Vente de la collection Arcana, dont Heures de Jacques Cauchon et Jeanne Bohais, à l’usage de Reims ; Heures et psautier d’Elizabeth de Bohun
La maison Christie’s annonce pour le 7 Juillet 2010 à Londres, la vente de 48 lots de la première partie d’un ensemble exceptionnel d’œuvres médiévales et renaissantes (manuscrits enluminés et incunables), de la collection privée Arcana. Parmi les plus plus belles pièces :
• Un livre d’Heures richement enluminé pour le roi de France François Ier par le Maître de François de Rohan.
• Heures et psautier d’Elizabeth de Bohun, comtesse de Northampton, arrière grand-mère du roi Henry V d’Angleterre (Cf. \ »A Note on the Illuminators of the Bohun Manuscripts\ », par Lucy Freeman Sandler, dans Speculum, vol. 60, avril 1985, p. 364-372).
• Bible manuscrite produite en Italie dans le milieu du 13ème siècle, sans doute à l’usage d’un couvent de dominicains. Elle indique en mai le décès de Théodoric Borgognoni (c.1296), qui l’a commandité. Evêque de Cervia en 1266, il fut l’un des chirurgiens les plus importants et novateurs de la période médiévale, fils du médecin Ugo de Lucques. On lui doit une Chirurgica, des traités d’alchimie (De sublimatione arsenici ; De aluminibus et salibus), un traité de fauconnerie (De cura accipitrum), des sermons, etc [Lien]
• Heures de Jacques Cauchon et Jeanne Bohais, exécutées vers 1440 pour un couple noble de Reims, qui y est représenté, l’homme en chevalier et armure, la femme en prière, devant la Vierge.
Sur ce manuscrit, voir la notice descriptive du catalogue d’exposition Très riches heures de Champagne, 2007, p. 112-115, n° 16.
Martyre de saint Quentin. Jacques Cauchon en chevalier.
Généalogie des Cauchon [lien- pdf]
Source :
George Ferzoco, sur Medieval religion
Jehan Demolin, écrivain de forme à Dijon
« Maistre Jehan Demolin, clerc et escripvain, demeurant à Dijon, doit et promet, par marchié fait, faire à Guillaume le Chamois, bourgeois de Dijon, présent, etc., unes heures de Nostre Dame, contenans en escriptures autant que font celles que lidis Guillaumes lui baille en et pour exemple.
« Et fera es dites heures douze ystoires à vignettes, c’est assavoir à matines, laudes, prime, tierce, midi, none, vespres, compiles, sept seaulmes, houres de la croix, houres du saint Esprit et vigiles de mois, telle qu’il appartien à chascune houre, lesquelles ystories montent en somme A douze ystories, et le remenant champis d’or et d’azur.
« Item fera es dites heures six aultres ymaiges de sains pour suffrages, telx qu’il plaira audit Guillaume ordonner, tout pour le prix et somme de dix frans d’or.
« Et lidiz Guillaumes doit administrer le parchemin, deux trézeaux de fin azur et ung quarteron de fin our pour convertir oudit ouvraige, dont lidiz maistres Jehan a jà receu le parchemin. Et doit rendre les dites houres toutes finies et accomplies dans la nativité saint Jehan Baptiste prochainement venant ; promet, oblige, etc.
« Sur laquelle somme de (dix) frans lidiz escripvain a receu sept frans d’or, huit gros vies. Et parmy ce, lidis Guillaumes doit acquittier ledit maistre Jehan de seze gros et demi qu’il doit en papier au dit fu Jehan de Beaulne, et parmi ledit acquis, unes houres de Nostre Dame, enluminées d’or et d’azur à vignette qui sont chées ledit fu Jehan sont acquittées et les li fera rendre franches et quittes » .
Le jeudi après la Quasimodo de 1399, Jean de Molin s’oblige à faire un missel pour un autre bourgeois de Dijon : « Maistre Jehan Demolin, escripvain de forme, demorant a Dijon, fait marchief et convenances à honorable homme Philippe Juliot, bourgeois de Dijon, de faire et parfuire ung messaul qu’il sera au moins de requise que faire se pourra, à l’avis de gens en ce aient cognoissance, et sera de telle lettre et de tel longueur comme ce qui est jà fait par devers ledit maistre Jehan, en son parchemin, tel comme est encommencié; et fera en icellui ung kalendrier, aussi une majesté et ung crucifil qui seront de colour, et seront les grosses lettres tournées d’azour et de vermillon, et devront estre les grosses lettres des bonnes fêtes d’or floretées ; et le devra rendre tout assovis et parfait bien et convenablement, à l’avis de gens aians en ce cognoissance, et sera couvert de roige cuer emprainte, dedans la feste de Nostre Dame la mi aoust prochainement venant, pour le prix de seze frans d’our et d’ung meul de vin. A lui baillie dix frans de vin. Et le demorant li sera baillié quant il lui rendra ledit messaul. Die jovis post Quasimodo ».
Le 7 mai 1393, il s’engage à faire un livre pour le couvent de la Trinité de Dijon :
« Jehan de Molin, clerc, escripvain de livres, demorant à Dijon, doit aux religieux, prieur et couvent de la Trinité de Dijon, de l’ordre de Chartreuse, quatre frans d’or et neuf gros pour reste de plus grant somme, à lui baillié des diz religieus, par la main de Dams Thiébaut de Besançon, moine de ladite maison et ordonné sur le fait des escriptures des livres de la dite maison, on espérance que il leur fist un certain livre que il n’a peu encore et ne puet expédier, dont, etc. Promettant, etc., paier à Volonté, etc. Veneris post Jubilate, anuo nonages. quinto. »
Travaille sur un Roman de la Rose, commandé le 17 septembre 1399, par Jean de Molin à un de ses auxiliaires, Jean Denisot.
« Le dix sept de septembre, Jehan de Molin, escripvain de forme, demorant à Dijon, d’une part, et Jehan Denisot de Palaisot, clerc, demorant à Dijon, d’autre, t’ont entre eulx les convenances qui s’ensuivent, c’est assavoir que lidit Jehan promet faire et parfaire deans troix moix prochains [pour?] ledit de Molin, ung romant de la Rose, de sa propre main, de telle et semblable lettre comme sont deux lignes que lidit Denisot a baillées audit du Molin pour monstre ; duquel livre ou romant lidit du Molin le doit livrer le parchemin tout réglé à ses propres missions et despens. Et ledit Denisot doit avoir pour lescripture d’un chascun qnahel douze blans. »
Sources : Jules Simonnet, Documents inédits pour servir à l’histoire des institutions et de la vie privée en Bourgogne, Dijon, 1867,p. 354-357. Dijon, ADCO, B11313, f? 43 (mars 1398, pour la première commande). S. Cassagne-Brouquet, Culture, artistes et société dans la France médiévale, 1998, p. 151.
Reused, Rebound, Recovered : Medieval Manuscript Fragments in Law Book Bindings
Nearly 150 early printed books in the Yale Law Library have bindings that incorporate visible pieces of medieval manuscript. A number of these books are featured in the latest exhibit from the Law Library’s Rare Book Collection, \ »Reused, Rebound, Recovered: Medieval Manuscript Fragments in Law Book Bindings.\ » The exhibit is on display through May 2010 in the Law Library.
In 15th- and 16th-century Europe, recycling was second nature. Bookbinders, for their part, cut apart discarded medieval manuscripts and reused the strong, flexible and expensive parchment in their bindings. These scraps reveal information about the distribution and popularity of medieval texts, the evolution of scripts, and the history of printing and binding. A precious few of them preserve the only surviving fragments of long-lost texts.
The exhibit reflects the diversity of medieval material in the Law Library’s bindings. The Bible and liturgical manuscripts are well represented, some with early forms of musical notation. Four of the law books contain legal texts in their bindings. Other examples include a sermon, a fragment of Cicero, and two Hebrew manuscripts. One of the fragments is the oldest item in the Law Library’s collection, dating from around 975-1075.
While most of the fragments are identified and tentatively dated, a couple remain mysteries. The exhibit coincides with the annual meeting of the Medieval Academy of America, March 18-20 at Yale University. Conference attendees will be invited to try their hand at identifying the fragments.
The exhibit was curated by Benjamin Yousey-Hindes, a Ph.D. candidate at Stanford University, and Mike Widener, Rare Book Librarian at the Lillian Goldman Law Library.
The Rare Books Exhibition Gallery is located in the lower level of the Lillian Goldman Law Library (Level L2), directly in front of the Paskus-Danziger Rare Book Reading Room. For those unable to visit the exhibit in person, it will appear in installments here on the Yale Law Library Rare Books Blog. Additional images are available in the Law Library’s Flickr gallery.
Source : Yale Law Library – Rare Books Blog
Paléographie au King’s College de Londres : un clash avec l’Histoire ?
Une triste nouvelle vient de tonner dans le monde des médiévistes, plus précisément de ceux qui pratiquent les \ »sources manuscrites\ » : la disparition programmée (pour le 31 août de cette année) de la chaire de paléographie (la dernière en Angleterre …) annoncée par King’s College où enseigne David Ganz, qu’il est inutile de présenter ici, tant son talent est unanimement reconnu. Des raisons budgetaires autorisent-elles à détruire ces \ »transmetteurs de mémoire\ » que sont les paléographes ?
Pour plus d’infos se rendre sur Facebook : Save Paleography At King’s London, à l’adresse: http://www.facebook.com/group.php?gid=303202385890
Source : Timesonline
Clarke dismisses medieval historians (The Gardian)
Archives :
The teaching of Palaeography in Great Britain par R. McKITTERICK, Gazette du livre médiéval, n° 26, printemps 1995
Pour protester contre cette mesure, on peut écrire à :
Professor Richard Trainor, MA DPhil FRHistS AcSS FKC
principal@kcl.ac.uk
Professor Jan Palmowski
jan.palmowski@kcl.ac.uk
Petition : Save Palaeography at King’s College London