12 Sep 2010
Jean-Luc Deuffic

Des Heures pour prier (II) : Livres de dévotion privée de l’Europe méridionale (XIVe-XVe s.)

Journée d’étude le Vendredi 17 septembre 2010 :
(Université d’Avignon et des pays de Vaucluse – UFR – IP sciences humaines et sociales – Département d’histoireCIHAM (UMR 5648, Université Lumière-Lyon 2, CNRS- EHESS, Ecole Normale Supérieure de Lyon, UAPV) – UMR Telemme (Université de Provence-UMR 6570)
Organisée par Paul Payan et Maria-Alessandra Bilotta

Au programme :
9h30 Introduction, par Paul Payan (Université d’Avignon)
9h45 Livres d’Heures conservés dans la région d’Avignon : état des lieux, par Marie-Claude Leonelli (Conservateur du Patrimoine, DRAC Aix-en-Provence)
10h15 Quelques pistes vers une définition d’un style méridional dans les manuscrits montpelliérains, par Béatrice Beys (Université de Montpellier)
10h45 Pause
11h00 Livres d’Heures toulousains, par Maria-Alessandra Bilotta (Université d’Avignon)
11h30 Livres d’Heures milanais, par Anna Malipiero (Bibliothèque Ambrosiana de Milan)
12h00 Discussion
14h00 Livres d’Heures italiens, par Francesca Manzari (Université de Rome 1 – La Sapienza)
14h30 Cycles iconographiques et piété privée dans des livres d’Heures de l’axe rhodanien au XVe s., par Sarah Castro (Université d’Avignon)
15h00 Discussion et pause
15h30 Table ronde pour une étude des livres d’Heures méridionaux, avec les intervenants et la participation de Christiane Raynaud (Université de Provence), Véronique Rouchon (Université Lumière-Lyon 2), Guy Lobrichon (Université d’Avignon), Georges Fréchet (Bibliothèque Municipale d’Avignon).

Amphi 2E05 – Campus centre ville – Site Ste Marthe
Contact : Maria Alessandra Bilotta : maria.alessandra.bilotta[at]gmail.com

4 Sep 2010
Jean-Luc Deuffic

René de Chasteaubriant (+ ca 1500), chevalier pèlerin pour la Terre Sainte, comte de Guazava au royaume de Fez

Fils de Theaude de Châteaubriant, seigneur du Lyon d’Angers, des Roches-Baritaud, comte de Casan au royaume de Naples (+ 1470) et de Françoise Odart, dame de Colombières en Touraine et baronne de Loigny dans le Perche, René de Châteaubriant fut conseiller et chabellan du roi. Il descendait de cette lignée du Lyon d’Angers qui eut « pour service militaire le comté de Casan au royaume de Naples ; elle fonda une principauté en lllyrie ; elle s’allia deux fois avec la maison de Maillé, trois fois avec celle de Sainte-Maure-Montausier  » (Mémoires d’Outre-tombe).
Dès le 5 juin 1492, il porte les titres de baron de Logné (Loigny), de vicomte de Regmalart et de seigneur des Roches-Baritaud, de Chavannes et du Lyon d’Angers (Archives du château de la Potherie, XXXII, f. 246). Après la mort de Jacques de Châteaubriant, peu avant 1500, il entra en possession de la châtellenie de Challain, dont la nue-propriété paraît lui avoir été assurée dès 1480. Sa fortune fut divisée entre ses filles, exceptée la seigneurie de la Roche-Baritaud qui advint à son frère cadet, Georges (Comte René de l’Esperonnière, Histoire de la baronnie de Candé, Angers, 1894, f. 426-427).

René de Châteaubriant est attesté comme propriétaire du château de Saint Hilaire des Noyers, situé à Colonard Corubert, dans le Perche ornais, propriété actuelle du professeur Pierre Braquet [ lien ]. L’acte de présentation de Simon Regnault à la cure, daté du 4 mars 1499, précise que le droit de patronage lui appartient « à cause de sa terre et seigneurie du dit lieu et dépendances » (Société historique et archéologique de l’Orne, XXVI, 1907, p. 89).

Sur un ancien armorial de Mons (Belgique) relatif aux familles alliées des Croy figuraient les armes de René de Châteaubriant et de sa femme Hélène d’Estouteville :

« Le blason du mari porte de gueules semé de fleurs de lis d’or. Celui de l’épouse est burelé d’argent et de gueules ; un lion de sable, armé, lampassé et couronné d’or brochant sur le tout.
René de Châteaubriant, comte de Casan, baron de Loigny, vicomte de Regmalart, seigneur du Lion d’Angers, qui vivait en 1489, et sa femme, Hélène d’Estouteville, dame de Tronchai, fille de Robert, baron d’Ivry, et d’Ambroise de Lorré), furent le père et la mère de Charlotte de Châteaubriant. Le placement de ce second groupe près du précédent, est justifié par le mariage de Henri de Croy (fils de Philippe de Croy et de Jacqueline de Luxembourg) avec Charlotte de Châteaubriant. De cette union naquirent cinq fils :
1° Philippe de Croy, né en 1496 et mort à Bruxelles en avril 1549, premier duc d’Arschot et héritier d’une grande partie des biens de son oncle, Guillaume de Croy, dit Monsieur de Chièvres, précepteur de Charles-Quint
2° Guillaume de Croy, cardinal-archevêque de Tolède et chancelier de Castille, mort à Worms, le 6 janvier 1521 et inhumé au cloître des Célestins d’Héverlé : son corps et son mausolée ont été transférés en 1842 dans l’église des Capucins, à Enghien (Ernest Matthieu, Histoire d’Enghien, p. 564) ;
3° Charles de Croy, époux de Françoise d’Ambroise ;
4° Robert de Croy, évèque de Cambrai, mort en 1556 :
5° Charles de Croy, abbé d’Afflighem, de Saint-Ghislain et d’Hautmont, puis évêque de Tournai, mort à Saint-Ghislain, le 2 décembre 1564.
Charlotte de Châteaubriant mourut en 1509 et Henri de Croy en 1514.
Les huit quartiers de René de Châteaubriant sont :
Quartiers paternels : Châteaubriant, Laval, Lion d’Angers et Clisson (Rietstap, Armorial, p. 240, 622 et 254)
Quartiers maternels : Oudart, Craon, Loigny et Rohan. (Ib., p. 780, 279, 869 et 891)
Les huit quartiers de Hélène d’Estouteville sont :
Quartiers paternels : Estouteville, Blainville, Fiennes et Mailli. (Ib, p. 354, 372 et 669. La Chenaye Desbois, Dict. de la noblesse de France, t. II, p. 354)
Quartiers maternels : Lorré, Grandpret, Ivry et Ailly. (Rietstap, p. 447, 547 et 35)
Source : « Armoiries de familles alliées aux Croy, copiées au XVIIIe siècle à l’hôtel de ville de Mons », dans Annales du Cercle archéologique de Mons, XXIII, 1892, p. 19-20.
La Chenaye Desbois, Dictionnaire de la noblesse de France. Paris. 1771, 2e édition, t. iv, p. 288 à 291.

René de Châteaubriant et Hélène d’Estouteville eurent en plus de Charlotte, deux autres filles :
– Marie, dame du Lyon d’Angers, mariée à Jean de Chambres (1), seigneur de Montsoreau
– Madeleine, dame de Chavannes, qui épousa François, seigneur de la Noue (2)

La carrière de René de Châteaubriant n’est pas très connue… faute de documentation. Quelques titres dans les archives du château de Beaumont (Belgique) font état d’une « Lettre d’invitation du roi Dom Philippe de Castille à M. René de Châteaubriant, seigneur du Lion d’Angers, pour l’engager à venir signaler sa vaillance dans la guerre sainte qu’il faisait aux Maures de Grenade et de Cordoue, le 12 juin 1490 ; avec la copie d’une très-élégante réponse latine, datée de Paris le 8 mars 1491 » (Commission royale d’histoire, Académie royale de Belgique, II, 1838, p. 270).

Ses armes (de gueules, semé de fleurs de lys d’or), accompagnées du collier de l’Ordre de Saint-Michel, se retrouvent sur un exemplaire du Livre de l’Ordre de Chevalerie de Raymond Lull [ lien ], aujourd’hui conservé à la Bibliothèque municipale de Toulouse (ms 830) : « Cy commence le livre de l’ordre de chevalerie ». Prologue : « A la louenge et gloire domne Dieu, qui est sire et roy souverain par dessus toutes choses celestes et terrestres, nous commençons cest livre de l’ordre de chevalerie pour demonstrer que à la segnifiance … ».


(c) Toulouse BM 830. Frontispice. Source : Base Enluminures

René de Châteaubriant figure également dans la  « Relation d’un voyage en terre sainte, au mont Sinaï et au couvent de Sainte-Catherine » qu’il effectua vers 1486 avec un groupe de pèlerins parmi lesquels figuraient deux autres Bretons : François de Tournemine, et l’abbé de Saint-Méen, Robert de Coëtlogon. Le récit anonyme de ce périple se trouve transcrit dans un manuscrit de la Bibliothèque municipale de Rennes (ms 261), du XVe s., manuscrit qui comporte deux feuillets d’un livre de raison tenu par Jean Bouscher, sieur des Planches, en Bruz, près de Rennes (Trésor des bibliothèques de Bretagne, Pontivy, 1989, p. 72, n° 26 – Abbé Guillotin de Corson, « Note sur la relation d’un voyage en Terre-Sainte fait par trois Bretons à la fin du XVe siècle », dans Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, XXXIII, 1904, p. 395-398) .
Mon ami André-Yves Bourgès me signale que ce texte a fait l’objet de deux éditions récentes et relativement accessibles : en 1979 dans Archivum Franciscanum Historicum, t. 72, p. 106-133 et 330-428 (B. Dansette, « Les pèlerinages occidentaux en Terre Sainte : une pratique de la \ »Dévotion moderne » à la fin du Moyen Âge? Relation inédite d’un pèlerinage effectué en 1486″) et en 1997 dans D. Régnier-Bohler, Croisades et pèlerinages. Récits, chroniques et voyages en Terre Sainte (XIIe-XIVe siècle), p. 1168-1225.
De même, on trouvera sur le manuscrit de Rennes une notice et un fac-similé du f. 63v dans Voyage au pays des croisades, d’Anne Pouget-Tolu et Wilfrid Lermenier, Paris, L’Harmattan, 1999, p. 134.

Le Voyage de Georges Lengherand, mayeur de Mons en Haynaut, a Venise, Rome, Jerusalem, Mont Sinaï, Le Kayre, en 1485/1486 mentionne la présence de   » Franchois de Tournemine, sgr de la Gherche, escuier d’escuyrie du duc de Bretaigne »… (A)  Je ne sais s’il y a relation entre ces deux récits.

Un autre aspect méconnu de la biographie de René de Châteaubriant reste sa nomination, le 11 août 1493, par D. João II, roi du Portugal (1455-1495, dit le Prince parfait), au titre de comte (in partibus infedelium) de Guazava, au royaume de Fez. Voir Pierre de Cenival, « René de Chateaubriand, comte de Guazava au royaume de Fez, 1493 », dans Hespéris, XIX, 1934, p. 27-37. Jean Aubin, « D. Joao II devant sa succession », dans Arquivos do Centro Cultural Português, 27, 1990, p. 101-140 (118-121)

(1) Alliée aux Rohan, aux Craon, aux d’Estouteville, la maison de Chambes était comptée parmi les plus considérables de l’Angoumois. Le 1er février 1518, Charles de Boulainvilliers, comte de Rossillon, vte hérédital d’Aumale, seigneur de Rouvran, de Verneuil-sur-Oise, et sa femme, dame de Coudroy et Montpensier, font la foi et hommage lige, pour « le chastel, chastellenie, terre et seigneurie du Couldroy » à « Marie de Chasteaubriand, dame de la baronnie de Champfroy et des seigneuries du Lyon d’Angers, Challun et Verrières ». veuve de Jean de Chambes, seigneur de Montsoreau et du Petit-Chasteau, au nom et comme ayant la garde-noble des enffans myneurs du défunt » (Mémoires de la Société archéologique de Touraine : Série in-8°, Volume 40, p. 191) . De ce mariage :
1) Philippe de Chambes x Anne de Laval.
2) Hippolyte, née vers 1497 X (1526) Jacques d’Amboise, chevalier, baron d’Aubujoux (Auvergne), et de Castelnau (proche d’Albi). Postérité.
3) Louise, née vers 1500, X  (1529) Jean de Malestroit.

(2) Jean-François de La Noüe, seigneur de La Noüe, Guémené, Toulan, Basoges, Launay-Basoin, Le Bois-Greffier, Lesemeuc, La Porte-Bernier et La Bouexière, qualifié en 1481 noble écuyer puis noble et puissant seigneur, reçut en cette année un aveu comme seigneur de Guémené. Il se distingua dans le guerres d’Italie. Testament : Nantes, 26 juillet 1537. Inhumé à Notre-Dame de Fresnay, près de son père. Décède vers 1547 (Source : Précis généalogique de la maison de La Noüe, p. 66-67). Il est le grand-père du célèbre « Bras-de-Fer » … François de La Noüe.

(A)  FrançoisTournemine, Sire de La Guerche, fut nommé par Louis XII, ambassadeur de Hongrie en 1500, « pour y conduire la princesse Anne de Foix, fille du comte de Candale & épouse de Ladislas, roi de Pologne, de Hongrie & de Bohême, s’aquittant de cette ambassade avec magnificence & dextérité, fit assigner le Douaire de la Reine sur le Domaine de Hongrie, porta le sceptre royal au couronnement, se signala dans plusieurs expéditions contre les Turcs, & après avoir fait deux fois le voyage de la Terre – Sainte, mourut l’an 1529, sans avoir été marié » (Moreri, Le grand dictionnaire historique, p. 189).

Illustration  : Saint-Méen-le-Grand, église abbatiale, pierre tombale de Robert de Coëtlogon (+ 30 avril 1492), compagnon de route de René de Châteaubriant. Armes des Coëtlogon : de gueules à trois écussons d’hermine.

28 Août 2010
Jean-Luc Deuffic

Etienne de Berbisey et Anne Moisson, à propos d’un feuillet enluminé …

La relecture d’un ancien catalogue de Dr. Jörn Günther (Antiquariat, Hamburg), d’octobre 2003 (A selection of manuscripts and miniatures) m’a conduit à identifier (avec l’aide précieuse de Bernard de Lespinay), à partir des armes qui s’y trouvent, les commanditaires de ce manuscrit dont il ne reste ici qu’un feuillet (285 x 190 mm). Le catalogue présume qu’il s’agit présentement du frontispice de statuts d’une confrérie de Saint-Yves(+ 1303), nombreuses depuis le Moyen Âge. L’enluminure est attribuée au Maître des Heures Ango (le célèbre armateur de Dieppe). Nous avons donc ici, agenouillés devant le saint de Tréguier, patron des avocats, Etienne de Berbisey (d’azur à la brebis d’argent, paissant sur une terrasse de sinople) et Anne Moisson, son épouse :

(c) Dr Jörn Günther

Etienne III Berbisey, seigneur de Belleneuve, fils de Thomas B. et de Marguerite Bonvilain, conseiller au Parlement de Dijon épousa vers 1530 Anne Moisson, fille d’Hélie M., avocat général au Parlement de Dijon. C’est le 29 avril 1535 qu’il obtient ses provisions de l’office de conseiller au Parlement de Dijon en remplacement de Lazare de Montholon, décédé. Il était alors licencié ès lois et avocat postulant. Il fut reçu dans ses nouvelles fonctions le 7 juillet 1534. (Collection des ordonnances des rois de France, Catalogue des actes de François 1er, 1531/1534, II, Paris, 1888, p. 671)
Paris BnF Lat. 1374 est le Livre d’heures de Thomas de Berbisey, secrétaire de Louis XI, sur lequel il a inscrit la naissance de son fils Etienne.

Nous tirons de La noblesse aux états de Bourgogne de 1350 à 1789, de Henri Beaune et Jules D’Arbaumont, les éléments suivants sur la famille Moisson :

Moisson. — De sinople à la bande ondée d’argent de trois pièces ; au chef d’azur, chargé de trois étoiles d’or.— Devises : Sine messe fames, et : En moisson loyauté.— Famille originaire de Chambolle et qui remonte à noble Jean Moisson (1), secrétaire du roi, échevin de Dijon et receveur général des finances de Bourgogne en 1389, puis grenetier au grenier à sel et receveur du bailliage de Dijon en 1394 et 1401. Parmi ses membres on remarque : Jean, qualifié bourgeois de Dijon en 1435; Jacques, vicomte-mayeur de la même ville en 1539 et 1542, et gouverneur de la chancellerie aux contrats du duché, dont le fils Jean et le petit-fils André furent maîtres des requêtes de l’hôtel, celui-ci ayant précédemment exercé une charge de conseiller au parlement de Bourgogne en 1605; Elie, avocat général, Philippe et Bernard, conseillers au même parlement en 1520, 1529 et 1634. — Alliances : Léry, Boudier, Millière, Anlezy, Julien, Malion, des Barres, Montholon, la Haye, Berbisey, Beugre, Sayve, Chaugy, Vandenesse, Bernardon, Alixant, Morel, Leval, Parpas, Maillot, Breschard, Fleurey, Brosses. — Fiefs : Cessey, Senecey, le Bassin, Renève, la Motte-les-Talmay. — Cette famille a fourni aussi un doyen de Saint-Etienne de Dijon, grand-vicaire de Langres. M. 1669. E. 1577.
(1) Le sceau de Jean Moisson portait cinq épis posés trois et deux.

\ »On trouve déjà des Berbisey sur la liste des magistrats nommés par Louis XI lorsqu’il créa le parlement de Bourgogne. Et depuis lors, cette famille, dont les alliances étaient considérables, n’avait pas cessé de donner des maires à la ville de Dijon, des conseillers au parlement de Bourgogne, des évêques et des abbés à l’Église. Mais ce qui ajoutait un éclat incomparable à l’illustration de cette maison, c’est qu’il y avait dans les veines des Berbisey une goutte du sang de saint Bernard. En 1378, les deux familles s’étaient unies par le mariage de Perrenot de Berbisey avec Oudette de Normand, de la maison du saint abbé de Clairvaux\ » (Emile Bougaud, Histoire de Sainte Chantal et des origines de la Visitation, Vol. 1, p. 5).

Biblio :
\ »Mémoire sur les origines de la famille Berbisey, à l’occasion d’un hôtel ayant appartenu à cette famille\ », dans  Commissions des antiquités de la Côte d’Or, 1862.
Sur d’autres manuscrits des Berbisey :
Marie-Françoise Damongeot, Un livre d’heures inédit de la famille Berbisey, dans Art de l’enluminure, n° 13. (ms Dijon BM 3765, XVe s., attribué au Maître des prélats bourguignons. [ Etude non consultée ]

Crédit photo : Jörn Günther antiquariat
 

27 Août 2010
Jean-Luc Deuffic

« Car sans heures ne puys Dieu prier … »

Car sans heures ne puys Dieu prier … c’est le souhait de Jehanne Cinot, qui espère le retour de son Livre d’heures dans le cas où il serait perdu …

Description et image d’un Livre d’heures à l’usage de Noyon vendu chez Sotheby’s (5 décembre 2006, lot 45), ayant appartenu à Jeanne, fille de Jean Cinot.
Autres possesseurs :
Madelaine Camuce (1615, 1657)
Jean Marie Paque de Boulogne (XVII/XVIIIe s.)
[ Lien Sotheby’s ]

Il y aurait un recueil à composer (s’il n’existe déjà …) de ces diverses formules trouvées dans les Livres d’heures :

Heures de Pierre, duc de Bretagne (Paris BnF lat. 1159) : « Cestes heures sont au duc, qui les trouvera si les range, et il aura bonnes trouvailles. »
Paris, Mazarine 508 : « Ce present livre à moy sy appertient Jehenne Hervez, femme de Fleurence (?) de Renel, espicier, demeurant… rouges es halles à Paris. Qui le trouvera, sy me rapporte et payerai… feves. Se (sic) 6 novembre 1547. Jehanne Hervez. »
Douai BM 189 : « Cestes heures appartiennent à Louyse Baillet, fille de feu Herry Baillet, bouchyer, dict Hardy, marchant, demourante au marchié de poisson à Lille. Cuy les troeuve luy les rende ; on luy donera voluntiers pour le vin VI patars, ou que seroit aultrement de raison. »
Rennes BM 27 : « Les presentes heures appartiennent à Yves Garnier. Qui les trouvera les luy rendant, il poyra le vin. »

………..