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25 Jan 2019
Jean-Luc Deuffic

Un nourrice inconnue d’Anne de Bretagne : Yvonne Tranchefeu

Comme toute bonne princesse, Anne de Bretagne, fille du duc de Bretagne François II (1435-1488) et de sa seconde épouse, Marguerite de Foix (v. 1449-1486), née le 26 janvier 1476 (n.s.) eut certainement plusieurs nourrices à ses côtés. Antoine Le Roux de Lincy, dans la Vie de la reine Anne de Bretagne, femme des rois de France Charles VIII et Louis XII, Paris, 1860, mentionne effectivement la femme de Jean Eon, que l’on fit venir de Rennes, et qui donna le sein à la petite princesse, les médecins ayant écarté la demoiselle de La Vire (1). On peut certainement ajouter Yvonne, la femme de Jean Tranchefeu, connue par un article du riche recueil Fr. 22318 de la la Bnf (p. 87) : « Exemption de tous subsides pour Jehan Tranchefeu mary de la nourrice d’Anne fille du duc, 1477« . Le couple est par ailleurs connu par le baptême, le 16 octobre 1481, d’un garçon à Sainte-Croix de Nantes, prénommé Jean, lequel eut pour parrains le recteur de Musillac, « Mestre Jehan Jacquet » et Alain Gabart, et pour marraine « Jehanne de Landreville ».

(1) Volume I, p. 59-60.


Archives départementales de Loire-Atlantique

31 Mar 2017
Jean-Luc Deuffic

Note sur un exemplaire de la « Couronne Margariticque » de Jean Lemaire de Belges

Le manuscrit Paris, BnF, fr. 12077 est un exemplaire de La Couronne Margariticque, oeuvre composée entre septembre 1504 et mars 1505, à Annecy, par Jean Lemaire de Belges, \ »historiographe\ » de Marguerite d’Autriche, duchesse de Savoie, suite au décès (1504) de Philibert II de Savoie. Le manuscrit présenté ici provient des collections du château d’Anet, comme le prouve la fameuse paraphe du f° 1. Cette collection fut alimentée par un important fonds de manuscrits bretons. Voir notre site : https://lesmanuscritsduchteaudanet.wordpress.com/

Le texte du 12077 est orné de trois lettrines particulières: un (\ »L\ ») avec un écu où sont dessinées trois mouchetures d’hermines (origine bretonne du commanditaire?), la seconde, plus complexe, contient aussi un écusson à l’intérieur: à droite, le nom de André Dupré, et à gauche : J. Foucré m’a fait. Le nom de Jean Foucré figure encore dans la 3e  (\ »Q\ »), avec ses initiales entrelacées. Ainsi Jean Foucré fit faire et copier ce manuscrit (par ou pour André Dupré?)

Le 3 octobre 1541, une enquête faite par Jean d’Argentré, prieur de Saint-Nicolas de Vitré, \ »sur ses droits à la dîme du pain consommé par la maison du comte de Laval, lors de ses séjours à Vitré\ », fait intervenir comme témoin notre Jean Foucré :

Maistre Jean Foucré, chanoine prébendé en l’église collégiale de la Magdeleine, prieur de Brielles, demeurant à Vitré, âgé de 34 ans, expose que depuis 20 ans derniers il a esté par un long espace de temps serviteur et des familiers de défunt Monseigneur (Guy XVI de Laval) dernier décédé, que Dieu apelle, … (Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, t. XVII, 1901, p. 75).

Ce Jean Foucré est certainement le donateur de la paix en ivoire, conservée au Musée de Laval. Cet ivoire du XVIe siècle porte les armes de Guy XVI, comte de Laval, et d’Antoinette de Daillon, sa troisième femme, et l’inscription suivante : FOUCRE. FOR. SECRE. CA. ME. DEDIT. (Je n’ai pas encore confirmation de son existence au dit musée).

Philippe de Laval entra en religion en 1532: \ »Haute et puissante dame madame Antoinette de Daillon, comtesse douairière de Laval et de Quintin etc., fut présente à son entrée au couvent, avec dom Jacques Pierre Legeleux, son aumônier, et Jehan Foucré, son secrétaire\ ». (Etudes sur les communautés et chapitres de Laval, d’après le manuscrit de Louis-Julien Morin de La Beauluère).

Ainsi, de tous ces détails, peut-on établir l’identité exacte de ce Jean Foucré : chanoine prébendé de la Magdeleine de Vitré, prieur de Brielles (dépendait de la Châtellenie du Désert et de l’ancien évêché de Rennes), né en 1507, fut longtemps secrétaire d’Antoinette de Daillon (vers 1500 – 19 avril 1538), 3e femme de Guy XVI de Laval.

Concernant le copiste (sans doute ou le commanditaire?) André Dupré, peut-être est-ce lui qui est nommé dans une quittance de 1535 pour une chapelle de drap d’or en faveur de la Confrérie des marchands d’Outremer de Vitré: \ »En tenant les comptes de la noble confrairie de l’annunciation de Nostre-Dame, fondée et desservie en l’église paroissiale de Nostre-Dale du dict Vitré, nommée la frairie des Marchands a Vitré, en la maison et demourance d’André Dupré, ce sezeme jour de mars l’an mil cinq centz trente cinq \ » ….

Paris, BnF, fr. 12077 numérisé sur Gallica : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b107205416

Sur l’oeuvre de Lemaire, voir la récente étude de Françoise Blattes-Vial, \ »Le manuscrit de la Couronne margaritique de Jean Lemaire de Belges offert par Marguerite d’Autriche à Philippe le Beau en 1505 La rhétorique et l’image au service d’une princesse assimilée à la paix\ », dans Le Moyen Âge, vol. 121 (2015) p. 83-126 [en ligne]
Ellen Delvallée, « Spécification et consolation dans La Couronne margaritique de Jean Lemaire de Belges » in La Digression au XVIe siècle, Actes de la journée d’étude organisée à l’Université de Rouen en novembre 2014, publiés par Gérard Milhe Poutingon. (c) Publications numériques du CÉRÉdI, \ »Actes de colloques et journées d’étude (ISSN 1775-4054)\ », n° 13, 2015. URL: http://ceredi.labos.univ-rouen.fr/public/?specification-et-consolation-dans.html

27 Août 2015
Jean-Luc Deuffic

« Jehan Gourdon escripvain demourant à Xaintes » : marché pour la confection d’un graduel (1472)

Le XXVe jour de apvril mil CCCCLXXII fist marché Jehan Gourdon escripvain demourant à Xaintes a noble homme René Chauderier escuier seigneur de Nyoil en la manière qui s’ensuit : C’est assavoir que le dit Gourdon doit faire et noter le noir d’un antiphonier ou responsier a l’usaige de Xaintes et rendre prest dedens de la saint Jehan prouchaine qui vient en ung an tout et en la fourme quil a fait au dit escuyer ung grallier (1) fors quil y aura en chacune paige dix ou onze lignes au choys du dit escuyer lequel escuyer doit fournir le parchemin. Et pour ce faire doit paier la somme de quarante livres au dit Gourdon et oultre par le dit marché doit le dit Gourdon toucher et rendre le dit livre relié bien et deuement. Et fut ce present marché fait presens Pierres Crosson Guillemin Bonfilz et aultres et signé de la main du dit Gourdon les jour et au dessus dis : J. GOURDON

(1) Graduel : voir Glossaire de la langue romane, et notice

Edition par Léopold Delisle, Instructions pour la rédaction d’un catalogue de manuscrits et pour la rédaction d’un inventaire des incunables conservés dans les bibliothèques publiques de France, Paris, Champion, 1911, p. 12-13.

Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Latin 11519: Postilles de Nicolas de Lire sur l’Ancien Testament. En ligne sur GALLICA


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Repères
René Chauderier, fils de Jean Chaudrier et Jeanne de Coulaines, épousa Françoise Bonnenfant. Il décède en 1474.
Armes : d’argent à trois chaudrons de sable.
En 1439, il rend aveu de l’hôtel et seigneurie de Cirière et de l’hôtel de Noireterre (Archives départementales des Deux-Sèvres )
En 1441, Jean Jousseaume, seigneur de la Geffardière, son beau-frère, fut poursuivi au Parlement criminel pour graves excès commis sur lui (Paris, AN, X2a 22, aux dates des 28 et 30 mars, 12 et 20 juin 1441 ; Ier et 12 mars, 19 avril et 6 août 1442 ; X2a 23, fol. 53, au 24 juillet 1441). Actes royaux du Poitou (en ligne)
Sur les Chauderier, Chaudrier, alliés aux Ronsard, voir entre autres : Les armoiries d’un Ronsard dans un manuscrit de la Bibliothèque nationale

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