Vente Millon & Associés. Paris, 25 juin 2011
Encore une très belle vente en cette fin de mois de juin …. Le catalogue de la vente Millon & Associés nous offre quelques pièces remarquables … Plusieurs manuscrits orientaux.
Bible parisienne enluminée, XIIIe s.
Bible française, XIVe s.
Livre d’heures à l’usage d’Arras, Arras ou Tournai, ca 1390
Heures à l’usage de Cologne. milieu XVe s.
Heures à l’usage de Limoges, ca 1490, dont enluminures inachevées :
Heures à l’usage de Bruges, XVe s.
Heures à l’usage de Tours (Heures de sainte Catherine aux paons), ca 1460-1465, décoration attribuée à l’atelier de Fouquet :
Voir video de présentation sur le site de Roch de Coligny : [ lien ]
Texte de présentation en ligne [ format pdf ]
Fragments d’antiphonaire cistercien :
Chartes, terriers, enluminures, sceaux, etc …
Catalogue en ligne
ou sur le site de la maison de vente [ lien ]
Millon & Associés
Vente Sotheby’s du 5 juillet 2011 : quelques petits trésors … dont le Pontifical de Pierre de Laval († 1493)
La vente d’enluminures et de manuscrits occidentaux du 5 Juillet 2011 sera pour Sotheby’s l’une des plus importantes de ces dernières années. Elle comprend plus d’une centaine de manuscrits de la célèbre collection Bergendal, de Toronto (125), principalement des textes monastiques originaires d’Angleterre, de France et d’Italie, dont plusieurs manuscrits carolingiens et romans, introuvables de nos jours. L’ensemble comprend 22 livres antérieurs au XIIIe siècle, avec des auteurs médiévaux rares comme Smaragde de Saint-Mihiel, Defenseur de Ligugé, Anselme de Canterbury, Bonizo de Sutri, Alulfus de Tournai ou Thomas le Breton.
Ces manuscrits proviennent de l’abbaye de Saint-Julien à Tours, de Saint-Michel-sur-Meurthe, ou des Carmes de Paris, des Cisterciens de Morimont, de Chiaravalle della Colomba, de l’abbaye de Saint-Bavon à Gand, des Dominicains d’Augsbourg, de l’église de Warburg, et peut-être de l’abbaye de Westminster. La vente comprend également des enluminures de la collection de Robert et Dorothy Senior (1917-1994 et 1930-2009) avec des livres aussi remarquables que ce psautier roman de Trèves, cet extraordinaire Ovide de Bohême, et ce Livre de Salomon exécuté pour Anne de Polignac (1495-1554).
[ Catalogue en ligne ]
[ Quelques descriptions des manuscrits Bergendal ]
Pontifical de Pierre de Laval (lot 100). Parchemin. 38 f. 175 x 135 mm. 13 lignes. Ancien Bergendal 110. Cf. Diane Booton, Manuscripts, Market and the Transition to Print, 2010, p. 336.
(c) Sotheby’s. Pontifical de Pierre de Laval. Armoiries.
Pierre de Laval, le dernier des fils de Guy XIV, comte de Laval, et d’Isabelle, fille du duc de Bretagne Jean V, naquit à Montfort-sur-Meu (Ille-et-Vilaine, ancien diocèse de Saint-Malo) le 17 juillet 1442. Destiné dès sa jeunesse à l’état ecclésiastique, âgé seulement de 20 ans, alors qu’il n’avait pas encore reçu les ordres sacrés, il est nommé doyen de l’Eglise d’Angers (6 septembre 1462), fonction purement honorifique, dont il se démettra au bout de trois années. En 1464 (23 mars), le pape le nomme abbé commendataire de Saint-Aubin et de Saint-Nicolas d’Angers. Par la suite, il obtient l’évêché de Saint-Brieuc pour lequel il fait aveu le 12 juin 1472 [ lien ].
Histoire de la Maison Royale de France, et des grands officiers de la Couronne :
… devant le grand autel, avec cette inscription :
« Hic jacet Reverendissimus in christo pater et dominus dominus Petrus, filius Domini comitis Lavallensis Dei gratia // Archiepiscopus et dux Remensis, primus par Francie // sancte Sedis Apostolice legatus natus, episcopatus Macloviensis et presentis monasterii, nec non monasteriorum // beatorum Nicolay prope muros hujus civitatis ac Sancti Mevennii de Gadello dicte Macloviensis diocesis commendatarius perpetuus, qui obiit decima quarta mensis augusti Anno Domini millesimo CCCC° nonagesimo tercio cujus anima in pace requiescat »
On doit à Pierre de Laval l’impression d’un Missale ad usum Remensis Ecclesiae, Paris, J. Du Pré, 11 mai 1491. ISTC im00688405 : Exemplaires aux Archives départementales de Maine-et-Loire (ayant appartenu à l’archevêque et provenant de Saint-Aubin d’Angers, décoré à la main) et à la BM de Reims [ Lien ]
Jeanne de Laval, veuve du roi René, morte en 1498, avait testé le 27 août de la même année, établissant le devenir d’un bréviaire ayant appartenu à son frère Pierre :
Item voulons et ordonnons que notre breviaire et psautier, et nos heures et tous nos autres livres, et semblablement ung breviaire qui fust a nostre frere l’archevesque et duc de reims, soient baillés en garde aux doyen et chapitre de sainct Tugal de Laval, pour servir aux filles de nos successeurs les comtes de Laval, tant qu’elles seroient a marier et demourant en ladicte ville
Anne-Marie LEGARE, « Sources relatives aux livres de Jeanne de Laval », dans Splendeur de l’enluminure. Le roi René et les livres, 2009, p. 399.
Parmi les manuscrits possédés par Pierre de Laval citons un Code de Justinien, petit in-f° de 123 f., 272 x 200 mm, passé en vente en 2003 : Bibliothèques des comtes Henri et François Chandon de Briailles, Tajan, 17 décembre 2003 [ Lien ]
Ce manuscrit avait été exhibé à la séance du 9 février 1869 de la Société archéologique d’Ille-et-Vilaine par M. Doynel : \ »manuscrit du XVe siècle, avec enluminures ; c’est un commentaire de droit romain, donné, ainsi que l’explique une épigraphe en vers en tête du volume, par Pierre de Laval, archevêque de Reims, frère de la reine de Sicile et neveu du roi Louis XI\ ». Passé à la Vente Georges Lemallier, 21-24 novembre 1927 (Giraud-Badin), lot 73, et décrit par Paul de Farcy, \ »Un manuscrit enluminé pour Pierre de Laval\ », dans Mémoires de la Société nationale d’agriculture, sciences et arts d’Angers, volume VIII, 1905, p. 281-286 :
Manuscrit incomplet, cahiers intervertis. Seize distiques latins composés du vivant de Pierre de Laval :
Interrogatio
Die, liber, aurato quis te donavit amictum
Et domini nomen edere nunc propera
(\ »Livre, dis-nous qui t’a donné couvert d’une reliure dorée et apprends-nous le nom de ton maître\ ».
La reliure a disparu, seule la tranche des feuillets a conservé trace de sa dorure)
Responsio
Lilia contingens prelustri sanguine Petrus,
Lavallisque domus natus ab arce fuit.
Regine Sicule germanus, sed Ludovici
Undecimi regis regius ipse nepos.
Emula quem virtus studio ad sublima vexit.
A puero sentit que valuere viro
Remorum presul, ducibus prelatus habetur
Hinc bino gladio est imperitans populis.
O legi devote mirum, qui pectoris imo
Me gestans cunctis reddere jura potes
Quid tibi pro tanto quo me dignaris honore
Esse que das oculis pignora cara tuis
Rubra quot et leges presente volumine claudo
Vivere tot te annis, det Deus omnipotens
AmenLes feuilles détachées de ce volume, arrachées de leur couverture, furent, dit une note manuscrite, placées, sous les vers précédents, trouvés « lors du passage des insurgés de la Vendée par Laval » et se composaient alors de 124 feuilles. Il y a plus de vingt ans, qu’étant à Laval, j’eus l’occasion d’acheter deux feuilles manuscrites avec lettres ornées qui me paraissaient intéressantes, j’étais loin de penser que, plus tard, je retrouverais le livre dont elles avaient fait partie, ce qui porte à 126 le nombre actuel des feuilles. Le deuxième feuillet est entouré d’une large bordure à fond d’or, garnie de rinceaux, de fleurs, d’oiseaux et d’un homme à corps de chien. Au centre, en bas se trouvaient les armoiries de Pierre de Laval, elles furent au moment de la Révolution grattées et effacées, mais elles sont encore visibles, en les regardant à l’envers, où les pièces d’argent de l’écu, coquilles, bande componnée et lion, ont laissé une empreinte qui a noirci le parchemin. Elles sont écartelées de France, de Montmorency-Laval, d’Evreux et sur le tout de Vitré. Le texte est écrit sur un velin très fin en deux colonnes d’une belle calligraphie. Il est orné de plus de 3.000 lettres grandes et petites, peintes sur fonds d’or ou de couleurs variées d’un fini extraordinaire. Un grand nombre sont ornées de personnages, tels que rois couronnés ; de dragons, salamandres, serpents, biches, lièvres, écureuils, hermines, papillons, limaçons. D’autres offrent des oiseaux : aigles, éperviers, cygnes, chouettes, coqs, chardonnerets. D’autres enfin, et ce sont les plus nombreuses, l’enferment des fleurs ou des fruits, des fraises, des raisins, des roses à coeur d’or, des bleuets, chardons, pensées, clochettes, des ancolies, pervenches, pâquerettes, des soucis, des oeillets, des iris et le tout rendu avec un soin méticuleux. On y remarque, en outre, plus de 60 pages agrémentées de bouts de bordures diverses, branches de corail enlacées, etc., etc. Le premier livre se termine au milieu de la page par ces mots : Explicit liber primus, le reste est blanc, et au bas se voient aussi les traces laissées par l’argent des armoiries qui étaient à la page commençant le deuxième livre, page qui manque aujourd’hui. D’ailleurs, ce manuscrit n’a jamais été achevé, comme le prouve l’espace laissé en blanc pour être rempli par un miniaturiste plus habile et ou l’on devait représenter Pierre de Laval recevant le volume qui lui était remis par celui qui l’avait composé
Provient également de Pierre de Laval à qui il fut dédié, un panégyrique de la maison de Laval (Panegyricon Lavallensis domus) composé par le florentin Jacopo Publicio, un \ »humaniste itinérant\ » (auteur de l’Ars memorativa), contenu dans le Paris, BnF, Lat. 7809, splendide manuscrit de 65 f. en antiqua décoré à l’italienne, dont ci-dessous un extrait :
(c) Paris, BnF Lat. 7809, f. 1.
Biblio : Manuscrits datés, II, 521. Catalogus, IV, 398.
D’autres manuscrits ont appartenu à Pierre de Laval, provenant notamment de l’abbaye Saint-Aubin d’Angers (illustrations tirées de la base Enluminures) :
Angers BM 376 : Décrétales. XIVe s. Ouest de la France : ci-dessous saint Aubin d’Angers et saint Clair de Nantes :
Angers BM 378 : Décrétales, Grégoire VIII. Italie, Bologne. Copiste : « Ego Johannes, presbiter de Piciano, ad honorem Dei feci hoc opus, anno Domini millesimo CCCoXXXIII, indictione XII, die II septembris. »
Angers BM 385 : Apparatus super Sextum. XIV/XVe s.
Angers BM 392 : Clémentines, avec le commentaire de Jean André, XIVe s.
Biblio : F. Avril, \ »La vie de saint François illustrée, le chef d’oeuvre d’un enlumineur angevin de la fin du XVe siècle\ », dans Art de l’enluminure, 27, 2008/2009, p. 27-28.
Voir dans le fonds Tarbé de la Bibliothèque Carnégie de Reims : Carton VII. N° 17: \ »Mandement de Pierre de Laval, archevêque de Reims, premier pair de France, et évêque de Saint-Malo, ordonnant aux receveurs de sa cour spirituelle de Saint-Malo de payer les gages annuels d’Yves le Faucheurs, son conseiller (Saint-Malo) (2 février 1487)\ »
Comment le Livre s’est fait livre : La fabrication des manuscrits bibliques (IVe-XVe siècle)
COMMENT LE LIVRE S’EST FAIT LIVRE
La fabrication des manuscrits bibliques (IVe-XVe siècle) :
Bilan, résultats, perspectives de recherche
Colloque international. Université de Namur (FUNDP), Belgique.
Centre de recherche « Pratiques médiévales de l’écrit »
24-25 mai 2012
APPEL À CONTRIBUTIONS [ Version anglaise ]
Tout au long du Moyen Âge, la Bible a été l’un des textes les plus reproduits dans le monde chrétien. Texte sacré par définition, elle a été très largement commentée, remaniée, utilisée dans des contextes variés et avec diverses finalités. Elle a traversé sans encombre les mutations des systèmes graphiques et les avatars technologiques – il s’agit, on le sait, de la première oeuvre imprimée –, sans jamais s’accommoder de la facilité, de la négligence et du dilettantisme. C’est pourquoi, en tous lieux et à toute époque, elle constitue l’une des expressions les plus achevées du professionnalisme artisanal dans le domaine du livre médiéval.
Si le texte de la Bible et sa tradition manuscrite ont été depuis longtemps l’objet d’une attention soutenue et continue de la part des philologues, des exégètes et des historiens, il en va tout autrement pour ce qui est de son « incarnation » dans un objet matériel. Bien que la production de certaines époques et quelques manuscrits de valeur exceptionnelle aient déjà été étudiés dans le passé, nous sommes encore loin de pouvoir construire une histoire des typologies livresques de la Bible. Pour y parvenir, il nous paraît souhaitable de se placer dans une perspective globale et d’adopter une approche comparative, en s’efforçant de mettre en évidence la manière dont les problèmes posés par la réalisation matérielle du texte sacré ont été résolus aux différentes époques et dans les différents pays.
Ce colloque sera à la fois une première occasion de faire le point sur les connaissances déjà acquises sur la fabrication de la Bible de l’Antiquité tardive au XVe siècle, et d’ouvrir de nouvelles perspectives de recherche. Afin de favoriser une approche comparatiste de la problématique, tout en évitant une dispersion excessive, les aires de production occidentale (en latin et en langue vernaculaire), byzantine et hébraïque seront privilégiées.
Dans le cadre général ainsi défini, toutes les contributions sur les aspects matériels des livres bibliques seront les bienvenues, avec une prédilection pour les enquêtes systématiques, terminées ou en cours. Les communications portant sur des témoins isolés ne seront retenues que dans la mesure où ces témoins revêtent un caractère exemplaire en tant que porteurs d’informations nouvelles sur le mode de production ou les techniques de fabrication. De même, les contributions portant sur des aspects spécifiquement culturels (finalité de la typologie livresque, milieux de production et d’utilisation), philologiques (transmission du texte, agencement des livres et des prologues, dispositifs paratextuels) ou iconographiques (apparat décoratif) les envisageront prioritairement dans leur interaction avec les aspects matériels (structure des volumes, mise en page, lisibilité).
Dans le souci de bien délimiter la thématique du colloque, nous nous en tenons à une définition pragmatique du concept de « livre biblique », à savoir :
– le texte de tout ou partie de la Bible ordonné livre après livre, seul ou pourvu d’un commentaire, manuscrit ou imprimé (incunable) ;
– le texte de tout ou partie de la Bible, destiné à l’usage liturgique (évangéliaires, psautiers), à l’exclusion des livres liturgiques dont le texte biblique ne constitue pas le seul matériel (missels, bréviaires, livres d’heures, etc.).
Les propositions de communication (500 mots maximum), sont à envoyer, avant le 30 septembre 2011, à chiara.ruzzier@fundp.ac.be. Nous vous ferons savoir dans le meilleur délai si votre proposition est retenue. Un petit nombre de bourses seront mises à disposition pour faciliter la venue de jeunes chercheurs et doctorants n’ayant pas accès aux financements institutionnels. Envoyer la demande, accompagnée d’un court CV, à chiara.ruzzier@fundp.ac.be.
CONTACTS
Xavier Hermand: xavier.hermand@fundp.ac.be
Chiara Ruzzier: chiara.ruzzier@fundp.ac.be
Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix
rue de Bruxelles 61
B-5000 Namur
Belgique
FUNDP Département d’histoire
Illustration : Troyes, Médiathèque ms 83, f. 217v. Bible glosée, ca 1220, Paris? Base Enluminures / IRHT.
Segno e testo : 8 (2010)
Le dernier volume de Segno e testo vient de paraître. Au sommaire :
Gianluca Del Mastro
Papiri Ercolanesi vergati da più mani 3
Gianfranco Agosti
Eisthesis, divisione dei versi, percezione dei cola negli epigrammi epigrafici in età tardoantica 67
Davide Baldi
Il Codex Florentinus del Digesto e il ‘Fondo Pandette’ della Biblioteca Laurenziana (con un’appendice di documenti inediti) 99
Patrizia Stoppacci
Il De orthographia di Cassiodoro nella Gran Bretagna dei secoli X-XIV. L’edizione di Guglielmo di Malmesbury 187
Aldo Corcella
Una testimonianza sulle Προλαλιαί di Procopio e Coricio di Gaza nel Περὶ λογογραφίας 247
Maria Alessandra Bilotta
Nuovi materiali per lo studio della produzione miniata tolosana: il ritrovamento di un bifolio staccato proveniente da un Liber Sextus del XIV secolo 265
Paola Francesca Moretti
In margine a due testimoni del centone di Proba: Milano, Biblioteca Ambrosiana, D 14 inf. e G 111 inf. 285
David Speranzi
Vicende umanistiche di un antico codice: Marco Musuro e il Florilegio di Stobeo 315
Indici 353
Segno e Testo is an academic journal published by the Università di Cassino and dedicated to the study of manuscripts and written culture. The journal aims to comply with the following objectives: (i) to be opened to scientific contributions concerning Greek and Latin book culture (but also including comparative graphic-textual studies of manuscripts of various cultural and linguistic origin); (ii) to cover the period from ancient Greece and Rome through to the era of Western and Byzantine humanism; (iii) to deal with the following areas of enquiry: manufacturing techniques and materials used in manuscript production; handwriting; customs related to reading; the production, circulation and transmission of written culture; text tradition; illumination; (iv) to foster intermethodological exchange among scholars in the various fields relating to the study of manuscripts.
Editeur : Brepols Publishers
Dipartimento Filologia e Storia [ Lien ]