\ »Maître François\ », enlumineur parisien
\ »Maître François\ » occupe une place essentielle dans l’histoire de l’enluminure parisienne du troisième quart du XVe siècle. Les travaux d’Eleanor Spencer ont permis de clarifier sa production que P. Durrieu avait placée en 1910 sous le nom de Jacques de Besançon. \ »Le considérable succès commercial de Maître François l’a conduit à s’entourer de nombreux imitateurs qui ont reproduit ses formes et ses compositions dans un style plus sommaire et ne méritent pas d’être individualisés\ » (Nicole Reynaud, Les manuscrits à peintures, 1993, p. 45)
Quelques oeuvres attribuées à Maître François et à son atelier :
1) Lyon, BM, 5154, f. 45. Livre d’heures de Jacques de Langeac. Au f. 194 : \ »Ces heures sont a noble et puissant seigneur messire Jaques seigneur de Langhac, viconte de la Mote, conseiller et chambellan du roi nostre sire et furent faittes et eschevees a Paris par Jehan Dubrueil escripvain, le XXe jour de janvier, lan mil.CCCC.LXIIII\ ». (1465 n.st) [ description et images en ligne ] – Voir : Trois manuscrits du trésor de l’église primatiale de Saint-Jean de Lyon (pdf) [ en ligne ]- Sur le copiste : R.H. Rouse et M. A. Rouse, Manuscripts and their Markets, 2000, II, p. 64. T. Kren, \ »Seven illuminated books of hours written by the Parisian scribe Jean Dubrueil, ca. 1475-85\ », in Essay in Festschrift, edited by Bernard Muir, Reading texts and images : essays on medieval and Renaissance art and patronage in honour of Margaret M. Manion, Exeter (University of Exeter Press) 2002, p. 157-200
2) Houghton Library, 133. Livre d’heures, à l’usage de Rouen [ description en ligne ]
3) Houghton Library, 159. Livre d’heures. Paris. [ description en ligne ]
4) La Haye, Meermanno-Westreenianum, 10A 11, f. 367v. Saint Augustin, La Cité de Dieu. exemplaire commencé pour Jacques d’Armagnac et terminé pour Philippe de Commynes [ description en ligne ] – Le volume II se trouve à la BM de Nantes [ en ligne ]
5) London, British Library, Harley 4375, f. 151v. Valerius Maximus, trad. Simon de Hesdin et Nicholas de Gonesse, Les Fais et les Dis des Romains et de autres gens [ description et images en ligne ]
Biblio
P. Durieu, Un grand enlumineur parisien au XVe siècle : Jacques de Besançon, et son œuvre, Paris, Champion 1892 [ en ligne ]
Eleanor P. Spencer, The Maître François and his atelier, 1931. Thèse de doctorat, Harvard University
François Avril, Nicole Reynaud, Les manuscrits à peintures, 1993, p. 45-52.
Valerie Fraissinet, Maître François et son cercle : recherches sur l’enluminure à Paris à la fin du XVe siècle. Thèse sous la direction de Jean-pierre Caillet.
6 janvier : la Typhaine
Un peu tristes nos rois mages …
Lawrence, University of Kansas, Kenneth Spencer Research Library,
Pryce MS C1. Vosper Hours [nommé d’après Robert Vosper, directeur des bibliothèques de la KU lorsque le manuscrit fut acquis en 1958]
Langres ?
XVe s. 170 f. 233 x 160 mm. 14 longues lignes. 17 miniatures pleine page.
Digital Scriptorium
The University of Kansas Libraries
Biblio : Sotheby’s, 7 December 1953, lot 30 — Sharon L. Foster, The Kansas University Hours of the Virgin, Master’s thesis, Dept. of History of Art, May 1965.
La Legenda Maior : manuscrit Roma, BN Vittorio Emanuele II, VE 411
Une exposition visible actuellement au Musée diocésain de Paderborn, consacrée à François d’Assise (1181/82–1226), présente entre autres un manuscrit de la Legenda Maior, biographie officielle composée par saint Bonaventure de Bagnoregio : le célèbre manuscrit de la BN de Rome, VE 411. La notice du catalogue qui accompagne cette exposition est due à notre amie Maria-Alessandra Bilotta qui avait déjà participé en 2009 à la superbe publication fac-simile du manuscrit, éditée par Vallecchi, en collaboration avec Franco Cardini e Francesca Niutta.
FRANZISKUS · Licht aus Assisi (Paderborn)
La ‘Legenda maior’ della Nazionale di Roma sur miniaturaitaliana.com
Vallecchi : SAINT FRANCIS – Legenda Maior
In memoriam : Marie-Blanche Cousseau († 7 décembre 2011)
Ayant appris avec retard le décès brutal de Marie-Blanche Cousseau, survenu au début du mois de décembre dernier à Laval, je ne pouvais ne pas faire mention ici de cette jeune historienne d’art, à peine âgée de 35 ans. Marie-Blanche, spécialisée dans l’enluminure des manuscrits du XVIe siècle, s’était notamment intéressée à la production d’Etienne Collault (ou Colaud), objet en 2009 de sa thèse de 3è cycle à l’EPHE : Autour d’Etienne Colaud : recherches sur les enlumineurs à Paris sous le règne de François 1er, sous la direction de Guy-Michel Leproux.
La production enluminée parisienne du règne de François Ier demeure à ce jour mal connue. Aux quelques artistes à noms de convention qui ont pu être évoqués, seuls trois artistes ont fait l’objet de rapprochements entre des documents et des œuvres conservées. À la différence de deux d’entre eux, le troisième, Etienne Colaud, était encore mal étudié. La confrontation des actes documentant sa carrière avec des manuscrit subsistants permet d’identifier sa main dans un groupe de dix-huit volumes et de préciser le type d’activité auquel il se prêta, comme d’autre de ses confrères : celle d’un libraire. La notoriété qu’il s’était acquise et dont témoignent les textes et ses commanditaires réside certainement dans ce rôle qu’il assuma plutôt que dans la reconnaissance de son talent. À travers lui et par l’étude des sources d’archives est en effet livré un certain nombre d’indications sur les pratiques professionnelles du métier d’enlumineur, leur nombre, leur organisation. Quant aux œuvres subsistantes, leur examen permet de restituer à Paris son rôle de capitale dans le domaine de l’enluminure sous le règne de François Ier, puisque l’on n’y recense pas moins, au total, d’une trentaine de personnalités alors actives durant cette période.
J’avais eu l’opportunité de l’écouter lors d’un colloque organisé en septembre 2009 à l’INHA par la galerie Les Enluminures : Manuscript and printed books of hours : rupture and continuity. Son sujet tournait autour d’Etienne Colaud et des Livre d’heures …
Depuis le 1er février 2010 elle était vacataire de recherches au Département des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France.
Avec le décès de Thierry Delcourt survenu quelques semaines auparavant, l’histoire des manuscrits a perdu deux jeunes chercheurs talentueux.
Bibliographie
\ »Les mémoires de Philippe de Commynes du Musée Thomas Dobrée de Nantes : un manuscrit parisien du début du règne de François 1er\ », dans Bulletin de la Société archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique, 2003, p. 119-142.
Documents d’Histoire parisienne (EPHE)
4, 2005
\ »Mathieu de Louans et Dominique Boccador, maîtres généraux des œuvres du Roi \ »
6, 2006
\ »De l’expertise judiciaire à l’enseignement élémentaire : le métier d’écrivain à Paris dans la seconde moitié du XVIe siècle\ »
10, 2009
\ »Cadeaux et lettres tournures : art de l’écrivain ou art de l’enlumineur ?\ »
\ »Entre Rennes et Paris, la commande enluminée rennaise des années 1530-1550\ », dans Yves Mahyeuc (1462-1541). Rennes en Renaissance, éd. Augustin Pic et Georges Provost, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2010, p. 309-324.
“Etienne colaud, enlumineur et libraire parisien : à propos d’un livre d’heures portant sa souscription”, dans Bulletin du bibliophile, 1/2010, pp. 11-35 :
Etienne Colaud’s name was, until now, traditionaly associated to the Statutes of the Order of Saint Mickael during the reign of Francis I, King of France. A Book of Hours with Colaud’s souscription, discovered on Art’s Market, allows a better knowledge about this illuminator who, little by little, devoted himself to a bookseller activity. The discovery of this Book of Hours has permitted a comparison between the documents concerning Etienne Colaud that have been preserved and the works that made up his career. We can now attribute eighteen manuscripts to this artist.
Lien : Histara (EPHE)