21 Mai 2009
Jean-Luc Deuffic

Richard de Saint-Victor

La vente publique de Lyon, du 4 juin 2009, propose exceptionnellement un manuscrit du De Trinitate de Richard de Saint-Victor, dont voici la notice du catalogue :
187. RICHARD DE SAINT-VICTOR (vers 1110 / 1173), mystique, prieur de l’Abbaye de Saint-Victor de Paris. De Trinitate. Manuscrit en latin du XVe siècle, à l’encre brune, lettres capitales à l’encre rouge, 146 pages. Un volume in-8 (20,5 x 14 cm) relié au XIXe siècle en ½ basane à coin, dos à nerfs, (erreur sur la pièce de titre).
Manuscrit sur papier en parfait état de fraîcheur, avec glose de l’époque en marge. Ex-libris Ed. M. Mahé. 10.000 / 15.000 €
Précieux manuscrit complet de ses six livres, chacun introduit par une table des matières. De ce texte diffusé dans toute l’Europe au Moyen-âge, il ne subsiste qu’une cinquantaine d’exemplaires, tous dans les bibliothèques européennes, dont un seul du XVe siècle en France, celui du scriptorium de l’abbaye de Saint-Victor elle-même, écrit pour le prieur Henri Le Boullenger. On peut le classer dans la famille des \”non-victorins\” c’est à dire qu’il ne dérive pas de l’archétype manuscrit 769 de la Mazarine.
Originaire d’Écosse ou d’Irlande, Richard dut entrer durant la première moitié du XIIe siècle chez les chanoines réguliers de l’abbaye Saint-Victor de Paris, dont il devint par la suite sous-prieur puis prieur (1162-1173) Avec Hugues de Saint-Victor, il est une des figures les plus représentatives de la célèbre école attachée à ce monastère. Comme beaucoup de Victorins, Richard s’intéresse aux disciplines les plus variées. Un ouvrage d’introduction à l’étude des sciences sacrées, auquel il a donné le titre de Liber exceptionum, témoigne de son goût pour les arts libéraux, la philosophie, la géographie et l’histoire. Mais Richard s’occupe davantage encore d’exégèse, et il a laissé un certain nombre de commentaires bibliques, dans lesquels il met en oeuvre des méthodes d’interprétation inspirées de celles de Hugues. Richard est aussi un théologien apprécié et souvent consulté par ses contemporains. Son ouvrage le plus célèbre, dans ce domaine, est son traité De la Trinité (De Trinitate), qui a pour objet de conduire son lecteur à une véritable intelligence du mystère, fondée elle-même sur une dialectique de l’amour réciproque et ordonné (ordo caritatis), aussi hardie qu’originale.
Voir la thèse de J. Ribaillier, Richard de Saint-Victor, De Trinitate. Paris, Librairie philosophique J. Vrin, 1958, 271 p. avec description et recensement de tous les manuscrits connus.
De la Trinité, Texte latin, introduction, traduction et notes de Gaston Salet – Éd. du Cerf, 1959, 544 p.
Rudolf Goy, Die handschriftliche Überlieferung der Werke Richards von St. Victor im Mittelalter, Turnhout, Brepol, 2005.

Catalogue en ligne sur le site Bibliorare (format pdf) [lien]

A noter à cette vente quelques pièces originales des XIII/XIVe s., dont une de 1262 (lot 206) concerne l’église d’Apt.
Le lot 208 : 4 pièces signées sur vélin par François Chantepine, receveur général des aides de la guerre, et par Jehan Lemire, conseiller. Paris, 1376-1378. Quatre quittances pour les sommes versées par la ville et châtellenie de Mantes des mains de Robert de Maule receveur des aides à Mantes, sommes reçues par le premier écuyer du roi Charles V.

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