Le Livre d’heures de Philibert de Viry revient à Genève …
Le Livre d’heures de Philibert de Viry, datant du début du XVIe siècle, acquis lors d’une vente aux enchères à Londres, fait son retour à Genève …
Les Livres d’heures du diocèse de Genève (qui comprenait les régions françaises avoisinantes) s’avèrent en effet des raretés, la Réforme ayant eu vite fait d’écarter ces livres de prières ouvragés. Malgré les précautions prises par les chanoines du chapître de Saint-Pierre, qui ont senti le vent tourner dès 1534 et qui ont dissimulés ces manuscrits liturgiques à Viry et Annecy, on ne compte aujourd’hui dans le monde que cinq Livres d’heures de Genève : le Vatican en possède deux, Oxford un, et la Bibliothèque de Genève deux maintenant, la précédente acquisition, plus modeste, remontant à 1994.
© Bibliothèque de Genève, photo : Matthias Thomann
Le Livre d’heures de Philibert de Viry a été adjugé pour 220000 francs, frais compris. Une telle somme déborde largement les capacités de la bibliothèque genevoise malgré le recours au fonds Gaumarin, institué au XIXe siècle pour faire face à ce type d’occasion et en dépit aussi de la participation de la Ville de Genève. C’est d’abord la réactivité de trois mécènes privés (dont Notz Stucki et Cie, les deux autres demeurant anonymes) qui a permis l’achat de ce manuscrit inconnu des chercheurs jusque-là et propriété sans doute d’un collectionneur anglais …
Le Livre d’heures de la famille de Viry sera visible dès le 29 octobre dans le cadre de l’exposition La première révolution du livre – Du manuscrit au livre imprimé qui se tiendra dans l’enceinte de la bibliothèque, au cœur de l’espace Ami Lullin, Promenade des Bastions (29 octobre 2008 au 28 février 2009).
Sur le site de la Bibliothèque de genève [Lien]
Sources : Le Temps/ch
Philibert de Viry, seigneur de Planaz, portait d’argent et d’azur de six pièces à la bande gueules chargée en chef d’un croissant or. Au folio 104v de ce Livre d’heures, dans un écu écartelé, nous trouvons les mêmes armoiries aux quartiers 1 et 4 mais cette fois-ci combinées avec celles des Des Clets, la famille maternelle de Philibert, soit de gueules à la croix dorée.
Enfin, au f. 106, les armes de Philibert de Viry sont associées avec celles de la famille de sa femme, les de Menthon de Montrottier, soit de gueules, au lion d’argent, à la bande d’or et azur. La diversité des armoiries dans un même manuscrit n’est pas surprenante. C’était le moyen d’exprimer pour le propriétaire du livre sa parenté, ses ascendances et ses alliances. Qui était Philibert de Viry ?
Philibert de Viry était le fils de Jean de Viry, seigneur de Planaz, et de Jeanne, fille d’Anthoine des Clets. On sait que Philibert possédait à Genève la maison forte de Saint-Aspre, en face de l’Hôtel de Ville, au sujet de la quelle il eut un différend avec le chapitre cathédral en 1477. Il participa en 1498 à un tournoi organisé à Genève en l’honneur du duc de Savoie Philibert II. Son nom apparaît enfin dans des actes notariés entre 1504 et 1509.
La famille de Viry-Planaz était une famille noble importante de Savoie. C’était une branche collatérale des trois branches principales Sallenove, Viry l’aînée et Viry cadette. Elle a tissé de nombreux liens avec Genève. Les oncles de Philibert, Amblard et Pierre, étaient tous deux chanoines de la cathédrale Saint-Pierre de Genève. Le frère de Philibert, François, l’était également. Tous trois sont ensevelis dans la cathédrale Saint-Pierre de Genève.
La lignée des Viry-Planaz s’est éteinte dans le courant du XVIe siècle. Le fils de Philibert, Henri, épousa en 1529 Michière de Pelly. Son fils Pierre disparut sans descendance. Le livre d’heures est probablement passé ensuite à l’une des soeurs de Pierre. On le retrouve finalement en 1610, comme l’atteste l’ex-libris sur une garde antérieure, entre les mains de Prosper de Maillard, comte de Tournon, gouverneur de Savoie sous le duc Charles Emmanuel.
Renseignements pratiques
Bibliothèque de Genève, Promenade des Bastions, 1211 Genève 4, T +41 22 418 28 00
www.ville-ge.ch/bge
Jean-Charles Giroud, Directeur
jean-charles.giroud@ville-ge.ch
Restauration de la bibliothèque abbatiale d’Admont ~ Admont Monastery renovated
Quatre années d’importants travaux de restauration dans la plus grande bibliothèque monastique du monde …
Admont fondée à la fin du XIe s. au coeur des Alpes, possède près de 200.000 ouvrages tant manuscrits qu’imprimés, dont est issue la célèbre Bible géante (Vienne BN Cod. ser. nov. 2701-2702 et Paris, fol.1 et 2), produite probablement par le scriptorium de Salzbourg entre 1125 et 1140.
Biblio : TUNDE W., La Bible d’Admont (Vienne BN Cod. ser. nov. 2701-2702 et Paris, fol.1 et 2), dans Müvészettorténeti Füzetek. Cahiers d’Histoire de l’Art Budapest, 1977, n° 11, p. 7-112.
Hanns Swarzenski , Two unnoticed leaves from the Admont Bible, dans Scriptorium, 10, 1956, p. 94-96.
Ed. and comm. by Andreas Fingernagel, 64 pages, 24 coloured plates with gold, size: 21,5 x 28 cm, Verlag/Hersteller : Adeva [Link]
Pour les catalogues anciens : G. Möser-Mersky, Mittelalterliche Bibliothekskataloge Österreichs, III: Steiermark, Graz-Wien-Köln, 1961.
© Stift Admont
Library of Admont Monastery renovated
In June 2008 the monastic library of Admont was reopened to the public after a four-year renovation. The Benedictine monastery in the Alpine mountains on the banks of the river Enns, a tributary of the Danube, is visited by more than 70,000 people annually.
The monastery, founded in 1074 by the Archbishop of Salzburg, became a religious center of the Austrian province of Steiermark during the Middle Ages. Shortly after its consecration Ad-mont received several books as donations, and during the 12th century its scriptorium, where the monks copied texts and created colourfully illuminated manuscripts, enjoyed a high reputa-tion. Furthermore, its library was enriched by donations and purchases. In 1380 the collection, stored in trunks or placed on desks and secured by chains, numbered about 800 manuscripts.
In the middle of the 15th century a first library was built above the chapel. During the 17th and 18th century Admont was one of the richest monasteries in Austria. Thanks to the large reve-nues derived from its territorial possessions, building activities increased. In 1770 the abbot commissioned a new library building for then 35,000 volumes held in stock. The architect Josef Hueber created a longitudinal hall measuring 72 by 14 meters. Typical of Baroque librar-ies, the wooden bookshelves, coloured in white and gold, are lining the walls and the ceiling is decorated with large frescoes. Daylight floods through 60 windows into the spacious and fes-tive room. When the edifice was finished in 1776, it was the largest monastic library hall of the world and then considered an “eighth world wonder.”
In 1865 a fire destroyed the major part of the monastery, but fortunately the library remained almost untouched. Reconstruction set in immediately, and until the turn of the century the collection increased to ca. 90,000 volumes. The world economic crisis in the early 1930’s led to fiscal restrictions and even necessitated the sale of several valuable tomes. During the years of the Nazi regime the monastery was dissolved and its possessions confiscated. After the war the edifice as well as its art and book collections were returned to the Benedictine monks. Today the library stock exceeds 200,000 volumes, including 1,400 valuable manuscripts and 950 incunabula. About 70,000 volumes are shelved in the Baroque Hall. After the renovation, which cost about 6 million Euro, the palatial room and its valuable collection are shining in their original splendour.
© Stift Admont
Une visite à Admont en 1885 …
« La bibliothèque d’Admont est une salle de soixante-dix mètres de longueur sur treize de largeur, divisée à la partie centrale par une rotonde à laquelle viennent aboutir des deux côtés deux grandes salles rectangulaires. Soixante fenêtres laissent pénétrer partout une lumière tempérée qui éclaire les fresques du plafond, le marbre brillant du parquet et les statues qui décorent la salle. Douze colonnes corinthiennes soutiennent la rotonde. Une galerie à grillage doré s’étend autour des deux pièces rectangulaires. Toutes les surfaces des murs, les embrasures des fenêtres, tant de la grande salle que de la galerie, sont occupées par les rayons; le nombre des armoires est de 140. La bibliothèque fut bâtie par l’abbé Antoine II de Mainesbourg, de 1735 à 1740, sur les plans de l’architecte Gotthard Hayberger. En 1772, l’abbé Matthieu Offner chargea le peintre Barthélémy Altomonte de la décoration du plafond.
Lorsqu’on entre par le portail du sud, la disposition suivante s’olïre aux regards : médecine, sciences naturelles, histoire profane, antiquités, géographie, ethnographie, exégèse, droit canon, pastorale, liturgie, ascèse, incunables, manuscrits, le tout à droite ; à gauche : histoire ecclésiastique, dogmatique, morale, polémique, patrologie et patristique, bibliographie, belles-lettres, classiques latins et grecs, philosophie et droit civil. Chacune de ces matières est encore représentée à la galerie ; de plus, on a placé en cet endroit les littératures étrangère et orientale. Les divers catalogues se trouvent dans la salle de travail du bibliothécaire. Le nombre des imprimés est de 80,000 ; celui des manuscrits du neuvième au seizième siècle, de 966 ; celui des manuscrits du seizième au dix-neuvième siècle, de 400 environ. Il y a aussi beaucoup de manuscrits œuvres des moines d’Admont : ceux de Godefroid et d’Irimbert, au douzième siècle, d’Engelbert, au quatorzième, sont connus. Le chiffre des incunables est de 621. Le bibliothécaire, Dom Jacques Wichner, s’occupe actuellement du catalogue de ces incunables et de diverses études relatives aux premières années de l’imprimerie. La bibliothèque est, en général, pourvu des meilleurs ouvrages modernes ; mais les ressources limitées dont peut disposer le monastère depuis le terrible incendie de 1865, qui le détruisit presque en entier, ne permettent pas d’entretenir cette bibliothèque dans les proportions qu’exigé son état présent.
Quant aux archives d’Admont, elles ne sont plus aujourd’hui ce qu’elles étaient il y a vingt ans, l’arsenal de huit siècles. La majeure partie a été dévorée par les flammes le 27 avril 1865. Ce qui a été sauvé forme le noyau des archives actuelles encore considérables malgré la catastrophe ; car elles contiennent les copies de nombre de documents originaux disparus ».
Polybiblion, 1885, p. 359.
© Seminar der beiden rechtshistorischen Institute der Universitäten Heidelberg und Bonn 2007 : avec de belles photos de la bibliothèque abbatiale d’Admont …
◙ [Lien]
Sur Engelbert d’Admont :
Georg Bingham Fowler, Intellectual interests of Engelbert of Admont (Diss. Columbia, 1946), New York 1947 – Ibid., Manuscripts of E. of A., dans Osiris, Studies on the History and Philosophy of Science 11, Brüssel, 1954 – Ibid., Venerabilis Engelberti Abbatis tractatus \ »De officio ancillari Beatae Virginis Mariae\ », dans MIÖG, 62, 1954 ; Ibid., Some autographs of Engelbert of Admont dans Festschr. W. Sas-Zaloziecky z. 60. Geb.tag, Graz, 1956.
Georg Bingham Fowler, Manuscript Admont 608 and Engelbert of Admont (c. 1250-1331), dans Archives d’Histoire Doctrinale et Littéraire du Moyen Age, 44, 1977, p. 149-242 :
Description détaillée du manuscrit Admont 608 (XIIIe siècle). Sa relation possible avec les écrits d’Engelbert d’Admont (1250-1331). Lumière portée sur l’étude d’Aristote au XIIIe siècle, spécialement la Rhétorique, l’Ethique, l’Economie, la Politique. Sources et méthodes d’Engelbert. Edition du Compendium Rhetorice Aristotilis Engelberti (Admont 608, f. 2a-6b), du Compendium libri Polyticorum… Aristotilis (Admont 608, f. 6c-10c), Compendium du Secretum Secretorum sive de Regimine regum (Admont 608, f. 11a-22b).
Johann Tomaschek, Michael Braunsteiner (Ed.), Abt Engelbert von Admont (reg.1297-1327) (Schriften zur Kultur- und Kunstgeschichte des Benediktinerstiftes Admont, Bd. 6), Admont 1998.
Karl Ubl, Engelbert von Admont. Ein Gelehrter im Spannungsfeld von Aristotelismus und christlicher Überlieferung / Karl Ubl . – München : Oldenburg, 2000 (Mitteilungen des Instituts für Österreichische Geschichtsforschung ; 37). Présentation par Benoît Beyer de Ryke [Lien]
Sur Irimbert d’Admont :
[Lien]
© Kommission für Kunstgeschichte der Österreichischen Akademie der Wissenschaften
Cod. 33 (16), Admont (Stmk.), Benediktinerstift, Stiftsbibliothek : Irimbert d’Admont, Commentaire sur le Livre des Rois, Initiale \ »P“ (f. 526), Admont, ca 1175.
K. Arnold, Admont und die monastiche Reform des 12. Jahrhunderts, Z. Savigny-Stiftung, 58, 1972, p. 350-369.
P. Johanek, Ein Mandat Papst Hadrians IV. für die Monche von Seeon und die Ordensreform in der Kirchenprovinz Salzburg, Stud. Mitteil. Geschichte Benediktinerordens, 1972.
◙ Voir Bibliographie sur les manuscrits des bibliothèques autrichiennes [Link]
◙ Kommission für Schrift- und Buchwesen des Mittelalters der Österreichischen Akademie der Wissenschaften [Link]
◙ Hill Monastic Manuscript Library [Lien]
◙ Site de l’abbaye d’Admont [Lien]
© Photo : P. Gabriel Reiterer
Images of Medieval Manuscripts from Leeds University Library
Images of Medieval Manuscripts from Leeds University Library
Some 685 digital images from our medieval illuminated manuscripts are now available online : http://ludos.leeds.ac.uk/collection/medmss
Twenty-seven different manuscripts have been drawn on for the project, including four from Ripon Cathedral Library (held at Leeds University Library). Apart from the Hours associated with the Bedford Master Workshop (Brotherton Collection MS 1), the Genealogical History Roll (Brotherton Collection MS 100) and one small fragment, which have been photographed in full, the manuscripts are represented selectively, but all miniatures and all significant illuminated borders and initials have been included.
The images are described in detail, with iconographic subjects and textual contexts identified, and can be searched for by keyword or phrase (e.g. dragon, music, peacock, Eve, St. Sebastian, Compline, Salue sancta facies). The images can also be browsed, either all of them from the homepage or by subject terms, illuminators, or types of illumination in the form of hyperlinks in the image descriptions (e.g. Saints, Master of the Adair Hours, Historiated border). The manuscripts themselves can also be browsed, and full descriptions of them are available via “View parent object”.
Future plans include the digitisation in full of the Library’s three Middle English manuscripts. Two texts from Brotherton Collection MS 501, ‘The Seven Works of Mercy’ and ‘The Finding of the Cross’, are already available via the URL above.
Katja Airaksinen and Oliver Pickering
Brotherton Library
University of Leeds
Jean Sayve de sainct Amour, notaire à Dole
Sur Ebay (Item number: 200255759015), vente par la Galerie Bassenge Erdener Str. 5a (Berlin Germany 14193), d’un terrier (notaire Jean Sayve de sainct Amour)
La famille Sayve est une des plus anciennes familles parlementaires de Bourgogne. François Sayve, seigneur de Vesurotle, devint conseiller à Dijon, pur résignation d’Estienne Sayve, son père, le 7 juin 1566. Voy. P. Palliot, Le Parlement de Bourgogne, 1619, in-fol., p. 218.
Au XVIe s. nous trouvons \ »noble sieur et sage messire Jean Sayve, sieur de Flavignerot, président en la souveraine cour du Parlement de Dijon, dame Philiberte Boursault, sa femme, et demoiselle Jacqueline Sayve, leur fille ; en présence et des consentements de R. P. en Dieu, maître Girard Sayve, abbé de la Bussière; noble et scientifique personne maître Pierre Sayve, doyen de la Sainte-Chapelle du roi à Dijon; nobles sieurs maîtres Etienne Sayve, sieur de Vesvrotte et Nicolle de Récourt, sieur de Chigey, conseiller du roi en ladite cour, et de plusieurs autres notables personnages, etc …\ »
La famille Savve, originaire de Savoie, portait : D’azur à la bande d’argent chargée de trois couleuvres de gueules. Pierre Sayve de Flavignerot, conseiller maître en la Chambre des Comptes de Dijon, en 1491, fut élu onze fois vicomte-mayeur de cette ville, et fut père de Jean Sayve de Flavignerot, de cujus, auteur de seigneurs de Bussy, comte de Tbil et de La Mothe. Cf. La noblesse savoisienne aux États de Bourgogne, Chambéry, 1867, in-8°, p. 20.
Né à Chambéry vers 1470, Pierre Sayve, seigneur de Flavignerot, maître des comptes en 1491 à Dijon, fut onze fois élu vicomte majeur de cette ville, de 1514 à 1537, et mourut à Dijon en 1540, laissant plusieurs fils : 1° Girard, receveur général des finances en 1543, dont la descendance s’est éteinte en Claude Sayve, baron de Chevannay, premier président à la chambce des comptes en 1629 ; 2° Jean , avocat général , puis président au parlement de Bourgogne en 1551 , auteur des Sayve de Bussy , comtes de Thil et de La Motte , qui ont donné des chevaliers d’honneur au parlement, un mestre de camp de cavalerie, un brigadier des armes du roi , etc. ; 3° Etienne, conseiller au parlement en 1527 , auteur des Sayve de Vesvrotte , Echigey , Couchey et Chamblanc , qui a produit un président et cinq conseillers au parlement.
Louis Sandret, dans Revue nobiliaire historique et biographique, 1874, p. 161