Sotheby’s London: sale 4th December 2007
Sotheby’s winter sale traditionally includes a batch of precious manuscripts, and this year there it includes a masterpiece: the sublime and famous Ottheinrich Bible, in German, of which 3 (out of 8) volumes are in the Staatsbibliothek in Munich (published in facsimile in 2002).
The group of manuscripts making up this bible were almost certainly commissioned for Louis VII the bearded (1368-1447), duke of Bavaria from 1413-1443. The decoration of the first volume (which is in Munich) carries the arms of France and Bavaria, with the device \ »De bon ceur vray sans repentir a tout iour\ » (\ »A good and true heart which never turns back\ »). During the years 1390-1415 Louis was at the court of France thanks to his sister Queen Isabeau (1371-1435), and it was here that he was surrounded by gothic art and the book-loving royal family. \ »Louis the bearded was about the same age as his sister, and he came to France to make his fortune. He found in Isabelle a indulgence which knew no bounds. From 1402-1405 he held the post of the grand maître de l’hôtel du roi (grand master of the king’s household), one of the highest possible. He only left this post in order to become a member of the council.\ » In addition, he was a nephew (by marriage) of the Duke of Berry.
In 1402 he married Anne of Bourbon (+ 1408), then on 1st October 1413 at the hôtel Saint-Pol (Paris) he married Catherine d’Alençon, widow of Pierre de Navarre, count of Mortain. \ »It could be said that for twenty-five years his life consisted of a series of swoops on France and Bavaria. His progress was marked by numerous violent or scandalous depredations to the shame and misfortune of the two countries. In France he was, along with his sister, by the side of the duke of Orléans, like a bad fairy. Think of the convoy of six horses laden with French gold which crossed the Metz in 1405 in order to get to Germany. On the 5th February of the same year, Louis the bearded, together with the queen and the duke of Orléans, made Charles VI sign letters patent for a royal gift of twenty thousand francs for his first marriage. As security, Louis took delivery from the guard of the king’s jewels some of the crown’s most precious items. The authentic record of this gift remains in the royal archives of Munich. From this and from many other jewels taken from the same source, he amassed enormous riches in precious metals, sacred vases, jewels and precious stones. This wealth was divided into three parts: the first became the bounty of one of Louis’s relatives, a high-ranking officer in the Bavarian Rhineland, who somehow managed to get hold of it; the second consisted of the treasures of Ingoldstadt; and the third the treasures of Notre-Dame d’Œttingen. The last two were shown in public in 1710.\ » (1)
On his return to Germany, Louis naturally occupied himself with the decoration of his castle in Ingoldstadt where he brought together a sumptuous collection of manuscripts. After the prince’s tragic death, and following the division of Bavaria into three distinct districts, the collection was dispersed.
Ottheinrich, elector Palatine (1502-1559), who was also a booklover, had the manuscript in his possession in 1530. It was a treasure of his library at Heidelberg, and he commissioned Mathis Gerung to complete the miniatures. The five volumes available at Sotheby’s (Lot 40 of the sale) have a total of 189 folios of 533 x 374mm, and are described in a their own catalogue with numerous illustrations.
La vente d’hiver de Sotheby’s nous apporte traditionnellement son lot de précieux manuscrits, cette année avec une pièce maitresse : la sublime et célèbre Bible d’Ottheinrich, en allemand, dont 3 volumes (sur 8) sont déjà conservés à la Staatsbibliothek de Munich (publication fac-similé en 2002)
(c) Sotheby’s
L’ensemble des manuscrits composant cette Bible fut sans doute commissionné par Louis VII (1368-1447), duc de Bavière de 1413 à 1443, dit \ »le Barbu\ ». La décoration du premier volume (à Munich) portent les armes de France et de Bavière, avec la devise De bon ceur vray sans repentir a tout iour. Dans les années 1390/1415 Louis fréquenta la cour de France, près de sa soeur, la reine Isabeau, (1371-1435) s’imprégnant ainsi d’art gothique et des pratiques bibliophiles de l’entourage royal. \ »Louis le Barbu était à peu près du même âge que sa sœur; il vint en France pour y chercher fortune. Louis trouva auprès d’Isabelle une complaisance sans bornes. De 1402 à 1405, il remplit à la cour l’office de grand maître de l’hôtel du roi, l’une des hautes charges de la couronne. Il ne quitta cette place que pour entrer au conseil\ ». Au reste, il était neveu, par mariage, du duc de Berry. En 1402 il prit pour femme Anne de Bourbon (+ 1408), puis Catherine d’Alençon, veuve de Pierre de Navarre, comte de Mortain, qu’il épousa à l’hôtel Saint-Pol, le 1er octobre 1413.
\ »Durant vingt-cinq années, sa vie forme, on peut le dire, une suite de descentes opérées alternativement en France et en Bavière. Ses pas furent marqués par autant de déprédations violentes ou scandaleuses, pour la honte et le malheur de ces deux pays. En France, il fut, aux côtés de sa sœur, avec le duc d’Orléans, comme un mauvais génie. L’on se rappelle ce convoi de six chevaux chargés d’or de France qui traversa Metz en 1405, faisant route pour l’Allemagne. Le 5 février de la même année, Louis le Barbu, de concert avec la reine et le duc d’Orléans, avait fait signer à Charles VI des lettres patentes : ces lettres reconnaissaient en sa faveur un don royal de cent vingt mille francs à l’occasion de son premier mariage. Pour nantissement de ladite somme, Louis se fit délivrer par le garde des joyaux du roi une partie du mobilier le plus précieux de la couronne. Le titre authentique de cette donation subsiste aux archives royales de Munich. De ce fonds mobilier et de beaucoup d’autres joyaux tirés de la même source, il composa un amas énorme de richesses en métaux précieux, vases sacrés, bijoux et pierreries. Cet amas fut divisé en trois parts : la première devint le lot d’un parent de Louis, haut officier de la Bavière rhénane, qui s’en saisit on ne sait à quel titre; la seconde composa le trésor d’Ingoldstadt, et la troisième le trésor de Notre-Dame d’Œttingen. Ces deux derniers se montraient publiquement en 1710\ » (1).
A son retour en Allemagne, Louis influa naturellement sur la décoration de son château d’Ingolstadt où il installa une somptueuse collection de manuscrits. A la fin tragique du prince, et à la suite de la division de la Bavière en trois duchés distincts, celle-ci fut dispersée.
Ottheinrich, prince électeur du Palatinat (1502-1559), bibliophile, était en possession du manuscrit en 1530. Fleuron de sa bibliothèque d’Heidelberg, il engagea Mathis Gerung pour exécuter les enluminures restées inachevées.
Les cinq volumes présentés par Sotheby’s (lot 40 de la vente) forment un total de 189 f. de 533 x 374 mm, et sont décrits dans un fascicule à part avec de nombreuses illustrations.
Also included in the sale on the 4th December are the following items / A cette vente du 4 décembre 2007, nous avons noté :
§ Lot 1. 107 fragments provenant de reliures dont un extrait de sacramentaire en écriture carolingienne (France, IXe s.), autre fragment du Libellus de Exordiis de Walahfrid Strabo (Xe s.); de l’Université de Paris …
§ Lot 7. Miniature de la Crucifixion attribuée au Maître de Dunois, Paris ca 1430.
§ Lot 16. Un feuillet tiré d’un exemplaire des Grandes Chroniques de France.
§ Lot 27. 5 f. d’un Livre d’heures du XVe s., décoration attribuée au Maître de Marguerite d’Orléans. Bretagne ou Vallée de la Loire, 1430-1450.
§ Lot 30. Découpée d’un Livre d’heures, une Pieta attribuée au Maître d’Adélaïde de Savoie. Nantes ou Poitiers, ca 1460.
§ Lot 44. Bifolium du Sacramentaire de saint Boniface. Fragments de calendrier (fin juillet/début novembre). Scriptorium anglais. Première moitié du VIIIe s.
§ Lot 45. Vita Christi. Vie illustrée du Christ et de la Vierge. Latin et moyen-anglais. Angleterre du nord (York?), ca 1190-1200. 106 f. 170 x 120 mm.
§ Lot 48. Les Heures d’Ashbourne. Angleterre, ca 1430.
§ Lot 51. Pierre Lombard. Libri quatuaor Sententiarum. Latin. France (Paris?), second quart du XIIIe s. 140 f. 302 x 204.215 mm.
§ Lot 52. Antiphonaire. Sud de la France, XIIIe s. 218 f. 415 x 300 mm. Communauté franciscaine. Provenance : Julien Chapée (Le Mans)
§ Lot 55. Saint Bonaventure. Commentaria in quatuor libros sententiarum. France, 1300. 81 f. 320 x 216 mm.
§ Lot 56. Bréviaire/ Antiphonaire dominicain. Arles? XIVe s.
§ Lot 57. Magnifique bréviaire de Jean de Roussay (+ avant 1418), chambellan de Louis d’Orléans. 2 volumes. Paris ca 1400. 693 f. 205 x 136 mm. 47 miniatures. Au f. 336v du vol. I: \ »Istud breviarium pertinet nobilissimo domino domino J. de roucoyo camibellario illustrissimi principi domini nostri regis francie et domini aurelianensis fratris sui\ ».
Armes : de gueules à trois merlettes d’argent posées en orle ; au franc-quartier d’hermine. Jean de Roussay s’unit à Jeanne de Chepoy en 1390, et demeura en la rue Saint-Pol à Paris , dans un hôtel particulier acquis en 1418 par Charles VI pour l’agrandissement du logis royal. Voir entre autres Humbert Jacomet, Saint Jacques : une image à la française, dans Saint Jacques et la France, Paris, Cerf, 2003, p. 202sq.
Par la suite le bréviaire fut en possession de Jean d’Armagnac, évêque de Castres (1440-1493), fils de Bernard d’Armagnac et de Eléonore de Bourbon, comtesse de Castres. Il était le frère de Jacques, duc de Nemours, bibliophile distingué. Cf. Ch.Samaran, De quelques manuscrits ayant appartenu à Jean d’Armagnac – L. Delisle, Note complémentaire sur les manuscrits de Jacques d’Armagnac, dans Bibliothèque de l’école des chartes, 66, 1905, p. 246sq.
§ Lot 48. Livre d’heures de Jean du Chastelet d’Amiens. 127 f. 157 x 102 mm. Au f. 1: \ »Ces p(re)sentes heures sont a Jeha(n) du chastelet qui les treuve se lui es rende et il donna le vin Lesquelles furent par achevees a amiens le VIe io(ur) de Juing Lan mil cccc iiiixx et xiii de sa main\ ».
Jean du Chastelet, écuyer, seigneur du dit lieu (près d’Aire, en Artois), de Fuffoy et de Coulomby, épousa Jeanne de Fleschin, de la maison de Flandres, fille de Raoul de Fleschin, chevalier, seigneur de Journy, du Hamel et Serny. Jean était le fils de Jacques du Chastelet, écuyer, seigneur dudit lieu et de Coulomby, capitaine d’Oisy en 1460, et de Jeanne de Conty. Jacques avait épousé 1°) le 25 juin 1459, Jeanne de Sains; 2°) le 14 mars 1460, Jeanne de Conty. Cette famille fut maintenue sur preuves par l’intendant Bignon, le 11 janvier 1706. Alliances : Belleforière, Caumesnil, Conty, Fléchin, La Chaussée, Moyencourt, Presteval, Proissy, etc. Armes: De gueules, à la fasce d’argent, accompagnée de trois tours d’or (supports : deux lions d’or couronnés). . Elles se trouvent sur la reliure de ces heures. Sources: Armorial d’Artois et de Picardie, généralité d’Amiens, par M. Borel d’Hauterive, archiviste paléographe, Paris, 1866, in-4°, p. 434; Extraits des archives de Malte, ouvrages généalogiques, manuscrits …, Gand, 1855, p. 14.
§ Lot 60. Livre d’heures à l’usage d’Angers. Angers, Rouen, ca 1455-1465. Enluminé pour Jean de Hangest (+ 1490) et Marie d’Amboise, sa femme, soeur du cardinal Georges d’Amboise. Maître de Jeanne de Laval, exerçant à Angers.
(c) Sotheby’s
Note: (1) Vallet de Viriville, Isabeau de Bavière, reine de France. Etude historique, Paris, 1859, p. 20sq.
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Site web [Lien]
Voir http://archiv.twoday.net/stories/44… (en Allemand)