À propos d’un possesseur ancien du ms. 1 de la Médiathèque des Ursulines de Quimper
© Quimper, Médiathèque des Ursulines, ms 1, f. 259 / BVMM (IRHT)
Le Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, dans son tome XXII de l’année 1893, consacré aux collections de Nantes, Quimper et Brest, décrit le premier ouvrage de la bibliothèque de Quimper comme étant un manuscrit italien du XVe siècle. D’une très belle écriture, ce recueil de lettres de saint Jérôme a malheureusement perdu nombre de folios.
La seule inscription autographe a été relevée par le catalogue : « Ancien possesseur au XVIIe siècle : M. du Gretz du Dresnay ». Cette lecture est bien entendu fautive et doit être ainsi restituée : « Au seigneur du K/roetz du Dresnay ». Effectivement le « K/ » (= K barré breton) peut se confondre parfois avec un « G ».
© Quimper, Médiathèque des Ursulines, ms 1, f. 1 / BVMM (IRHT)
L’imposante famille du Dresnay, « d’illustre et antienne noblesse », reste bien documentée par l’arrêt de 1668, lequel pourrait nous aider à identifier le membre de cette famille, possesseur du manuscrit de la Médiathèque des Ursulines de Quimper. Au XVIIe siècle plusieurs noms se dégagent :
« François du Dresnay, escuyer, sieur du Kerouetz (1) … qui declare avoir depuis quelques annees (28 novembre 1664) espouzé dame Barbe de Coatlosquet, fille de deffunct messire Guillaume, cheff de nom et d’armes de Coatlosquet, … qu’il est issu d’aultre François du Dresnay, d’un premier mariage (5 septembre 1636) avecq dame Marye de Penmarch, fille de deffunct hault et puissant messire René, barron de Penmarch, et de haulte et puissante dame Janne de Sanzay ».
Ce dernier François était fils de Pierre du Dresnaye et Claude de Rosmar.
C’est probablement dans ces trois noms qu’il faut chercher le possesseur de notre manuscrit. Malheureusement nous n’avons pour lors rien trouvé pour cette époque sur la bibliothèque des Dresnay. Il faut attendre la seconde moitié du XVIIIe siècle pour rencontrer l’ex-libris héraldique des Dresnay (d’argent à une croix anillée de sable, accompagnée de trois cocquilles de gueulles, deux en chef et une en pointe), entre autres celui de Louis-Marie-Ambroise, marquis du Dresnay, qui épousa, à Morlaix, le 10 septembre 1766, Marie-Josèphe-Anne de Coetlosquet, et de son frère puiné, vicomte du Dresnay. Ils étaient les enfants de Michel-Joseph-René, dit le comte du Dresnay, et d’Elisabeth-Françoise de Cornulier.
Le citoyen Cambry, dans son catalogue des objets échappés au vandalisme dans le Finistère, de l’an III, nous fait savoir
qu’ « une des collections les mieux choisies de Morlaix, est celle du ci-devant vicomte du Dresnay » (p. 180), mais précise « J’ai pris note de plus de cent des ouvrages intéressants qu’elle contient ; les cabinets qui les renferment sont exposés à la pluie ; il serait instant de les transporter dans un local plus sûr … La nombreuse bibliothèque du Vte. Dudresnay est bien choisie, sans être celle d’un savant ou d’un homme de lettres … La reliure, le choix des exemplaires et des éditions est à remarquer dans cette jolie bibliothèque, enrichie d’ailleurs des oeuvres de nos meilleurs poëtes, de l’encyclopédie, de romans et de bons dictionnaires. »
Plus loin, il ajoute être « informé par la voie publique qu’une infinité de livres et d’ouvrages précieux ont disparu des diverses bibliothèques, surtout de celle du ci-devant vicomte Du Dresnay (p.190).
Jacques Cambry, Catalogue des objets échappés au vandalisme dans le Finistère : dressé en l’an III (Nouv. éd.) / ; publ. par ordre de l’administration du département. Édité par Julien Trévédy, H. Caillière, Rennes, 1889 (numérisation Gallica).
Docteur G. Vialet, Bibliothèques des bibliophiles bretons anciens, paris, Saffroy, 1931.
Médiathèque des Ursulines de Quimper
BVMM (IRHT)
Dresnay (du) – Réformation de la noblesse (1668) Source : La noblesse de Bretagne devant la Chambre de la Réformation 1668-1671 – Comte de Rosmorduc, 1896, tome III, p. 270-279. Seigneurs de Kerouetz, de Penanru, de Keremarch, etc… http://www.tudchentil.org/spip.php?article776
© Quimper, Médiathèque des Ursulines, ms 1, f. 1 / BVMM (IRHT)
(1) On écrit également Kerroué
© Inventaire général, ADAGP
NANTES, Musée Dobrée, ms. 9 : les Heures de Charlotte de Miray
© Nantes, Musée Dobrée. BVMM (IRHT)
Parmi les beaux manuscrits du Musée Dobrée de Nantes figure un Livre d’heures du XVe siècle qui nous a laissé les marques d’un ancien possesseur, en l’occurrence les naissances de deux de ses enfants survenues en 1606 et 1610 :
Auiourduy dizehuitiesme de septambre // 1606 a neuf heure du matin est nay // Claude Dargier filz de Louis Dargier et // de Charlote de Miray ses pere et mere // et ses parins Madelon de Miray // grand oncle et Claude De Miray son // oncle et maresne Anne de Cheuvrier a // esté batizé ce mesme jour an leglize // de Vilantroys par messire Pierre Glenet // curé dudit Vilantroys.
Le lundy // huictiesme iour // de nouembre 1610 // a esté bas né // Charle Dargy // & à esté bap // tizé en leglise // de Villentrois & a pour // parrain Charles de Baillou // escuyer sieur des Coignées // & damoiselle Gabrielle de Miray // pour marresne // Lambinet abbé.
Le premier folio de notre Livre d’heures porte en effet cette note barrée :
Je suis a Charlotte // de Miray.
Le 14 juin 1605, Charlotte de Miray épousa Louis d’Argier, deuxième du nom, de la branche de la Ridelière (Histoire de Berry, Gaspard Thaumas de La Thaumassière, Paris, 1689, p. 1132). Le couple eut trois enfants :
1) Claude, né le 18 septembre 1606, comme nous l’apprend ce manuscrit, fut marié le lundi 4 septembre 1628 à Marie de Martin. Il décéda le 26 mai 1662 à Villentrois.
2) Charles, né le 8 novembre 1610, écuyer seigneur de la Combaudière, épousa le 21 juillet 1637 Anne Françoise de Boutillon.
3) Christophe. Au f. 25v du manuscrit du Musée Dobrée on peut lire : Ce iourduy est nay. La suite, non complétée, devait certainement concerner ce Christophe.
© Nantes, Musée Dobrée. BVMM (IRHT)
La famille d’Argier portait d’argent, à trois tourteaux de gueules, deux en chef et un en pointe. Jean d’Argier a formé la branche de la Ridelière à Villentrois (Indre).
Nous avons utilisé la généalogie en ligne d’Evelyne Dubois sur Genenaet. De même voir le blog.
Description précise du manuscrit dans le catalogue du Musée Dobrée de l’abbé G. Durville.
Photos sur le site BVMM de l’IRHT.
Signature d’Isabeau d’Ecosse
Isabelle Stuart ou Isabeau d’Écosse (1425 /1427 – 1494 à Vannes), fille de Jacques Ier d’Écosse et de Jeanne Beaufort, fut duchesse consort de Bretagne entre 1442 et 1450 par son mariage avec François Ier de Bretagne.
Source : Paris, BnF, Lat. 1369, f. 56. Heures d’Isabelle Stuart, duchesse de Bretagne.
Numérisé sur Gallica
Source : Isabelle Stuart présentée par saint François dans ses Heures : Paris, BnF, Nal 588.
Numérisé sur Gallica
Heures de François Le Faivre ; Offices pour l’Invention de saint Sébastien de maître Adrien Martin, diacre de Saint-Paul de Paris
BINOCHE et GIQUELLO SVV
Mercredi 29 octobre à 14h15 à Paris
Hotel Drouot
Lot 254 : HEURES SELON L’USAGE DE ROME (PARIS, VERS 1520).
Parchemin. 158 f., 57 x 39 mm (38 x 28 mm). 19 longues lignes. Réglure encre rousse. Composition. Un bifeuillet papier; 158 ff. en parchemin (f. 1-3v : blancs à l’origine, portent des mentions d’appartenance ; f. 14v-15v, 76rv, 84v et 151v-158v : blancs)
f. 4-14 : Calendrier discontinu. f. 16-24 : évangiles. f. 24 : S’ensuit l’oraison de sainct Charlemaigne. Oratio. Domine Iesu Christe, pastor bone conserva iustos, parce peccatoribus, requiem dona cunctis defunctis fidelibus nunc et in hora mortis semper et ubicumque nobis esto propicius. Amen. Nota. Loraison charlemaigne se trouve couramment dans les livres d’heures parisiens imprimés dès les années 1490. f. 25-75v : Heures de la Vierge, selon l’usage de Rome. f. 77-80 : Heures de la Croix. f. 80v-84 : Heures du Saint-Esprit. f. 85-103 : Psaumes de la pénitence, avec litanies (f. 95v°-100). f. 103-139 : Ad vesperas mortuorum : Office des morts, selon l’usage de Rome. f. 139v-151 : Suffrages.
32 peintures : 14 miniatures en pleine page et 18 petites (15 x 15 mm).
Grandes peintures : 1) Saint Jean à Patmos (f. 16) : In illo tempore erat Verbum (Io 1,1). 2) Le Jardin des Oliviers (f. 22) : In illo tempore apprehendit Pilatus Iesum et flagellavit eum (Io, 19,1). 3) Adam et Ève tentés par le serpent à tête de femme au buste dévoilé (f. 24v). 4) L’Annonciation (f. 25). 5) La Nativité (f. 43). 6) L’Annonce aux bergers (f. 47). 7) L’Adoration des mages (f. 50v). 8) La Présentation au temple (f. 54). 9) La Fuite en Égypte (f. 57v). 10) Le Couronnement de la Vierge (f. 64). 11) La Crucifixion (f. 77). 12) La Pentecôte (f. 81). 13) David priant (f. 85). 14) Job, sur son fumier, est visité par sa femme et ses amis (f. 103v).
Provenance « Ce petit livre apartien à moi François Le Faivre, de Sen-Martin Le Beau [Saint-Martin-le-Beau, Indre-et-Loire] » (f. 1, XVIe s.). « Je pris ceus ou cel qui le trouveron de me remet avant les (mot effacé), je lui serai aubligé » (f. 2, XVIe s.). « Marchand, prêtre. — 1813 » (f. 3). « René // Saicher » (plats de la reliure, en lettres d’or). Georges Moreau (1934, n°13).
Lot n° 255 : OFFICES POUR L’INVENTION DE SAINT SÉBASTIEN. – OFFICE DES MORTS. – Seconde moitié du XVe siècle (Paris). Parchemin. 72 f., 305 x 205 mm (justification: 235 x 130/140). 21 longues lignes ou 7 portées par page. Réglure à l’encre brune.
Composition. Garde, I8 (f. 1-8), II8 (f. 9-16), III8 (f. 17-24), IV8 (f. 25-32), V8 (f. 33-40), VI8 (f. 41-48), VII8 (f. 49-56), VIII8 (f. 57-64), IX2 2 feuillets libres (f. 69-70), X3 (4-1) le premier feuillet du cahier a été coupé (f. 71-73).
f. 1-7v : Vêpres de l’Invention de saint Sébastien. f. 8-18: Messe de l’Invention de saint Sébastien, qui est célébré le 13 octobre (f. 7v). – Annotation marginale : «Evangelium sancti Rochi invenies in fine libri» (f. 9. début XVIe s.) ; f. 18-26v : Messe des défunts ; f. 26v°-53 : Office des morts, selon l’usage parisien ; f. 53v-67 : Prières de la «commandatio defunctorum» ; f. 67v-70v : Gloria suivi du Credo ; f. 71-73v (d’une autre main, début XVIe s.) : Dies irae ; f. 73v : Évangile selon Mathieu (cf. annotation marginale, f. 9).
Provenance.
Manuscrit exécuté à Paris à la fin du XVe.
Adrien Martin, diacre de l’église Saint-Paul de Paris : «1504 octobris 21, a magistro Adriano Martino, tum temporis diacono apud divum Paulum Parisiis» (f. 73v°).
Jean Geoffroy, conseiller du roi, à Épernay : parti au Ier d’argent à trois têtes de Maures de profil ; au 2e d’or à la croix de gueules (ex-libris gravé, écu dans un cartouche supporté par deux Maures). Et au-dessous : «Ex-libris Ioan. Geoffroy, Regi a conciliis. Sparnac.» (1).
Catalogue PDF
(1) Jean Geoffroy, seigneur des Essarts, seigneur de Vanteuil, Vandières, conseiller et secrétaire du roi en l’élection d’Epernay, bailli de Tours sur Marne, lieutenant d’Hautvillers, mort en 1731.