PECIA Le livre et l’écrit : Brepols Publishers
PECIA LE LIVRE ET L’ECRIT à la une du site de Brepols Publishers …
The Old Testament in Medieval Manuscript Illumination : exposition au Getty Center
\ »The Old Testament (the Hebrew Bible modified and reordered for Christian use) served as one of the richest sources for narrative art in the Middle Ages. It provided familiar stories–such as those of the Creation of the World and Noah’s Ark–and held up heroes such as David and Solomon for emulation.
Medieval readers turned to the Old Testament not only for inspiration and moral guidance, but also as a source of entertaining tales and historical information. This exhibition features illustrations of the Old Testament in a wide variety of books, including: Bibles, private devotional manuscripts, books for the mass, and world histories…\ »
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1er juin -8 août 2010. Getty Center [ Link ] Site incontournable …
Les Oratoriens de Nantes : épaves d’une riche bibliothèque …
Les Oratoriens furent introduits à Nantes en 1617, l’évêque Charles de Bourgneuf de Cucé (1598-1617) (1) leur octroyant alors le prieuré vannetais des Montagnes, l’Ile-Saint-Michel dépendant de Sainte-Croix de Quimperlé. Le prélat, qui mourut cette même année, le 17 août, leur légua « par testament sa librairie estimée à 10000 francs où il y a de très bons livres, couverts seulement de parchemin, sans papier collé, pour empescher dit-on, que les rats n’appètent à les ronger » (2).
Par un accord du 1er mars 1753 entre la municipalité de Nantes et les Oratoriens, la congrégation ouvrit ses collections (plus de 10.000 volumes) au public.
De cette riche bibliothèque subsistent quelques belles « épaves » à la Bibliothèque municipale de Nantes. Le manuscrit 8 constitue le second tome d’un magnifique exemplaire de la Cité de Dieu enluminé par Maître François, – puis par son principal collaborateur, Jacques de Besançon -, commandité par le célèbre bibliophile Jacques d’Armagnac (1433-1477) et continué pour Philippe de Commines (1447-1511), conseiller du roi (3). Le premier volume se trouve à La Haye, au Musée Meermano-Westreenen (ms 10 A 11). Voir quelques reproductions à cette adresse [En ligne]
Le volume de Nantes a été numérisé entièrement [ En ligne ]
Parmi les autres manuscrits de la collection des Oratoriens conservés à la BM de Nantes, citons : Pontifical de Noyon (ms 24, XVe s.); Bréviaire de Nantes (ms 25, XVe s.), Digestum novum (84, XIVe s.) ; Caton (ms 109, XVe s.) ; Traité de morale dédié à Guillaume Gouffier (ms 207, XVIe s. ) ; Traité d’arithmétique (456, XVe s.), etc …
Se trouve également à la British Library, Harley 6259 [ En ligne ], un exemplaire du traité de Charles de Viry (?) dédié au duc de Savoie Charles III (1486-1553), portant l’ex libris nantais :
(C) British Library
Ci-dessous exlibris des Oratoriens de Nantes, Oratorii Nannetensis, sur une édition de Josse Bade de [1554]
Badius Ascensius, Jodocus. Navis stultifera d. Sebastiani Brant : verum humanae vitae speculum / Iacobo Lochero interprete Exlibris: « Charles-Louis Frossard, de Nimes pasteur de l’église réformée de France archiviste du synode général. » UB Basel AN 129 : http://www.ub.unibas.ch/spez/poeba/poeba-002827822.htm
Oratorians first came to Nantes in 1617. The bishop Charles de Bourgneuf de Cucé (1598-1617) (1) granted them the Vannes priory Montagnes, on the Ile Saint-Michel, which belonged to Sainte-Croix de Quimperlé. The bishop, who died the 17th August that same year, left them in his will ‘his library estimated at 10000 francs which consisted of very good books, only covered in parchment, without glued paper, as it is said that in this way the rats will not gnaw them’ (2).
Of this rich library some lovely ‘wrecks’ survive at the Bibliothèque municipale de Nantes. Manuscript 8 consists of the second volume of a magnificent example of the Cité de Dieu illuminated by Maître François, – then by his principal collaborator, Jacques de Besançon -, commissioned by the famous collector Jacques d’Armagnac (1433-1477) and continued for Philippe de Commines (1447-1511), king’s counsellor (3). The first volume is in the Hague, at the Meermano-Westreenen Museum (ms 10 A 11). Some reproductions can be seen here [link]. The volume in Nantes has been digitised in its entirety [link].
Other manuscripts of note from the Oratorian collection in Nantes include the Noyon Pontifical (ms 24, 15th cent.), the Nantes Breviary (ms 25, 15th cent.), Digestum novum (84, 14th cent.), Cato (ms 109, 15th cent.), a morality treaty dedicated to Guillaume Gouffier (ms 207, 16th cent.), an arithmetic treaty (456, 15th cent.), and many more.
Also, British Library, Harley 6259 [link], is an example of a treaty by Charles de Viry (?) dedicated to the duke of Savoy Charles III (1486-1553), which has an ex libris from Nantes.
Notes
(1) « Il fut transféré du siège épiscopal de Saint-Malo à celui de Nantes, le 31 août 1598, en vertu de la permutation qu’il avait faite, deux ans auparavant, avec Jean du Bec, nommé à l’évèché de Nantes, après la translation de son oncle Philippe au siège de Reims. Il assista aux Etats tenus à Rennes en 1598 et en 1604. Député en cour pour la même compagnie, il mourut à Chartres le 17 juillet 1617, et fut inhumé à Saint Pierre-en-Vallée. Guillaume Le Gouverneur, évêque de Saint-Malo, parle fort avantageusement de Charles de Bourgneuf dans la préface de son Rituel, imprimé en 1617, et nous le représente comme une des grandes lumières du clergé de France. (D. Morice, Catal. des Evêques). Le Catalogue des Evéques de Bretagne, placé a la suite de la Vie des Saints d’Albert de Morlaix, nous apprend que le même prélat était \ »homme docte et de vie sainte et austère…. Il a fait faire, ajoute-t-il, les jardins du manoir (épiscopal) de Chasseil et le petit chastelet qui se void, pour s’y retirer et y faire ses exercices spirituels ; donna aux Pères de l’Oratoire, établis à Nantes au collège de Saint-Clément, l’an 1617, sa librairie, estimée dix mille francs et à son église cathédrale, deux tentes de tapisserie, pour orner le choeur et la nef aux festes solemnelles, et toute l’argenterie qui sert à l’autel les grandes festes de l’année. » Enfin Guy Leborgne ne craint pas de dire qu’au jugement de tout le monde le prélat nantais a été l’un des plus grands de son siècle en piété et en doctrine. Ces divers témoignages de science, de vertu et de libéralité, doivent faire considérer comme calomnieuses quelques accusations de simonie portées contre Charles de Bourgneuf, par l’abbé Travers, janséniste intolérant , dans sa prétendue Histoire des Evêques de Nantes, ouvrage qui n’est autre chose qu’un indigeste amas de matériaux, utiles sans doute, mais rangés sans ordre et sans critique. » (P. Levot, Biographie bretonne, I, 171)
(2) Dubuisson-Aubenay, Itinéraire de Bretagne en 1636, éd. 2001, II, p. 214.
(3) F. Avril & N. Reynaud, Les manuscrits à peintures, p. 52.
Bibliothèque municipale de Nantes [ Lien ]
Sources :
– Établissement à Nantes des Pères de l’Oratoire. 17 novembre 1617 (Nantes, Archives municipales, BB 28)
– Établissement de la Bibliothèque publique ; délibérations à ce sujet ; nomination du R. P. Giraud, prêtre de l’Oratoire, ancien supérieur de la Maison de Nantes, comme premier bibliothécaire ; règlement, 1, 13 et 18 avril 1753 (Nantes, Archives municipales BB 93)
– Bibliothèque publique. Art. 439, à M. Jérôme Giraud, prêtre, ancien supérieur de la maison de l’Oratoire de Nantes, choisi et nommé pour premier bibliothécaire de la Bibliothèque publique, établie dans la maison de l’Oratoire, 1,600l pour deux années de sa pension et entretien d’un garçon, dont 500l pour le bibliothécaire et 300l pour le garçon. (Nantes, Archives municipales, CC 222)
– (1722) : » pour le sr Lelievre de Valoris, supérieur de l’Oratoire, 2 caisses de livres…, 2 boîtes de remèdes … » (Nantes, AM GG 781)
« Cest le liure de Euen Buzhic » (ms London, BL Harley 6508)
The manuscript British Library, Harley 6508, is an example of Wace’s famous Roman de Brut, a octosyllabic chronicle telling the history of England from he fall of Troy to around the middle of the 12th century, essentially based on Geoffroy of Monmouth’s Historia britonnum. This manuscript, copied in the 14th century, consists of 99 parchment folios. The text, in two columns of 33/43 lines and red initials, begins :
Le manuscrit de la British Library, Harley 6508, est un exemplaire du fameux Roman de Brut, de Wace, une chronique en vers octosyllabiques retraçant l’histoire de l’Angleterre depuis la chute de Troie jusque vers le milieu du XIIe siècle, basée essentiellement sur l’Historia britonnum de Geoffroy de Monmouth. Le manuscrit en question, copié au XIVe siècle, comprend 99 folios de parchemin. Le texte, sur deux colonnes de 33/43 lignes et initiales en rouge, débute :
« Qvi veut oir et veut sauer
De roi en roi et de heir en heir
Qui cil furent et dont il vindrent
Qui engleterre primes tindrent
Quels rois iot en ordre eu
Et qui en ceis et qui puis fu
Mestre gazce la translate
Qui en conte la uerite
Si comme le liure le deuise ».
And ends / Et se termine :
« Ci fault les gestes de bretons
Et la lignee des barons
Qui de lignage bruti vindrent
Qui engleterre longues tindrent
Puis que escript (sic) incarnacion
Print por nostre redempcion
Mil. et C. L. V. anz
Fist maestre gace cest romans »
« Explicit liber bruty » (f. 99).
On the last folio (99v) a 15th century hand has written / Sur le dernier folio (99v) une main du XVe siècle à inscrit :
« Cest le liure de Euen Buzhic ».
Above, there are several notes / Au dessus, plusieurs notes :
1) « Infantem nudum cum te natura creavit » forms the first part of Cato’s Distich I, XXI, which should end ‘Paupertatis honus pacienterferre memento’ / forme la première partie du distique I, XXI, de Caton, lequel doit s’achèver par « Paupertatis honus pacienter ferre memento ».
2) « Tant vault amour come argent dure
Qant argent fault amour nest nulle »
Part of the ‘dis des philosophes’, which is attributed to Juvénal. The end should read : / Fait partie des « dis des philosophes », celui-ci attribué à Juvénal. La fin doit être :
« Qui le sien despent folement,
Il n’est amé de nulle gent ».
3) « Cantate domino canticum nouum laus eius
in eclesia sanctorum letetur israel in eo qui
Deo gracias amen ».
The beginning of psalm 149, which ends: / Il s’agit du début du psaume 149, qui doit se terminer par :/ « fecit eum, et filii Sion exsultent in rege suo ».
Nous avons identifié le possesseur de ce manuscrit comme étant Even Buzic, un petit noble breton de Cornouaille, inscrit au nécrologe de l’abbaye Notre-Dame de Daoulas (OSA, chanoines réguliers de Saint-Augustin), pour laquelle il fit une importante fondation. En fait, deux membres des Buzic (de gueules a six annelets d’argent) portèrent le prénom \ »Even\ ». Le premier, décédé le 2 juin 1404, fut receveur de Brest, et leva fouage en pays de Léon en 1382 ; l’autre, mort vers 1435, épousa Marguerite du Mur.
We have identified the owner of this manuscript as being Even Buzic, a member of the Breton lesser nobility in Cornouaille, whose death is listed in the Augustinian abbey of Notre-Dame de Daoulas, to which he made an considerable donation. In fact, two members of the Buzic family (de gueules a six annelets d’argent) had the first name ‘Even’. The first, who died 2nd June 1404, was a tax collector in Brest, and raised the ‘focagium’ (hearth tax) in Léon in 1382. The second, who died around 1435, was married to Marguerite du Mur.
Ce manuscrit du Roman de Brut témoigne de la culture livresque des petits seigneurs dont on a trop souvent dédaigné l’importance.
The manuscript of the Roman de Brut is a witness of the book culture of the minor nobility, the importance of which is all too often
underrated.
Armes des Buzic
Liens en relation :
Le Brut d’Engleterre, manuscrit Paris BnF Fr. 1454 [En ligne sur Gallica]
La page d’Hervé Torchet sur les Buzic [En ligne] – Sur Tudchentil [En ligne]
Biblio :
H.L.D. Ward, Catalogue of Romances in the department of manuscripts in the British Museum, I, 1883, p. 263 (donne Enon à la place d’Euen)
Wace, Le Roman de Brut, édité par Ivor Arnold, 2 vol., 1938-1940, Firmin-Didot, Paris, (SATF)
Jean-Luc Deuffic, \ »Les documents nécrologiques de l’abbaye Notre-Dame de Daoulas\ », dans Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 106, 1978, p. 83-102; 107, 1979, p. 103-147.
Sur la famille des Buzic, sr de Kerdaoulas, Keredec, Lespervez, Kergoet, voir Comte de Rosmorduc, La noblesse de Bretagne devant la Chambre de la Réformation, 1668-1671, 1896.