25 Fév 2013
Jean-Luc Deuffic

TETAF 2013 : Maastricht

Le TETAF 2013 organisé à Maastricht sera l’occasion d’admirer quelques somptueux manuscrits, ainsi le fameux Livre d’heures de la reine Claude de France (Heribert Tenschert), que nous avions décrit ici (lien) et bien d’autres merveilles … comme ce manuscrit décoré par un atelier du cercle fouquétien, par le \ »Maître du Boccace de Genève\ » et le \ »Maître du Smith-Lesouëf 30\ » (Heribet Tenschert) :


© Heribert Teschert

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Programme et exposants sur le site du TETAF 2013

24 Fév 2013
Jean-Luc Deuffic

Anne de Bretagne 1514 / 2014

Ouverture d’une page facebook Anne de Bretagne 1514 / 2014 en vue du 5e centenaire de sa mort et de la publication d’un ouvrage qui lui sera dédié : « Qu’il mecte ma povre ame en céleste lumière »
Les funérailles d’une reine : Anne de Bretagne (1514)
Textes, images et manuscrits 

20 Fév 2013
Jean-Luc Deuffic

Le calendrier de Vannes des Heures manuscrites de la BM de Rennes, 1696

Dans la belle série de Livres d’heures de la Bibliothèque de Rennes Métropole se trouve un manuscrit malheureusement mutilé de toutes ses miniatures et enluminures mais présentant un réel intérêt pour l’histoire liturgique du diocèse de Vannes. Les Heures datées sont assez rares en Bretagne, soulignons-le. Celles-ci furent achevées la veille de la Saint-Jacques 1398, c’est-à-dire le mercredi 24 juillet (voir calendrier médiéval) :

Lan mil .CCC. IIIIxx. // furent acomplies cestes // heures. la veille de sai[n]t // Iacques

Le livre d’heures en question provient des collections de l’Endowment for Biblical Research de Boston, catalogué par Judith H. Oliver en 1985 dans Manuscripts : Sacred and Secular, n° 91, p. 54-56, manuscrit  acquis par la Bibliothèque de Rennes auprès de la galerie Les Enluminures en 1998.   


© Bibliothèque de Rennes Métropole, ms 1696

Notre ami André-Yves Bourgès a donné (en ligne) quelques indications sur la liste épiscopale de Vannes connue tardivement par le cartulaire de Sainte-Croix de Quimperlé. Le calendrier du Livre d’heures de Rennes atteste du culte liturgique de plusieurs évêques vannetais, certains très caractéristiques, oubliés de notre Histoire. Il reste conforme aux témoins présentés par l’abbé François Duine (Inventaire liturgique, 1922, n° 223 et 224) : les missels de Rouen (BM 307, XVe siècle) et de Paris (BnF, Nlle acq. lat. 172, à l’usage du vice-chancelier Ynisan, daté de 1457). Le clericus Dolensis de préciser : \ »Le calendrier de Vannes, au XVe siècle, est un des plus riches au point de vue provincial et local\ ».

Calendrier
3 mars : Vingolay abbatis (= saint Guénolé, fondateur de Landévennec)
16 avril : depositio sancti Paterni (= évêque de Vannes)
2 mai : Corentini et Brioci episcoporum (en rouge)
11 : Gilde abbatis (= fête de l’ \ »invention\ » du corps de saint Gildas)
13 : Servacii presbiteri
17 : Macuti episcopi (= noter le dédoublement Macut/Malo)
19 : Yvonis confessoris (en rouge)
24 : Donaciani martiris
4 juin : Petroci confessoris
6 : Tudguali episcopi (= plus exactement Gudual, confondu avec le Tudgual de Tréguier, fêté au 5 juin et 2 décembre)
7 : Meriadoci episcopi (= évêque de Vannes)
20 : Mevencii (sic) abbatis (= Meen, fondateur de l’abbaye de Gaël)
22 : Bilii martiris (= évêque de Vannes)
27 : Meldroci episcopi ve[netensis] (en rouge) (= évêque de Vannes)


Chapelle de Locmeltro à Guern (Morbihan), dédiée à saint Meldroc – Cliquer pour agrandir –

13 juillet : Turiavi episcopi
19 : Gonerii confessoris
28 : Sampsonis epsicopi
29 : Guillelmi epsicopi (= Guillaume, évêque de Saint-Brieuc)
16 aout : addition ancienne s. Armel
19 : Guennini episcopi (en rouge) (= évêque de Vannes)
20 : Philiberti abbatis
13 septembre : Amantis episcopi ven. (= évêque de Vannes)
10 octobre : Pauli episcopi (= Pol, évêque de Léon)
11 : Melanii epsicopi (= Melaine, évêque de Rennes)
24 : Maglorii episcopi
29 : Translacio beati Yvonis
3 novembre : Guenhaelii abbatis
6 : Melani epsicopi (= voir au 11 septembre)
15 : Maclovii episcopi
21 : Columbanii abbatis
12 décembre : Corentini epsicopi
14 : Guinerii martiris

Pour comparaison voir le calendrier de Vannes ca 1450-60 des Heures de Pierre de Pledran à l’usage de Nantes :
Copenhagen – The Royal Library – Thott 114 8° (transcription Erik Drigsdahl)


© Bibliothèque de Rennes Métropole, ms 1696

Litanies
Armel (en addition ancienne)
Paterne (= Vannes)
Corentin (= Quimper)
Paul (= Léon)
Tudgual (= Tréguier)
Yves (= Tréguier)
Brieuc (= Saint-Brieuc)
Guillaume (= Saint-Brieuc)
Malo (= Saint-Malo)
Samson (= Dol)

Liste des évêques de Vannes : Cartulaire de l’abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé, 2e édition revue, corrigée et augmentée, par Léon Maître et Paul de Berthou, Paris, H. Champion, 1904 [numérisé sur Gallica] :

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Source photos du manuscrit 1696 : Bibliothèque de Rennes Métropole

16 Fév 2013
Jean-Luc Deuffic

Du nouveau sur le Marquis d’Assérac …

Nous avions, il y a plusieurs mois déjà, présenté nos recherches sur la bibliothèque de Jean Emmanuel de Rieux, marquis d’Assérac, personnage énigmatique et attachant. Des investigations dans le fonds des religieuses du Calvaire de la Compassion aux Archives nationales nous ont permis de retrouver certains détails intéressants et inédits sur la fin de cet homme qui laisse pourtant entrevoir encore quelques interrogations sur le lieu de sa sépulture…
Le registre coté L 1053, n° 62, sous couverture parchemin, in-4°, porte sur le premier plat :
\ »Registre de lan 1633 des Personnes / Religieuses et Seculieres / Enterrées dans linterieur / de nostre monastere et / dans leglise dud. / hors du Calvaire de St / Germain jusqu’a lan / 1695\ »
On peut lire à la p. 33v :

Le 28e septembre 1657 le corps de Monsieur Jean Emanuel de Rieux Marquis d’Asserac fut aporté en se monastere par le clergée de la paroisse de St Gervais, Monsieur de Garnache nostre visiteur le fut ressevoir a la porte de nostre eglise accompagné de nos Messieurs ecclesiastiques les religieuses à la grille de la tribune avec les luminaires chantant les repons ordinaires, les ceremonie faite, il fut exposé dans son lit funebre a la chapelle de la Sacrée Famille de nostre eglise, ou il a esté inhumée au boudelant (1), atendant l’exécution des daisains de Madame la Marquise son epouse de faire faire un mosolée dans la chapelle de la Reyne de Médicis, En avoir fait les poursuitte pour obtenir la permission de Monseigneur le duc dorléans, son altesse royale fit l’honneur den ecrire a la communauté, elle fut assemblée capitulairement le 22 octobre 1657 pour en faire lecture :
\ »Mesdames, ayant apris du gentilhome que mon frere le duc dalbeuf, ma en voyé expres, que la dame dasserac, a daissain de nous demander a des conditions advantageuses pour vostre communauté la premiere chapelle de vostre eglise pour y faire la sépulture de feu sieur Marquis Dasserac son mary, jay bien voulu vous faire cette letre pour vous tesmoigner que vous me ferez plaisir de luy accorder sa demande, Et qu’en cela vous ferez une chose qui nous sera tres agréable Mesdames Vostre bon amy Gaston, de Blois ce 20e octobre 1657\ ».  
Tous les baux dessains de la ditte dame Dasserac son terminée à ce point, rien na esté exécuté a la réserve d’une fondation d’une messe a perpétuité pour feu son mary

(1) service que l’on fait pour un défunt un an après sa mort (?)

Le corps du marquis d’Assérac fut-il conservé au couvent du Calvaire de la Compassion ? Pas certain, à lire ce passage de J. de Kersauson de Pennendreff ? :
Un aveu de 1680 laisse entendre que sous le chœur de l’ancienne église d’Herbignac existait un caveau sépulcral où \ »étoient enterrez les seigneurs marquis d’Assérac et de Ranrouet, et dans lequel on entre en levant la pierre qui ferme ledit enfeu, qui est auprès de l’autel, du costé de l’épistre\ ».  

Cette tombe a été violée lors de la première révolution, la châsse en plomb de Jean-Emmanuel fut ouverte (même enlevée, dans un but allégué peut-être de prétendu patriotisme, pour être transformé en balles) et, un absurde faiseur de collections, se permit de détacher au marquis d’Assérac une dent qu’il montrait comme une curieuse antiquité. On remarqua que ce seigneur avait la barbe et les cheveux roux. Pour éviter d’aussi indiscrètes visites, on a muré depuis le caveau. En 1880, quand on démolit l’église d’Herbignac, on découvrit, sous le marche-pied du maitre-autel, l’escalier conduisant à l’enfeu. Après le déblaiement des terres qui l’obstruaient, on put descendre de huit à neuf marches en granit, et on se trouva dans un caveau voûté en pierres de sept à huit mètres de long sur trois ou quatre de large. A l’extrémité, on aperçut des ossements, gardant parfaitement leur ordre naturel ; la tète était encore très bien conservée et portait presqu’intacte, la barbe et les cheveux, que l’on constata être de couleur rouge : on était en présence des restes de Jean-Emmanuel de Rieux. A son côté, dans le même caveau, on trouva un crâne dénudé, moins bien conservé que le sien : ce devait être celui de haute et puissante dame Anne Mangot, sa première femme, ou. peut-être, de Jeanne-Pélagie de Rieux, sa seconde, mais moins probablement de celle-ci, les registres paroissiaux d’Herbignac étant muets à son endroit. Les dépouilles du marquis et de la marquise d’Assérac n’ont point été transportées au cimetière paroissial, ainsi qu’on l’a cru et dit : on les a laissées dans le caveau, dont la voûte seule a été détruite, à cause de la différence de niveau. L’emplacement de l’enfeu se trouve aujourd’hui à l’entrée du transept, du côté de la nef, qui correspond à l’ancien chœur.[source : J. de Kersauson de Pennendreff, \ »Le château de Ranrouet et les seigneurs d’Assérac\ », dans Congrès archéologique de France, Nantes, 1886, Paris et Caen, 1887, p. 298-314, p. 307-308.

Quoiqu’il en soit, Jeanne-Pélagie de Rieux fut certainement inhumée au Couvent du Calvaire de la rue de Vaugirard :

Paris, AN, L 1053, n° 93 « sépultures de 1693 à 1723 », p. 5 :

« Tres haute et puissante Dame Madame Jeanne Pélagie de Rieux dame des comtez de Chasteauneuf, Montafilan et de Donge, Barone de la Hunaudes du Plecis Bertrand, etc. Veufve de feu haut et puissant seigneur Jean Emanuel de Rieux, en son vivant Marquis Dasserac, conté de Larg’., seigneur de l’Isle Dieu, bien factrice de ce monastere de la Compassion fut inhumée dans le cloistre devant la grande porte de l’église, par Monsieur l’abbé de Montigny nostre Reverend Père visiteur, accompagné de Monsieur nostre Confeseur, d’un grand nombre d’ecclesiastiques, de nos amis qui ont assisté a l’enterrement avec toutes les /p. 5v/ religieuses, ou toute les ceremonies de l’eglise furent observées regulierement le 25e jour de septembre 1693 ».

La Reverende Mere Madeleine de la Passion de Rieux, supérieure du Couvent de la Compassion, était la soeur du marquis de Sourdéac et de l’évêque de Saint-Pol de Léon, René de Rieux, enfants de René de Rieux et de Suzanne de Saint-Melaine.

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