19 Avr 2009
Jean-Luc Deuffic

Gwennole ar Menn : l’historien de la langue bretonne nous a quitté (14 juin 1938 – 15 avril 2009)

Cette semaine est à marquer d’une pierre noire. Gwennole ar Menn, l’historien de la langue bretonne nous a quitté ce mercredi 15 avril à Saint-Brieuc. Tous ceux qui sont attachés à la culture bretonne portent le deuil.


Gwennole fit une grande partie de sa carrière au CNRS, travaillant essentiellement à l’histoire de la langue bretonne, à partir des premiers textes du XIVe s. Par la création de sa propre maison d’édition SKOL il offrit au public des pièces rares, des textes en moyen breton dont il aimait à retracer l’histoire, et à en étudier la langue. On lui doit notamment la publication de la Vie de saint Yves (version française de Pierre de la Haye, version bretonne de Tanguy Gueguen, datées de 1623) (SKOLL 13, 2002), et effectuée d’après l’exemplaire unique de la Bibliothèque Mazarine. Je me rappelle sa joie lorsque je lui annonçais ma découverte d’un second exemplaire en Espagne …. Parmi les autres publications : les Canticou spirituel, premier recueil de cantiques bretons (1642) ; Les Dictionnaires du Père Maunoir (1659) ; une étude sur le vocabulaire du Catholicon breton, etc. Il se spécialisa dans l’étude des premiers imprimeurs bretons et de leur production. Il donna pour le grand public un Choix de prénoms bretons.
Gwennole était secrétaire-adjoint de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne.
En 1992, Gwennole réunit les textes des Mélanges offerts à la mémoire de Léon Fleuriot (1923-1987), notre maître à tous.
Dans le dernier Bulletin de la Société archéologique du Finistère nous avions collaboré ensemble sur plusieurs lettres contenant des passages en moyen breton de l’entourage de Christophe de Cheffontaines. Et d’autres projets communs devaient se réaliser … Hélas l’Ankou l’a frappé si brusquement … Skoet eo bet re abred gant an Ankou, kement a labour en doa war ar stern c’hoazh !
Kenavo Gwennole !

Lien : Agence Bretagne Presse

2 commentaires

  • J’avais pu lire lors d’un de mes voyages en Bretagne son travail sur les prénoms bretons, étant donné de mon interêt pour l’onomastique, et c’est sans doute une grande perte…

  • J’ai eu l’occasion de questionner Gwennole deux ou trois fois par mail sur des sujets précis. Bien que ne le connaissant pas personnellement, il a, à chaque fois, pris le temps de me lire et de m’apporter des réponses avisées. Ce fut notamment le cas à propos des vers de Lignol dont Jean-Luc se souvient certainement puisque c’est lui qui nous a mis en relation. C’est effectivement un grand chercheur qui vient de nous quitter. Son oeuvre ne demande qu’à être enrichie par les générations qui viennent.

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