1 Déc 2008
Jean-Luc Deuffic

Roman de la Rose : Impressions Petit et Lotrian

Vente du 4 décembre 2008 : Tajan / Paris
Lot 37– Guillaume de LORRIS et Jehan de MEUNG
Le rommant de la rose Imprime a Paris. Paris, J. Petit, [1493/1497]. Petit in-folio.
Au colophon : [Cest fin du rommant de la rose// Ou lart damours est toute enclose]
Reliure en plein maroquin rouge, dos à nerfs richement orné, mosaïqué de roses en médaillon entre les nerfs, médaillons répétés en encadrement sur les plats avec un décor criblé et au petit fer, doublé de maroquin rouge avec semis de roses dorées dans un encadrement de roulettes, double filet, pointillé, filet. Tr. dorées finement ciselées sur marbrure. Double filet sur les coupes. Etui en maroq. rouge. (Lortic)
142 f. à 42/44 lignes.
Sig. : a8, b-g6, h8, i-z6.
2 colonnes imprimées en batarde française.Marque de Jean-Petit dans un encadrement de quatre bois différents.
Seule la mention de titre est imprimé en caractères gothiques.
87 figures, à savoir 80 + 7 répét. de la largeur d’une col., avec bois final (Jeune fille assise sur une haute stalle avec phylactère Jehan de meun). Edition partagée, sans doute imprimée par Le Petit Laurens en 142 f., avec variantes: à la marque de J. Petit (au titre dans un encadrement de 4 bordures différentes = type A, Paris, Londres) ou à celle de Vérard (type B, Paris, vélin); voire sans aucune marque (type C, New-York,Oxford). Titre de petites dimensions, sans lettrine L.
P. de titre : greffe de papier sur un tiers de la p. en bordure ext. n’affectant pas la marque d’imprimeur, fente sur 3 cm sans perte de papier sur la p. de t. S3 : petite restauration dans le texte affectant trois mots. A8 : Petite restauration dans la marge en bordure sur 1 mm de large sur 10 cm de haut. D3 : correction à la ligne 23 “demeure” au lieu de “me dure”. D4: lignes 12, 13, 14, et 15 soulignées à l’encre avec une annotation à la ligne 15. F: lignes 17, 18 et 19 soulignées à l’encre. G4 : ligne 26 soulignée avec annotation. G6: ligne 26 soulignée avec annotation. H5 r°: à la ligne 19 le mot “passer” est biffé et remplacé par “plasser”, H5 v°: rectifications à la 6e, 8e 18e et 23e ligne, 1ère col., et à la 14e ligne. 2e col. H6 : rectification ligne 31. H8 r° 2e col. et au v° 2e col. : rectifications. F : tache en bordure. I2 1ère col. : annotations. K2 v°: annotations. L3: rectification. M6 1ère col. : rectification. Nv°: rectification. O5 : annotation. P3: annotation. P4 et P5: rectification. S: rectification. S2 : rectification. Dernier f. 142 vraisemblablement giloté.
Ex-libris de Robert Hoe et John Whipple Froththingham
Ex. lavé et parfaitement établi par Lortic.
[Bechtel, G-370. Brunet III-1172]

Lot 39
Sensuyt le rommant de la Rose: aultrement dit le songe vergier. Nouvellement imprime A. Paris. XXX. On les vend a Paris en la rue neufve nostre Dame a lenseigne de lescu de France. Au colophon : ‘Cy finist le rommant de la rose : nouvellement imprime a Paris pour Alain Lotrian demourant en la rue neufve nostre Dame a lenseigne de lescu de france.’
S.d., [1528]. Petit in-4. Maroquin vert signé, médaillon de feuillage encerclant une rose au centre des plats, dos à nerfs orné de quatre roses en fleurons, coupes filetées, dentelle intérieure, tr. dorées sur marbrure (Trautz-Bauzonnet).
142 f. Sig. : a8 b-k4 l8 m-p4 q8 r-z4 a4 A-C4 D8 E4 (f. E ch. D) F8. .Hauteur de page : 182 mm. Edition imprimée en bâtarde française à 2 col. de 41 l., sans titre courant; 2 fig. gr. sur bois, dont une, au titre, d’inspiration nouvelle, copiée des Gesta Romanorum, et une au v°, (imitée de la Marche, 1488), 3 vignettes in-texte. ‘Dernière édition du texte avant sa révison par Marot, qui reprend celle de Jehannot, 1521.’ (Bechtel, G-380) Petit manque de papier angulaire sans atteinte au texte au f. a4. Ex-libris Robert Hoe et John Whipple Frothingham. [Brunet, III, 1173-1174; Tchémerzine, IV, 226; Graesse, IV, 262; The library of Robert Hoe, I, 2080; Guiy Bechtel G-380].
Catalogue en ligne

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29 Nov 2008
Jean-Luc Deuffic

Copistes, libraires et enlumineurs bretons du Moyen Age

A présent en ligne, une liste (provisoire) des artisans bretons du livre manuscrit au Moyen Age (XIV/XVe s.)
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28 Nov 2008
Jean-Luc Deuffic

Bréviaire à l’usage de Paris

Manuscrits et livres rares Pas loin de 3 M€ frais compris – 2 933 283 € très exactement – étaient totalisés par cette vente où brillaient plus particulièrement les manuscrits. Le bréviaire du début du XIVe siècle dont une page est reproduite pulvérisait littéralement, à 1 470 000 €, son estimation. Il intègre une collection européenne. À résultat exceptionnel, manuscrit exceptionnel, notre bréviaire se caractérisant par une iconographie aussi riche en nombre qu’en qualité. Pour les chiffres : une grande miniature figurant en sept tableautins Dieu-le-Père et les six jours de la Création, 114 grandes lettrines historiées qui constituent de véritables miniatures, 3 500 autres lettrines non-historiées, plus de 1 500 rinceaux, certains agrémentés d’animaux réels ou fantastiques, et de nombreuses toutes petites miniatures à l’or qui ponctuent principalement les 65 premiers feuillets. Pour la qualité, l’ensemble de ce travail est indubitablement l’oeuvre d’un grand maître, non-authentifié, qui a pris la liberté de ne pas circonscrire ses scènes dans la stricte limite des lettrines, mais a permis à ses personnages de sortir, ici une main, là un pied, la plus spectaculaire étant une scène d’écartèlement où un des chevaux émerge franchement de la lettre. Les tableaux sont décrits de manière vivante, avec des visages caractérisés. Côté iconographie, on remarque, entre autres, une rare représentation de la Couronne d’épines tenue par deux anges, et un Saint Louis, canonisé en 1297, donc très peu de temps avant l’exécution du bréviaire. Le premier numéro de la vente donnait le ton, puisqu’il fusait à 450 000 € sur une estimation haute de 50 000. Il s’agit d’un manuscrit de la fin du XIe siècle, un lectionnaire temporal et sanctoral à l’usage d’une église saxonne ou anglo-saxonne. Ce Liber epistolarum compte 134 feuillets de parchemin calligraphiés ornés de 350 lettrines dorées, argentées ou peintes à l’encre rouge ou bleue sur fond bichrome, et 16 très grandes lettrines, certaines étant continuées par un titre sur fond argent. La première partie est constituée par un lectionnaire commençant par la Nativité et se poursuivant tout au long de l’année liturgique. La seconde partie est un bréviaire des saints où la présence de saints anglo-saxons permet de donner l’origine de ce manuscrit. L’écriture gothique primitive de petit module est également typique des ateliers anglo-saxons. La reliure du XVe siècle en veau sur ais estampé à froid est allemande. Mardi 18 novembre, salle 9 – Drouot-Richelieu. Thierry de Maigret SVV. M. de Broglie.  Sources : Gazette de l’Hôtel Drouot

27 Nov 2008
Jean-Luc Deuffic

HEURES à l’usage de Reims : « The Master of Walters 219 »

La vente publique d’objets d’art du 1er décembre à Drouot (Rieunier & Associés ; expert : Chistian GALANTARIS) propose (lot 134) un magnifique Livre d’heures à l’usage de Reims. Ce superbe manuscrit fut en grande partie enluminé par le Maître du Walters 219, artiste responsable des scènes de la Nativité, de l’Adoration des mages, de la Présentation au Temple, de la Fuite en Egypte et de la majorité des suffrages à l’exception des derniers. Cet enlumineur d’origine lombarde, doit son appellation au manuscrit de Baltimore peint aux armes de Nicolas Bouesseau et de sa femme Guillemette Jacquerou (L.M.C. Randall, Medieval and Renaissance Manuscripts in the Walters Art Gallery, vol. 1, France 875-1420, Baltimore, Londres, 1989, cat. 100, fig. 189-190). On reconnaît ses rochers étagés et abruptes communs aux Heures à l’usage de Châlons-sur-Marne conservées à la Bibliothèque de Carpentras, Bibliothèque Inguebertine ms. 52 (Fr. Avril, M. Hermant, Fr. Bibolet, Très Riches heures de Champagne. L’enluminure en Champagne à la fin du Moyen Age, Paris, 2007, fig. 55-56 et cat. 9).
Seize feuillets de peau de vélin reliés au début et à la fin ont servi de livre de raison à plusieurs familles du XVe au XVIIIe siècle. Parmi les noms cités on relève sur plusieurs générations celui de la famille de Jouffroy d’Abbans (porté par l’inventeur du bateau à vapeur).
Le fief d’Abbans ne fut pas l’apanage d’une quelconque noblesse. Les sires d’Abbans avaient leur sépulture en la cathédrale Saint-Etienne de Besançon à côté de celles des grands barons de Franche-Comté. La famille d’Abbans s’est éteinte dans la lignée des sires des Joux de Châtel-Vilain, et celle-ci s’acheva à son tour dans celle des Jouffroy lorsqu’en 1484 Jacques de Jouffroy épousa Anne de Joux qui lui apportait en dot le manoir d’Abbans. Les Jouffroy font remonter leur origine à un certain Jofroy, seigneur de Ria en Cerdagne espagnole. L’époque précise où ils vinrent se fixer en Franche-Comté est inconnue. Les princes de Châlon donnèrent aux Jofroy la terre de Bletterans. En 1450, Perrin Joffroy \ »noble homme, écuyer\ », cogouverneur de Besançon fut inhumé dans la chapelle des Cordeliers. De son fils Pâris, descendent toutes les branches de cette maison. Le fils de Pâris, Jacques de Jouffroy devint le fondateur de la branches d’Abbans, par son mariage avec Anne de Joux en 1484. Les Jouffroy d’Abbans, comme leurs ancêtres, continuèrent à servir dans les milices franc-comtoises d’abord, puis dans les armées du Roi lorsque la province fut réunie à la France.

Manuscrit à peintures sur peau de vélin. Chalons en Champagne, vers 1410-1415 ; in-4° de 164 f. le 77e blanc (212 x 146 mm), écriture textura aux encres noire et rouge, bleue et or pour le calendrier, réglure à l’encre rouge ; justification du calendrier 87 x 58 mm et 17 longues lignes ; justification du texte 87 x 58 mm et 15 longues lignes ; lacune de 3 feuillets : après le f. 12, au péricope de saint Jean ; après le f. 19 aux heures de la Vierge ; après le f. 161 au suffrage de saint Martin, reliure de 1820 environ maroquin bleu nuit avec, sur les plats, décor doré et à froid dit « à la cathédrale », dos à quatre nerfs orné de motifs dorés et à froid, dentelle intérieure et tranches dorées (reliure attribuable à Joseph Thouvenin).

. Calendrier en français. Au 4 septembre, saint Godegranc évêque de Metz (f. 1-12)
Péricopes des évangiles des saints Jean, Luc, Mathieu et Marc (lacune d’une peinture au péricope de saint Jean) (f. 13-18)
Heures de la Vierge à l’usage de Reims (lacune d’une peinture à matines) (f. 19-64r)
Les 15 joies de la Vierge : « Douce Dame de Miséricorde » (f. 64v-69)
« Les VII requestes de Nostre Seigneur : Doulx Dieu sainte Trinité » suivi de « Biau sire Dieu je vous requier conseil … » (f. 70-73r)
« Obsecro te » au masculin (f. 73v-76r)
Feuillet 77, blanc, sur lequel on lit seulement : « L’honneur conduit d’Aban 1613 »
Psaumes de la Pénitence suivis des litanies avec saint Loup évêque de Troyes, saint Baldrice confesseur de Reims, saint Godo abbé de Troyes, saint Rémi évêque de Reims, saint Sinici évêque de Reims, saint Rigobert évêque de Reims, saint Basole confesseur de Reims (f. 78-94)
Office des morts à l’usage de Reims (f. 95-133)
Heures de la Croix et Heures du Saint-Esprit (f. 134-142)
Messe de Notre-Dame, « Salve sancta pacens, Libri sapiens » ; Péricopes de saint Luc ; « Missa dei s. Spiritu, Lectio actuum apostolorum » ; Péricope de saint Jean (f. 143-146)
Messe de la Croix (f. 147-148r)
Messe de Requiem (f. 148v-150r)
Suffrages des saints Michel, Pierre et Paul, Jean Baptiste, des apôtres, des saints Christophe, Denis, Laurent, Sébastien, Nicaise, Catherine, des martyrs de sainte Marguerite, de tous les saints. « Oraisons a dire devant le corps de Ihesu Christ : Domine Ihesu Christe qui hanc sacratissimam carnem (f. 150v-164)


Catalogue en ligne (flash)  avec plusieurs images :
Rieunier & Associés
E-mail – rieunier-associes@wanadoo.fr
Tel. 01 47 70 32 32

The Walters Art Museum