molé-Boucherat siblings. Jean Léguisé, bishop of Troyes from 1426-1450 was attached to this family, and he also possessed richly illuminated books in his library. Simon Liboron, a lawyer, was allied with the Mauroy family, and became mayor of Troyes in 1497. An art lover, he was interested in the Mystère de la Passion. He had a stained-glass window made for the church of Sainte-Madelaine as well as a book of hours (today conserved in a private collection) whose decoration is attributed to the master of the Pierre Michault de Guyot Le Peley (catalogue n° 32).
François Avril, who these days needs no introduction and whose work is synonymous with authority, paints for us a picture of the state of illumination in Troyes from the international gothic period until the Renaissance (1400-1520). The large amount of documentary evidence which has survived hides the absence of detail on how workshops were organised and on the work conditions of the « artisans » of books. It is the manuscripts themselves, and close observation of them, which offer clues to the activity of the Troyes illuminators. Episcopal patrons, and the well-off ecclesiastic classes more generally, constitute the core of those who were able to contribute money for the production of manuscript books. Etienne de Givry (1395-1426) is illustrative of these book-loving prelates. The inventory of his books, made after his death, contains eight liturgical manuscripts, minutely described, of which four were made on his request (quod fieri feci). Among them is a magnificent Pontifical (Paris Bibliothèque nationale de France Lat. 962; Catalogue, n° 3), « one of the masterpieces of the best known illuminator in Troyes, the master of the heures de Troyes ». François Avril analyses the different artists working in Troyes as well as outside (for example Jean Colombe), through numerous commissions both religious and secular, and traces the evolution of manuscript illumination in Troyes.
Maxence Hermant‘s contribution to this book is an innovative study of the illuminators and patrons in Châlons and Reims in the 15th century. The question is studied in relation to the fact that the production in Troyes perhaps eclipsed the activity in these two other centres. Manuscript dispersion of course poses problems. Identification is not easy. Nevertheless, some names come to the fore, such as Jacques Cauchon and his wife Jeanne de Bohais whose arms adorn a splendid book of hours of the usage of Reims (Catalogue n° 16, Washington, private collection).
The catalogue is divided according to the different workshops: the master of the Heures de Troyes; the master of the Heures de Rohan; illustrators and patrons in Châlons; illustrators and patrons in Reims; the master of the Troyes missal; the master of the Heures Glazier; the master of the Pierre Michault de Guyot Le Peley; Jean Colombe.
With numerous colour images, manuscript catalogue details, the bibliography, this catalogue offers an immeasurable contribution to the study of French illumination at the end of the Middle Ages
Très riches Heures de Champagne. 216 pages. 24 x 28 cm. 180 ill. Editions Hazan. ISBN : 978-2754101882. 25 €
Interbibly’s website: introduction to the exhibition, manuscripts online. You can also order the catalogue.
[Link]

Interbibly, l’Agence de coopération entre bibliothèques, services d’archives et centres de documentation de la région Champagne-Ardenne, a initié une exposition itinérante inédite, Très riches heures de Champagne, dont l’objet pricipal, à travers une présentation de manuscrits aujourd’hui dispersés, est de retracer l’histoire de l’enluminure champenoise au XVe siècle.
Cette époque fut florissante tant en production manuscrite que monumentale. Des mécènes, bourgeois de la ville de Troyes, ont redonné essor, au lendemain de la guerre de Cent Ans, à l’industrie du livre manuscrit. Ils ont noms Le Peley, Molé, Le Boucherat, Mauroy. Commanditaires de Livres d’heures ou de verrières, ils ont permis « la constitution d’un foyer artistique original, où se sont épanouis des peintres importants (le maître du Missel de Troyes, le Maître du Pierre Michault de Guyot Le Peley) qui ont aussi rayonné au-delà de Troyes … et fait appel à des artistes extérieurs, au premier rang des quels se trouve Jean Colombe ».
Le luxueux catalogue associé à l’exposition Très riches heures de Champagne, édité chez Hazan, préfacé par Matthieu Gerbault (conservateur à la BM de Reims), abondamment illustré, porte les signatures de spécialistes : François Avril (conservateur général honoraire à la BnF), Maxence Hermant (conservateur à la BnF) et Françoise Bibolet (conservateur honoraire de la BM de Troyes). Ce superbe ouvrage dépeint avec minutie 52 manuscrits, pièces représentatives de l’enluminure champenoise.
En préambule, l’étude de Françoise Bibolet sur le mécénat troyen à la fin du XVe siècle nous fait découvrir ces familles bourgeoises où l’amour des livres s’est manifesté par la commande de manuscrits, notamment dans la fratrie des Le Peley-Molé-Boucherat. A cette famille était rattaché Jean Léguisé, évêque de Troyes de 1426 à 1450, qui déjà possédait dans sa bibliothèque de riches manuscrits enluminés. Simon Liboron, un avocat, s’est allié aux Mauroy, et devient maire de Troyes en 1497. Amateur d’art, il s’intéresse au Mystère de la Passion, commande une verrière pour l’église Sainte-Madeleine et fait exécuter un Livre d’Heures (aujourd’hui en collection privée) dont la décoration est attribuée au Maître du Pierre Michault de Guyot Le Peley (Catalogue, n° 32).
François Avril, qu’il n’est plus nécessaire de présenter, dont les travaux font aujourd’hui autorité, nous brosse un état de l’enluminure à Troyes de la période du style gothique international aux débuts de la Renaissance (1400-1520). L’abondante documentation dont on dispose sur la question cache pourtant l’absence de détails sur le fonctionnement des ateliers et les conditions de travail des « artisans » du livre. Le témoignage des manuscrits, et leur observation directe, contribuent donc à reconstituer l’activité des enlumineurs troyens. Le mécénat des évêques, et généralement le milieu ecclésiastique, couche aisée de la société, constitue le premier noyau de ceux qui ont pu contribuer au développement de la production livresque. Etienne de Givry (1395-1426) illustre ces prélats bibliophiles. Son inventaire après-décès fait état de huit manuscrits liturgiques, minutieusement décrits, dont quatre avaient été exécutés à sa demande (quod fieri feci). Parmi ces manuscrits on relève un magnifique Pontifical (Paris Bibliothèque nationale de France Lat. 962; Catalogue, n° 3), « l’un des chefs-d’oeuvres du premier enlumineur professionnel dont nous constatons la présence à Troyes, le Maître des heures de Troyes ». François Avril, au travers des nombreuses commandes, tant religieuses que laïques, analyse les diffèrents ateliers locaux ou extérieurs (Jean Colombe, par exemple), et retrace l’évolution de l’enluminure à Troyes.
Maxence Hermant apporte une contribution inédite à ce catalogue en étudiant les enlumineurs et les commanditaires des cités de Châlons et de Reims au XVe s. La question a été peu étudiée dans la mesure où la production troyenne éclipsa peut-être l’activité de ces deux centres. La dispersion des manuscrits pose bien entendu problème. Leur identification n’est pas aisée. Quelques noms se démarquent toutefois comme celui de Jacques Cauchon et de son épouse Jeanne de Bohais dont les armes illustrent un splendide Livre d’heures à l’usage de Reims (Catalogue n° 16, Washington, collection particulière)

Les diffèrents ateliers déterminent les sections de ce catalogue : Maître des Heures de Troyes; Maître des Heures de Rohan; Enlumineurs et commanditaires de Châlons; enlumineurs et commanditaires de Reims ; Maître du Missel de Troyes ; Maître des Heures Glazier; Maître du Pierre Michault de Guyot Le Peley; Jean Colombe.
Les nombreuses planches en couleurs, les notices des manuscrits, la bibliographie, font de ce catalogue une inestimable contribution à l’étude de l’enluminure française à la fin du Moyen Age.

Illustration ci-contre. Heures à l’usage de Troyes. Troyes médiathèque 3713. Détail du f. 20: Christ en Croix. Ca 1410-1415. © Institut de recherche et d’histoire des textes – CNRS.

Très riches heures de Champagne. 216 pages. 24 x 28 cm. 180 ill. Editions Hazan. ISBN : 978-2754101882. 25 €
Site de Interbibly : présentation de l’expsosition, manuscrits en ligne. Commande du catalogue
[En ligne]