31 Mai 2013
Jean-Luc Deuffic

De l’utilité de recourir aux manuscrits originaux … à propos de N. M. Häring et du manuscrit Marseille, BM, 436

Nul n’est à l’abri d’erreur de transcription … même les plus aguerris aux manuscrits médiévaux. Ainsi nous avons relevé dans la description du manuscrit 436 de la Bibliothèque municipale de Marseille, donnée par Nikolaus M. Häring (1909-1982), érudit éminent, un des grands spécialistes de la littérature médiévale, et en particulier d’Alain de Lille, le doctor universalis (1), l’étrange transcription ci-dessous (2) :

Ce qui ne correspond pas tout à fait au manuscrit original :


© Bibliothèque Alacazar de Marseille

Nota : N. Häring donne \”epantu\”, pour \”episcopatu\”

Ce passage doit être : « Alanus iste qui librum istum composuit, fuit oriundus de episcopatu Leonie in Britannia. Et vocabatur Alanus Mimi, britonice Barz ; fuit enim magnus clericus valde ».

(1) Alain de Lille, \”De Planctu Naturae,\” ed. Nikolaus M. Haring, dans Studi medievali, series 3, 19, 1978, p. 797-879. Voir sa bibliographie sur OPAC [ en ligne ]
(2) N. Häring, \”Manuscripts of the De Planctu Naturae of Master Alan of Lille\”, dans Citeaux, Commentarii cistercienses, XXIX, 1978, p. 106.

Nous reviendrons plus tard sur cette méprise …

2 commentaires

  • Un grand érudit d’Oxford, le Dr Routh a l’age de 80 ans, offrait comme conseil a un jeune chercher "Always verify your references:’ (Contrôlez toujours vos références.) Un savant allemand proposait comme thème de recherche les Fussnotenwanderung (Migrations des références) pour signaler le repetition des citations sans la vérification de leur validité.

  • Ouf ! en lisant le titre de votre blog, je craignais un plaidoyer contre les restrictions de consultation justifiées par la publication sur internet de fac-similés de manuscrits dont l’un des buts est de préserver les originaux (voir le site auquel ma bibliothèque collabore : http://www.e-codices.unifr.ch/fr). Mais je souscris entièrement à votre propos. Toute recherche rigoureuse ne peut que profiter d’un recours à l’original, dans sa matérialité ou, dans l’exemple que vous donnez, sous une forme numérique.

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