Richard de Saint-Victor
La vente publique de Lyon, du 4 juin 2009, propose exceptionnellement un manuscrit du De Trinitate de Richard de Saint-Victor, dont voici la notice du catalogue :
187. RICHARD DE SAINT-VICTOR (vers 1110 / 1173), mystique, prieur de l’Abbaye de Saint-Victor de Paris. De Trinitate. Manuscrit en latin du XVe siècle, à l’encre brune, lettres capitales à l’encre rouge, 146 pages. Un volume in-8 (20,5 x 14 cm) relié au XIXe siècle en ½ basane à coin, dos à nerfs, (erreur sur la pièce de titre).
Manuscrit sur papier en parfait état de fraîcheur, avec glose de l’époque en marge. Ex-libris Ed. M. Mahé. 10.000 / 15.000 €
Précieux manuscrit complet de ses six livres, chacun introduit par une table des matières. De ce texte diffusé dans toute l’Europe au Moyen-âge, il ne subsiste qu’une cinquantaine d’exemplaires, tous dans les bibliothèques européennes, dont un seul du XVe siècle en France, celui du scriptorium de l’abbaye de Saint-Victor elle-même, écrit pour le prieur Henri Le Boullenger. On peut le classer dans la famille des \ »non-victorins\ » c’est à dire qu’il ne dérive pas de l’archétype manuscrit 769 de la Mazarine.
Originaire d’Écosse ou d’Irlande, Richard dut entrer durant la première moitié du XIIe siècle chez les chanoines réguliers de l’abbaye Saint-Victor de Paris, dont il devint par la suite sous-prieur puis prieur (1162-1173) Avec Hugues de Saint-Victor, il est une des figures les plus représentatives de la célèbre école attachée à ce monastère. Comme beaucoup de Victorins, Richard s’intéresse aux disciplines les plus variées. Un ouvrage d’introduction à l’étude des sciences sacrées, auquel il a donné le titre de Liber exceptionum, témoigne de son goût pour les arts libéraux, la philosophie, la géographie et l’histoire. Mais Richard s’occupe davantage encore d’exégèse, et il a laissé un certain nombre de commentaires bibliques, dans lesquels il met en oeuvre des méthodes d’interprétation inspirées de celles de Hugues. Richard est aussi un théologien apprécié et souvent consulté par ses contemporains. Son ouvrage le plus célèbre, dans ce domaine, est son traité De la Trinité (De Trinitate), qui a pour objet de conduire son lecteur à une véritable intelligence du mystère, fondée elle-même sur une dialectique de l’amour réciproque et ordonné (ordo caritatis), aussi hardie qu’originale.
Voir la thèse de J. Ribaillier, Richard de Saint-Victor, De Trinitate. Paris, Librairie philosophique J. Vrin, 1958, 271 p. avec description et recensement de tous les manuscrits connus.
De la Trinité, Texte latin, introduction, traduction et notes de Gaston Salet – Éd. du Cerf, 1959, 544 p.
Rudolf Goy, Die handschriftliche Überlieferung der Werke Richards von St. Victor im Mittelalter, Turnhout, Brepol, 2005.
Catalogue en ligne sur le site Bibliorare (format pdf) [lien]
A noter à cette vente quelques pièces originales des XIII/XIVe s., dont une de 1262 (lot 206) concerne l’église d’Apt.
Le lot 208 : 4 pièces signées sur vélin par François Chantepine, receveur général des aides de la guerre, et par Jehan Lemire, conseiller. Paris, 1376-1378. Quatre quittances pour les sommes versées par la ville et châtellenie de Mantes des mains de Robert de Maule receveur des aides à Mantes, sommes reçues par le premier écuyer du roi Charles V.
Archives bretonnes à l’encan …
Le 28 avril se déroule à Saint-Brieuc (Guichard / Juillan) une vente de livres et de documents historiques dont certains d’un grand intérêt pour l’Histoire bretonne.
Dans les archives dispersées signalons par exemple les nn:
56. Affaire de saint-Paul / du Bois de la Motte. 1453. Enquête de la cour de Rennes pour le sieur du Bouays-La Motte vers le sieur de Sainct-Pou(l) touchant les prééminences de la paroisse de Plouer. 2 documents.
1455 et 1457. Enquête de la cour de Rennes sur le même sujet. 4 documents. Rédigé par un officier de justice de Beaulieu.
96. Du Garzpern de Kergroix, en Plougonven. Généalogie manuscrite sur papier. 35 x 45 cm, établie depuis Guyon du Garzpern avec leurs alliances avec les familles de Coëtquis, de Lesormel, de la Tour, Jourdain de Kermerzit, de Kermeno, Le Gonidec, du Groesquer, de Gennes. Arrêt de noblesse de messieurs du Garzpern. 52 p. in-40 datée de 1669.
103. Ensemble de pièces (depuis 1509) concernant la famille Le Court de la Villethassetz, Manoir de la Rougerais en Trigavou. Rassemblé par Frédéric Le Court de la Villethassetz, procureur du roi à Fougères et auteur de L’Alexandriade.
108. Mandement de François II, duc de Bretagne \ »pour faire payer Guillaume de Beaumanoir seigneur du bois de la Motte\ » une rente \ »luy due par le domaine de Dinan\ » 22 juin 1463.
109. Mandement du duc de Bretagne. sur le même sujet. 1485. Concerne Ysabeau de Malestroit, veuve de Guillaume de Beaumanoir. Du secrétaire Jacques Bouchart, frère de l’historien.
Voir le catalogue en ligne sur le site Bibliorare.
Auction : Livres d’heures on Ebay
Sur Ebay, en ce moment, vente de Livres d’heures :
Manuscrit retiré de la vente ….
[Link]
BOOK OF HOURS, use of Rome, in Latin. ILLUMINATED MANUSCRIPT ON VELLUM [northern Italy, Ferrara, c. 1460] . 95 x 72 mm. FIVE 3-5 LINE ILLUMINATED INITIALS with leafy ornaments and extensions and marginal decoration; ONE 7 line HISTORIATED INITIAL with border.
[Link]
Bréviaire à l’usage de Paris
Manuscrits et livres rares Pas loin de 3 M€ frais compris – 2 933 283 € très exactement – étaient totalisés par cette vente où brillaient plus particulièrement les manuscrits. Le bréviaire du début du XIVe siècle dont une page est reproduite pulvérisait littéralement, à 1 470 000 €, son estimation. Il intègre une collection européenne. À résultat exceptionnel, manuscrit exceptionnel, notre bréviaire se caractérisant par une iconographie aussi riche en nombre qu’en qualité. Pour les chiffres : une grande miniature figurant en sept tableautins Dieu-le-Père et les six jours de la Création, 114 grandes lettrines historiées qui constituent de véritables miniatures, 3 500 autres lettrines non-historiées, plus de 1 500 rinceaux, certains agrémentés d’animaux réels ou fantastiques, et de nombreuses toutes petites miniatures à l’or qui ponctuent principalement les 65 premiers feuillets. Pour la qualité, l’ensemble de ce travail est indubitablement l’oeuvre d’un grand maître, non-authentifié, qui a pris la liberté de ne pas circonscrire ses scènes dans la stricte limite des lettrines, mais a permis à ses personnages de sortir, ici une main, là un pied, la plus spectaculaire étant une scène d’écartèlement où un des chevaux émerge franchement de la lettre. Les tableaux sont décrits de manière vivante, avec des visages caractérisés. Côté iconographie, on remarque, entre autres, une rare représentation de la Couronne d’épines tenue par deux anges, et un Saint Louis, canonisé en 1297, donc très peu de temps avant l’exécution du bréviaire. Le premier numéro de la vente donnait le ton, puisqu’il fusait à 450 000 € sur une estimation haute de 50 000. Il s’agit d’un manuscrit de la fin du XIe siècle, un lectionnaire temporal et sanctoral à l’usage d’une église saxonne ou anglo-saxonne. Ce Liber epistolarum compte 134 feuillets de parchemin calligraphiés ornés de 350 lettrines dorées, argentées ou peintes à l’encre rouge ou bleue sur fond bichrome, et 16 très grandes lettrines, certaines étant continuées par un titre sur fond argent. La première partie est constituée par un lectionnaire commençant par la Nativité et se poursuivant tout au long de l’année liturgique. La seconde partie est un bréviaire des saints où la présence de saints anglo-saxons permet de donner l’origine de ce manuscrit. L’écriture gothique primitive de petit module est également typique des ateliers anglo-saxons. La reliure du XVe siècle en veau sur ais estampé à froid est allemande. Mardi 18 novembre, salle 9 – Drouot-Richelieu. Thierry de Maigret SVV. M. de Broglie. Sources : Gazette de l’Hôtel Drouot