Les statuts de l’« Ordre et aimable compagnie de monsieur saint Michel »
Louis XI crée par ordonnance du 1er août 1469, l’ordre de Saint-Michel, « Ordre et aimable compagnie de monsieur Saint-Michel », fondé « pour la très spéciale et singulière amour que nous avons au noble ordre et état de chevalerie, pour la défense de notre sainte mère l’église et la prospérité de la chose publique », mais essentiellement dans le but de rivaliser avec celui de la Toison d’or du Duc de Bourgogne.
Le siège de l’Ordre fut tout d’abord fixé en l’abbaye du Mont-Saint-Michel, lieu hautement symbolique car ayant toujours résisté à l’envahisseur anglais. C’est de ce fait que l’Ordre tirait sa devise « Immensi tremor oceani » traduisible par « la crainte de l’immense océan ». Sous le règne d’Henri II, le siège sera transféré sur Paris, à la chapelle Saint-Michel du Palais en l’île de la Cité, puis sous Louis XIV sera définitivement fixé au couvent des Cordeliers de Paris. L’Ordre de Saint-Michel se composait initialement de 36 « gentilshommes de nom et d’armes » dont 15 étaient désignés par le roi, Grand maître de l’Ordre, et le reste élu par les membres de l’Ordre. L’élection des nouveaux titulaires de l’Ordre se faisait lors d’un chapitre ( assemblée délibérante ), le 29 septembre, jour de la Saint-Michel. Les récipiendaires devaient s’engager à renoncer à tout autre Ordre et prêter un serment de fidélité irrévocable au Grand maître et à la couronne de France (source).
Nous sommes assez mal renseignés sur les commandes des premiers exemplaires. Au début du XVIe s. la documentation se fait plus précise :
Dans une quittance du 22 janvier 1523, le héraut roi d’armes de l’Ordre, qui était alors Antoine Tavart « confesse avoir reçu de Maitre Nicolas de Neuville … la somme de LXXXVI escus d’or soleil pour icelle somme estre baillee aux escrivains, enlumineurs et relieurs qui feront XII livres en parchemin, esquels seront declaréz, contenuz et escritz les articles, statuts et ordonnances dudict ordre ». […] Par une autre quittance, « Estienne Collaud, enlumineur, demeurant a Paris, confesse avoir reçu de Maitre Antoine Tavart, chevalier, roy d’armes de l’ordre et valet de chambre du roy, la somme de LXXII livres tournois pour avoit fait par ledit Collaud et livré VI livres contenans les chapitres, statuts et ordonnances de l’ordre du roy » (Paris, BnF, Coll. Clairambault ms. 1242, f. 1630). Le susdit enlumineur Etienne Collaud reçut encore le 10 septembre 1528 une nouvelle somme de 72 livres tournois pour le paiement de six autres livres semblables (Source : Durrieu, 1911, p. 31-32).
Parmi les différents exemplaires manuscrits des Statuts, signalons :
France
§ Albi, BM, 93. XVIe s. Papier. Livre des statuts et ordonnances de l’ordre de Saint-Michel.
§ Paris, Arsenal, 2274. Manuscrit inachevé ; la place des initiales, celle des fins de lignes ont été laissées en blanc. Il en est de même de la plus grande partie de la page 9 qui est demeurée vide, attendant le miniaturiste, ce qui prouve bien que le calligraphe et le peintre étaient deux personnes absolument différentes. A la suite de ce volume ont été reliés les Statuts de l’Ordre du Saint Esprit, imprimés chez P. Mettayer, imprimeur-libraire du Roy, Paris, MDCX.
§ Paris, Arsenal 5100. XVe s. Parchemin. 52 f. 232 × 163 mm. Relié en veau, à filets, sans ornements. A la première page se trouve une miniature d’encadrement à compartiments fleuronnés sur un fond de couleurs diverses. L’écu laissé en blanc. A la marge de droite, un chevalier couvert d’une armure assez simple se tient debout sous un pavillon vert; son casque est posé à terre ; il s’appuie, sur un pennon dont le champ, qui devait sans doute recevoir des armoiries, est resté, en blanc. Dans le coin supérieur de gauche se dessilla ; figure du roi Louis XII, en buste, costume royal fleurdelysé, col et manches bordés d’hermine ; il a la couronne en tête, le collier de l’Ordre au cou et tient la main de justice. De la bibliothèque de M. de Paulmy, « Jurisprudence, no 376 D ».
§ Paris, Arsenal, 5101. 1568. Parchemin. 35 f. 232 × 170 mm. Couvert en vélin blanc, avec ornements dorés sur le dos et sur les plats. La première page contient le titre : « L’institvtion et ordonnance des cheualiers de lordre des tres-chrestiens Roys de France. » Au-dessous, un blason ovale, portant d’argent à la fasce bandée d’or et de gueules de six pièces ; l’écu, surmonté d’une couronne de comte à sept perles, est entouré du collier de l’Ordre, le tout dans un encadrement rectangulaire doré. Ces armoiries sont celles des seigneurs de Pons, en Saintonge. Au deuxième feuillet, tête de page ornée de rinceaux de couleur sur fond d’or. Au centre, une tête d’ange surmonte un petit cartouche vert sur lequel un écusson bleu porte, en chiffres de couleur blanche, la date de 1568. De la bibliothèque deM. de Paulmy, « Jurisprudence, n° 376C ».
§ Paris, Arsenal 8562. Parchemin. 73 feuillets. 240 × 160 mm. Italien et français. Écriture de la fin du XVe siècle. Miniature au f. 1, avec au bas, armoiries peintes : d’or à une écrevisse de gueules, surmontée d’une aigle éployée de sable, becquée, membrée et couronnée de gueules ; d’un côté de l’écu, les lettres CO ; de l’autre, NI. Autour de l’écu, le collier de l’ordre de Saint-Michel. De la bibliothèque de Victor Luzarche.
§ Bibliothèque Sainte-Geneviève, manuscrit 1688, f. 1. Description sur le site CALAMES. Illustration ci-dessus. Images sur Liber Floridus.
Au f. 1, les armes de France recouvrent celles de Jean d’Humières, chevalier de l’ordre de Saint-Michel en 1514, mort en 1550.
© Musée du Louvre/P. Philibert. Les fils de Jean d’Humières. Relief provenant de la chapelle funéraire de Jean d’Humières (Pierre Bontemps)
§ Paris, BnF, Clairambault 1242, p. 1421-1469.
§ Paris, BnF, Fr. 14361. XVIe s. Parchemin. 36 f. 250 x 175 mm. Miniature au f. 7v. Provenance : Guyon de Sardière (N° 1472 de son catalogue de Paris, 1759 [ Lien ]).
§ Paris, BnF, Fr. 14362. XVe s. Parchemin. 43 f. 225 x 145 mm.
§ Paris, BnF, Fr. 14363. XVe s. (1493/1494). Parchemin. 17 f. 180 x 150 mm. Miniatures aux f. 3, 6 (Maître de Moulins). Provient des Jésuites de Clermont. Reliure d’époque. Sans doute donné par François 1er au connétable de Bourbon, dont les armes ont été rajoutées. Voir F. Avril et N. Reynaud, Manuscrits à peintures, p. 350-351.
§ Paris, BnF, Fr. 14364. XVe s. Parchemin. 40 f. 235 x 165 mm.
§ Paris, BnF, Fr. 14365. XVIe s. Parchemin. 51 f. 250 x 165 mm. Miniature au f. 8. Provenance : Estrées (n° 13397 de son catalogue, t. II, Paris, 1740), Oratoire.
§ Paris, BnF, Fr. 19806. Le Roi, sur un trône surmonté d’un dais doré portant cette inscription : Sit nornen domini bene (dictum). Cinq chevaliers, ayant au cou le collier de l’Ordre, sont assis de chaque côté du roi. Entourage d’architecture ; le fond est fermé par une draperie fleurdelysée. Le style et l’exécution n’ont rien qui sorte de l’ordinaire. Deux grandes majuscules peintes, lettre L. Plusieurs petites lettres ornées.
§ Paris, BnF, Fr. 19815.
§ Paris, BnF, Fr. 19817.
§ Paris, BnF, Fr. 19818. Ce manuscrit a beaucoup souffert et paraît avoir séjourné dans l’eau. En tête, au verso du premier feuillet, grande miniature représentant les armes des Montmorency, d’or à la croix de gueules cantonnée de seize alérions d’azur, supportées par deux griffons dorés. L’écu, entouré du collier de l’Ordre, est sommé d’un casque héraldique tourné à gauche et orné de lambrequins ; couronne d’or au-dessus du casque et pour cimier une tête de lévrier. En haut de ces armoiries le cri : « Dieux aide av premier (bar)on (chres)tien. » Et en bas la devise : APLANOS (sans tâche). Exécuté pour le connétable de Montmorency.
§ Paris, BnF, Fr. 19819. 1469/1470. Parchemin. 29 f. 205 x 150 mm. Exemplaire probablement destiné au roi Louis XI. Enluminé à Tours par Jean Fouquet [ Lien ]. « M. Paul Durrieu a montré que cet exemplaire des statuts de l’Ordre de Saint-Michel avait été écrit et décoré pour le roi, grand maître et fondateur de l’Ordre, et que la miniature dont il est orné était très probablement l’œuvre de Jean Foucquet. M. Durrieu a même cru pouvoir identifier quelques uns des personnages qui y figurent (« Une peinture historique de Jean Foucquet », dans, Gazette archéologique, XIV, 1889, p. 61-80, et pl. 14). Ce seraient, parmi ceux qui sont à la droite du roi, Jean Robertet, Gui Bernard, évêque de Langres, Antoine de Chabannes, comte de Dammartin, Charles de France, duc de Guyenne, frère du roi, et parmi ceux qui sont à sa gauche, Jean Montjoie, héraut d’armes, Jean Bourré, Louis de Laval, seigneur de Chatillon, le connétable de Saint-Pol (?), Jean II, duc de Bourbon, et Louis, bâtard de Bourbon, comte de Roussillon. La scène, tout à fait semblable à la présente, que Montfaucon a reproduite, dans le t. III, p. 306, de ses Monuments de la monarchie française, a été tirée de l’exemplaire des Statuts fait pour Charles de Guyenne, frère du roi, qui est aujourd’hui conservé dans le ms, Clairambault 1242, fol. 1421. Couderc, etc., Exposition de portraits, peints et dessinés du XIIIe au XVIIe siècle, 1907, p. 34… Voir F. Avril et N. Reynaud, Manuscrits à peintures, 1993, p. 143-146.
§ Paris, BnF, Fr. 24013.
§ Paris, BnF, Fr. 25188. Statuts, puis Erection de la chapelle de l’Ordre dans la Sainte-Chapelle (1469-1502). XVIe s. Papier. 137 f. 205 x 140 mm. « Ce livre appartient a messire Estienne Petit, chevalier, conseiller du Roy nostre sire, trésorier de son Ordre Saint Michel … Mil Vc deux » (f. 1). Par la suite a appartenu à Antoine Loisel. (Notre-Dame). Sur Etienne Petit voir par exemple : Noël Valois, « Le Conseil du roi et le Grand Conseil pendant la première année du règne de Charles VIII », dans Bibliothèque de l’école des chartes, 43, 1882, p. 594-625 [ En ligne ]. Etienne Petit posséda le manuscrit Paris, BnF, Fr. 5476 sur lequel on peut lire : « Ce livre appartient a Estienne Petit, chevalier, conseiller et maistre des comptes du roy à Paris, son notaire et secrétaire, trésorier de son ordre de Saint Michel, seigneur de Croissy et de Collegien en Brie, de Valorges en Hurpois, de Perdignier, de Clarac et de Saint nazaire en Languedoc ». (L. Delisle, Cabinet des manuscrits, p. 392). Voir dans les dessins de Gaignières : (1509) Tableau peint sur bois représentant Mre Estienne Petit, chevalier, Me ordinaire en la chambre des comptes, et dame Catherine Fournier, sa femme, et leurs deux enfants, savoir : Denise Petit, morte jeune, et Estienne Petit, contre le mur à droite, dans la sacristie du collége d’Autun, à Paris. Dessin in-4 carré. Recueil Gaignières, à Oxford, t. XVI, f. 75. En 1515, Etienne Petit offrit une grande partie de sa bibliothèque (325 volumes) au Collège d’Autun. Manuscrit Sorbonne 396 : f. 53. « Fundation de feu monsieur Petit du 24 janvier 1515. f. 66v. Inventarium voluminum librorum pertinencium nobilis personis Stephano Parvo et Katherine Fournier, ejus uxoris ». Inventaire publié par Ch. Beaulieux, « La bibliothèque du collège d’Autun », dans Revue des bibliothèques, 22, 1912, p. 62-103. Etienne Petit était natif de Montpellier.
§ Paris, BnF, Fr. 25189. XVIe s. Papier. 40 f. 240 x 175 mm (Saint-Victor 1010).
§ Paris, BnF, Fr. 25190. XVIe s. Parchemin. 43 f. 230 x 160 mm. Prov. : Gaignières, 726. En tête, grande miniature occupant toute la première page. Le Roi Henry II, assis sur son trône, la tête tournée à gauche, sous un dais drapé d’étoffe bleue fleurdelysée et occupant tout le fond du tableau. Un peu au-dessous du roi siègent un certain nombre de chevaliers, vêtus de costumes variés, mais portant tous le manteau blanc et le chaperon rouge. Le greffier est assis au milieu de la scène devant une table drapée de France. Le héraut, Mont-Saint-Michel, s’avance par la gauche, la tête découverte, vêtu du hocqueton aux armes royales, tunique de dessous rouge, chausses grises et souliers noirs. Le tableau est inscrit dans un encadrement d’architecture composé de deux colonnes bleues fleurdelysées. Lettre L majuscule, dorée et couronnée, sur champ de France. Au-dessous, l’écusson royal entouré du collier de l’Ordre. Tout en bas, la lettre H et le croissant, plusieurs fois répétés.
§ Paris, BnF, Nlle Acq. Fr. 10657. XVIe s. 8 + 38 f. 190 x 130 mm. A la fin, la date : « 1551, 10 octobre ».
§ Rouen, BM, 38. XVe s. Parchemin. 47 f. 220 x 155 mm. reliure veau fauve, en mosaïque, portant sur les deux plats les armes d’un rhingrave de Salm-Kyrburg, tranches dorée.
§ Rouen BM, 1350. 1550. Parchemin. 250 x 180 mm. 45 f. Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, 1, 1886, p. 336.
§ Saint-Germain en Laye, BM, 4. Ci-dessous. XVIe s. Parchemin. 58 f. Miniature au f. 11. Henri II, entouré de chevaliers de l’ordre ; dans la bordure, deux médaillons représentant Diane chasseresse. Reliure du XVIe s., exécutée pour Charles, cardinal de Lorraine, archevêque de Reims (1538-1574) ; sur le premier plat, une pyramide surmontée d’un croissant et entourée de lierre ; devise : Te stante, virebo. Manuscrit numérisé en ligne [ Lien ]
§ Tours, BM, 1160. XVe s. Parchemin. 34 f. 243 x 167 mm. Miniature, f. 7. Catalogue général, p. 811.
§ Exemplaire passé en vente à la Galerie Les Enluminures . 42 f. 242 x 178 mm. Exemplaire sans doute commandité par François 1er. Provenance : Duke Of Marlborough (Spencer-Sunderland) ; De Ramioul ; Howell Wills ; Ellis ; Lardanchet (1960). Description en ligne, bibliographie [ Lien ]
Angleterre
§ London, British Library Harley 4485. Ca 1510/1520. Parchemin. 45 f. 260 x 185 (180 x 115) mm. Voir description et miniature [ Lien ]
§ Oxford, Bodleian Library, Ashmole 775. XVIe s. Initiales.
§ Oxford, Bodleian Library, Rawl. C.888. XVIe s. (Durieu, Les manuscrits, pl. VIII)
Autriche
§ Vienne, ONB, 2637. Une grande miniatures et 5 petites. Enluminé pour Charles VIII par Jacques de Besançon (?).
Italie
§ Milano, Trivulziana, ms. 1394. Source : Les Enluminures
Putaturo Murano, A. Perriccioli Saggese, Codici miniati delle Biblioteca Oratoriana dei Girolamini di Napoli, Naples, 1995, n° 35.
Pays-Bas
§ La Haye KB, 75 J 37. France ; c. 1480 1490 Papier, 37 f., 230 x 161 (140 x 87) mm. Description [ Lien ]
USA
§ Rare Book & Manuscript Library University of Pennsylvania Ms. Codex 781. Numérisé entièrement à cette adresse [ Lien ]
§ New York, Pierpont Morgan Library M 20. 50 f. 218 x 146 mm. Exécuté pour Pierre II de Bourbon (1439-1503). Voir description et bibliographie [ Lien ]
§ Folger Shakespeare Library, Source : Les Enluminures
§Lilly Library, University of Indiana. Source : Les Enluminures
Manuscrit de l’ancienne collection Didot
(catalogue de la vente de juin 1878) : « N° 69. — Statuts de l’Ordre de Saint-Michel, in-4° de 44 feuillets, avec miniature et lettres ornées ; reliure du XVIe siècle en maroquin noir à compartiments fleurdelysés, tranches dorées. Manuscrit du xvie siècle sur beau vélin et d’une belle écriture ronde. Il commence ainsi sans aucun titre : « La table des chappitres du liure de lordre du tres-chrestien Roy de France Loys vnziesme A Ihonneur de Sainct Michel ». En tête, folio 7, recto, se trouve une miniature de toute beauté, admirablement conservée, et occupant les deux tiers de la page ; elle représente la réception d’un chevalier de l’Ordre. Elle est entourée, ainsi que quatre lignes de texte écrites au-dessous, d’un beau cadre renaissance, avec les armes de France au bas. Nous en donnons une reproduction au catalogue illustré. Chaque paragraphe de la table et du texte commence par une charmante initiale en or et couleur. Provient de la Bibliothèque Yemeniz (N° 3080 de son catalogue de 1867). »
Manuscrit de l’ancienne collection de Mac-Carthy Reagh
(Catalogue des livres rares et précieux de la bibliothèque …, , Paris, De Bure frères, 1815, Volume 1, Partie 1)
1239. Le Livre des statuts et ordonnances de l’ordre Saint-Michel, établi par le Très-Chr. roi de France Louis XI. Institution de l’office de prevost et maître des cérémonies, avec autres statuts et ordonnances sur le fait dudit ordre. In-4- m. r. antiqué. Imprimé Sur Vélin.
Manuscrit de l’ancienne collection de Chardin
(Catalogue des livres rares et précieux …de la bibliothèque de M. Chardin, Paris, 1823, vente de 1824, 9 février et jours suivants) :
2307. Livre de l’Ordre du très chrestien Roi de France Loys unziesme, à l’honneur de saint Michel. ln-[\. reliure antiquée, et à compartimens. Manuscrit sur Vélin, avec des initiales peintes en or et en couleurs.
2308. Le même ouvrage. ln-4°. goth. rel. antiquée. Manuscrit sur Vélin.
2309. Le même ouvrage. In-4°. v. b. Manuscrit sur Vélin, orné de quelques miniatures et de riches bordures en or et en couleurs.
2310. Le Livre des statuts et ordonnances de l’Ordre de Saint-Michel, établi par Louis x1. Institution de l’office de prevost et maître des cérémonies, avec autres statuts et ordonnances sur le fait dudit Ordre. In-4°. m. citr. dent.
Imprimé sur Vélin.
Collection particulière. Exemplaire de Louis d’Orléans (F. Avril et N. Reynaud, p. 351).
Ancienne bibliothèque de Cheltenham
Statuts de l’ordre de Saint-Michel (n° 1323), exemplaire aux armes de Du Bellay peintes sur le feuillet de garde, contenant, conformément à la règle adoptée pour ce genre de manuscrits dès l’institution de l’ordre, une grande miniature qui représente la tenue d’un chapitre présidé par le roi, et qui est, dans le cas présent, très faible et sans la moindre valeur quelconque
Autre exemplaire des Statuts de Saint-Michel, datant de la même époque et du même format (n° 4314). Cet exemplaire devait être presque semblable au précédent, mais le feuillet sur lequel était peinte la miniature traditionnelle a été coupé. (Durieu, in Bibliothèque de l’Ecole des chartes, 50, p. 411)
Imprimés
Le Livre des ordonnances des chevaliers de l’ordre du très chrestien roy de France Loys XIe, à l’honneur de sainct Michel. Imprimé à Paris… (Avec autres statuts et ordonnances sur le fait dudit ordre, du 22 décembre 1476.) Ilz se vendent à la rue de la Juifrie, à l’enseigne des deux sagittaires… – A la fin : Cy fine le livre de l’institucion de l’ordre du roy, imprimé nouvellement à Paris, l’an mil cinq cens et douze le XIIII jour d’octobre pour Guillaume Eustace, libraire… Paris, 1512. In-8°, car. goth., 40 f. [Paris, BnF, RES- LL13- 1]
Les statuts de l’Ordre de Saint-Michel
(source : J. Vatout, Souvenirs historiques des résidences royales de France : château d’Amboise, tome VI, Paris, 1845, p. 353-365)
1er août 1469. Loys, par la grace de Dieu roy. de France, scavoir faisons à touts, présens et advenir, que, pour la très parfaicte et singulière amour qu’avons au noble ordre et estat de chevalerie, dont par ardente affection, désirons l’honneur et augmentation ; à ce que, selon nostre entier désir, la saincte foy catholicque, l’estat de nostre mère saincte Eglise, et la prospérité de la chose publicque, soyent tenuz, gardées et défendues, ainsi qu’il appartient.
Nous, à la gloire et louenge de Dieu nostre créateur tout puissant, et révérence de sa glorieuse mère, et commémoration et honneur de monsieur sainct Michel archange, premier chevalier qui, pour la querelle de Dieu, victorieusement batailla contre le Dragon, ancien ennemy de nature humainé, et le trébucha du ciel ; et qui son lieu et oratoire appelé le mont Sainct-Mjchel, a tousjours seuremént gardé, préservé et défendu, sans estre pris, subjugué, ne mis ès mains des anciens ennemys de nostre royaume : Et afin que tous les bons, haults et nobles couraiges soient esmeuz et incitez à œuvres vertueuses, le premier jour du mois d’aoust, l’an de grâce mil quatre cent soixante neuf, et de nostre règne le ix, en nostre chastel d’Amboyse, avons constitué et créé, prins et ordonné, et par ces présentes instituons, créons, prenons et ordonnons un ordre et fraternité de chevalerie, ou aimable compagnie de certain nombre de chevaliers : lequel ordre nous voulons estre nommé ordre de Sainct-Michel, en et soubz la forme, condition, statuts, ordonnances et articles cy-après escripts.
ARTICLE Ier. Il y aura 36 chevaliers, dont le Roy sera le chef, et après lui ses successeurs. — « Les compaignons de l’ordre, à l’entrée d’icelluy, seront tenuz de délaisser et délaisseront tout autre ordre.» Louis XI ne fait exception à cette règle qu’en faveur des empereurs, rois et ducs.
II. Noms des premiers chevaliers de l’ordre : « Nostre très cher et très amé frere Charles duc de Guyenne, nostre cher et très amé frère et cousin Jehan duc de Bourbon et d’Auvergne, nostre très cher et très amé frère et cousin Loys de Luxembourg comte de Saint-Pol connétable de France, André de Laval, seigneur de Loheac, mareschal de France, Jehan comte de Sancerre seigneur de Bueil, Loys de Beaumont seigneur de Laforest et du Plessis-Macé, Jehan d’Estouteville seigneur de Torcy, Loys Laval seigneur de Chastillon, Loys bastard de Bourbon conte (sic) de Roussillon, admiral de France, Antoine de Chabanes conte de Dampmartin grand-maistre d’hostel de France, Jehan bastard d’Armagnac conte de Comminges mareschal de France gouverneur du Daulphiné, George de la Tremouille seigneur de Craon , Gilbert de Chabanes seigneur de Curton séneschal de Guyenne, Loys seigneur de Crussol séneschal de Pictore, et Taneguy du Chastel gouverneur des pays de Roussillon et Sardaine. »
Louis XI ne nomme que les chevaliers des susdits, et par ce même article 2e se reserve pour plus tard la nomination de ceux qui doivent parfaire le nombre des trente-six dits chevaliers.
III. Les chevaliers de l’ordre devront porter : « Un collier d’or faict à coquilles lacées l’une avec l’autre, d’un double las, assises sur chainetes ou mailles d’or, au milieu duquel sur un roc aura un image d’or de monsieur saint Michel, qui reviendra pendant sur la poitrine…
IV. « Item, s’il fallait quelque chose réparer audit collier, pour ceste cause pourra estre mis en mains d’orfévre.» Et le chevalier ne sera passif d’aucune amende. Il ne pourra donner, rendre, engager ne aliener son collier, qui appartient audit ordre.
V. Promesse de bonne et orage amour entre les chevaliers, et de faire respecter l’ordre de Saint-Michel.
VI. Obligation des chevaliers à suivre leur souverain.
VII. Le souverain des chevaliers, et ses successeurs , permettront de garder, défendre, maintenir et entretenir tous les chevaliers dans leurs préeminences , prérogatives, etc.
VIII…..
XXIV. Il y aura un greffier qui tiendra deux livres de la fondation et des ordonnances de l’ordre.
XXV. Il y aura un autre livre où seront écrits les appoinctemens, conclusions et actes des chapitres ordinaires, et les fouîtes commises par les chevaliers de l’ordre….
XXIX. Il y aura un héraut, roi d’armes, s’appelant Mont Saint-Michel, lequel aura un émail qu’il portera, et que ses héritiers rendront. \\ aura douze cents francs de pension, et recevra un.demi-marc d’argent de chacun des chevaliers à tous les chapitres ordinaires.
XXX. Ces quatre officiers de l’ordre, chancelier, greffier, trésorier et héraut, seront sous la protection du souverain.
XXXI. Le vingt-neuf septembre, jour de Saint-Michel, sera tenu Vn chapitre général, à moins, de .convention contraire. Les chevaliers, absents s’excuseront…
Addition du 22 septembre 1476.
LXVII. LXVIII. Création d’un collége. Etablissement, outre les quatre officiers, d’un prévost-maistre des cérémonies….
XCII. Les présents statuts seront enregistrés dans les livres du trésorier.
Louis s’engage de ne rien entreprendre sans consulter ses chevaliers, excepté en matières et entreprinses hastives. Les chevaliers jureront de non relever les entreprinses du souverain…
Bibliographie :
Paul Durrieu, Le manuscrit des Statuts de l’ordre de Saint-Michel, récemment dérobé à la bibliothèque de Saint-Germain-en-Laye, dans Comptes-rendus des séances de l’année… – Académie des inscriptions et belles-lettres, 51, 1907, p. 662-663 [ En ligne ]
Paul Durrieu, Les manuscrits des statuts de l’Ordre de Saint-Michel. Paris, 1911, p. 17-47. (Extrait du Bulletin de la Société française de reproduction de manuscrits à peintures, 1ere année). Voir c.r. de Max Prinet, dans Bibliothèque de l’école des chartes, 74, 1913, p. 169-170. [ numérisé ]
Dutilleux, « Note sur un manuscrit du XVe siècle contenant le texte des statuts de l’ordre de Saint-Michel, appartenant à la bibliothèque communale de Saint-Germain-en-Laye« , dans Mémoires de la Societe des sciences morales, des lettres et des arts de Seine-et-Oise, 14, 1885, 161-316.
Recueil historique des chevaliers de l’Ordre de Saint-Michel. Vol. I, 1469-1560, rééd. par Jean François Louis d’Hozier (Michel Popoff ; préf. par Hervé Pinoteau)
Gaston de Carné, Les chevaliers bretons de Saint- Michel. Depuis la fondation de l’Ordre, en 1469, jusqu’à l’ordonnance de 1665, Nantes, Vincent Forest, Emile Grimaud, 1884.
F. Mazerolle, Documents sur les relieurs miniaturistes et calligraphes des ordres royaux de Saint-Michel et du Saint-Esprit, Paris, Librairie Techener, 1897 (Extrait du Bulletin du bibliophile : 1895-1897).
Emile Ginot, « Les statuts de l’ordre de Saint Michel, manuscrit du duc d’Orléans ». Extrait du Bibliographe moderne, 1916-1917, nos 4-5
De l’ordre de Saint-Michel à la Légion d’honneur : cinquième centenaire de la création à Amboise de l’ordre de Saint- Michel Exposition organisée par le musée national de la légion d’honneur et des ordres de chevalerie, 1970, Hôtel de ville d’Amboise.
Philippe Contamine, « L’Ordre de saint Michel au temps de Louis XI et Charles VIII », dans Mémoires de la Société des antiquaires de France, 1976, p. 212-236.
D’A. J. D. Boulton, The monarchical orders of knighthood in later medieval Europe, 1325-1520, Boydell Press, 2000, p. 427-447 (The order of st Michael the archangel, France 1469-1790).
Philippe Contamine, « Louis XI, François II, duc de Bretagne, et l’ordre de Saint-Michel (1469-1470) », dans Des pouvoirs en France 1300/1500, 1992, p. 169-190.
M. B. Cousseau, « Un manuscrit du musée Dobrée, les mémoires de Philippe de Commynes », dans Bulletin de la Société archéologique et historique de Nantes, 38, 2003, p. 119-142.
Ms Grenoble, BM, 1421, f. 27 : Cérémonial de la réception du sieur du Boscq comme chevalier de l’ordre de Saint-Michel. XVIe siècle.
Nantes, BM, 1848. Remise du collier de l’ordre de Saint-Michel au sieur Lespinay, seigneur du Chaffault (deux pièces du 3 septembre 1634, signées par Louis XIII). — Certificat signé : Ch. du Cambout (6 avril 1635). — Parchemin
Pour les manuscrits : CCFR
Illustration ci-contre : Louis XII. roy de France : [ Buste du roi à droite, la tête ceinte d’une couronne fleurdelisée fermée, le collier de l’ordre de Saint-Michel autour du cou ] Gallica.
Rare medieval Bible acquired by the University of South Carolina
The Bible acquired by the University of South Carolina, the only English pocket Bible in the Southeast, likely was written by a professional scribe in Oxford, England …
« Arrête passant et révère ce que l’Espagne a redouté …» : Philippe de Châteaubriant (1608-1642)
\ »Le cinquième jour d’octobre 1642 fut tué à l’armée du pays de Catalogne haut et puissant seigneur Monseigneur le comte des Roches Philippe de Châteaubriant. Son corps fut enterré en la chapelle de Montserra, et son coeur fut apporté aux Roches le dixième du mois de novembre en l’année 1652\ ».
C’est ainsi que les registres mortuaires de l’église Saint-Germain de Princay relatent la mort du comte Châteaubriant.
Les circonstances de cette fin tragique à la bataille de Lerida, lors de la campagne d’Espagne, nous sont relatées, entre autres, par les Mémoires de Monglat :
Durant le siége de Perpignan, le maréchal de La Mothe voyant les Espagnols en désordre par les avantages qu’il avoit eus sur eux, assembla toutes ses forces et entra dans l’Arragon, où il mit le siége devant Monçon ; et l’ayant battu du côté de l’église Sainte-Guiterie, la ville se voulut rendre, mais ce maréchal ne la voulut pas recevoir sans le château : de sorte que les batteries continuèrent, et les travaux s’avancèrent tellement , que le 14 de juin tout se rendit ; et y ayant laissé bonne garnison, il retourna en Catalogne pour s’opposer au marquis de Léganès , qui étoit sur la Cinga, et faisoit mine de vouloir entreprendre quelque chose. Après la prise du Roussillon, toute l’armée passa les Pyrénées, et le vint fortifier ; il étoit à Notre-Dame de Montserrat (A), où le marquis de La Luzerne mourut de maladie et y fut enterré, lorsque ce renfort lui arriva fort à propos : car les Espagnols voyant le Roussillon pris, et toutes les troupes qu’ils avoient assemblées pour le secourir inutiles, résolurent de les employer à quelque entreprise considérable en Catalogne. Et comme Lérida est sur la rivière de Sègre, qui faisoit la communication de la Catalogne dans l’Arragon. ils s’arrêtèrent à ce dessein; et le marquis de Tarracuse marcha droit à Lérida avec l’armée qu’il commandoit, durant que le marquis de Léganès, qui étoit à Fragues, l’investissoit de son côté. Sur cette nouvelle, le maréchal de La Mothe assembla toutes ses forees, et marcha en diligence pour sauver cette ville ; et passant par Cervères il gagna la plaine d’Urgel, et passa la Sègre sur le pont de Balaguer, pour aller au devant du marquis de Léganès et le combattre, devant que l’autre armée qui venoit de la plaine de Tarragone l’eût joint : mais ce marquis se retira à Fragues, et donna avis à celui de Tarracuse de tout ce qui se passoit. 11 ne laissa pas de le joindre par des chemins détournés, et tous deux ensemble tournèrent tète au maréchal de La Mothe pour lui donner bataille. Ce dernier eut avis de leur marche par des coureurs qu’il avoit envoyés devers Ayetone, et aussitôt il se prépara pour les bien recevoir. En effet, les deux armées furent le 7 d’octobre en vue l’une de l’autre, et à dix heures du matin la bataille commença, dans laquelle les Français furent chargés d’abord si vigoureusement par les régimens du prince d’Espagne etda comte duc, qu’ils furent mis en désordre ; mais le baron d’Alais et le comte des Roches Baritaut avec la cavalerie les soutint si hardiment que la chance tourna ; et les Espagnols furent rompus, et tellement mis en déroute, qu’ils prirent la fuite, et se sauvèrent en grande confusion à Fragues. Le champ de bataille demeura aux Français avec tout le canon, et ils ne perdirent que le comte des Roches Baritaut ; mais les Espagnols laissèrent deux mille morts sur la place, et la ville de Lérida fut sauvée, ce qui causa une grande joie dans la Catalogne. Sur la fin de l’année, le maréchal de Brezé ayant voulu retourner en France, celui de La Mothe fut fait en sa place vice-roi. Il fit son entrée à Barcelone en cette qualité, où il fut reçu comme triomphant après tant de victoires, avec grande satisfaction des peuples.
On trouvera dans la Gazette de France le déroulement de sa carrière :
Le Sieur de Chateaubriant est nommé lieutenant-colonel du corps de quatre escadrons de dragons formé en Saintonge pour la garde des côtes de cette province.
Année 1636. Le comte des Roches-Baritaut, qui avoit été fait prisonnier par les troupes du général Picolomini, recouvre sa liberté (19 nov.)
1637. Il fait rentrer dans leur devoir les peuples qui s’étoient soulevés en Poitou, en Saintonge & en Angoumois. (8 août). Il défait & dissipe entièrement les restes des Croquans de ces mêmes provinces (14 nov.)
1641. Lieutenant pour le Roi à Talmond en Bas-Poitou, il repousse des pataches espagnoles qui avoient tenté de faire une descente & de fourager la pays (8 Juin).
Le Sieur de Chateau-Briant contribue à chasser le 7 Novembre les Catalans de devant la ville d’Almenas. (18 oct.)
1642. Le comte des Roches commande la gauche de l’avant-garde à la bataille de Lérida & il y est tué. (14 oct.)
Philippe de Châteaubriant, fils de Gabriel de Châteaubriant et de Charlotte de Salo, héritière du s. de la Cornetière, épousa en 1631 Suzanne Loaisel, née en 1607, inhumée le 25 mars 1659 en la cathédrale Saint-Pierre de Rennes. Elle était fille d’Isaac, sieur de Brie, Chambrières, etc., président à mortier au Parlement de Bretagne (1596-1634, d’argent à trois merlettes de sable, posées 2 et 1) (1) et de Catherine de Faucon.
Epitaphe de Philippe de Châteaubriant dans le choeur de l’église de Saint-Germain-de-Prinçay
ARRESTE PASSANT
ET RÉVÈRE CE QVE L’ESPAGNE A REDOVTÉ
C’EST LE COEVR DE MESSIRE PHILIPPE DE CHATEAVBRIAND
COMTE DES ROCHES-BARITAVD, MAISTRE DE CAMP
D’VN RÉGIMENT DE CAVALERIE FRANÇOISE ET MARÉCHAL DE CAMP
ÈS ARMÉES DE SA MAJESTÉ.
LA GRANDEVR DE SA NAISSANCE RÉPONDIT PARTOVT
A CELLE DE SA VIE
LA NATVRE LVI DONNA DES VERTVS, ET LE TEMPS
DES OCCASIONS DE LES FAIRE PAROITRE.
IL APPRIT DE SON PÈRE LES PRINCIPES DE LA GVERRE
TANT PAR SES EXEMPLES QVE PAR SES LEÇONS
POVR DONNER A DIEV LES PRÉMISSES DE SA VALEVR
IL DÉFIT A QVATORZE ANS LES ENNEMIS DE LA FOI
EN POITOV, LES SVJETS REBELLES EN RÉ, LES VOISINS
ORGVEILLEVX OV IL RELEVA SON PÈRE, ET SON CHEVAL
AYANT ÉTÉ TVÉ, IL LVI DONNA LE SIEN,
IL LE SVIVIT DANS CETTE ILE ET AV SIÈGE DE LA
ROCHELLE; COMME PYRRHVS ACHILLE A CELVI DE TROYE
IL FVT AVSSI PROMPT A SECOVRIR NOS ALLIÉS QV’A DOMPTER
NOS ENNEMIS ET FIT DEVX CAMPAGNES EN PIÉMONT
FVT AV SECOVRS DE CASAL
IL BVT PART ATOVTES LES OCCASIONS D’ALLEMAGNE ET DE FLANDRE.
IL COMBATTIT A CORBIE JEAN DE WERTH ET PICOLOMINI
ET FVT LEVR PRISONNIER APRÈS AVOIR PERCÉ VINGT ESCADRONS,
NON VAINCV, MAIS LAS DE VAINCRE
LA GLOIRE FVT LE SEVL PRIX DE SA RANÇON,
IL S’EST TROVVÉ EN TRENTE COMBATS OV SIÈGES DE PLACES
ET EN DEVX BATAILLES. CE NOMBRE ÉGALE A PEV PRÈS
CELVI DE SES ANNÉES ; CELLES D’ALEXANDRE.
IL FVT PLVS GLORIEVX EN SA MORT, QVI PRE VINT SON TRIOMPHE
A LA BATAILLE DE LERIDA. IL FIT VN MONVMENT DE SES TROPHÉES
ET MOVRVT V1CTORIEVX A L’AGE DE TRENTE QVATRE ANS,
LE SEPTIEME DV MOIS D’OCTOBRE 1642.
PASSANT AVOVE QVE CE COEVR QVE L’ESPAGNE A REDOVTÉ
MÉRITE D’ÊTRE RÉVÉRÉ SOVS CETTE LAME ÉLEVÉE A SA MÉMOIRE
ET A LA DOVLEVR D’VN PÈRE QVI LVI A RENDV
LES HONNEVRS QV’IL DEVAIT RECEVOIR DE LVI.
Notes
(A). Pour le culte de Notre-Dame de Montserrat en Bretagne, voir la chapelle placée sous ce vocable à Saint-Malo-de-Phily.
(1) le \ »vieux conteur breton\ » Noël du Fail (Propos rustiques ; Contes et discours d’Eutrapel, etc.) pourvu d’un office de conseiller au Parlement de Bretagne par lettres-patentes du 14 octobre 1571, résigna en 1586 sa charge en faveur de Me Isaac Loaisel.
Isaac Loaisel se trouva mêlé à toutes les affaires de la Ligue en Bretagne ; il acheta en 1599 les terre et seigneurie de la Motte en la paroisse de Saint-Armel ; il mourut en septembre 1634, après avoir abjuré l’hérésie, et fut inhumé dans la cathédrale de Rennes en la chapelle Saint-Nicolas dépendant de sa seigneurie de la Motte-Saint-Armel. Sa femme, Catherine Faucon, l’y suivit dans la même tombe le 3 septembre 1641. On voyait encore à Rennes son tombeau en 1756 : c’était « une table de marbre noir portée par quatre consoles en marbre jaspé » avec l’écusson des Loaisel. (Revue de Bretagne et de Vendée, volume 10, juillet 1893, p. 162-163).
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