Baltimore, Walters art Museum, W 282 : les Heures de Jean de Ricametz et Catherine de Barbançon
© Baltimore, Walters Art Museum
Le manuscrit Baltimore, Walters art Museum, W 282, Heures de l’Imaculée Conception, avec un calendrier à l’usage de Brugges, porte les notes de Jean de Ricametz et de son fils Christophe =
Sensuiuent les iours des stations qui sont a Rome sur certains iours de lan ainsi verres escript station.
16 octobre 1498, par Christophe, son fils : mariage de Jean de Ricametz avec Catherine de Barbançon, fille de Christophe de Barbançon
25 octobre 1507 : funérailles de Marguerite de Villers au cimetière des Augustins d’Amiens
18 mai 1515 (d’une autre main que les précédentes) : décès de Catherine de Barbançon, \ »damoiselle de Ricaumez\ », femme de Jean de Ricametz
f. 123-126v. Séquences dévotionnelles écrites par Jean et son fils Christophe.
Prières en français signées et datées : \ »Rycaumez. 1514\ » :
Puis que une fois mourir conuient /
fol est qui ne pense de lame /
Quant est du corps terre deuient /
Soit de noble home ou gentil femme. //
Statutum est hominibus semel mory / post hoc autem Iudicium. ad hebreos 9°. / Pries Iesus pour Rycaumez. 1514\ ».
Vers adressés sans par Jean de R. (ou Christophe ?) à sa femme mourante :
Mon tour viendra mort masuldra /
Et sy ne say /
quant che sera Quant dieu plesra Ie partiray /
Rycavmez / vostre mary\ »
f. 127v : \ »Guigemette de maulde de damoiselle de Ricaumez\ » (A)
De la main de Christophe, le nom Ricametz en lettres grecques : REKAOUMEZ
Décoration
f. 7. La Vierge des litanies et Jean de Ricaumetz
f. 14. Saint Florentius, Jean de Ricaumetz et sa femme
f. 17v. Saint Christophe, en relation avec Christophe de R. et Christophe de B
Ces presentes heures sont a Jehan de Ricaumez / seigneur dudit lieu et a Katherine de barbenchon / sa femme. Quy les trouvera en les rendant / bon vin avesra/ / Ricaumez – Iesus maria.
Jean de Ricaumetz et Catherine de Barbançon à Foufflin-Ricametz
On conserve encore à Foufflin-Ricametz, commune du Pas-deCalais, les dalles tumulaires de Jean de Ricametz et de Catherine de Barbançon, en pierre noire de Tournai, sculptées en haut relief, et encastrées dans le mur, à peu près à l’endroit où elles avaient été découvertes. Voir ici (photo médiocre)
La partie visible mesure 1 m. 83 de hauteur, et 1 m. 15 de largeur. Le seigneur de Ricametz, debout, les mains jointes, a le visage découvert, et la tête garnie d’une abondante chevelure bouclée. Il est revêtu de la cotte de mailles et de la cotte d’armes sur laquelle se voient, plusieurs fois répétées, les trois coquilles de son écu, et qui descend jusqu’à mi-cuisses ; il porte son armure sous sa cotte d’armes, et son épée et ses gantelets suspendus au côté gauche. Ses pieds reposent sur un lion couché dont on n’aperçoit plus que la tête. Au-dessus du chevalier est figuré l’écu des Ricametz : de [gueules] à 3 coquilles d’[or], timbré d’un heaume au cimier caché par la boiserie, et supporté par deux sauvages au corps velu. Autour de la pierre, sur le bord chanfreiné, est l’inscription :
[Chi gist haut et puissant] seigneur Jehan [de Ricaumez] en son viva[nt chevalier] Sr dudit Ricaumez de Rolecourt descoiv[re et d’Herissart qui trespassa le 28 de juillet (1)] lan mil chinq cens et quatre pries dieu pour son ame.
La seconde pierre tombale, placée à côté de la précédente, est celle de Catherine de Barbançon, femme de Jehan de Ricametz ; elle est de la même hauteur, mais elle est beaucoup plus large (1 m. 40) ; de plus, à dextre, est encore dissimulée derrière la boiserie une partie évidée d’environ 25 centimètres de largeur, où ont dû être incrustés les quartiers de la défunte. Sur cette dalle, est sculpté, aussi en haut relief, un cadavre dévoré par les vers, reposant sur une draperie dont une partie, ramenée en avant, recouvre le milieu du corps. De chaque côté des pieds et de la tête, quatre cavités, en forme de losange, avaient sans aucun doute contenu aussi quatre autres quartiers de noblesse. Trois larges banderoles épigraphiées entourent le personnage. On lit sur celle qui est placée à sa droite :
Chy gist Catherine de Barbe[n]chon fille de nobles et puissa[n]ts se[igneu]r et dame Christofle de Barbe[n]chon, en son viva[n]t ch[evali]er et sei[gneu]r de Cani et Varlues et de mada[m]e Jeh[an]ne de Sarrebruche Icelle Ka[theri]ne en son viva[n]t demoiselle de Che[n]pie[n]g et fame de Jeha[n] de Ricaumes, s[e]ig[neu]r dudit lieu Roilecourt Herissart [et] decoyures laquelle finit ses jours le vendredi xviiie jo[u]r de mai en lan mil V cens et qui[n]ze priez Ih[esu]s po[u]r elle.
Sur la banderole placée au-dessus de la tête osseuse du cadavre on lit ces deux vers :
Vermib[us] hic donor et sic oste[n]dere conor
Quod sicut hic ponor ponitur o[mn]is honor.
Enfin, les deux vers suivants sont sculptés sur la 3e banderole, à gauche du personnage :
Quis quis ades quia morte cades sta respice plora
Sum quod eris modicum cineris, pro me precor ora
Épigraphie du département de Pas-de-Calais, Volume 6, p. 338.
Généalogie Barbançon sur la base ROGLO.
Randall, II, p. 485-492, n° 203.
Luxury Bound (Hanno Wijsman)
Baltimore, Walters Art Museum
Foufflin, sur la carte de Cassini