Les Heures de Ponthus de Brye ( ?) : manuscrit London, British Library Egerton 1098
Texte publié dans : Jean-Luc Deuffic, Notes de bibliologie. Livres d’heures et manuscrits du Moyen Age identifiés, Pecia. Le livre et l’écrit, 7, 2009 [ En ligne ]
[ Lien Brepols ]
Additions. A propos de la découverte d’un sceau d’Auger de Brie, abbé de Saint-Evroult
Sceau d’Auger de Brie. Armes : d’argent à trois fasces de sable, au lion de gueules brochant sur le tout.
Trouvé dans le Maine et Loire – Photos site La détection.com
Cf. le site de Roch de Coligny –
Auger de Brie, fils d’Auger de Brie et de Perronnelle Courtet, fut nommé par Louis XI administrateur de l’évêché d’Angers le 10 juillet 1479. Il fut abbé de Saint-Evroult et doyen du Mans. Le sceau porte distinctement la crosse au-dessus de l’écu.
Légende possible (n=u) : S. Augerii de bre e (ou c)? abbatis conventum? sti evrulfi
Les Brie abbés de Saint-Evroult et le poète Sagon [ en ligne sur Gallica ]
Voir également la notice de Célestin Port [ en ligne ]
Les Heures de Pierre de Foix, évêque de Vannes (+ 1490) : New York Morgan Library ms 6 et l’enlumineur Simon Marmion
PIERRE DE FOIX, dit le jeune, infant de Navarre, naquit à Pau le 7 février 1449. Il était fils de Gaston IV, comte de Foix et de Bigorre, et d’Eléonore d’Arragon, reine de Navarre. Après avoir fait ses études à Paris et Padoue, il prit le bonnet de docteur à Ferrare, sous Felino Sandei, un des plus grands jurisconsultes de son temps. L’ordre de Saint-François le comptait au nombre de ses membres. La candeur de ses mœurs et les grands progrès qu’il fit pendant sa jeunesse dans les sciences divines, le conduisirent à l’épiscopat. Il fut élu évêque de Vannes le 17 mai 1475 (élection confirmée par le pape Sixte IV le 11 mars 1476), et administrateur d’Aire la même année. Le souverain pontife écrivit au duc de Bretagne, François II, pour lui faire part de cette nouvelle, et pour lui marquer que, dans la première promotion, il honorerait de la pourpre le nouveau prélat. Pierre fit serment de fidélité au duc, son beau-frère, le 13 mai, et ne tarda pas à être admis dans le sacré collège, sous le titre de Saint-Côrne et de Saint-Damien (cardinal-diacre le 18 décembre 1476, pourpre le 15 janvier 1477). Son nom se trouve dans les lettres d’abolition données aux barons qui, en 1485, avaient voulu se saisir du trésorier Landais. Mais cette amnistie ne fut pas capable de le rassurer ; il se retira à Rome, où il mourut le 10 août 1490, et fut enterré dans la basilique de Notre-Dame del Popolo. Tous les auteurs qui ont écrit l’histoire des cardinaux ont parlé très-avantageusement de Pierre de Foix. Il avait eu en commende l’abbaye de Saint-Melaine de Rennes, après avoir résilié celle de Saint-Savin de Tarbes (16 septembre 1485). Sources : Dom H. Morice et Biblio [En ligne])
PIERRE DE FOIX, known as the younger, prince of Navarre, was born in Pau on the 7th February 1449. He was the son of Gaston IV count of Foix and Bigorre, and of Eléonore d’Aragon, queen of Navarre. Having completed his studies in Paris and Padua, he undertook doctoral work in Ferrara under Felino Sandei, one of the greatest legal experts of his time and a member of the Order of St Francis. Pierre’s moral sincerity and great progress during his youth in the holy sciences led him to the Holy Orders. He became bishop of Vannes on the 17th May 1475 (the election was confirmed by pope Sixtus IV on 11th March 1476), and he became the administrator of Aire in the same year. The pontiff wrote to François II, the duke of Brittany, to tell him the news and to remark that, in his first promotion, he would honour the new prelate with the office of cardinal. On the 13th May Pierre made a vow of faithfulness to the duke, his brother-in-law, and was soon promoted in the holy orders under the of SS Corne and Damien (he became cardinal-deacon on the 18th December 1476 and full cardinal on the 15th January 1477). His name can be found on the abolition letters given to the barons who, in 1485, wanted to seize the Breton treasurer Landais. But this pardon was not enough to reassure him, so he went to Rome, where he died on the 10th August 1490, and was buried in the Basilica Notre-Dame del Popolo. Every writer on the history of cardinals speaks highly of Pierre de Foix. He commanded the Abbey of St Melaine in Rennes, after having looked given up that of St Savin in Tarbes (16th September 1485). Taken from Dom H. Morice et Biblio [link].
Pierre de Foix portait comme armes: écartelé aux 1 et 4 d’or à trois pals de gueules, qui est Foix ; aux 2 et 3 d’or à deux vaches de gueules accolées et clarinées d’azur, qui est Béarn ; sur le tout : d’or à deux lions passants de gueules, qui est Bigorre. Source [Heuraldic]
La prestigieuse Pierpont Morgan Library conserve (ms 6) dans ses collections le Livre d’Heures de Pierre de Foix dont les spécialistes attribuent la décoration au prince des enlumineurs, le célèbre Simon Marmion. Les Heures de la Vierge, à l’usage de Rome, sont précédées d’un calendrier où l’on remarque quelques saints bretons, dont Salomon (14 février; Vannes, le fête traditionnellement le 25 juin, Rennes, Nantes, Dol, le 8 février), Turiaw (13 juillet), Maudez (10 novembre) et Corentin (12 décembre)
The prestigious Pierpont Morgan Library has, as its manuscript 6, Pierre de Foix’s Book of Hours, whose decoration is attributed by scholars to that prince of illuminators, the famous Simon Marmion. The Heures de la Vierge, in the usage of Rome, are preceded by a calendar in featuring a number of Breton saints, including Salomon (14th February; traditionally celebrated in Vannes on the 25th June, and in Rennes, Nantes, and Dol on the 8th February), Turiaw (13th July), Maudez (10th November) and Corentin (12th December).
(c) New York Pierpont Morgan Library
ms 6, détail, f. 154. Pierre de Foix ?
On trouvera sur le site de la Pierpont Morgan Library une description complète de ce manuscrit:
bibliographie [En ligne]
67 images numérisées [En ligne]
Le catalogue Corsair donne comme provenance de ce manuscrit \ »Charles le Goirz (?), Morin\ ». Il s’agit en fait de Charles Le Gouz Morin fils de Pierre Morin et de Catherine Françoise Févret, né le 10 décembre 1685, lequel épousa en première noce Constance de Cirey. Il fut quelques années après son mariage maître ordinaire de la garde-robe de \ »madame la dauphine\ », et se maria par la suite à Marie Anne Loppin.
The Pierpont Morgan Library’s website contains a complete description of this manuscript: bibliography [link] 67 digitised images [link]
The Corsair catalogue the provenance of this manuscript as \ »Charles le Goirz (?), Morin\ ». It is actually Charles Le Gouz Morin, son of Pierre Morin and Catherine Françoise Févret, born on the 10th December 1685, and whose first wife was Constance de Cirey. A few years after his marriage he became the “maître ordinaire de la garde-robe” to the dauphine, and later married Marie Anne Loppin.
Dijon : Hotel Le Gouz de Gerland
(c) [Site]
Pierpont Morgan Library [Lien]
Sur Simon Marmion voir l’excellente notice (avec bibliographie) de Bert Cardon sur le site BAlaT:
[En ligne]
Book Of Hours: Illuminations by Simon Marmion with introduction and commentaries by James Thorpe [En ligne] sur le site de la Huntington Library.
A lire (format pdf) : Dominique Vanwijnsberghe, Mise au point concernant l’enluminure tournaisienne au XVe siècle
[En ligne]
Epitaphe de Simon Marmion:
« En l’église nostre Dame la Grande, en Vallenciennes, estoit ycy devant l’épitaphe de Mre Simon Marmion, peintre, lequel repose derrière le cœur de ladite église, dans la chapelle S. Luc :
« Je suis Simon Marmion vif et mort,
Mort par nature et vif entre les hommes.
Après le vif, moy vif peindiz la mort
Qui durement mal point et que s’amort
A mordre tous, comme nous que mort sommes.
Quand j’ay la mort, dormant le pesant somme,
Resuscité par vif art de peinture,
Aux vivans suis de le mort pourtraiture.
Du maistre peintre à qui devons homaige
Tellement fus peint et illuminé,
Qu’il me créa à sa divine imaige.
Autres voians mes traicts et mon imaige
Ont après moy leurs œuvres patronnez.
Quand j’ai tout peint et tout imaginez,
La mort terrible a broyez mes couleurs;
Au resveiller sont les griefves douleurs.
Ciel, soleil, feu, air, mer, terre visible,
Métaulx, bestiaux, habits rouges, bruns, vers,
Bois, bled, champ, pretz, toute chose sensible,
Par art fabricq ai atteint ès possible,
Aultant ou plus que nuls des plus experts.
Tant vivement que nuls bruicts je n’y perds,
Car j’ay pourtrait tel mort gisant soubz lame
Qu’il semble vif et n’y reste que l’ame.
Les yeulx ont prins doulce réfection ,
Et mes exploictz tant propres et exquis
Qu’ils ont ilunné grande admiration,
Riant object et consolation
Aux empereurs, rois, comtes et marquis.
J’ay décoré par art et sens acquis
Livres, tableaux, chappelles et autels,
Telz que pour lors ne sont gnerre de tels.
Peintres mortels qui prenez patronnaige
Sur mes couleurs, vertes, noires et blancbes;
Quand vous avez pourtraict vos personnaiges,
Après les miens, dont sont grand les sommaiges,
Octroyez nous les doulces biem euillances,
Priez aux saincts dont j’ai fait les semblances
Que l’Eternel peintre pardon me face
Sy que lassus je tire après sa face.
Le jour et l’an de la nativité
Nostre Seigneur, mil avec quatre cens
Quatre vingt noef, lors fort débilité,
La fière mort, par son habileté,
Me despouilla avecq cœur, force et sens.
Vous qui voyez ces imaiges présens,
Pryez faint Luc, dont voicy la chappelle,
Que Dieu lassus en sa gloire m’appelle. »
A même temps que Molinet, vivoient à Valentiennes, Mre Simon Marmion, peintre (auquel le susdit Molinet fit un bel épitaphe ) ; Mre Pierre du Préau, vulgairement nommé Pierart Marmouzet, statuaire ou tailleur d’images et Jerosme de Moyennevile, orfèvre, tous trois excellemment accomplis en leur art et renommés par tout.
(D’après un manuscrit de la Bibliothèque de Cambrai découvert par Le Glay)
Le poète Lemaire a loué Marmion dans sa Couronne margaritique, où il dit de lui :
« Et Marmion, prince d’enluminure,
Dont le nom croist comme paste en levain,
Par les effects de sa noble tournure. »