Heures manuscrites identifiées
Il nous a semblé utile de proposer au public intéressé par les Livres d’heures manuscrits une nouvelle base de données, restreinte il est vrai, mais qui peut rendre quelque service. L’objet de cette liste vise à rassembler un corpus de commanditaires et de premiers possesseurs bien identifiés. L’utilisation des manuscrits comme \ »Livre de raison\ » a souvent été signalée, mine inépuisable pour les recherches généalogiques. Malheureusement, il nous a fallu nous restreindre en temps et en espace, privilégiant le domaine français sur une période allant jusque vers les années 1550.
Nous appelons bien entendu les lecteurs à nous signaler erreurs et oublis. Remarques et commentaires sont vivement attendus.
Etat au 19-10-2012 = 597 Livres d’heures recensés
Expo : L’art d’aimer au Moyen Age, le Roman de la rose
Du 6 novembre 2012 au 17 février 2013 : L’art d’aimer au Moyen Age, le Roman de la rose
BnF | Bibliothèque de l’Arsenal
1 rue de Sully, Paris 4e
M. Sully-Morland, Bastille ; Bus 86, 87
du mardi au dimanche 12 h – 19 h
fermé les jours fériés
entrée libre
Commissariat : Marie-Hélène Tesnière, conservateur général au département des manuscrits de la BnF et Nathalie Coilly, conservateur à la Bibliothèque de l’Arsenal.
Catalogue : Le Roman de la rose, l’art d’aimer au Moyen Âge, Marie-Hélène Tesnière et Nathalie Coilly. 196 pages, 120 illustrations. Editions BnF
contacts :
nathalie.coilly@bnf.fr
marie-helene.tesniere@bnf.fr
Dossier de presse et déroulé de l’exposition :
http://www.bnf.fr/documents/dp_roman_rose.pdf
Journée d’étude
« Pourquoi lire aujourd’hui le Roman de la rose ? »
Avec Michel Zink, Armand Strubel, Jacqueline Cerquiglini, Sylvia Huot, Lori Walters, Jean Devaux, Fabienne Pomel, Andrea Valentini.
vendredi 18 janvier 2013
de 9h30 à 17h
BnF | François-Mitterrand
Petit auditorium, Quai François Mauriac
Paris 13e
La « petite dame » de l’atelier du Maître de l’Echevinage de Rouen
Nous avons relevé, suite à notre post sur les Heures de Catherine Ascelin, l’apparition récurrente d’une dame en prières, archétype représentant sans aucun doute la commanditaire de l’ouvrage. Voici donc quelques exemples (exceptés les deux premiers et le dernier) tirés de la base Enluminures, coproduite par le Service du livre et de la lecture et l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT -CNRS). Plusieurs de ces Livres d’heures sortent de l’Atelier du Maître de l’Echevinage de Rouen ou de son entourage :
© San Marino, Huntington Library, HM 1166
© London, British Library, Harley 2922 : \ »In the style of the Echevinage Master\ »
©Paris, Bibliothèque Mazarine, Faralicq 4 – Atelier du Maître de l’Echevinage de Rouen
© Aix-en-Provence, BM, 22 – Atelier du Maître de l’Echevinage de Rouen – ca 1460-1470 – Base Initiale (IRHT)
© Besançon, BM, 153, f. 93v – Base Initiale (IRHT)
© Oxford Bodleian Library, MS. Rawl. liturg. f. 25, f. 112r
© Carpentras, BM, 61 – Atelier du Maître de l’Echevinage de Rouen
Biblio : Claudia Rabel, Artiste et clientèle à la fin du Moyen Age : les manuscrits profanes du Maître de l’échevinage de Rouen , dans Revue de l’Art, 84, 1989, p. 48-60 [ en ligne sur Persée ]
Le Livre d’heures de Jean-François de La Marche, évêque de Saint-Pol de Léon
Jean-François de La Marche peint à Londres en 1793 par Henri-Pierre Danloux (Musée du Louvre, Département des Peintures RF 2270 – © Photo RMN / G. Blot)
Jean-François de La Marche a fait l’objet d’une biographie mémorable de Louis Kerbiriou publiée à partir de sa thèse soutenue en Sorbonne en 1924. Certainement, ses séjours en Angleterre (il enseigna l’anglais au collège de Lesneven) sont-ils à l’origine de ses recherches sur le dernier évêque de Léon :
Abbé Louis Kerbiriou, Jean-François de La Marche, évêque comte de Léon (1729-1806). Étude sur un diocèse breton et sur l’émigration, Quimper, Le Goaziou, 1924. On trouvera en ligne sur Persée un compte rendu de Barthélemy-Amédée Pocquet du Haut-Jussé (Revue d’histoire de l’Église de France, 1924, p. 507-510). De même, sur Grand Terrier, quelques extraits …
Jean-François de La Marche naquit en 1729 à Ergué-Gabéric. Il fut l’ultime évêque du diocèse de Léon (Finistère), de 1772 à la Révolution. Contraint à s’exiler à Londres, il y meurt le 25 novembre 1806. Cet évêque fut l’une des figures les plus importantes de l’émigration française à Londres pendant la Révolution. Il organisa avec un extrême dévouement les secours aux émigrés démunis. L’abbé Charles du Chatellier prononça son oraison, laquelle fut publiée : Oraison funèbre de l’illustrissime et révérentissime Monseigneur Jean-François de La Marche : évêque et comte de Léon prononcée le 29 janvier, 1807, dans la chapelle Françoise, de Conway-Street, Fitzroy-Square. Londres : W. Marchant. 1806. Jean-François de La Marche fut inhumé dans le cimetière de Saint-Pancrace. Très populaire dans son diocèse sous le nom d’évêque aux pommes de terre, Eskop ar patates, et soucieux des réalités économiques, il répondit à la grande enquête demandée par Turgot en 1774 sur la mendicité (voir Fanch Roudaut, \ »Clergé breton et lutte contre la misère : l’exemple du diocèse de Léon (1774)\ », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, 1988 = en ligne)
C’est au Fitzwilliam Museum de Cambridge (ms 71) que nous avons retrouvé le Livre d’heures de Monseigneur de La Marche, manuscrit qu’il offrit à Lord Fitzwilliam, comme l’indique cette note émouvante au début du volume :
Ex dono nobilis
Joannis Francisci De La Marche,
Episcopi Leonensis,
pii, venerati, dilecti
L’ouvrage possédé par l’évêque de Léon, 204 f., exécuté vers 1460, à l’usage de Rome, pourrait provenir de Champagne (Loup, Nicaise, aux litanies) ou du Nord (Bertin, Amand) … Toutes les grandes miniatures ont été hélas enlevées, ne restent comme décoration que les bordures sur une vingtaine de feuillets.
Mgr de La Marche fit imprimer pour son diocèse plusieurs catéchismes, en 1779, en 1783, 1785. Ce dernier, en langue bretonne, imprimé à Morlaix par Pierre Guyon porte le titre Catekismou imprimet dré urz an Autrou Illustr ha Reverand meurbet Yan-Frances de La Marche, Escop ha Count à Léon. Euit na vezo desquet nementa en e escopty (exemplaire à la Bibliothèque abbatiale de Landévennec). Le Mandement de l’évêque de Léon est de 1776.
Monument funéraire de Mgr de La Marche dans la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon
Description du Livre d’heures de Jean-François de La Marche : catalogue [ en ligne ]
Notice biographique de Louis Kerbiriou (Jean-Louis Le Floc’h, ancien archiviste diocésain de Quimper et Léon)
Jean-François de La Marche (1729-1806), dernier évêque de Léon, sur Historial du Grand Terrier