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12 Sep 2014
Jean-Luc Deuffic

ANNE DE BRETAGNE A RENNES

Si Anne de Bretagne est une figure incontournable de l’Histoire, on associe rarement son image à la ville de Rennes. Pourtant, elle y est venue à plusieurs reprises, pour des événements importants : son couronnement comme duchesse de Bretagne en 1489, son premier mariage avec Maximilien d’Autriche en 1490 et ses fiançailles avec Charles VIII en 1491.

Cinq cents ans après sa mort, redécouvrez ce chapitre de l’histoire de Rennes, avec la présentation exceptionnelle au musée de Bretagne de deux objets liés aux funérailles de la duchesse et un ensemble de rencontres dans toute la ville.

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\ » title=\ »000000000000000000000000000000000000_a_anne_r_2.jpg, sept. 2014\ » height=\ »646\ » width=\ »464\ »>

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BIBLIOTHEQUE RENNES METROPOLE

3 Sep 2013
Jean-Luc Deuffic

La renaissance des manuscrits médiévaux de Chartres

Vidéo :

La Bibliothèque municipale de Chartres, l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes, et la Bibliothèque nationale de France ont organisé ensemble la campagne de traitement et de numérisation des manuscrits médiévaux de Chartres. La mission a débuté en 2009, au centre technique de la BnF, basé à Bussy-Saint-Georges, et s’est achevée à l’automne 2012.
UNE NOUVELLE VIE POUR LES MANUSCRITS DE CHARTRES


Manuscrit Chartres 14, f. 2v
 (source : IRHT / BVMM)

LIENS UTILES

Catalogue des manuscrits des bibliothèques publique de France : Chartres (archive.org) ou sur le CCFR [en ligne]

De Lépinois / Merlet : Cartulaire de Notre-Dame de Chartres [tome I] [tome 2] [tome 3]

F. de Mély : Le trésor de Chartres [en ligne]

Abbé Clerval / Merley : Un manuscrit chartrain du XIe siècle : Fulbert, évêque de Chartres … (1893) [en ligne]

Guérard : Cartulaire de l’abbaye de Saint-Père de Chartres (1840) [tome I] [tome 2] Le livre des Miracles de Notre-Dame de Chartres écrit en vers, au XIIIe siècle (1855) [en ligne]

Sur les manuscrits de Chartres on consultera la BVMM (Bibliothèque virtuelle des manuscrits médiévaux) de l’IRHT (Institut de Recherche et d’Histoire des Textes) [en ligne] – la base INITIALE [en ligne] – la base ENLUMINURES [en ligne]

B. Bischoff, Katalog der festländischen Handschriften des neunten Jahrhunderts, I, Wiesbaden, Harrassowitz Verlag, 1998, p. 191-195, pour les manuscrits IX/Xe s.

Sur l’école dite de Chartres [wikipedia]

\ »Bernard de Chartres et Thierry de Chartres\ » , par Jean-Barthélémy Hauréau, dans Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,  16, 1872, p. 75-84 [ en ligne ]
 

LA NOTATION NEUMATIQUE BRETONNE A CHARTRES

Le graduel de Chartres, ancien manuscrit 47 de la Bibliothèque municipale, à l’origine de l’expression « notation chartraine » pour désigner jadis la notation bretonne, reste un témoignage important de sa diffusion. Les liens entre Chartres et la Bretagne, de toute ancienneté, se sont affirmés à l’époque de l’exode des corps saints hors de Bretagne. Le fondateur du diocèse de Tréguier, Tugdual, fut honoré par les chartrains qui conservaient de lui de précieux restes dans un reliquaire où l’on voyait « sur la couverture quelque point d’histoire de la vie » du saint. Au reste, l’église de Tréguier continua jusqu’à la fin du Moyen Âge d’utiliser des livres liturgiques à « l’usage de Chartres », encore présentés dans l’inventaire de 1626. Turiaw, le saint de Dol, était de même glorifié par la cathédrale Notre-Dame : « A main gauche en entrant est une gran[…] chasse ou est le corps de st Turien E de […] en Bret. qui mourut en 841 hugues de […] chartre la fit couvrir dargent en 12[…] ». Sur ce reliquaire couvert de vermeil doré, le saint était représenté « en relief … dans un portique enrichy de pierreries ». Outre la cathédrale, le monastère de Saint-Père de Chartres, où reposait le corps de saint Guilduin (27 janvier 1077), chanoine de Dol, était certainement en contact avec la Bretagne, depuis que Nordoard, évêque de Rennes, et Mabbon, évêque de Saint-Pol-de-Léon avaient souscrit à sa fondation en 954. L’expression scottisca littera employée dans l’inventaire des manuscrits de l’abbaye chartraine semble recouvrir un ouvrage de haute antiquité, en écriture insulaire, probablement issu de Bretagne continentale. Dans la première moitié du XIe siècle Ascelin le Breton, disciple de Fulbert de Chartres (ca 960-1028), sacerdos egregius, fit don à la cathédrale de plusieurs livres précieux (librorum bonam copiam). Enfin, un recueil (début XIe siècle?) comprenant une version de l’Historia brittonum, d’extraits d’Isidore de Séville, de commentaire de Raban Maur, conservé par le chapitre, malheureusement détruit en 1944, procédait certainement d’un scriptorium (ou d’un exemplaire) breton. Si la notation française était de mise à la cathédrale et à Saint-Père, la présence ponctuelle de neumes bretons sur certains ouvrages liturgiques concrétise l’existence effective de Bretons dans ces communautés. Au reste, Saint-Père se trouvait également en contact avec Fleury, comme le prouvent certains échanges de manuscrits (Cf Chartres, BM 40, manuscrit détruit en 1944, composé en scriptura romana (onciale). Au f. 58, ex-libris de Fleury : « hic est liber sancti Benedicti abbati Floriacensi » ; au f. 1, du XVIIe siècle : « Ex-libris monasterii S. Petri Carnotenis … Ce livre a esté apporté de Saint-Benoist sur Loyre et apparemment des le temps que Ragenfredus remit icy les moynes ». L. Merlet, « Catalogue des livres », p. 266-267, n° 26) .
§ Chartres, Bibliothèque municipale, 47. S. Gregorii Magni antiphonarium. Parchemin. 85 f. 295 x 215 mm. Xe siècle. Reliure parchemin. Provenance : abbaye Saint-Père de Chartres dès le XIe siècle. Manuscrit détruit en 1944…. Edition fac-similé d’après celle de Solesmes 1912 : Le Codex 47 de la Bibliothèque de Chartres (Paléographie Musicale XI). Antiphonale Missaru. Texte & Index par Dom Amand Ménager. Les Éditions de Solesmes, Abbaye Saint-Pierre-de-Solesmes, 1997.
§ Chartres, Bibliothèque municipale, 110. Recueil patristique (Grégoire le Grand ; Sedulius). Quatre parties, la seconde, f. 40-88, Xe siècle. Au f. 88, addition du XIe siècle : hymne A solis ortus cardine, la première strophe notée en neumes bretons. Parchemin. 220 f. 240 x 170 mm. Provenance : Saint-Père de Chartres. Catalogue général des manuscrits, p. 59-60. M. Huglo, « Le domaine de la notation bretonne », p. 30. Carl P.E. Springer, The manuscripts of Sedulius : a provisional handlist, American
Philosophical Society, 1995, p. 209.
§ Chartres, Bibliothèque municipale, 152. Saint Augustin, De sancta Trinitate. Copiste : Amalbertus. Quelques antiennes de l’office de la sainte Trinité, ajoutées dans la première moitié du XIe siècle – elles précèdent l’épitaphe de l’abbé Landri, mort vers 1069 –, ont reçu des neumes bretons, mélangés à des neumes français. Parchemin. 176 f. 335 x 245 mm. IXe siècle (seconde moitié). Origine : Saint-Germain des Prés (B. Bishoff).
Extraits de :

Jean-Luc Deuffic, « La notation neumatique bretonne : manuscrits et centres de diffusion (Xe-XIIe siècle) », dans J. Haines (ed.), The Calligraphy of Medieval Music (Musicalia Medii Aevi, MUMA 1), Turnhout, Brepols, 2011, p. 63-90.

Voir pour le contexte, Les sources de la notation bretonne publié par Dominique Gatté sur Musicilogie médiévale
25 Nov 2012
Jean-Luc Deuffic

Une épitaphe inédite du duc de Bretagne François II (+ 1488)

Epitaphe du feu duc Françoys de Bretaigne

Je suis nommé Françoys, qui en la maison de France
Par le feu bon roy Charles norry de mon enfance
Mes honneurs, et grans biens de sa grace receuz.
Apres la mort Arthus, duc de Bretaigne fuz
Le roy Loys XIe pere du roy regnand
Charles du nom, VIIIe me greva durement
Plusieurs foys m’en hay, mais a luy resistay
Contre son filz puissant en la fin j’en (?) n’ay
Riens ne ma valu, Nantes, Feugeres, Saint Malo
Toute Basse Bretaigne, ne le pays galo
Ne tous mes aliez ne m’ont peu secourir
Quil n’ait faict en ma terre par toust son ost avoir
Sur moy a conqueste le pays tout en tour
Au contre son effors ny ay sceu donner tour
Victoire a heu sur moy, Dieu la ainsi permis
Dont a traicté de paix me rengay, et soubmys
Mays lors que je cuydoye paisible user mes jours
La mort anticipa de ma vie le cours
En septembre rendi mon ame a Dieu lassus
L’an mil, et IIIIc octante, et huict escheuz,
A Nantes fust mon corps mys dessoubz cest lame,
Vous qui cecy lires priez Dieu pour mon ame.
Amen.

L’épitaphe contenue dans le manuscrit Paris, BnF, Fr. 3939, f. 8v, retranscrite ici avec l’aimable concours de Michael Jones n’a, me semble-t-il, jamais été publiée. Elle fait partie d’un important recueil de pièces en prose et en vers du XVIe siècle, pourtant connu des chercheurs.
Le duc François II mourut à Couëron le 9 septembre 1488.

Manuscrit numérisé sur Gallica


Cathédrale de Nantes : tombeau de François II, duc de Bretagne et de sa femme Marguerite de Foix, commandé par Anne de Bretagne pour honorer la mémoire de ses parents, initialement placé dans la chapelle des Carmes à Nantes.
Site de la cathédrale de Nantes
Wikipédia


François II sur l’ancien vitrail des Cordeliers de Nantes [ Gallica ]

Biblio :
M. Jones, \ »En son habit royal\ »: le duc de Bretagne et son image vers la fin du Moyen Âge, dans Représentation, pouvoir et royauté à la fin du Moyen Âge. Actes du colloque organisé par l’Université du Maine les 25 et 26 mars 1994, Blanchard, Joël [Publ.]. Paris (1995), p. 253-278. 
Murielle Gaude-Ferragu, D’or et de cendres : La mort et les funérailles des princes dans le royaume de France au bas Moyen Âge, Lille, PUS, 2005, p. 238sq.


Sceau équestre de François II, duc de Bretagne


François II (1458-1488). AVERS : + *FRAnCISCVS* DEI* GRACIA* – BRITOnV* DVX* R. Cavalier galopant à droite.

REVERS : + *DEVS* In* ADIVTORIVm* mEVm* In* TEnDE* R*. Croix feuillue et tréflée accostée de quatre mouchetures d’hermine.
[ Source ]

Testament du duc François II
(septembre 1488)

À tous ceux qui ces présentes lettres verront & orront salut en NS. Pardevant moy Gilles de la Riviere vischancelier de Bretaigne, doyen de Nantes & archidacre de Rennes, protonotaire du S. siège Apostolique, en la présence des tesmoins souscripts, très haut, très excellent & très puissant prince François, par la grâce de Dieu Duc de Bretaigne, Comte de Montfort, de Richemont , d’Estampes & de Vertus, gissant au lit de maladie & sain de pensée & mémoire, comme apparoissoit, considérant la instabilité de nature humaine, & que chacun est subjet à un tribut infaillible de mort corporelle, de sa certaine science & propos délibéré, voulut disposer par manière de testament & derniere volonté des biens que Dieu luy avoit donné au salut & remède de son ame & de ses amis vivants & trespassez, à l’onneur de la glorieuse Trinité, le Père, le Fils & le Saint Esprit, a fait sondit testament en la forme & manière qui enfuit. Premièrement il a recommandé son ame à Dieu, nostre Créateur, en priant la pretieuse Vierge Marie, les benoists saints & saintes de Paradis & singulièrement Monsieur saint François, donc portoit le nom, estre pour luy envers Dieu intercesseurs a impetrer pardon & rémission de les péchez. Item a ordonné que lors que l’ame de luy sera d’avec le corps séparée, ledit corps soit mis à sépulture ecclésiastique a l’Eglise du convent des Carmes de Nantes prés du lieu ou gist le corps de feue de bonne mémoire Marguerite, naguères duchesse de Bretaigne, première femme dudit testateur… [ source ]

26 Mar 2012
Jean-Luc Deuffic

Un greffier qui s’ennuie ? (ca 1365)

Vers 1365, le greffier chargé de transcrire le procès de l’assise de Foudon en Anjou se laisse aller à quelques fantaisies …

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