The Artz Hours : le Livre d’heures des Maillé de Guéritaude
© Morgan Kay, Franck and Jonathan Kay. Oberlin College Library’s Special Collections
Pour ceux, et ils sont de plus en plus nombreux je crois, qui étudient les Livres d’heures – de près ou de loin, profanes ou experts – le site d’Erik Drigsdahl (Late Medieval and Renaissance Illuminated Manuscripts – Books of Hours 1400-1530), entreprise remarquable, est devenu un espace incontournable.
Parmi les manuscrits présentés par Erik Drigsdahl et dont il nous donne le texte intégral [ en ligne ], figure The Artz Hours, que la bibliothèque d’Oberlin College, où elles sont conservées, a eu l’excellente idée de numériser [ en ligne ]. Elles portent le nom de leur donateur, Frederick Binkerd Artz (1894 -1983).
Si l’usage liturgique de ce Livre d’heures reste orienté vers Le Mans / Angers (les litanies étant nettement angevines, le calendrier parisien), la personnalité des commanditaires ne semble pas avoir été relevée. En effet, l’origine des Artz Hours doit être cherchée du côté de la puissante famille de Maillé, illustre en Touraine, alliée à d’imposants lignages, notamment en Bretagne, avec les Rohan, Penhoët, Châteaubriant, du Refuge, Rougé, Ploësquellec, Avaugour, de Plœuc, etc. L’ouvrage de référence sur cette famille reste celui, déjà ancien, des abbés Ambroise Ledru, et L.-J. Denis, La Maison de Maillé, accompagné de nombreuses pièces justificatives (table alphabétique des noms par Eugène Vallée), A. Lemerre, Paris, 1905, numérisé sur Gallica.
Le château de la Gueritaulde au début du XXe siècle
Nous avons eu l’occasion ici de décrire plusieurs de ces Livres d’heures qui ont servi également de Livres de raison. Peut-être un jour en donnerons nous une liste … The Artz Hours appartiennent à cette catégorie, les derniers feuillets ayant été notés des naissances de quelques membres de la famille de Maillé, de la branche de Guéritaude, laquelle blasonnait d’or à trois fasces ondulées de gueules, brisé d’un point d’azur en chef. Le domaine de la Guéritaulde (nom actuel), s’étendait au sud de Veigné, proche de Tours, et de cette terre relevait entre autre le moulin du Lavoir, sur l’Indre, attesté dès le Xe s. et dont une des 2 roues était possédée par le puissant monastère de Marmoutier (Molendini de Lavatorio, XIIIe s. dans Chronicon abbatiae Majoris Monasterii, t. I, p. 224). La Guéritaulde formait un fief relevant de Montbazon, les premiers propriétaires connus en étant Guy de Maillé et Jeanne de Sazillé, \ »dame de l’Islete et de la Gueritaude\ », qui firent en 1372 une importante fondation à l’abbaye de Cormery. Il resta dans la famille de Maillé jusqu’à la mort d’Hercule de Maillé qui eut pour successeur son beau fils, François de la Barre, maire de Tours. Voir aux AD 37 : G. 226. XVIIIe siècle. Plan des fiefs de la Gueritaude et de la Villaine, paroisses de Veigné et Esvres, dépendants du chapitre de Tours et enclavés dans divers fiefs appartenant à l’abbaye de Cormery.
Le Moulin du Lavoir à Veigné.
Parmi les annotations du Livre d’heures, voici celles que nous avons tenté de relever :
f. 119v :
[1497] Len mil CCCC iiiixx xiii // VI jour de juing nasquit // René de Mayllé (1) filz de // Ianon de Mayllé (2) et de // Anne Pommarde
[1526] Lan myl CCCCC vynt et syx // le XVIme jour de feuvryer // naquit Janne de Mayllé fille de // René de Mayllé et de Anne de // la Vove parain mons. de ?? // …? et marayne ma //demoyselle Dupré et made // moyselle de la Droui?
f. 120r :
[1530] lan myl scynt sans trante le // vynt et Viii me jour doutoubre // feut née // Renée de Mayllé et furent son par// [en interligne : fille de René de Mayllé et de Anne de la Vove] //ayn Françoys Guyneuf et mara//yne madame de ??? et ma//demoyselle de cusytois ?
[1531] Le vynt et troysyeme jour de dessambre // myl scynt sans trante et vng fut // né Jenon demoyselle fille de René de Mayllé et de Anne de la Vove et // furent ses parayns meus. de Lafonne//rie? et mons. de Meny..? et marayne // mademoyselle d…?
f. 120v :
[1575] L’An mil cinq cens soixante et quinze // la nuict d’entre le vendredy et sabmedy // vintz huictiesme et vinctneufuiesme du // mois d’oc[to]bre trespassa noble damyselle // Anne de la Vove dame de la Quiritaude // et le dyme[n]che ensuyvant feste de la // dedicace de l’église de Veigné fut inhumé en leur chapelle dud. Veigne par moy Me Estienne Colynet soubz signé et vicaire pour lors dud. Veigné. [signature]
© Morgan Kay, Franck and Jonathan Kay. Oberlin College Library’s Special Collections
(1) René de Maillé, seigneur de la Gueritaude, de l’Olive & Verrière, né le 6 juin 1493 (The Artz Hours, note) épousa Catherine d’Avaugour, fille de Charles d’Avaugour, chevalier seigneur de Cherville (Bretagne) & de Catherine de Bernesay, dont il n’eut aucun enfant. II se remaria par contrat du 12 janvier 1525 (n.s.), passé à Chinon, avec Anne de la Vove, fille de Louis de la Vove, seigneur de la Pierre & des Prés & de Jeanne Ie Picard, décédée selon The Artz Hours dans la nuit du 28 au 29 octobre 1575.
(2) Janon de Maillé, seigneur de la Gueritaude, fils puîné d’Hardouin de Maillé & d’Anne Rabasté, fut marié par contrat le 7 Janvier 1490 avec Anne Paulmart, fille de Philippe Paulmart, écuyer, seigneur de l’Olive & de Jeanne d’Aubigny. Après le décès de sa femme, il épousa en 1518, Charlotte de Salignac, dame de Saint Martin, veuve de Jean de la Touche. De son premier mariage il eut 1) René de Maillé, seigneur de la Gueritaude, qui suit. 2) Françoise de Maillé, mariée le 20 aout 1519, à Georges d Anglou, écuyer seigneur de Beauregard en Savoie, maréchal des Logis du roi, capitaine du Mans &t de Valence. De son second : Françoise de Maillé, alliée à Gui d’Ausseure, assesseur à Poitiers.
René de Maillé est mort le 26 décembre 1585, date du partage de sa succession entre ses enfants.
Le remariage d’Anne indiqué par les abbés Ledru et Denis (p. 317-318) semble être contredit par la date de son décès, situé au moins dix ans avant celle de son mari. Peut-être ce dernier s’est-il marié une 3ème fois ?
Anne, sa veuve, se remarie avec N. de Bieury (Beuris) dont elle eut :
Jean, écuyer, sieur du Dauson, avocat au parlement de Paris ; Anne; Guillemine, religieuse à l’abbaye du Pré, et Louise.
De René de Maillé et d’Anne de la Vove naquirent :
§ Yves de Maillé, chevalier, seigneur de la Guéritaude et de l’Olive. Il partagea avec ses frère et soeurs l’héritage de leurs parents, le 26 décembre 1585. Étant en son lit, malade, au château de la Guéritaude, il y dicta ses dernières volontés, le 18 juillet 1588, d’être inhumé en l’église paroissiale de Veigné, dans la chapelle de la Guéritaude. Il faisait différents legs à l’église et aux enfants du second mariage de sa mère et choisissait Hélie de Maillé, son frère, pour exécuteur testamentaire. Il mourut peu après, car le 27 janvier suivant son frère et ses soeurs se partageaient les biens qu’il laissait. Il était fiancé, lors de son décès, avec Anne de Chambes-Montsoreau (AD d’Indre-et-Loire, G 1036, n° 21) :
Aussi veult et ordonne ledict sieur testateur que, apres que l’asme sera séparée d’avec le corps, sondit corps estre mis en ung sceurcul de bois neuf et que les gans d’église de la parroisse de Vesgné et autres qui assisteront a son anterrement viennent quérir sondit corps et cadavert en se lieu, maison seigneurial de la Gueritaude, et le conduisent jusque en ladicte église de Vesgné avec la croix, chantant suffrages et autres prieres acoustumées, etque lesdites gens d’église soyent satisfaictz de chacun ung teston …
Davantage, veult et ordonne ledict sieur testateur que seur sa fosse soict eulevé ung arceau en forme d’arcadde de pierre de taille, pres et contre la muraille de la chapelle de la Gueritaude, seur sa fosse, sur lequel arceau sera portraict la figure dudit sieur, tirée au vif a deulx genoux, lequel portraict et figure sera faict d’une pierre la plus propre et blanche qui sce pourra recouvrer … (La maison de Maillé, preuves 549)
§ Renée de Maillé, née le 28 octobre 1530 (The Artz Hours, note), nommée dans les partages de 1585 et de 1589. Elle testa à la Guéritaude, le 30 mars 1591. De même que son frère, elle choisit sa sépulture en la chapelle de la Guéritaude. AD 37, G 1036 :
… et seront tenuz les procureurs fabriciers de ladite parroisse faire dire et selebrer en ladite esglise de Veigne, tous les dimanche des annees, une messe basse davant l’autel Sainct Sebastien en la chapelle de la Gueritaud , entre la premiere messe et la grande messe paroischialle dudit lieu, et au matin de ladite messe se retournant ledit chappellain dira ladite messe sera tenu de dire en ses motz ou semblable : « La messe qui se dit ycy par chacun dimanche se dit a l’intention pour l’ame de deffunct Renee de Maille et Jehanne de Maille, fille de la Gueritaude ; s’il vous plaist, a 1’intention, vous direz devotement ung Pater noster et ung Ave Marya, et nous dirons nos De profondys a l’heure presente avecque Fidelium. »
§ Jeanne de Maillé, née le 16 février 1526 (The Artz Hours, note), nommée également dans les partages de 1585 et de 1589. Elle fit son testament à la Guéritaude, le 22 décembre 1593, avec codicille du 3 janvier 1594, à peu près dans les mêmes termes que sa soeur. AD 37, G 1036, n° 6.
§ Janon, née le 23 décembre 1531 ( (The Artz Hours, note)
§ Hélie de Maillé, chevalier de l’ordre du roi, seigneur de Verrières, puis de la Géritaude et de l’Olive après son frère aîné, fit partage avec lui et avec ses soeurs le 26 décembre 1585 et le 27 janvier 1589. Il épousa : I° Marguerite de Ceps, fille de Pierre de Ceps, seigneur de la Ferrière, et de Charlotte Le Cirier ; 2°, par contrat du 21 décembre 1596, Madeleine de Chérité, fille de François de Chérité, écuyer, seigneur de Voisin, et de Madeleine de Bournen. Il mourut avant le 22 novembre 1618.
Source : Paris, BnF, Fr. 28282, n° 105 – La Maison de Maillé, par l’abbé Ambroise Ledru, et l’abbé L.-J. Denis ; avec table alphabétique des noms par Eugène Vallée, A. Lemerre, Paris, 1905, 3 vol. Numérisé sur Gallica.
Voir aussi : Histoire du Berry – Moréri, Dictionnaire –
La Chapelle-de-la-Guéritaulde. Cne de Veigné (37). La Chapelle de la Guéritaude, 1648 (Pouillé de Tours, p. 48) ; La chapelle du château de la Gueritaude, paroisse de Veigné, 27 juillet 1776 (acte Thenon-Tours) ; Veigné. A la Guéritaude, château appartenant à M. Rouzel, thrésorier de Monsieur, en bon état, excepté l’un des vitraux et quelques crevasses à remplacer ; cette chapelle est utile au canton selon le témoignage du Sr curé ; expédiée, 1775 (AD 37, G 14, f. 3 r) ; A la Guéritaude, château appartenant à M. du Rouzel, en bon état, 1787 (AD 37, G 14, f. 24r). Chapelle domestique fondée le 18 juillet 1588 par Yves de Maillé, desservie au château de la Guéritaulde. [ source Denis Jeanson ]
Veigné et son église au début du XXe s.
Litanies du Livre d’heures [ CHD ] : f. 78 // martine, germane, nicholae, iuliane, maurile (Angers), albine (Angers) // [ f. 78v :] renate (ep. Andegavensis), brice, serenede (Angers), licini (ep. Andegavensis), segi (= sergi), bache, magnobodi (ep. Andegav.), augustine, ieronime, germane, hylari, remigi, lupe (ep. Andegav.), benedicte (ep. Andegav.), anthoni, fiacri, //
Biblio
Seth Hindin, The Artz Hours. Analysis of a Fifteenth Century Book of Hours.
Liens
Erik Drigsdahl & CHD Center for Håndskriftstudier i Danmark [ en ligne ]
The Artz Hours numérisées : Explore the Artz Hours [ en ligne ] ou [ en ligne ]
New York Public Library, MA 43 : le Livre d’heures de Jacques de La Haye, seigneur de Lintot
Le manuscrit MA 43 de la Public Library de New York, un Livre d’heures à l’usage de Paris de la fin du XVe siècle, a servi de Livre de raison à Jacques de La Haye, seigneur de Lintot. Malheureusement – sans doute du fait de sa modeste facture – ce manuscrit n’a pas été intégré au magnifique catalogue The Splendor of the Word : Medieval and renaissance Illuminated Manuscripts at the New York Public Library, édité par J. J. G. Alexander, J. Marrow et L. Freeman Sandler (Harvey Miller Publishers), publié à l’occasion de l’exposition présentée en 2005/2006.
© New York, New York Public Library, Manuscripts and Archives Division, MA 43 – David en prières, f. 79 –
© New York, New York Public Library, Manuscripts and Archives Division, MA 43, f. 152
Au f. 152, note de Jacques de la Haye, sur la naissance de son fils Pierre :
En suit le jour et lan // de la nativité des enfans de // Jacques de la Haye, sgr de // Lyntot et marchal des // logis du Roy
Lan de grace mil cinq c[en]t quarante // loniesme jour dampvril fust ne // a cinq heures de matin a ung lundy // mon filz Pierres et fust batisé // le merquedy treze[eme] jour du dict // moys a leglise de Lintot par // mesire Jehan Lucas vicaire dud. // lieu et furent ses parains // Pierres Boyteran (1) abbé du // Vallase et Jehan de Kanonville (2) // seigneur de Rafetot et sa // maraine damoyselle Fransoise // Lullier dame danfreville // [signé:] de La Haye
Suite au f. 153, pour d’autres enfants, semble-t-il…
Notes : (1) Pierre Boutren, 30e abbé du Vallasse (abbaye cistercienne Notre-Dame-du-Vœu), dont il fit achever l’église vers 1540, décédé en 1546, y fut inhumé dans le chœur. On lui consacra une pierre tombale (aujourd’hui dans l’église du Gruchet), où il repose couché sur le dos, les mains jointes, couvert d’une magnifique chasuble ; sur son bras droit s’appuie le bâton pastoral dont la crosse manque ainsi que la tête du personnage. On lit au bas cette inscription :
(2) Jean de Canonville, seigneur de Raffetot, épouse le 9 février 1536 Antoinette de Rouvroy de Saint Simon [ Dictionnaire de la noblesse ]
Le berceau de la famille de Jacques de La Haye se trouve au hameau du même nom à Vattetot-sur-Mer. La charte de fondation de l’abbaye du Valasse appelle la foret de Lillebonne la Haye de Lintot, Hayam de Lintot.
Jacques de La Haye, + 1584, était le fils de Thomas de La Haye, seigneur de Croixmare, de la Londe Récusson (à Valliquerville, † 1538) et de Jeanne de Régneville, dame de Lintot de la Moissonnerie et de Frémont
Marié avec Jeanne Goupil (contrat de mariage du 14 mars 1540)
Pierre de LA HAYE, ecuyer, seigneur de Lintot & de La Jurée 1540/-1604 [ voir sa descendance dans la généalogie de Jacques LIGOT] – source : La Recherche de la Noblesse de 1666 pour la Généralité de Rouen dite Recherche de La Galissonnière
Description et photos du manuscrit sur le site Digital Scriptorium –
Vente Patrick Deburaux du 25 juin 2012 : Livre d’heures
Relevé à la vente Patrick Deburaux du 25 juin 2012 – Drouot-Richelieu, salle 10
Lot 204 – Livre d’Heures fin XVe s. Début XVIe s. reliure XVIIIe s. dont certaines pages postérieures. [aucune description : manuscrit très hétérogène, semble-t-il : sur un plat de reliure : \ »Mde (= Mademoiselle) Petit Be?\ » ]
Source : Voir quelques photos sur le site Interenchères.coc
25 juin 2012. Vente de Bordeaux : de la musique avant toute chose … les dominicaines de Saint-Louis de Poissy
Relevés à la vente de Bordeaux SVV BARATOUX-DUBOURG ENCHERES / Alain Courau, du 25 juin 2012 – EXPERT : Mme Cécile Perrin. Plusieurs manuscrits liturgiques provenant de la collection de l’abbé Jules Bonhomme, liturgiste.
IMPRIMES
BOETHIUS, De Disciplina scholarium, cum commento.- [Deventer, Jacobus de Breda] 18 VIII 1500.- 4°.
60 f. n. c., A8, B4, C8, D4, E8, F4, G8, H4, I8, K4, 46 lignes.
GW 4604.
Texte entouré de la glose. Initiales et capitales en rouge, texte rubriqué en jaune. Cartonnage XIXe papier marbré.
Provenance : Jules Bonhomme.
MANUSCRITS
172 – DIURNAL monastique. à l’usage de religieuses Augustines des environs de 1500. Manuscrit palimpseste. Lettres ornées et quelques unes rapportées. 5 portées de 4 lignes rouges par page. 3 f. bl., 84f., 2 f. bl., – dimensions 128 x 180 mm Reliure ancienne maroquin brun sur ais de bois, encadrement d’un filet doré et fleuron (XVII°) aux angles, dos à nerfs, traces de fermoirs. La 1ère page est ornée d’une capitale ornée et d’une marge enluminée rapportée. Cette marge à décor floral est animée d’un cerf, d’un moine et d’un oiseau. Les portées sont de 4 lignes en rouge, les notes carrées en noir. Capitales rubriquées en rouge et en noir et parfois ornées de filigranes en rouge, les 10 capitales dorées sont rapportées et 4 historiées sont également rapportées. L’origine géographique de ce manuscrit pourrait être flamande. Aux 2 premières portées, l’abbé Lefevre a inscrit et signé des notes et la date 1579. 4 pages comportent des portées vierges. Les 17 dernières pages sont sans musique En début de volume le 3e feuillet blanc porte une note de l’Abbé Lefèvre Bruxelles 1842 et au crayon \ »Ce mss a appartenu à un couvent de religieuses augustines v. fête propre de ste Monique et de s. Augustin (appelé notre Père). C’est un diurnal noté, convenable en effet au chant des religieuses qui ne dessert pas l’office de la nuit. Il parait être de la fin du XVe s. ou du commencement du XVIe. L’année commence à Pâques. C’est un palimpseste. \ » Provenance : abbé Jules Bonhomme.
154 – LUDOLPHUS In Novum testamentum commentaria. Colophon : brachia illius primogenita mors // Explicit opus istud. Deo // gracias // Hic liber est scriptus Lu//dolfus fit benedictus //
154 – LUDOLPHUS In Novum testamentum commentaria. Manuscrit du XIVe siècle sur peau de velin. dimensions 245 x 175mm. 120 feuillets foliotés 240-359. Texte sur 2 colonnes, 40 lignes. Initiales rouges et bleues à décor de filigranes, capitales en rouge et bleu, quelques titre en bas de page ornées de petits dessins à l’encre rouge. Ce manuscrit présente tous les caractères des manuscrits universitaires parisiens. Reliure postérieure, demi papier parcheminé à coins, titre calligraphié au dos. Copie du XIVe siècle du pseudo Ludolphe de Saxe.
Ludolphe de Saxe (1295 – 10 avril 1377), connu surtout pour son oeuvre majeure Liber de Vita Christi, dans le Dictionnaire de théologie catholique
178 – Processionale Barcinonense (de Barcelone). Extrême fin du XVe siècle-1500. Parchemin. 131×190 mm. : lxxxii f. numérotés, 5 portées de 5 lignes en rouge, notation carrée en noir. Initiales en bleu ou rouge, ornées de filigranes ou en noir ornées en vert ou jaune avec parfois, un visage se cachant dans l’ornementation. Reliure papier parcheminé du XIXe à petit recouvrement. Incomplet in fine. Note sur la garde : “acheté dans la province d’Alava. Bayonne 1885 ». Titre au dos : Processionale Barcinonense. Ex-libris mss dont : Blas Laborda infante de choro ; Juan Porrond ou Gorson año 1663, Defensor. Alava est une des 3 provinces autonomes du Pays Basque.
Provenance : abbé Jules Bonhomme.
179 – Processionnal de Saint-Louis Poissy. Parchemin. 148x 98 mm. 2 parties d’époques différentes.
1) XIVe siècle (vers 1330-1350) : 41 f. avec 5 portées par page en rouge, Initiales rouges et bleues. Ornées de filigranes se prolongeant dans les marges. Ecriture noire et rouge.
2) Premier quart du XVIe siècle : 25 f. avec 6 portées par page. 19 Initiales en rouge, bleu et or avec décor formant hampe dans la marge. La décoration reprend un type de décoration du XIVe s. Les dominicaines de Poissy ont adopté au début du XVIe siècle un type de décoration archaïque se référant aux modèles du XIVe siècle, grande époque du monastère. Plusieurs processionnaux exécutés pour les religieuses de Poissy, et enluminés dans ce style, sont connus. Reliure maroquin brun, filet doré autour des plats, dos à nerfs et filets, restes de fermoirs, tranches dorées.
Origine : le prieuré de Saint- Louis de Poissy (dominicaines) fondé au diocèse de Chartres en 1304. Ex- libris \ »Pauline Potin et Potin St Germain les Arpajon 1808\ » et à la garde à l’encre \ »Jules Bonhomme 1876\ » et note mss. peu lisible de la dernière page.
Provenance : abbé Jules Bonhomme.
Le prieuré royal de Saint-Louis de Poissy –
Sur les manuscrits de Poissy, voir J. Naughton, \ »From Unillustrated Book to Illustrated Book : Personalization and Change in the Poissy Processional”, dans Manuscripta, 43/44, 1999-2000, p. 161-187; \ »Friars and their books at Saint-Louis de Poissy, a dominican foundation for nuns\ », dans Scriptorium, 1998, vol. 52, no 1, p. 83-102 ; “Books for a Dominican Nun’s Choir : Illustrated Liturgical Manuscripts at Saint-Louis de Poissy, c. 1330-1350”, dans The Art of the Book. Its Place in Medieval Worship, éd. Margaret Manion et Bernard Muir, Exeter, 1998, p. 67-109 ; Manuscripts from the Dominican monastery of Saint-Louis de Poissy. PhD thesis, Department of Fine Arts, The University of Melbourne, 1995 ; “The Poissy Antiphonary in its Royal Monastic Milieu”, dans La Trobe Library Journal, 51-52, 1993, p. 38-49 [ en ligne ]. M. Huglo, \ »Les processionaux de Poissy\ », dans Rituels : mélanges offert à Pierre Marie Gy, P. de Clerck et E. Palazzo eds, 1990, p. 339-346. Yves Delaporte, “Manuscrits liturgiques [de Poissy]”, dans S. Moreau-Rendu, Le Prieuré royal de saint-Louis de Poissy, Colmar, 1968.
Une trentaine de processionnaux à l’usage de Poissy ont été recensés à ce jour : voir listes dans M. Huglo, Les manuscrits du Processional, Volume I, Autriche à Espagne, Repertoire international des sources musicales B XIV (1), Munich, 1999 ; Volume II, France à Afrique du Sud, Repertoire international des sources musicales B XIV (2), Munich, 2004 ; et dans J. Naughton, 1999, p. 161, 179-182.
§ Processionnal à la Galerie Les Enluminures [ description ]
§ Paris, Collection de Mr. L. F. (75) Ms. 8. XVe s. Processionnal à l’usage du prieuré de Saint-Louis-de-Poissy. RISM B XIV,2, p. 141-142 : Répertoire signalétique des manuscrits notés (Christian Meyer)
§ Soissons, 84 (77). XVe s. Processionnal à l’usage du couvent des Dominicaines de St-Louis de Poissy. RISM B XIV,2, p. 155-156. Ibid.
§ Melbourne, State Library of Victoria, 096.1 R66A, ca 1335/1345 [ numérisé]
§ New York, Pierpont Morgan Library, M 1153 [ description sur Corsair ] et peut-être le feuillet M 1021 [ description ]
§ New York Public Library, Spencer Collection, Spencer 042 . Psautier férial [ Digital Scriptorium ]
§ Philadelphia, Free Library, Rare Book Department, Lewis E 007 : description et photos sur Digital Scriptorium –
§ Portland (Oregon), Reed College Library, Special Collections M2149 .C38 1510* : processionnal, manuscrit numérisé – Provenance : vente Christie’s –
§ University of South Carolina Early MS 21 (Ege 21) : processionnal, ca 1530/1540, feuillet numérisé –
§ University of South Carolina Early MS 77 : processional, ca 1525, fragment de quatre feuillets numérisés
Liste des processionnaux de Poissy sur la Base Schoenberg –
Quittance de Simon de Bagneux à Marie de Bourbon, prieure de St Louis de Poissy : New York, Columbia University, Rare Book and Manuscript Library, Smith Documents 0146 [ numérisé sur Digital Scriptorium ]
179 Processionnal de Saint-Louis Poissy
180 – Processionnal de Saint-Louis de Poissy. Parchemin. 116 f. 135 x 92 mm. Manuscrit de la fin du XVe siècle. 5 portées par page, 19 l. par page. – Modeste décor composé de rares initiales en rouge ou bleu, texte rubriqué en jaune. Reliure du XVIIe basane brune, dos orné à nerfs, tranches rouges
Provenance : abbé Jules Bonhomme
180 Processionnal de Saint-Louis Poissy
181 – Processionnal monastique italien des alentours de 1500 – début XVIe. in-4 : Parchemin. 190x142mm. 37 f. Plusieurs mains. 5 portées par page. 89 initiales dorées et ornées en rouge vert et bleu. Marges décorées d’un motif floral sur une ou 2 marges sur 46p.
Reliure maroquin ancien, encadrement à froid et doré autour des plats, fleurons dans les angles, au centre des plats dans un médaillon inscription : au 1er plat \ »D. M.//DIACI//NTA\ », au 2° plat \ »PAVOL//SANTI\ ».
Origine : Italie du Nord, entre Ferrare et Padoue.
Provenance : Ex libris mss de l’abbé Jules Bonhomme 1876
182 – Processionale Dominicanum. Processionarium libellus. Parchemin. 51 f. sur 4 lignes. 160 x 140 mm. Début du XVIe siècle. 19 grandes capitales filignanées en rouge et bleu et environ 55 plus petites. Restes de reliure ancienne avec fermoirs –
Origine: Espagne du début du XVIe siècle.
Provenance : ex-libris daté au contreplat : “L’abbé Jules Bonhomme février 1876”
Source : Ces descriptions sont tirées du catalogue en ligne [ lien ]
Photos : (c) SVV BARATOUX-DUBOURG ENCHERES
(c) Paris, BnF, Bouchot, 72. Vitrail de Saint-Louis de Poissy, peint au XVe siècle ? représentant le couronnement de saint Louis à Reims [ Gallica ]
PAGES ANNEXES
Auteur du blog : Jean-Luc DEUFFIC
