7 Déc 2007
Jean-Luc Deuffic

Histoire des bibliothèques anciennes : les livres de juristes

Le séminaire Histoire des bibliothèques anciennes organisé par l’ Institut de Recherche et d’Histoire des Textes le vendredi 14 décembre 2007 sera une séance « orléanaise », consacrée essentiellement à des collections de livres juridiques et à leurs vicissitudes (10h – 12h30, IRHT, 40 av. d’Iéna, Paris 16e, salle Jeanne Vielliard)
 
Charles VULLIEZ (Université de Reims-Champagne-Ardenne)
La circulation des livres à Orléans au XVe siècle à partir des registres des notaires
Orléans a été au Moyen Âge un brillant foyer d’études, au XIIe siècle dans le domaine des « auteurs » et de la poésie, entre les XIIe et XIIIe pour l’art du dictamen, à partir du deuxième tiers du XIIIe siècle pour les disciplines juridiques, spécialement le droit romain.
Orléans n’a cependant pas eu de chance en ce qui concerne les manuscrits des œuvres étudiées dans ses écoles ou son université ou produites par celles-ci. Dans le Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque municipale de la ville, alias maintenant Médiathèque, surtout riche du fonds de l’ancienne abbaye de Fleury (Saint-Benoît-sur-Loire), on peut compter sur les doigts de la main les spécimens médiévaux hérités desdites écoles urbaines et université. Par ailleurs, à l’exception d’un petit inventaire, daté de 1420, conservé dans le « livre » de la nation de Touraine de l’université de la ville, aucun catalogue médiéval ne subsiste pour ces institutions. Aussi, toutes les mentions de manuscrits, tous les actes qui peuvent faire état de dons, ventes, mises en gage ou autres transactions intéressant ces derniers, sont-ils les bienvenus. C’est pour cette raison que nous avons décidé de faire un sort particulier aux indications de ce type qui figurent dans les minutes notariales du XVe siècle encore conservées pour cette ville ou qui avaient fait l’objet de transcriptions manuscrites par des érudits locaux, en l’occurrence les membres de la famille Jarry, pour celles détruites en 1940.
C’est à la présentation de ce petit corpus en gestation, pour lequel nous envisageons la possibilité d’une édition scientifique ultérieure, que nous voudrions nous attacher dans cette communication : nous ferons un tour d’horizon succinct de la documentation que nous avons actuellement rassemblée dans ce sens, à partir des transcriptions recueillies ou des minutes dépouillées et en nous interrogeant sur ce que ce type de sources est susceptible de nous apprendre sur la « circulation » des livres à Orléans en ce XVe siècle.

Florence FOURNIER (master de l’Université de Tours, CESR)
Les tribulations des livres de la grande Chancellerie de France
Le centre Augustin Thierry, site orléanais de l’IRHT, conserve un important fonds ancien (XVIe-XVIIIe siècles), spécialisé dans le domaine juridique et traditionnellement appelé « fonds de la Chancellerie ». Lorsque nous avons eu la chance de recevoir l’an dernier (dans le cadre de notre Master 2) la charge de ce fonds, il nous a fallu, en parallèle à un travail de conservation et de mise en valeur, tenter d’expliquer la présence à l’Institut de ces livres dont le nom seul évoque un brillant passé. Nous livrerons ici les quelques résultats de nos recherches, qui nous ont amenée à suivre les tribulations du fonds depuis sa création (officiellement en 1759) et sa conservation à la Chancellerie de France, jusqu’à ce qu’une partie des livres, passée par les structures ministérielles qui remplacèrent après la Révolution la Chancellerie, soit remise à l’IRHT en 1976, et encore pour les trente ans qui suivirent. Ces vicissitudes des livres, associées à la rareté de nos sources (essentiellement constituées des marques présentes sur les livres) et à leur maniement délicat (pour les documents d’archive en particulier) ont conféré à notre recherche des allures, parfois, d’enquête de roman policier.

contact : anne-marie.turcan[at]irht.cnrs.fr

Site web IRHT (Institut de Recherche et d’Histoire des Textes) [Lien]

7 Déc 2007
Jean-Luc Deuffic

Colloque sur Jean Mabillon

Jean Mabillon, entre érudition et histoire culturelle
Colloque pour le tricentenaire
7/12/2007 au 8/12/2007
Renseignements : [En ligne]  
Tél. 01 44 41 43 10 fax 01 44 41 43 11

6 Déc 2007
Jean-Luc Deuffic

Le Livre d’Heures de Richard d’Espinay, chambellan du duc de Bretagne

Texte publié dans : Jean-Luc Deuffic, Notes de bibliologie. Livres d’heures et manuscrits du Moyen Age identifiés, dans Pecia. Le livre et l’écrit, 7, 2009 [Lien]. 

1 Déc 2007
Jean-Luc Deuffic

Auction ~ Ventes décembre 2007

Paris – Salle Rossini – ALDE. Samedi 8 Décembre 2007 Lot 73. Coutumes de Bretagne, rare édition de 1514
Voir [Lien
Lot 112. Heures à l’usage de Paris. ca 1425. 159 f. 145 x 105 mm.
Catalogue en ligne sur Bibliorare : [En ligne

Lyon – ANAF Arts Auction. Mercredi 12 Décembre 2007 : 49 actes originaux des XIV et XVe s. Très rare documentation. Nombreuses quittances.
Catalogue en ligne sur le site Bibliorare : [En ligne]  
Parmi les premières pièces :
1. [CHARLES V, ROI DE FRANCE]. Pièce signée par Jehan de Vernon (+ 1376), secrétaire du roi (seing manuel et sceau en cire rouge). Sur vélin. Paris, 19 décembre 1370. Mandement de Charles V pour le remboursement de cent francs or à son secrétaire Jehan de Vernon, « laquelle je avois prestée au Roy notre dit seigneur et baillée de son commandement à messire Philippe de Sanoisy chevalier son chambellan pour les causes contenues en un sien mandement (…) ».
2. CHARLES VI, ROI DE FRANCE / GUERRE DE FLANDRE]. Pièce signée par Valogier, « Soubz mon scel en tesmoing », le 1er novembre 1385. Mandement du roi Charles VI pour la rétribution d’un chevalier, Nicolas Paynel (1), à hauteur de 150 francs, « que le roy messire m’a donné pour considération des bons et agréables services que je lui ay faiz et en ré compensât ion des grans fraiz missions et despens qui m’a convenu faire en la dernière chevauchée et armée qu’il a faite en pais de Flandre en laquelle je l’ay servy (…) ».
3.[CHARLES VII / MISSION EN NORMANDIE]. Pièce signée (seing manuel et sceau en cire rouge) par Colart de Bruneval (2), écuyer et émissaire au service du Dauphin, le futur Charles VII. In-4° oblong sur vélin. 11 janvier 1418. En avril 1417, Charles prend le titre de Dauphin. Avec l’aide des Armagnacs, il fait exiler sa mère à Tours, la reine Isabeau de Bavière. Quatre mois plus tard, en août, Henri V débarque en Normandie et conquiert la province. De son « siège devant Tours », le dauphin Charles envoie son émissaire Colart de Bruneval en Normandie pour l’informer de la situation. Celui-ci reçoit une rétribution de 80 livres tournois du receveur général de toutes les finances tant en langue d’oil qu’en langue d’oc par « ordonnance de monseigneur le Régent du royaume, Daulphin de Viennois (…) par ses lettres données le 30e jour de décembre l’an passé, m’avoit autorisées et ordonnées pour moy aider et supporter les fraiz missions et despens qu’il m’a convenu et conviendra faire, tant pour estre venu d’Arqués et aulcunes autres places du pais de Normandie estant en l’obéissance du Roy et de mondit seigneur le Régent, par devers mondit seigneur en son siège devant Tours, luy dire et rapporter aulcunes choses touchant Testât et garde des dictes places de par les chevaliers et escuiers estant en icelles, comme pour mon retour près d’eulx leur rapporter la response de mondit seigneur (…) ».
4. [Louis, DUC DE GUYENNE]. PS. par Bernon du Pont, écuyer (seing manuel). Parchemin oblong. 31 juillet 1415. Bernon du Pont confesse avoir reçu du trésorier et receveur général des finances du duc de Guyenne, la somme de50 livres tournois en déduction des 200 fl. qu’il lui devait « pour certaines causes et considérations (…) ». (Louis, duc de Guyenne (1397/1415), fils du roi Charles VI, dauphin de Viennois, frère de Charles VII}.
5. [CHARLES D’ESPAGNE / ANGOUMOIS]. Charte sur vélin avec fragment de cire rouge. 6 décembre 1353. Adenet de Mante, écuyer, confesse avoir reçu de Jacques Lempereur (3), trésorier des guerres du roi « pour les gaiges de moy seul desservis en ceste présente guerre d’Angoumois depuis le 3e jour de novembre 1353 jusqu’au 6e jour de décembre, soubz le gouvernement de monseigneur Charles d’Espaigne conte d’Angoulême, connestable de France, lieutenant dudit seigneur es pais de Xainctonge et d’Angoumois et pour mon retour », la somme de 14 livres et 5 sols tournois. (Charles de Castille d’Espagne (mort en 1354), comte d’Angoulême, connétable de France (1350)
6. JEHAN DE CONDE / GASCOGNE. PS. sur vélin par Jehan de Condé (seing manuel). Agen, 15 mars 1343. « Nostre sire le Roi (Philippe VI) est tenu à Guillaume Malescu, escuier, en la somme de neuf livres, dix neuf sols et six deniers tournois pour tout le dénombrement des gaiges de luy et des gens d’armes de sa compaignie desservis en ceste présente guerre de Gascogne souz le gouvernement de mons. de Beauvais, lieutenant du roy nostre dit seigneur es dictes parties de Gascoigne (…) »
7. [ENGUERRAND DE COUCY / CHAMPAGNE]. Charte en son nom, scellée par son sceau en cire rouge. Enguerrand de Coucy « comte de Soissons, lieutenant du roy mess, et capitaine général sur le fait de la guerre en la province de Reims » confesse avoir reçu la somme de 1000 francs d’or du receveur général « de l’aide qui nagaires a eu cours pour le dit fait en ladite province », somme qu’il lui était due « pour nostre estât du mois de février à cause de mil frans qui ordonnés nous ont esté par ledit seigneur prendre et avoir chascun mois tant que nous serons audit service (…) ». (En ce mois de mars 1387, le roi Charles VI vient lui rendre visite à Coucy, le nomme à cet occasion grand bouteiller et lui concède deux foires annuelles) (4)
Sources : Catalogue
Notes:
(1) En 1388, Nicolas Paynel, seigneur de Briqueville, obtint du roi Charles VI le droit de relever son château, et il en rebâtit les tours. Il était fils de Foulques Paynel, troisième du nom, et d’Agnes de Chanteloup. Il épousa vers 1393 Jacqueline de Varenne, veuve de Raoul Tesson, seigneur du Grippon. Leur fils Jean, seigneur de Briqueville, fut père de Guillaume dont le fils Jacques se maria en 1465, et fut père d’un autre Jacques dont le fils aîné, seigneur de Briqueville, marié à Jeanne du Mesnildot, mourut sans postérité. Nicolas Paynel, qui était seigneur de Briqueville en 1418, resta fidèle à la France. Henri V confisqua ses terres et son château, qu’il donna au comte de Huntingdon. Par un mariage dans la famille Paynel , la seigneurie de Briqueville passa aux de Piennes qui la vendirent, en 1473, à Elisabeth de Montboucher, veuve de Jean de Montgommery. Son fils Jean de Montgommery la possédait en 1491. Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, 1825, p. 281-282. Il fut un des premiers compagnons de Du Guesclin.
(2) Peut-être Nicolas de Bruneval, échanson du roi, et en 1416 grand fauconnier de France, fut aussi écuyer-tranchant du duc d’Orléans : en 1406 il enlevait Marie de Kais, riche orpheline, qu’il épousa ; poursuivi pour rapt en 1407, il obtint sa grâce en 1412 et mourut en 1418. Oeuvres inédites d’Eustache Deschamps, II, Paris, 1848, p. 152.
(3) Jacques Lempereur, trésorier des guerres de 1351 à 1360, général des aides, issu d’une famille d’orfèvres et de changeurs parisiens. Lucie Fossier, Anne Terroine, Chartes et documents de l’abbaye de Saint-Magloire, III, Paris, 1976, p. 611 et n. 1. Institué, le 10 mai 1376, maître enquêteur des eaux & forêts. Créé maître des eaux & forêts de Champagne & de Brie le 12 juillet de la même année, il fut élevé, en 1381, à la charge de maître enquêteur des forêts & garennes du roi par tout le royaume, fonctions qu’il exerça encore en 1386 et 1387. Histoire généalogique & chronologique de la Maison roi de France, t. VIII, p. 876.
(4) « Roy ne suis, ne prince, ne duc, ne comte aussy : je suis le sire de Coucy » Sur Enguerrand VII de Coucy (1339 – 1397) [Lien]

Paris. Vente Béres du 18 décembre. Drouot Pierre Bergé
Lot 366. Heures à l’usage de Paris. Impression de Gering et Rembolt pour Simon Vostre. 8 septembre 1498. Exemplaire de Charles-Louis de Bourbon.
Catalogue en ligne sur le site Bibliorare [En ligne]