De l’utilité de recourir aux manuscrits originaux … à propos de N. M. Häring et du manuscrit Marseille, BM, 436
Nul n’est à l’abri d’erreur de transcription … même les plus aguerris aux manuscrits médiévaux. Ainsi nous avons relevé dans la description du manuscrit 436 de la Bibliothèque municipale de Marseille, donnée par Nikolaus M. Häring (1909-1982), érudit éminent, un des grands spécialistes de la littérature médiévale, et en particulier d’Alain de Lille, le doctor universalis (1), l’étrange transcription ci-dessous (2) :
Ce qui ne correspond pas tout à fait au manuscrit original :
© Bibliothèque Alacazar de Marseille
Nota : N. Häring donne \ »epantu\ », pour \ »episcopatu\ »
Ce passage doit être : « Alanus iste qui librum istum composuit, fuit oriundus de episcopatu Leonie in Britannia. Et vocabatur Alanus Mimi, britonice Barz ; fuit enim magnus clericus valde ».
(1) Alain de Lille, \ »De Planctu Naturae,\ » ed. Nikolaus M. Haring, dans Studi medievali, series 3, 19, 1978, p. 797-879. Voir sa bibliographie sur OPAC [ en ligne ]
(2) N. Häring, \ »Manuscripts of the De Planctu Naturae of Master Alan of Lille\ », dans Citeaux, Commentarii cistercienses, XXIX, 1978, p. 106.
Nous reviendrons plus tard sur cette méprise …
Un grand érudit d’Oxford, le Dr Routh a l’age de 80 ans, offrait comme conseil a un jeune chercher "Always verify your references:’ (Contrôlez toujours vos références.) Un savant allemand proposait comme thème de recherche les Fussnotenwanderung (Migrations des références) pour signaler le repetition des citations sans la vérification de leur validité.
Ouf ! en lisant le titre de votre blog, je craignais un plaidoyer contre les restrictions de consultation justifiées par la publication sur internet de fac-similés de manuscrits dont l’un des buts est de préserver les originaux (voir le site auquel ma bibliothèque collabore : http://www.e-codices.unifr.ch/fr). Mais je souscris entièrement à votre propos. Toute recherche rigoureuse ne peut que profiter d’un recours à l’original, dans sa matérialité ou, dans l’exemple que vous donnez, sous une forme numérique.