13 Fév 2011
Jean-Luc Deuffic

Quelques copistes bretons dans les bibliothèques espagnoles

Dans un article à paraître dans le prochain volume 13 de Pecia Le livre et l’écrit, chez BREPOLS (« Copistes bretons du Moyen Âge (XIIIe-XVe siècles) : une première « handlist » … »), nous présentons 187 copistes identifiés comme étant d’origine bretonne, parmi ceux-ci un certain nombre d’après des manuscrits localisés en Espagne :

GUIDOMAR DE LESTANET. Madrid, BN, 517. François de Marchia, Commentaria in II-IV librum sententiarium. Parch. 104 f. 338 x 240 mm. « Explicit tractatus de principiis phisicis editus a magistro petro aureoli ordinis fratrum minorum. Guidomarus de lestanet brito leonensis diocesis me scripsit anno domini millesimo CCCmo XXXmo IIImo. Deo gratias » (f. 100v).  

HENRI GUILLOU. Valence, Bibliothèque Cathédrale, 10. Nicolas de Gorran, Postilles. « Expliciunt postille fratris ni // cholai de Gorran super psalte // rium. // Hic liber est scriptus per henricum Guilloti pro Sanctissimo patre // ac domino domino clemente papa sexto // cuius anima requiescat in pace // Amen. Anno domini millesimo trecentesimo // quinquagesimo secundo die iovis // ante ramos Palmarum ». Libraire à l’Université de Paris (1351/1353).

HERVÉ JESTIN. Barcelone, Archivo del Cabildo Catedral, cod. 35. « Herueus Iestini (?) brito compleuit istud opus [parisius] die sabbati in uigilia beati Andree apostoli fratri Geraldo de Ponte predicti ordinis anno M° CCC° quinto decimo, quos deus ducat ad gaudía paradisi. Amen ». « Expliciunt tituli super primum sentenciarum fratris Geraldi de Ponte predicatorum, completi per Herueum Britonem ».

JEAN DE VILLE NEUVE. Salamanque, BU, 1938. Jean de Galles (divers traités). Parch. 129 f. 315 x 225 mm. « Explicit breviloquium de virtutibus antiquorum. Deo gracias « (f. 14v). « Explicit communiloquium per manum Iohannis de Villa Nova par. anno Domini millessimo CCCo (subp. : sep) octuagessimo » (f. 66v). « Nomen scriptoris est Iohannes diocesis est Trecorensis egregii generis et cognomine de Villa dicitur esse Nova Guengampi ville Christi gratia sibi principio fine adsit omni tempore et possidenti sit laus et gloria Christi (f. 125v).

JEAN MELEC. Barcelone, Archivo de la Corona de Aragón, cod. Sant Cugat 14. Missel. Ca 1402. Parch. 490 f. 355 x 255 mm. « Scripsit Johannes Melec presbiter, oriundus de Britanie » (f. 488v). Prov. : monastère de Saint-Cugat del Vallès. Don de l’abbé Berenguer de Rajadell en 1409 (armoiries au f. 14r). Voir ici


© Ministerio de Cultura

YVES. Salamanque, BU, 2550. Jean XXII, Extravagantes. Première partie, f. 1-30. Parch. 320 x 190 mm. XIVe s. « Datum Avinioni, ii kal. octobris pontificatus nostri, anno iio. Vinum scriptori debetur de meliori // non de peiori quia se dedit ille labori // Nomen scriptoris est Yvo Corisopitensis. // Laus tibi sit, Christe, quoniam liber explicit iste » (f. 30r).

YVES. Tortosa, Archivo Capitular, 202. Nicolas de Lyre, Postilles. XIVe s. « Vinum scriptori debetur de meliori. Qui me scribebat yuonem nomen habebat et .. » (f. 171v).

YVES. Seu d’Urgell, Biblioteca capitular 2017 : « Yvo Dei lumen videat post tale volumen / Se consuletur Deus actibus auxiletur » [ voir ]

11 Fév 2011
Jean-Luc Deuffic

Seu d’Urgell, Biblioteca Capitular, ms. 2017 : Yves, un copiste (breton?) dans la lumière de Dieu …

Le manuscrit 2017, décrit dans le récent et très solide catalogue rédigé sous la direction d’A. GARCÍA Y GARCÍA, Catálogo de los Manuscritos Jurídicos de la Biblioteca Capitular de la Seu d’Urgell (Bisbat de la Seu d’Urgell, 2009), nous présente un exemplaire des Distinctiones du célèbre canoniste breton Henri Bohic, dont l’oeuvre s’est propagée rapidement dans tout le monde occidental. Le copiste, que nous pensons être Breton, achève son ouvrage, libéré, par ces mots :

Yvo Dei lumen videat post tale volumen
Se consuletur Deus actibus auxiletur


Manuscrit Amiens BM 366. Henri Bohic enseignant. Cliché IRHT. Base Enluminures

Sur Henri Bohic :
Jean-Luc Deuffic, VII. Henri Bohic et le receveur Yves de Cleder, dans Notes de bibliologie. Livres d’heures et manuscrits du Moyen Age identifiés, (Pecia. Le livre et l’écrit, 7, 2009), 2010 [Lien].


BREPOLS PUBLISHERS

Jean-Luc Deuffic, Au service de l’Université et au conseil du duc … Notes sur le canoniste breton Henri Bohic († v. 1357), dans Pecia, 4, 2004 [ Lien ]

Liens :
 Présentation du catalogue de la bibliothèque capitulaire de Seu d’Urgell

Sommaire du catalogue
Les manuscrits 2064, 2068, 2071 et 2074 contiennent également la compilation d’Henri Bohic.

11 Fév 2011
Jean-Luc Deuffic

Vente Angoulême du 17 février 2011

001bis – Petit Livre d’Heures Manuscrit du XVe siècle. Relié plein veau marron sur ais de bois estampé à froid d’un décor de filets d’encadrements et de losanges représentant en alternance une fleur de lys et un cerf, important manque de cuir sur le dos totalement dégarni, tranchefiles à nues, traces de fermoirs manquants avec petits manque de cuir. En page de Garde : « B Perlat, architecte à Poitiers ». 148 ff. de parchemin de facture inégale. Écrit en bâtarde bourguignonne différentes mains sont perceptibles de nombreuses feuilles sont écrites avec une calligraphie minuscule. Hymnes, répons, antiennes sont écrits à l’encre rouge. Ce petit livre sans miniatures peintes se distingue par ses très nombreuses et belles petites initiales fleurdelisées avec un bel aplat d’or d’où partent un beau décor d’entrelacs de fleurs et de fruits occupant la marge droite ainsi que ses 10 ff. en vieux français « Les quinze joies de Notre dame » On notera de nombreuses initiales filigranées d’or sur fond bleu, bleu sur fond rouge. Deux passages en français sont a signaler. 15 lignes par page. réglure à l’encre rouge.

002Bis – FRAGMENT D’UN PONTIFICAL DU XIIe siècle (XIe siècle ?). Deux feuillets manuscrits sur parchemin (27 x 18 cm). 11 lignes par page en belle minuscule caroline. 5 grandes initiales. Trois rouges deux bleues. Une initiale avec un décor interne d’un semis de croisillons et une initiale historiée représentant un personnage souriant dans un style épuré et naïf.

Deus eterne lucis inventor, omnipotentiam tuam supplici preces deposcimus, ut famulum tuum quem adregimen animarum eligimus, gratie tue dono prosequaris, ut, te largiente, cum ipsa tibi nostra electione placeamus. Per Dominum.

Concede, quesumus, Domine, famulo tuo abbati, ut predicando et exercendo que recta sunt, exemplo bonorum operum animos suorum instruat subditorum, et eterne remunerationis mercedem a te, piissimo pastore, percipiat.

Il s’agit de la Missa pro abbate. Voir Dom Martene, De Antiquiis ecclesiae ritibus et le Pontifical d’Amiens, 1883, p. 87.

 
Vente Angouleme du jeudi 17 février : Livres anciens et modernes dont livre d’heures du XVè s. en provenance de la bibliothèque du monastère des Augustines hospitalières du Val de la Source SVV R. JUGE & V. GERARD-TASSET S.A.R.L – Catalogue en ligne

6 Fév 2011
Jean-Luc Deuffic

Pauline Matarasso : Le baptême de Renée de France en 1510

Comment préparait-t-on la venue d’un enfant royal ? Renée de France, fille de Louis XII et d’Anne de Bretagne, naît à Blois le 25 octobre 1510. C’est à partir du registre de compte, document inédit et jamais étudié, que Pauline Matarasso nous présente cet événement.

L’arrivée d’un enfant était attendue : Anne de Bretagne, veuve de Charles VIII, avait perdu plusieurs enfants à la naissance. La reine entreprit pour plus de sûreté ses préparatifs tardivement. Commande des berceaux, des langes, de la layette, de l’orfèvrerie destinés au bébé mais aussi mobiliers, lits… destinés à la gouvernante, aux demoiselles d’atour, à la nourrice, aux femmes de chambre. Les artisans durent travailler de nuit, contrairement au règlement de leur corporation.

C’est tout un monde à la fois intime et public qui se découvre au lecteur : la vie domestique du couple royal, sa relative austérité, mais aussi toute la maison royale avec son personnel hiérarchisé. Pauline Matarasso sait animer cet univers avec la correspondance de la reine et les anecdotes des chroniqueurs contemporains.

Une entrée attrayante et documentée dans les coulisses des fastes royaux et de l’enfance des rois.

Nourrie d’archives inédites, servi par une écriture alerte et une connaissance magistrale de la société de cours au XVIe siècle, cette étude pionnière nous fait pénétrer au coeur de l’intimité royale, dans le secret d’une reine de légende, Anne de Bretagne, dont la grossesse fut la grande affaire de l’année 1510. Edition du compte Paris BnF Fr. 11197, \ »dressé sur ordre de Louis XII, qui chargea le 25 octobre 1510 son argentier Philbert Babou de régler les frais d’aménagement de sa fille Renée, qui venait de naître le jour même\ ».

Outre ses recherches et traductions en anglais autour de « La Queste del saint Graal », Pauline Matarasso s’est intéressée au monde cistercien (avec une anthologie de traductions éditées, The Cistercian World), aussi bien qu’à la cour française de la Renaissance, et à quelques figures féminines marquantes, en particulier Anne de Bretagne.

ISBN : 978-2-271-07117-0 Format : 15 x 24 cm 202 pages
Catalogue CNRS
Liens utiles :
Gabriel Braun, Le mariage de Renée de France avec Hercule d’Esté : une inutile mesalliance. 28 juin 1528 dans, Histoire, économie et société, 1988, Volume 7, p. 147-168 (en ligne sur PERSEE)
Le Livre d’Heures aux Fleurs de Renée de France XVIe siècle – Biblioteca Estense Universitaria, Modena, a. U.2.28=Lat. 61 [fac-similé]


Renée de France (1510-1575), Chantilly, musée Condé, inv. MN 28

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