Prigent Calvarin, imprimeur breton à Paris (ca 1518-1560)
A voir, une liste de ses productions typographiques : [ Lien ]
Parva naturalia – De Sensu et sensato. De Memoria et reminiscentia. De Somno et vigilia. De Insomniis. De Longitutide et brevitate vitae. De Juventute et senectute. De Respiratione. De Vita et morte . Paris, 1535. Exemplaire de la Bibliothèque Desguine, Archives départementales des Hauts-de-Seine.
René de Chasteaubriant (+ ca 1500), chevalier pèlerin pour la Terre Sainte, comte de Guazava au royaume de Fez
Fils de Theaude de Châteaubriant, seigneur du Lyon d’Angers, des Roches-Baritaud, comte de Casan au royaume de Naples (+ 1470) et de Françoise Odart, dame de Colombières en Touraine et baronne de Loigny dans le Perche, René de Châteaubriant fut conseiller et chabellan du roi. Il descendait de cette lignée du Lyon d’Angers qui eut « pour service militaire le comté de Casan au royaume de Naples ; elle fonda une principauté en lllyrie ; elle s’allia deux fois avec la maison de Maillé, trois fois avec celle de Sainte-Maure-Montausier » (Mémoires d’Outre-tombe).
Dès le 5 juin 1492, il porte les titres de baron de Logné (Loigny), de vicomte de Regmalart et de seigneur des Roches-Baritaud, de Chavannes et du Lyon d’Angers (Archives du château de la Potherie, XXXII, f. 246). Après la mort de Jacques de Châteaubriant, peu avant 1500, il entra en possession de la châtellenie de Challain, dont la nue-propriété paraît lui avoir été assurée dès 1480. Sa fortune fut divisée entre ses filles, exceptée la seigneurie de la Roche-Baritaud qui advint à son frère cadet, Georges (Comte René de l’Esperonnière, Histoire de la baronnie de Candé, Angers, 1894, f. 426-427).
René de Châteaubriant est attesté comme propriétaire du château de Saint Hilaire des Noyers, situé à Colonard Corubert, dans le Perche ornais, propriété actuelle du professeur Pierre Braquet [ lien ]. L’acte de présentation de Simon Regnault à la cure, daté du 4 mars 1499, précise que le droit de patronage lui appartient « à cause de sa terre et seigneurie du dit lieu et dépendances » (Société historique et archéologique de l’Orne, XXVI, 1907, p. 89).
Sur un ancien armorial de Mons (Belgique) relatif aux familles alliées des Croy figuraient les armes de René de Châteaubriant et de sa femme Hélène d’Estouteville :
« Le blason du mari porte de gueules semé de fleurs de lis d’or. Celui de l’épouse est burelé d’argent et de gueules ; un lion de sable, armé, lampassé et couronné d’or brochant sur le tout.
René de Châteaubriant, comte de Casan, baron de Loigny, vicomte de Regmalart, seigneur du Lion d’Angers, qui vivait en 1489, et sa femme, Hélène d’Estouteville, dame de Tronchai, fille de Robert, baron d’Ivry, et d’Ambroise de Lorré), furent le père et la mère de Charlotte de Châteaubriant. Le placement de ce second groupe près du précédent, est justifié par le mariage de Henri de Croy (fils de Philippe de Croy et de Jacqueline de Luxembourg) avec Charlotte de Châteaubriant. De cette union naquirent cinq fils :
1° Philippe de Croy, né en 1496 et mort à Bruxelles en avril 1549, premier duc d’Arschot et héritier d’une grande partie des biens de son oncle, Guillaume de Croy, dit Monsieur de Chièvres, précepteur de Charles-Quint
2° Guillaume de Croy, cardinal-archevêque de Tolède et chancelier de Castille, mort à Worms, le 6 janvier 1521 et inhumé au cloître des Célestins d’Héverlé : son corps et son mausolée ont été transférés en 1842 dans l’église des Capucins, à Enghien (Ernest Matthieu, Histoire d’Enghien, p. 564) ;
3° Charles de Croy, époux de Françoise d’Ambroise ;
4° Robert de Croy, évèque de Cambrai, mort en 1556 :
5° Charles de Croy, abbé d’Afflighem, de Saint-Ghislain et d’Hautmont, puis évêque de Tournai, mort à Saint-Ghislain, le 2 décembre 1564.
Charlotte de Châteaubriant mourut en 1509 et Henri de Croy en 1514.
Les huit quartiers de René de Châteaubriant sont :
Quartiers paternels : Châteaubriant, Laval, Lion d’Angers et Clisson (Rietstap, Armorial, p. 240, 622 et 254)
Quartiers maternels : Oudart, Craon, Loigny et Rohan. (Ib., p. 780, 279, 869 et 891)
Les huit quartiers de Hélène d’Estouteville sont :
Quartiers paternels : Estouteville, Blainville, Fiennes et Mailli. (Ib, p. 354, 372 et 669. La Chenaye Desbois, Dict. de la noblesse de France, t. II, p. 354)
Quartiers maternels : Lorré, Grandpret, Ivry et Ailly. (Rietstap, p. 447, 547 et 35)
Source : « Armoiries de familles alliées aux Croy, copiées au XVIIIe siècle à l’hôtel de ville de Mons », dans Annales du Cercle archéologique de Mons, XXIII, 1892, p. 19-20.
La Chenaye Desbois, Dictionnaire de la noblesse de France. Paris. 1771, 2e édition, t. iv, p. 288 à 291.
René de Châteaubriant et Hélène d’Estouteville eurent en plus de Charlotte, deux autres filles :
– Marie, dame du Lyon d’Angers, mariée à Jean de Chambres (1), seigneur de Montsoreau
– Madeleine, dame de Chavannes, qui épousa François, seigneur de la Noue (2)
La carrière de René de Châteaubriant n’est pas très connue… faute de documentation. Quelques titres dans les archives du château de Beaumont (Belgique) font état d’une « Lettre d’invitation du roi Dom Philippe de Castille à M. René de Châteaubriant, seigneur du Lion d’Angers, pour l’engager à venir signaler sa vaillance dans la guerre sainte qu’il faisait aux Maures de Grenade et de Cordoue, le 12 juin 1490 ; avec la copie d’une très-élégante réponse latine, datée de Paris le 8 mars 1491 » (Commission royale d’histoire, Académie royale de Belgique, II, 1838, p. 270).
Ses armes (de gueules, semé de fleurs de lys d’or), accompagnées du collier de l’Ordre de Saint-Michel, se retrouvent sur un exemplaire du Livre de l’Ordre de Chevalerie de Raymond Lull [ lien ], aujourd’hui conservé à la Bibliothèque municipale de Toulouse (ms 830) : « Cy commence le livre de l’ordre de chevalerie ». Prologue : « A la louenge et gloire domne Dieu, qui est sire et roy souverain par dessus toutes choses celestes et terrestres, nous commençons cest livre de l’ordre de chevalerie pour demonstrer que à la segnifiance … ».
(c) Toulouse BM 830. Frontispice. Source : Base Enluminures
René de Châteaubriant figure également dans la « Relation d’un voyage en terre sainte, au mont Sinaï et au couvent de Sainte-Catherine » qu’il effectua vers 1486 avec un groupe de pèlerins parmi lesquels figuraient deux autres Bretons : François de Tournemine, et l’abbé de Saint-Méen, Robert de Coëtlogon. Le récit anonyme de ce périple se trouve transcrit dans un manuscrit de la Bibliothèque municipale de Rennes (ms 261), du XVe s., manuscrit qui comporte deux feuillets d’un livre de raison tenu par Jean Bouscher, sieur des Planches, en Bruz, près de Rennes (Trésor des bibliothèques de Bretagne, Pontivy, 1989, p. 72, n° 26 – Abbé Guillotin de Corson, « Note sur la relation d’un voyage en Terre-Sainte fait par trois Bretons à la fin du XVe siècle », dans Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, XXXIII, 1904, p. 395-398) .
Mon ami André-Yves Bourgès me signale que ce texte a fait l’objet de deux éditions récentes et relativement accessibles : en 1979 dans Archivum Franciscanum Historicum, t. 72, p. 106-133 et 330-428 (B. Dansette, « Les pèlerinages occidentaux en Terre Sainte : une pratique de la \ »Dévotion moderne » à la fin du Moyen Âge? Relation inédite d’un pèlerinage effectué en 1486″) et en 1997 dans D. Régnier-Bohler, Croisades et pèlerinages. Récits, chroniques et voyages en Terre Sainte (XIIe-XIVe siècle), p. 1168-1225.
De même, on trouvera sur le manuscrit de Rennes une notice et un fac-similé du f. 63v dans Voyage au pays des croisades, d’Anne Pouget-Tolu et Wilfrid Lermenier, Paris, L’Harmattan, 1999, p. 134.
Le Voyage de Georges Lengherand, mayeur de Mons en Haynaut, a Venise, Rome, Jerusalem, Mont Sinaï, Le Kayre, en 1485/1486 mentionne la présence de » Franchois de Tournemine, sgr de la Gherche, escuier d’escuyrie du duc de Bretaigne »… (A) Je ne sais s’il y a relation entre ces deux récits.
Un autre aspect méconnu de la biographie de René de Châteaubriant reste sa nomination, le 11 août 1493, par D. João II, roi du Portugal (1455-1495, dit le Prince parfait), au titre de comte (in partibus infedelium) de Guazava, au royaume de Fez. Voir Pierre de Cenival, « René de Chateaubriand, comte de Guazava au royaume de Fez, 1493 », dans Hespéris, XIX, 1934, p. 27-37. Jean Aubin, « D. Joao II devant sa succession », dans Arquivos do Centro Cultural Português, 27, 1990, p. 101-140 (118-121)
(1) Alliée aux Rohan, aux Craon, aux d’Estouteville, la maison de Chambes était comptée parmi les plus considérables de l’Angoumois. Le 1er février 1518, Charles de Boulainvilliers, comte de Rossillon, vte hérédital d’Aumale, seigneur de Rouvran, de Verneuil-sur-Oise, et sa femme, dame de Coudroy et Montpensier, font la foi et hommage lige, pour « le chastel, chastellenie, terre et seigneurie du Couldroy » à « Marie de Chasteaubriand, dame de la baronnie de Champfroy et des seigneuries du Lyon d’Angers, Challun et Verrières ». veuve de Jean de Chambes, seigneur de Montsoreau et du Petit-Chasteau, au nom et comme ayant la garde-noble des enffans myneurs du défunt » (Mémoires de la Société archéologique de Touraine : Série in-8°, Volume 40, p. 191) . De ce mariage :
1) Philippe de Chambes x Anne de Laval.
2) Hippolyte, née vers 1497 X (1526) Jacques d’Amboise, chevalier, baron d’Aubujoux (Auvergne), et de Castelnau (proche d’Albi). Postérité.
3) Louise, née vers 1500, X (1529) Jean de Malestroit.
(2) Jean-François de La Noüe, seigneur de La Noüe, Guémené, Toulan, Basoges, Launay-Basoin, Le Bois-Greffier, Lesemeuc, La Porte-Bernier et La Bouexière, qualifié en 1481 noble écuyer puis noble et puissant seigneur, reçut en cette année un aveu comme seigneur de Guémené. Il se distingua dans le guerres d’Italie. Testament : Nantes, 26 juillet 1537. Inhumé à Notre-Dame de Fresnay, près de son père. Décède vers 1547 (Source : Précis généalogique de la maison de La Noüe, p. 66-67). Il est le grand-père du célèbre « Bras-de-Fer » … François de La Noüe.
(A) FrançoisTournemine, Sire de La Guerche, fut nommé par Louis XII, ambassadeur de Hongrie en 1500, « pour y conduire la princesse Anne de Foix, fille du comte de Candale & épouse de Ladislas, roi de Pologne, de Hongrie & de Bohême, s’aquittant de cette ambassade avec magnificence & dextérité, fit assigner le Douaire de la Reine sur le Domaine de Hongrie, porta le sceptre royal au couronnement, se signala dans plusieurs expéditions contre les Turcs, & après avoir fait deux fois le voyage de la Terre – Sainte, mourut l’an 1529, sans avoir été marié » (Moreri, Le grand dictionnaire historique, p. 189).
Illustration : Saint-Méen-le-Grand, église abbatiale, pierre tombale de Robert de Coëtlogon (+ 30 avril 1492), compagnon de route de René de Châteaubriant. Armes des Coëtlogon : de gueules à trois écussons d’hermine.
Les Heures de Gilles de La Helandière et de Gabrielle de Beauvais : New York Public Library MA 42
(c) New York, Public Library MA 042, f. 23
Toujours à la recherche de manuscrits issus de Bretagne, Digital Scriptorium, la base bien connue, vient de nous livrer un nouveau Livre d’heures ayant appartenu à un couple de Bretons : Gilles de La Helandière et Gabrielle de Beauvais, actuellement conservé à la Public Library de New York (MA 042)
Le Nobiliaire de P. de Courcy fait effectivement mention d’une famille de ce nom, seigneur dudit lieu et de Maltouche, paroisse de Tremblay ; de Beauvais, paroisse de Servon, déboutée à la Réformation de 1671 (Ressort de Rennes) et portant pour armes : D’argent à la bande de gueules chargée de 3 fleurs de lys d’or (Nobiliaire de Bretagne, II, p. 19).
Sur ce couple je n’ai retrouvé que l’information précieuse donnée par les Archives d’Ille-et-Vilaine (9 G 46; 1 H 5) et transmise par le Pouillé historique de l’archevêché de Rennes, de l’abbé Guillotin de Corson : le 12 janvier 1647, Gabrielle de Beauvais, veuve de Gilles de la Hellandière, sieur de Saint-Denis, fonda trois messes en l’église de Servon et donna les terres de la Grande et de la Petite-Bretonnière, valant 60 livres de rente, au chapelain chargé de les desservir ; celui-ci devait, en outre, fournir le pain bénit le jour des Rois.
L’abbé Paul Paris-Jallobert, dans ses Anciens registres paroissiaux de Bretagne (pour \ »Servon\ », Rennes, 1895, p. 8-9) fait aussi mention du couple , et cite deux enfants : Renaud, né le 11 novembre 1601, et Charles, né le 27 avril 1603, nommé en 1631 \ »sieur de la chapelle\ ». Renaud, sieur de Beauvais, fut sénéchal du Gué, et se maria, à Landravan, le 26 novembre 1624 (?) à Marie Nicole, dame de la Chochonnais, meurt le 4 février 1670.
De la famille de Beauvais était issu Noble homme écuyer Amaury, sieur de la Rivière, Villalée, la Chesnay, le Fail, la Saigerfe, la Chaisne, attesté à la fin du XVIe s. Gabrielle de Beauvais avait \ »nommée\ » le 2 juillet 1629 une Gabrielle, fille de Jacques de Montalambert et de Fraçoise de La Hellandière (Paris-Jallobert, \ »Québriac\ », Rennes, 1891, p. 9
Le moulin à papier de la Helandière (en Tremblay), sur la rive gauche de la Loisance, dont l’activité est attestée depuis 1655 à l’époque de René de La Helandière, a été étudié par Jacques Duval, dans ses Moulins à papiers de Bretagne, L’Harmattan, 2005, p. 135sq.
On trouvera sur le site Digital Scriptorium une description et quelques images du Livre d’heures donné comme étant à l’usage de Coutances (??).
La reliure y est datée de 1550 et porte les noms des deux époux : \ »E (pour écuyer?) : Gilles de la Helandiere\ » et D : Gabrielle de Beauvais\ ». Provenance : Catalogue Robert L. Stuart, New York 1884, p. 74.
Sur la feuille de garde : \ »Ces Heures Manuscrites sont très curieuses; elles contiennent 1072 lettres majuscules en or, sur lesquelles il y a 173 lettres enluminées. Ce grand nombre de lettres rend très précieuse et très cher ce manuscrit\ ».
En 1873, le manuscrit est inscrit au Catalogue de livres anciens et modernes, rares et curieux de la Librairie Auguste Fontaine (n° 8788) :
Livre d’heures manuscrit du quinzième siècle, de 149 feuillets, orné de cinq grandes miniatures avec enluminures, neuf pages enluminées, avec de grandes lettres, et de nombreuses lettres avec fleurs et or bruni, sur les marges. Ce manuscrit, d’une écriture fort belle et régulière, est précédé d’un calendrier dont quelques saints et saintes sont particuliers aux provinces de Normandie et de Touraine. C’est un manuscrit de famille, qui a appartenu à Gilles de la Helandière, et à Gabrielle de Beauvais, son épouse, au commencement du dix septième siècle. Les miniatures représentent la sainte Vierge et sainte Anne, — le roi David à genoux devant Dieu le Père, qui lui apparaît, — le Christ en croix, — le Don des langues, — et un Prince frappé par la mort. Ce dernier sujet ne se trouve guère dans les manuscrits.
Le premier feuillet après le calendrier a été enlevé. A la fin du livre se trouvent douze feuillets d’un autre manuscrit, comprenant un calendrier et des prières, d’une écriture plus fine, à deux colonnes. En tête de chaque page du calendrier on remarque des légendes se rapportant aux travaux du mois : en janvier, poto, je bois; en février, ligna cremo, je brûle mon bois; en mars, de vite superflua demo, je taille la vigne; en avril, gramen gralum, agréable gazon ; en mai, mihi flos servit, la fleur m’est utile ; en juin, mihi pratum, je tiens mon pré; en juillet, fenum declino, je recueille le foin ; en août, messes meto, je coupe les moissons ; en septembre, vina propino, je bois le vin; en octobre, semen immi jacio, j’ensemence la terre; en novembre, mihi pasco sues, je fais paitre les porcs ; en décembre, mihi macto, je les tue.
Illustration : Visitation. (c) New York, Public Library MA 042, f. 23
Kerhoent de Kergournadec’h : livre et objet d’art
La British Library conserve un magnifique exemplaire des Coutumes de Bretagne, dans une reliure exceptionnelle timbrée aux armes échiquetées d’or et de gueules. Nous avons présentement ici un ouvrage ayant appartenu très probablement à Olivier de Kerhoent, seigneur de Kergournadec’h († après 1594), qui épousa Marie de Ploeuc, dame de Coëtanfao († 1573) : « noble et puissant Olivier, sire de Kergournadech, Trohéon, Coatquelfen, en qualité de fils aisné héritier principal et noble » (B. Yeurc’h). Il abandonne les armes des Kerhoent pour celles des Kergournadec’h.
London, BL, Davis 511. Edition de 1584. (c) London, BL.
Les armes sont entourées du collier de l’ordre de Saint-Michel reçu en 1559 par Olivier de Kerhoent.
Anthony Hobson, French and Italian collectors and their bindings : illustrated from examples in the library of J. R. Abbey, Printed for presentation to the members of The Roxburghe Club, 1953, p. 54-55, n. 25, reproduit une reliure semblable, sans doute exécutée à Rennes vers 1581, pour Nicolas Le Prevost du Parc (1588-1630), conseiller-maître à la Chambre des Comptes de Paris, sur un exemplaire des Coustumes generales des Pays et Duché de Bretagne, Rennes, Julien du Clos, 1581. Deux autres reliures de cet atelier sont connues : J. Baer & Co., Frankfurter Bücherfreund, 12, taf. 49 ; l’autre à la vente Gramont, Paris, 18 décembre 1933, lot 22, sur des Coustumes generalles de Bretagne, Paris, Jacques Dupuis, 1584 (site de la British Library).
Sur les différentes éditions de la Coutume de Bretagne voir notre page.
Olivier de Kerhoent était le fils d’ Alain de Kerhoent, seigneur de Troheon (†/ 1576) et de Jeanne, dame héritière de Kergournadec’h. Il épousa le 7 octobre 1559 Marie de Ploeuc, ( morte en 1573) fille de Pierre de Ploeuc et de Jeanne du Quélennec, dame héritière de l’Estang.
Un arrêt de maintenue des Kerchoent cite une enquête menée en 1584 à la requête « d’Olivier de Querhoent, sieur de Kergournadec’h, Trohéon, Coatquelfen … » par laquelle « plusieurs anciens prestres, gentilshommes et habitants de la paroisse de Cléder déposèrent que ses ancêtres étaient bien d’ancienne chevalerie et portoient leurs écussons en carré et en bannières comme les anciens parements de la province et que messires les officiers de leurs juridictions étoient touz gentizhommes ». Olivier mourut en 1594 et fut inhumé en l’église de Cléder. Dans le chœur, on montrera longtemps le portrait d’Olivier, « peinture de son long, armé de toutes pièces, avec sa cotte d’armes de velours rouge cramoisy, son casque, son espée et esperons dorés, sa lance et sa cornette ». Ce seigneur Olivier a immortalisé sa mémoire dans les « bastiments superbes qu’il a entrepris, du faict du chasteau « de Kergournadech qui mérite d’estre mis au rang des « belles maisons de France. » (Extrait d’une ancienne genéal. de la Maison de Kerhoent. Bibl. Nation.) ( Source : Gaston de Carné, Les chevaliers bretons de Saint-Michel, Nantes, 1884, p. 193-194)
Le marquis de Rochambeau (Epigraphie et iconographie, II, p. 45) fait référence à une « Généalogie manuscrite de la maison de Kerhoent ou Querhoent, appartenant à Mme la comtesse de Gouyon de Beaufort, née de Querhoent, au château de Beaufort, par Plerguer (Ille-et-Vilaine) ».
Signature d’Olivier de Kerhoent sur un aveu du 9 mars 1569 rédigé après le décès de Jehanne de K/gournadec’h, sa mère, par deux notaires de la cour de Lesneven (Kersauson et Audren) :
Nantes, ADLA B 1677.
Voir sur le site des Généalogistes du Finistère quelques extraits de ce mynu par Anne-Françoise Grall-Pérès et des clichés de Françoise Simon.
Le château de kergournadec’h (Cléder, en Pays du Léon), au XVIIe s. :
Croquis tiré de La Colombière (1644) qui y avait séjourné …
Ruines du château de Kergournadec’h
Des armoiries écartelées Kergounadec’h / Botigneau se retrouvent sur la coupe couverte de Molac. Cette superbe coupe \ »constitue un témoignage unique de l’orfèvrerie civile d’apparat commandée par la noblesse bretonne à la Renaissance. Vraisemblablement réalisée par un orfèvre de basse Bretagne aux environs de 1600, (peut-être Pierre Lafleur de Morlaix), cette rarissime coupe couverte destinée à recevoir des dragées, évoque magnifiquement les pièces disparues qui ont pu être réalisées en haute Bretagne. L’objet frappe par la densité du décor qui le recouvre en totalité : scènes de chasse ciselées sur le couvercle, au gros et petit gibier, au gibier terrestre et au gibier d’eau, à pied et à cheval, ainsi que la représentation de monstres marins sur le pied. Le dindon figuré sur la coupe parmi d’autres oiseaux, témoigne de l’arrivée récente en Europe de ce volatile, venu du Nouveau monde au cours du XVIe siècle. A l’intérieur sont gravées sur le fond de la coupe, les armoiries de François de Kerhoent de Kergournadéc’ch et de son épouse Jeanne de Botigneau, mariés en 1583. Personnage de premier plan dans le Léon à la fin du XVIe siècle, François de Kerhoent, constructeur de l’extraordinaire château de Kergournadec’h à Cléder, actuellement dans le Finistère, reçut en 1599 du roi Henri IV le collier de saint Michel en récompense de sa loyauté. Suite au mariage en 1616 de l’héritière de Kergournadec’h avec Sébastien de Rosmadec, seigneur de Molac (en haute Bretagne), l’objet offert à l’église de cette paroisse, fut transformé en ciboire par l’ajout d’une croix au sommet du couvercle ». Jeanne de Botigneau était fille unique d’Alain Droniou.
Patrimoine de Bretagne : images et description
Coupe de Molac. Armes de François de Kerhouent et de Jeanne de Botigneau
Coupe de Molac. Scène de chasse
« On cite une enquête de 1434 dans laquelle les gentilshommes du pays déposaient avoir entendu dire et tenir par longue tradition que, depuis le VIe s. jusqu’au tems de l’enquête, tous les seigneurs de cette maison avaient été chevaliers, et qu’un ancien proverbe disait qu’avant qu’il y eût monsieur ou seigneur en aucune maison, il y avait un chevalier à Kergournadech. A-raok ma voa aotrou è nep leac’h // E voa eut marc’hek è Kergournadeac’h.
Les seigneurs de cette maison ont figuré dans nos annales. Le premier dont il y soit fait mention, après celui des légendes , est Olivier de Guergournadegh, qui vivait en 1288. Guyomar, son fils, se signala dans les guerres de Montfort et de Charles de Blois. Fait prisonnier dans une rencontre, il déclara qu’il aimait mieux mourir que de vendre un petit coin de sa terre pour payer sa rançon, tant il aimait son vieux château ! En quoi ses descendans l’ont imité ; car on les voit sans cesse mettre leur vieux château sous la protection spéciale des ducs, et non-seulement le vieux château avec les officiers, serviteurs, damoiseaux, mais les pigeons et les lapins du dit château.
La terre de Kergournadec’h passa, vers 1504, dans la famille de Kerhoënt, par le mariage d’Alain de Kerhoënt avec Jeanne de Kergournadec’h, héritière de sa maison. Leur petit-fils François épousa Jeanne de Botignau, dont il n’eut que deux filles, Renée et Claude de Kerhoënt, « et le bonhomme a dit depuis que s’il avait eu des garçons, comme il n’avait que des filles, il leur eût fait prendre le beau nom de Kergournadeac’h, comme déjà lui et feu son père Olivier en avaient pris les armes plaines èchiquetèes d’or et de gueules, et laissé celles de Kerhoent, qui sont lozangées d’argent et de sable. »
Renée de Kerhoënt, sa fille aînée, épousa , le 1er mai 1616, à l’âge de quinze ans, Sébastien, marquis de Rosmadec, baron de Molac… » (Lycée Armoricain, p. 368-369).
Devise de Kergournadec’h : En Dieu est.
Je remercie François du Fou pour son aide précieuse … Guy Ducellier pour la signature d’Olivier de Kerhoent